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Colombie ; Tibet

Sur la mort de Raul Reyes et ses camarades ; le bouddhisme tibétain par l’image

Un mois après l’assassinat sur le territoire équatorien de la colonne des FARC venue négocier un échange de prisonniers avec une délégation du gouvernement français il est possible de reconstituer assez précisément, à partir de l’enquête menée par l’armée équatorienne, l’opération militaire telle qu’elle s’est déroulée dans la nuit du 29 février au Premier Mars 2008.

La délégation française est conduite officiellement par DANIEL PARFAIT, diplomate et Directeur du département Amérique Latine et caraïbes au Ministère des Affaires Etrangères et NOEL SAEZ ancien consul de France à Bogota, qui passe pour un agent de la DGSE. DANIEL PARFAIT est également le compagnon d’ASTRID BETANCOURT, soeur d’INGRID. Il se peut qu’ils soient accompagnés de MANUEL CHURRASCO SANDOVAL mais cette présence est niée par la diplomatie française. Cette dénégation est normale : un « homme de l’ombre » doit y rester.

La délégation s’est rendue dans la province équatorienne de SUCUMBIOS frontalière de la Colombie en attendant que soit fixé précisément le rendez-vous avec la colonne REYES.

Tout en conservant un caractère confidentiel ces préparatifs sont nécessairement connus des trois gouvernements directement concernés : Equateur, France et Colombie.

La colonne REYES établit son campement sur le sol équatorien à environ 1800 m de la frontière à proximité du Rio Putumayo un affluent de l’Amazone qui sépare les deux pays. Elle est accompagnée de jeunes mexicains non armés qui sont venus faire connaissance avec les FARC.

La position exacte de la colonne REYES va être déterminée grâce à une communication par téléphone satellitaire entre elle et la délégation française.

URIBE le fourbe entre alors en scène. Il téléphone à RAPHAEL CORREA, le président équatorien, pour lui demander d’arrêter la délégation française et son escorte équatorienne dans sa marche vers le lieu de rendez-vous. Le prétexte invoqué est qu’il y a eu un accrochage entre les FARC et l’armée colombienne à proximité de la frontière et que dans la chaleur du combat l’armée colombienne a pénétré sur le sol équatorien à la poursuite du commando des FARC qui s’y est replié. CORREA qui, à cette date, semble avoir encore confiance dans la parole d’URIBE relaie l’information. La délégation française arrête sa marche.

La nuit est tombée sur la forêt équatorienne. La colonne REYES dort d’autant plus paisiblement que se sachant en territoire équatorien avec l’accord du gouvernement du pays elle n’a pas à craindre une attaque de l’armée colombienne.

C’est pourtant ce qui va se passer.

Peu après minuit, le campement des FARC est bombardé. L’armée équatorienne qui a depuis mené l’enquête sur le site a établi les données militaires suivantes : le campement a reçu dix bombes de 250 kilos soit 2,5 tonnes de bombes en tout. Les impacts sont visibles sur les photos communiquées par l’armée équatorienne qui a même accompagné des journalistes étrangers sur le site. Il s’agit de bombes guidées du type GBU PAVEWAY II fabriquées par la firme étasunienne TEXAS INSTRUMENTS. Ces bombes guidées par laser et GPS sont lancées depuis un avion, suivent le sol à l’horizontale en épousant le relief et piquent à la fin sur l’objectif.

L’armée de l’air colombienne dispose de deux modèles d’avions de chasse : les KFIR de fabrication israélienne sous licence DASSAULT et les TUCANOS. Aucun de ces appareils ne dispose du système de guidage laser permettant de lancer ces bombes. Elles ont donc été lancées par un appareil de l’US AIR FORCE en provenance soit de la base US de MANTA sur le sol équatorien soit d’une base colombienne. L’armée équatorienne a noté qu’un bombardier HERCULES C 130 avait décollé de Manta le 29 Février et qu’il n’y était revenu que le lendemain.

Peu après le bombardement, un hélicoptère de l’armée colombienne débarque un commando qui va liquider au fusil les guérilleros agonisants mais qui, dans sa hâte, négligera une jeune mexicaine blessée qui a survécu et se trouve donc être un important témoin de l’opération. Toujours paralysée par le mensonge d’URIBE, l’armée équatorienne n’intervient pas. Le commando colombien repart avec son trophée sordide : le cadavre de RAUL REYES enveloppé dans un sac de plastique noir qui sera complaisamment exposé devant les télévisions du monde entier.

En bref, il s’est agi d’une opération militaire bien préparée avec intervention militaire directe des Etats-Unis et utilisation d’armes très sophistiquées dont l’armée colombienne ne dispose pas.

Enseignements et contrecoups

- URIBE a démontré que le gouvernement équatorien est désormais, à l’égal du gouvernement vénézuélien, son adversaire. Le président CORREA s’inquiète très officiellement et à juste titre d’une possible infiltration des services secrets colombiens dans l’armée équatorienne, la localisation de la colonne REYES ayant pu aussi être effectuée par ce biais. Il s’agit d’une hypothèse sérieuse les Etats-Unis, ayant eu jusqu’à l’arrivée de CORREA au pouvoir les coudées très franches en Equateur au point d’y avoir imposé leur monnaie. L’Equateur n’a plus de monnaie nationale depuis 2000 ce qui est le signe le plus manifeste d’une perte de souveraineté. De plus il faut se souvenir que CORREA n’était pas en poste depuis un mois que GUADALUPE LARRIVA sa ministre de la Défense mourrait dans un accident d’hélicoptère non élucidé à proximité de la base de Manta. Les ingérences colombiennes en territoire équatorien ont été confirmées par l’arrestation à Quito en 2004 d’un autre dirigeant des FARC , SIMON TRINIDAD , extradé depuis aux Etats-Unis où il vient d’être condamné à 60 ans de prison sous le prétexte classique et éculé de « trafic de drogue ».

- Le gouvernement vénézuélien a de bonnes raisons d’être extrêmement méfiant lui aussi et de prendre garde aux infiltrations colombiennes dans son armée ou ses services de renseignement si l’on se souvient que RICARDO GRANDA un cadre dirigeant des FARC avait été, en Décembre 2005, enlevé en plein Caracas et en plein jour, par des agents colombiens aidés de complices vénézueliens Il peut également redouter des manoeuvres de déstabilisation politique, voire des sécessions, des provinces frontalières avec la Colombie en particulier de la province pétrolière de MARACAIBO.

- De son côté, l’assemblée constituante équatorienne vient de tirer les leçons de l’évènement en inscrivant dans la nouvelle constitution l’interdiction de toute base militaire étrangère sur le territoire équatorien.

- Pour les FARC, la leçon est claire : ni BUSH ni URIBE ne veulent entendre parler d’une échange de prisonniers ni surtout de ce qui aurait dû suivre : une négociation politique avec les guérillas. Ils veulent une reddition complète sans condition qui aurait toutes les chances, vu les précédents, de déboucher sur un massacre de masse des guérilleros/as désarmés. La leçon a également été reçue par l’ELN qui vient de désavouer son émissaire chargé de contacts exploratoires avec le gouvernement URIBE pour trouver une issue politique à la guerre civile.

De plus, considérant ce qui s’est passé le 1er mars, les FARC peuvent redouter qu’une nouvelle opération de libération de prisonniers se termine en carnage. Le scénario s’impose de lui-même : les deux délégations se rencontrent à un endroit convenu et évidemment sous haute surveillance militaire. Les prisonniers et ceux qui les attendent montent dans les hélicoptères qui décollent aussitôt. La colonne des FARC elle repart à pied dans la forêt mais, dans la minute qui suit son départ, alors qu’elle est encore parfaitement localisable, elle est bombardée comme l’a été la colonne Reyes. Elle est anéantie. Un hélicoptère colombien peut même venir ramasser les cadavres pour qu’ils soient exhibés à la télévision.

L’acharnement mis par la Colombie à démontrer le soutien du Venezuela et de l’Equateur aux FARC en faisant « parler » l’ordinateur bombardé de RAUL REYES et en affirmant que l’Equateur laissait couramment des groupes des FARC se réfugier sur son territoire démontre que les Etats-Unis ont décidé de lancer une violente contre-attaque qui vise à sauver le pion URIBE et à empêcher toute avancée de la révolution bolivarienne en Amérique du Sud.

BUSH multiplie les pressions pour faire adhérer derrière la Colombie de nouveaux pays à ses accords de libre-échange.

Il appuie le gouvernement panaméen qui affronte une guérilla qui se développe prés de la frontière colombienne.

Pressé par l’ancien candidat à la Présidence de la République OLLANTA HUMALA, le Ministre de la défense péruvien vient de reconnaître que des troupes US sont maintenant installées dans la zone amazonienne du Pérou aux confins de la Colombie et de l’Equateur ce qui prépare une grande manoeuvre d’encerclement de la guérilla colombienne et de l’Equateur pris en tenaille.

Face à cette offensive les gouvernements élus du Venezuela et de l’Equateur ont deux attitudes possibles : soit temporiser en espérant se défendre seuls soit comprendre qu’ils ont les mêmes intérêts stratégiques que les guérillas colombiennes et que s’il n’y a pas un grand changement politique en Colombie l’impérialisme leur rendra par tous les moyens la vie impossible et qu’un front uni bolivarien contre l’agression impérialiste est une urgente nécessité.

Reste un acteur clé dont le positionnement face à la contre attaque impérialiste pourrait être décisif : le Brésil. Pays le plus peuplé et le plus puissant du continent Sud, il possède également l’armée la plus nombreuse et la plus moderne. Il a des frontières communes avec la Bolivie, le Pérou, la Colombie et le Venezuela et il n’ignore rien des appétits des yanquis pour les richesses de l’Amazone. Le ministre de la défense brésilien est allé récemment défendre à Washington l’idée d’un pacte de défense latino américain, indépendant de l’Organisation des Etats américains dont seraient donc expressément exclus les Etats-Unis. Si ce projet se concrétisait la contre-attaque de l’impérialisme étasunien pourrait tourner court.

Quoi qu’il en soit et sans méconnaître les contradictions secondaires qui sont nombreuses et que l’adversaire tentera d’exploiter à son profit, la contre attaque de l’impérialisme étasunien doit être comprise comme la réédition, à l’échelle 10 car c’est cette fois toute l’Amérique du Sud qui est concernée, de l’opération de mise à bas de la révolution sandiniste au Nicaragua par l’équipe REAGAN. Tous les ingrédients sont rassemblés : implication militaire directe mais non affichée de l’armée US, intervention permanente du Mossad, des conseillers militaires et des marchands d’armes israéliens, financement clandestin - via le trafic de drogue - des groupes de contre-insurrection, et pourquoi pas, il y a un précédent, un minage des ports pétroliers du Venezuela, sans oublier la présence aux fourneaux de cette cuisine infernale du maitre-queux cynique de l’époque : JOHN NEGROPONTE aujourd’hui n°2 du département d’Etat.

LE BOUDDHISME TIBETAIN PAR L’IMAGE

La photo qui suit a été prise au cours d’une récente manifestation anti-chinoise à New Delhi et diffusée par l’agence de presse italienne ANSA.

Le (ou « la » selon les sources) svastika, terme sanscrit et vieux symbole bouddhiste, déjà utilisé par les Chevaliers teutoniques a été adopté par le parti nazi dés 1920. Celui-ci y voyait le symbole de la supériorité raciale des aryens.

Il est couramment, et depuis des siècles, utilisé dans l’architecture et la décoration asiatique et il évidemment ridicule de considérer tous ceux qui l’ont utilisé ou l’utilisent en Asie comme des nazis ou des pronazis.

Cependant il est notable que sur cette photo d’une manifestation inscrite dans une campagne médiatique mondiale, les coloris (noir, blanc et rouge) le tracé et le sens - le svastika peut « tourner » à droite ou à gauche, sont conformes au choix des nazis. De plus ceux qui l’utilisent aujourd’hui ne peuvent ignorer la charge négative indélébile dont les nazis l’ont chargé.

En 1939, Hitler envoya une mission au Tibet pour glorifier la race aryenne supérieure dont les tibétains auraient été, à l’égal des allemands, les représentants les plus éminents. Le gouvernement chinois de l’époque engagé, avec les communistes chinois, dans une guerre mortelle avec les fascistes japonais qui vit périr 12 millions de chinois avait d’autres préoccupations et laissa faire.

La manipulation de ces symboles très chargés d’histoire ne peut pas être innocente et la diabolisation par un Occident en crise de la République Populaire de Chine évoque celle de l’URSS dans les années 30.

Nous voilà prévenus !

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