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10 commentaires

Syndicalisme anti-campiste à défendre. - Christian Delarue & Serge Le Quéau (syndicalistes)

Christian Delarue & Serge Le Quéau (syndicalistes)

Nous formulons une brève conception du syndicalisme qui vient, à partir d’une compréhension (il y en d'autres) de ce que Trotsky a laissé comme outil collectif de luttes d’émancipations transnationales.

 Défendre la vie des dominé.e.s partout.

Comme on peut être ANTIRACISTE (universaliste) strictement non campiste - ce n’est pas toujours facile mais faisable - face à des positionnements antiracistes biaisés car selon le schème dominant vous tendez à être soit pro-Israel soit pro-Etats arabes ou pro-Etats musulmans, on peut AUSSI être SYNDICALISTE en défense du monde du travail PARTOUT. Etre syndicaliste partout, sans considération de camp politique, donc aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest, au Sud qu’au Nord, c’est défendre les travailleurs et travailleuses salariées et même plus largement défendre celles et ceux d’en-bas, c’est à dire les classes populaires modestes et plus largement le peuple-classe 99%.

Ce syndicalisme, dit non campiste , connaîtra des variétés normales de positions concrètes qui justifient nécessairement le débat syndical. Et puis il importe de s’adapter aux conditions concrètes de la lutte des classes.

Une FEMINISTE sera, à priori, contre le viol et les violences sexistes partout, de façon transnationale, sur la planète même si les modalités de cette lutte peuvent varier car certains pays sont moins avancés que d’autres pour reconnaitre aux femmes des droits égaux aux hommes, des libertés aux femmes, aux lesbiennes, etc. Il n’empêche que partout il y a des oppressions sexistes. Aucun pays n’y échappe. Il y a des débats : toutes ne sont pas par exemple contre la prostitution alors que cela s’analyse comme un viol avec un prix payé.

- Antiraciste partout, Féministe partout, SYNDICALISTE partout aussi !

En Chine ou en Russie ou aux Etats-Unis les régimes politico-économiques sont très différents, et les droits reconnus pour le syndicalisme aussi, mais il y a toujours besoin de syndicats soit du fait de l’activité prédatrice des classes capitalistes dominantes, soit des castes bureaucratiques dominantes (au plan politique) ainsi que de l’activité des groupes économiques dominants avec des grands patrons puissants et richement payés qui défendent les inégalités, qui mènent des politiques d’austérité et de travaillisme (faire travailler plus celles et ceux qui travaillent déjà) contre le salariat ou les peuples.

On peut sans doute défendre autrement cette position, l’amender, la développer, il n’en reste pas moins qu’il y a bien besoin partout de syndicalistes de défense et promotion des travailleurs et travailleuses des 99% d’en-bas. Aucun pays ne peut s’en passer !

Et le souci de l’ECOLOGIE ?

Il n’efface pas la question sociale, Il la repose juste différemment : défendre la vie (contre la logique de profit, de productivisme et de travaillisme) de chaque peuple-classe 99% (dont les travailleurs et travailleuses salariées) et de l’humanité-classe contre la Caste mondiale dominante c’est aussi défendre chaque personne dominée aussi bien dans son cadre social (rapports sociaux divers) que dans un écosystème à considérer (rapport à la nature). L’alternative est alors de passer à l’écosocialisme (cf M Lowy ou D Tanuro).
L’autre aspect, c’est qu’un syndicaliste ne saurait avoir un regard borné à la situation de son pays même si l’essentiel de son activité syndicale s’y mène. L’internationalisme solidaire d’en-bas fait parti du bagage nécessaire de tout syndicaliste.

Position complémentaire :

Le nationalisme est une forme de communautarisme qui comme tout communautarisme masque les rapports sociaux de domination, dont celui de la classe dominante économico-politique. La mise en communauté qu’elle soit ethnique ou religieuse ou même citoyenne (citoyennisme) consiste à homogénéiser et mélanger les progressistes qui veulent l’application des DESC (droits économiques, sociaux et culturels), la justice sociale, la baisse des inégalités sociales et les réactionnaires qui veulent eux maintenir des positions de pouvoir, des inégalités diverses, notamment au profit de l’entrepreneur capitaliste. La nation va jouer le rôle d’englobant, comme d’ailleurs l’entreprise, pour cacher la classe dominante ou la caste dominante qui pourtant mène les politiques d’exploitation de la force de travail.

Aucun pays sur la planète n’échappe à la formation d’un élite dirigeante en lien avec le capitalisme financier globalisé. Il y a néanmoins des spécificités à connaitre et reconnaître du fait de l’existence d’élites progressistes agissant en lien avec leur peuple ou fraction de peuple.

En ce mois d’aout 2020, nous disons "Bas-les-pattes à l’égard du Belarus". Soutien aux forces d’un socialisme dominant avec capitalisme réduit, non patriarcal, démocratique, avec liberté d’expression mais fermeté maintenue face à la « liberté d’entreprendre pour le profit ». Refus de tout impérialisme, de l’Ouest comme de l’Est. Le reste est question d’analyse et de connaissance du réel.

Christian Delarue & Serge Le Queau (syndicalistes)

SYNDICALISTE - ANTIRACISTE - ANTISEXISTE (juin 2020) - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/SYNDICALISTE-ANTIRACISTE-ANTISEXISTE

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COMMENTAIRES  

08/09/2020 13:47 par JC

Comment peut-on se réclamer de l’antisexisme tout en adoptant une façon de s’exprimer régressive, exclusive, attribuant un genre grammatical à chaque sexe afin de les séparer/distinguer en toutes circonstances ? En quoi est-ce que le sexe serait un critère de séparation si important qu’il vaudrait le sacrifice de se mettre à tout dire deux fois ? Sans même parler de la forme avec la ponctuation à l’intérieur des mots. Les Français, ceux en tout cas qui connaissent et comprennent leur langue d’usage, sont de fait exclus.

08/09/2020 17:05 par babelouest

De toute façon, @JC, l’Académie Française et la Cour de Cassation ont toutes deux déclaré que l’écriture écrite inclusive n’était pas du français. Je ne comprends pas qu’un habitué de ces lignes, Ch Delarue, ne l’ait pas encore accepté. Quant au reste de l’article, j’avoue que j’ai calé sur cette bouillie indigeste.

08/09/2020 18:55 par Cartésien

@Babelouest

L’Académie Française et la Cour de Cassation ont toutes deux déclaré que l’écriture écrite inclusive n’était pas du français.

Le petit groupe de promoteurs de ce volapuk bobo se moquent aussi des associations de handicapés (dyslexiques, mal-voyants, etc) qui rejettent cette mode. Il a déjà été révélé ici le mépris pour 300 millions de personnes qui parlent le français et à qui il est dit implicitement que cette langue n’est pas la leur et qu’on en fait ce qu’on veut. Les organisations de francophonie n’ont pas à donner leur avis.
De plus TOUS les textes écrits en "inclusive" sont incohérents dans leurs choix. Ici, on lit "dominé.e.s mais "patrons" (tous des mâles ?), on lit "un syndicaliste" (pas de femmes ?), on lit "les travailleurs et travailleuses salariées " (il fallait écrire "salarié.e.s").
L’écriture en français aurait donné "patrons, dominés, travailleurs" et chacun aurait compris qu’il y avait là des H et des F. Le genre grammatical ne dit pas le sexe. Le moustique qui me pique est toujours une femelle, la pie peut être un mâle (à peu près une fois sur deux), etc.
A jouer à l’inclusive, on laisse passer des choses plus graves, on adopte un vocabulaire connoté comme ici : "les classes populaires modestes". "Modeste" est un élément de langage de la droite et du patronat. Il remplace "pauvre". Et les plus pauvres, statistiquement, sont les femmes. Elles ne sont pas plus "modestes" que quiconque. Elles sont plus pauvres.

10/09/2020 17:26 par J.J.

Essayez donc de faire oraliser un texte en écriture inclusive à un élève du cours préparatoire, ou même à un individu moyen qui veut lire tout haut (comme feux les gardes champêtres qui lisaient les annonces dans les rues du village).

Avissss à la population !

11/09/2020 09:51 par Xiao Pignouf

Essayez donc de faire oraliser un texte en écriture inclusive

Il faudrait alors parler de parole inclusive, mais ce n’est pas possible dans les termes de l’écriture inclusive, du simple fait que certaines lettres ne sont pas prononcées, et notamment le "e" du féminin des participes passés. Vaine polémique donc. Si moi aussi, je trouve ça absurde et surtout handicapant pour certains enfants, il faut se rendre à l’évidence : on n’arrêtera pas la vague du « progrès », du moment qu’elle ne vient pas mouiller les pieds des puissants...

12/09/2020 15:51 par Christian Delarue

Je vois : "Défendre la vie des dominé.e.s partout" et c’est tout mais c’est en sous-titre ! Sur LGS çà sonne comme une provocation . Ce n’est pas gravissime. Alors précisons que l’écriture inclusive a été adoptée dans des associations (ATTAC depuis quelques années pas depuis 98 ) et des syndicats (ici CGT et Solidaires) dont nous sommes acteurs.
En fait, nous sommes non nationaliste (nous contestons notre classe dominante bicéphale), non campiste (Est-Ouest ou Nord-Sud car ns sommes d’en-bas , du peuple-classe), non communautariste (défense d’une communauté avec loups et agneaux) mais en défense des travailleurs et travailleuses salariés des 99% partout sur la planète, ce qui n’est pas incompatible avec la prise en charge de problèmes écologiques (perspectives écosocialistes depuis 15 ans) et ce sans racisme ni sexisme.

13/09/2020 02:51 par babelouest

Ce n’est pas gravissime. Alors précisons que l’écriture inclusive a été adoptée dans des associations (ATTAC depuis quelques années pas depuis 98 ) et des syndicats (ici CGT et Solidaires) dont nous sommes acteurs.

Désolé, mais il serait judicieux que ces partis et syndicats arrêtent de malmener la langue française, celle avec laquelle fut écrite l’Internationale (et pas la Mondiale, attention). Quant au "campisme", ah, voilà donc ce que cela veut dire. On notera que si ce terme a pu avoir un sens dans les années 80, aujourd’hui il me semble qu’il soit difficile à définir. Dans le monde il y a UN camp, manœuvré en général par les anglo-saxons, et quelques nations qui réussissent à s’en défendre. Le système des deux camps est tombé avec le mur de Berlin. Reste "Le Monde Libre", qui est celui de l’esclavage, et auquel appartiennent ceux qui nous dirigent. Pour les antiracistes, ce ne sont que des racistes car ils ne sont pas égalitaires. Même reproche aux féministes. Quant aux syndicalistes, j’en ai connus quand je travaillais : leur discours me paraissait bien pâle, et leurs positions bien frileuses. Beaucoup de choses à dire, en somme, comme Cyrano.

13/09/2020 09:42 par Christian Delarue

Il y a encore affrontement campiste avec le camp des Etats-Unis et souvent, tôt ou tard, celui de l’Union Européenne comme "second couteau" contre le camp de la Russie ou de la Chine (l’Est). Il s’agit d’un combat oligarchique, classes dominantes capitalistes contre castes bureaucratiques dominantes russes ou chinoises. Tout çà se fait contre les intérêt de chaque peuple-classe, contre les travailleurs d’Est ou d’Ouest. Nous sommes d’en-bas ! Il n’ y a - si on veut - qu’un camp dans la mesure ou les élites oligarchiques sont faussement en guerre car elles entendent conserver leur privilèges de richesse et leurs pouvoirs. Il y a donc besoin de syndicalistes partout pour la défense des classes dominées sans les mettre à la remorque de classe dominante, y compris dans les Suds. Refus des communautarismes de tout type.
Nous sommes syndicalistes car les travailleurs et travailleuses salariées des 99% d’en-bas sont partout, sous le capitalisme néolibéral ou sous d’autres régimes de mise au travail, oubliés, exploités, privés partiellement ou totalement de droits économiques et sociaux (les DESC) et des services publics qui les appliquent. Ce sont les syndicalistes qui exigent partout des réductions du temps de travail avec salaires maintenus pour les 99% afin de sortir partout du travaillisme qui laisse les chômeurs dans l’inactivité et la misère et qui fait travailler toujours plus ceux et celles qui travaillent déjà beaucoup. En France faut aller vers vers les 32 heures, voire les 30 heures sans perte de salaire pour les 99% .

14/09/2020 07:07 par Assimbonanga

L’idée de diminuer le temps de travail est bonne mais que feront les gens de ce temps libéré, surtout en ville ? Vers quelles nouvelles consommations se tourneront-ils ? Quelle croissance sera générée ? Ce serait important d’y réfléchir et d’offrir des utopies. Les utopies heureuses manquent en stock de nos jours. Les populations sont programmées pour l’action, toujours l’action, la consommation et cela se niche dans les loisirs. Bon enfin, je n’en sais rien. C’est juste une piste, une question qu’il faudrait se poser.

L’écriture inclusive est une tentative pour résoudre une situation-problème linguistique. Pas très commode à mettre en oeuvre, difficile à lire. Ça ne durera peut-être pas ? D’autres résolutions arriveront peut-être. Moi, je suis tout autant inquiète de l’anglicisation du monde.

14/09/2020 09:23 par babelouest

@ Assimbonanga d’où mes propositions envers des personnes moins penchées sur leur travail obligé par le consumérisme et le productivisme, de prendre en main le devenir de leur quotidien, en allant décider ensemble. Qu’en pensez-vous ?
https://ti1ca.com/t8oqg46m-Anarchie-A5-2018-08-Anarchie-A5-2018-08.pdf.html

On y lit le mot anarchie, c’est vrai, parce que justement si vous décidez avec vos voisins de votre avenir, c’est direct : il n’y a plus au-dessus de vous de gens plus ou moins intentionnés qui décident à votre place. Comme le disait Élisée Reclus, très grand géographe, « L’anarchie est la plus haute expression de l’ordre. »

Puis-je rappeler que nos ancêtres du Moyen Âge travaillaient moins longtemps que nous, en raison d’un très grand nombre de fêtes chômées ? Mais cela, c’était avant l’invention des usines.dont on a l’impression que les militants syndicalistes de l’ultra-gauche voudraient bien le retour, non pour le bien des citoyens, mais pour avoir sous la main un réservoir de possibles mécontents. Si certains ont les oreilles qui sifflent.... Pas étonnant si, dès 1871-1872, les vrais révolutionnaires et les autres plus tournés vers le politisme à la sociaux-démocrates se séparent définitivement.

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