Pendant que les yankees étaient en train de se chamailler pour savoir s’ils allaient voter pour George W. Kerry ou John F. Bush, il y avait un peu plus au sud d’autres élections, certes moins médiatiques, mais pas pour autant dénuées d’intérêt.
En Uruguay, le socialiste Tabaré Vazquez à la tête du Front Élargi (Frente Amplio) a remporté la présidentielle avec un peu moins de 51% des voix au premier tour. Il devance le candidat du Parti National Jorge Larranaga (34%), et Guillermo Stirling du Parti Colorado (10%) soutenu par Jorge Battle, le président sortant. C’est la première fois que la gauche accède au pouvoir en 180 ans d’indépendance. Le président obtient également la majorité dans les deux chambres, ce qui n’était pas arrivé depuis 38 ans.
Au Chili, c’étaient des municipales, où la coalition de gauche regroupant Démocratie Chrétienne, Parti Socialiste, Parti Radical Social-démocrate et Parti Pour la Démocratie du président Ricardo Lagos, l’a remporté largement (48% contre 38%) sur l’Alliance de droite conduite par Joaquàn Lavàn, ancien conseiller de Pinochet, maire sortant de Santiago-centre et prochain candidat à la présidentielle. Ce soutien indirect au gouvernement actuel permet de penser que la gauche libérale pourrait emporter la présidentielle en 2005, avec comme vraisemblable candidate Michelle Bachelet, ex-ministre de la Défense, qui deviendrait ainsi la première femme Présidente de la République Chilienne.
Au Venezuela, des municipales et des régionales où 20 des 23 nouveaux gouverneurs sont issus du Mouvement V ème République d’Hugo Chávez. Le MVR ne remporte pas le Zulia, région pétrolifère, mais gagne néanmoins la mairie de sa capitale Maracaibo, ainsi que la mairie de la région métropolitaine de Caracas où sévissait Alfonso Peña, un des instigateurs du coup d’État du 12 avril 2002. Ce n’est jamais que la 9 ème victoire électorale de Chávez en 6 ans.