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Un récit sans complaisance ni dénigrement

Un Français en Chinafrique

L’éditeur Max Milo nous présente ainsi l’auteur de « Un Français en Chinafrique » :
« Grand voyageur et passionné par l’Asie, Vincent Robin-Gazsity a vécu plusieurs années en Chine et parcouru les routes de la soie à pied avant de se lancer dans la découverte de la Chinafrique au Gabon et en République du Congo.
Auteur d’une thèse sur les relations sino- gabonaises achevée à Bombay, il dirige actuellement l’Alliance française de Manille aux Philippines »

Heureusement, le quatrième de couverture nous en dit plus : « 
Dans ce récit vif et puissant, Vincent Robin-Gazsity nous offre une immersion sans précédent dans le rouleau compresseur chinois en Afrique. Son sens de l’observation, sa plume faussement candide et son humour pince-sans-rire font de l’auteur, un chroniqueur hors pair proposant, par sa seule expérience, un reportage de première importance sur l’une des recompositions mondiales les plus spectaculaires. »

Vincent Robin-Gazsity a épousé une chinoise. Parfois, ça, aide à développer une empathie, une indulgence (non béate) pour la Chine. Pas toujours. Prenez Pierre Haski qui annone chaque matin une chronique bien pensante, droitière et pro-yankee sur France Inter. Son épouse chinoise ne l’a pas dispensé d’un manichéisme sinophobe à front de taureau. Il est vrai qu’il est président de Reporters sans frontières, fausse ONG créée par le maire d’extrême-droite de Béziers, Robert Ménard. J’ai fait la démonstration irréfutable (et irréfutée) que RSF reçoit des dollars de la CIA, via la National Endowment for Democracy, un paravent transparent. Je l’ai fait par exemple dans un livre publié par Max Milo : « Le dalaï lama pas si Zen » (2011). Et comme la Chine est un sérieux concurrent des Etats-Unis, elle est l’adversaire, l’ennemi, pour RSF, pour Ménard, pour Haski et les médias français que la mort de De Gaulle a libérés.

Vincent Robin-Gazsity, « sa plume faussement candide et son humour pince-sans-rire ». Non seulement l’auteur a des qualités d’écriture qui soutiennent l’intelligence du texte, mais il trouve le moyen de nous amuser, de persifler, de nous faire rire dans un récit où on le voit marcher sur un câble d’acier tendu au-dessus de ceux pour qui la Chine est une dictature et un péril (jaune) et ceux qui la voient parée de toutes les vertus. Il y aussi (c’est mon cas) ceux qui espèrent que sa puissance finira par obliger les armées de l’Oncle Sam à rester chez elles. Dès lors, des milliers, dizaines de milliers, centaines de milliers d’êtres humains ne connaîtront plus le poids des bombes et l’effroi de la mort en famille.

Pourquoi « Chinafrique » dans le titre de cet ouvrage ? On pense évidemment à l’exécrable « Françafrique », système de poursuite déguisée de la colonisation à grand renfort de coups tordus, de crimes et de corruption. Le titre n’est qu’une « provocation » dit l’auteur qui précise que les relations sino-africaines n’ont « rien à voir avec la colonisation européenne » .

Ce sont des relations économiques très différentes. Les Chinois proposent des accords « gagnants-gagnants » sans s’immiscer dans les affaires politiques. Et ça marche, non sans problèmes, mais ça marche.

La France a perdu beaucoup de son influence en Afrique. La place était à prendre et la Chine est devenue le premier partenaire économique du continent noir.

Vincent Robin-Gazsity a travaillé au Gabon pour CCC, géant chinois du BTP et il a eu des efforts d’adaptation à consentir, avec des trésors de patience. Chacun connaît ce mot : « Vous, Occidentaux, avez des montres ; nous, nous avons le temps… ». Pour l’auteur, il faut désormais dire : « « Les Occidentaux ont des montres, mais les Chinois ont deux téléphones portables (P 109). Moi aussi, désormais, comme l’exige le règlement de l’entreprise. Les employés sont tenus d’avoir deux ou trois téléphones, équipés de cartes SIM de compagnies différentes pour être sûrs d’avoir du réseau partout. Il est strictement défendu de tous les éteindre en même temps. En général, j’essaye de faire en sorte que mes interlocuteurs chinois m’appellent sur l’un et les Gabonais sur l’autre. Ça me permet de ne pas me mélanger trop les pinceaux entre les langues et d’éviter de décrocher par erreur un coup de téléphone de francophone en répondant avec le « wei ? » qui correspond au « allo ? » français mais ressemble fortement à un « ouais ? » un tantinet désinvolte ».

Plusieurs téléphones pour des employés (P 115) dont chacun « est capable de téléphoner sur un fixe et un portable à la fois tandis qu’ils envoient un courriel et accueillent un visiteur. Un médecin classique sait mener de front plusieurs consultations, ausculter vos amygdales en palpant les ovaires de votre voisine et signer au passage l’ordonnance d’un autre patient pressé.

Même aux toilettes, l’homme chinois aime à envoyer un Texto, pendant qu’il fume une cigarette et lit son journal. Au travail, l’ordre donné par un supérieur doit être exécuté avant ce qui est en cours et, surtout, surtout, vite […]. Le temps des Chinois est vite. Quant aux Gabonais « ils accomplissent plusieurs tâches à la fois. L’employé de bureau de base parvient en général à me recevoir, à décrocher l’appel de son meilleur ami qu’il écoute raconter sa soirée de la veille tout en décrivant à son collègue l’accompagnement qu’il souhaite avec son bâton de manioc prévu pour le repas du midi. Il est difficile aux Gabonais de séparer le travail, la famille, le clan et l’ethnie ».

Plus loin (P 116) l’auteur constate que les Gabonais arrivent toujours seconds dans la course : « Chacun de leurs gestes me semble nécessiter une microseconde de plus que ceux des Chinois : ouvrir un dossier, saisir un tampon, décrocher son téléphone, éclater d’un rire tonitruant qui éclabousse le bureau, remercier le collègue qui apporte le bâton de manioc accompagné de poulet sauce piment, tamponner mon papier, me tendre le dossier. Ces microsecondes sont à peine perceptibles mais, mises bout à bout, elles deviennent des secondes, des minutes et des heures ».

Quant à l’auteur, pris en sandwich entre les vifs et les lents, il confie : « J’apprends à parler dans deux téléphones en même temps, souvent à trois personnes à la fois, qui me donnent quatre ou cinq informations différentes et fondamentales pour mener à bien les charges qui m’incombent. Je m’occupe maintenant des tampons, des conteneurs, de l’assurance des véhicules, de l’achat des pièces détachées et des livraisons de pétrole » (P 117).

Une réception est donnée (suivie d’un apéritif dînatoire) en l’honneur d’un changement de directeur de Total Gabon (Pp 123/124). « C’est une mission pour Bao [son épouse] et moi […].Le patron nous envoie établir quelques contacts dans l’élite gabonaise. Il faudra boire du champagne, manger des petits fours et ramener le plus possible de cartes de visite. Je pense que c’est dans nos cordes ».

Je gare notre 4x4 à côté des autres, devant une haie de cyprès disposées à travers un gazon coupé ras permettent aux femmes à la réception sans enfoncer leurs talons aiguille dans la pelouse. Au-dessus d’une porte de verdure, une enseigne de néons roses clame que nous sommes au Beach Club. La crème de Libreville est arrivée : des hommes noirs en costume avec leurs compagnes embijoutées discutent avec leurs homologues français en chemisette, un peu ploucs, accompagnés de leurs femmes peinturlurées. Plus loin, au bord de la piscine, deux paires de Chinois papotent gentiment en sirotant du kir. Dans le fond de la salle, des petits fours sur des plateaux en fer blanc, du poulet en sauce, des bananes sautées et des frites gardés par des cuisiniers patibulaires, attendent d’être jetés en pâture à l’assemblée. C’est coquet, mais timoré pour une soirée cocktail dans une entreprise pétrolière.

Je crois que nous sommes en retard… d’une bonne vingtaine d’années. Pour vivre la folie de l’or noir, il aurait fallu venir avant que Total ait absorbé la célèbre compagnie pétrolière Elf Aquitaine, alias Elf Africaine pour les intimes. Jacques Foccart, monsieur « Françafrique », avait alors placé le Gabon au centre de sa politique de contrôle des états francophones du continent. Il finançait ses actions à travers les comptes truqués du groupe. L’argent coulait à flots et arrosait copieusement les élites de notre pré carré.

Les cocktails de passation de pouvoir à la direction d’Elf Gabon, à l’époque, c’était autre chose : fontaines de champagne, batailles de caviar, tapis de pétales de roses, robes de princesse, diamants gros comme des boules à facettes et danseuses du Lido.

La fête, façon sacre de Bokassa. Autres temps, autres mœurs. De Gaulle s’en est allé, Mitterrand n’a pas réussi à soigner sa prostate, Chirac ne boira plus de bière, Foccart est mort, et Loïc Le Floch-Prigent, le directeur d’Elf, a été condamné.

Nous écoutons poliment le discours de l’ancien directeur… »

Et puis (P 135 par exemple) la corruption, l’habitude de tendre ses papiers à l’agent de police après avoir glissé des billets à l’intérieur. « Moi, j’oublie souvent. J’oublie qu’un homme qui travaille un dimanche sous un cagnard infernal pour un salaire dérisoire qui ne tombe même pas un mois sur deux, même s’il porte un uniforme, est de meilleure humeur quand on lui offre de quoi s’acheter une cannette de Coca bien fraîche chez le boutiquier du coin. Chez moi, ce qui est ici un petit arrangement naturel tomberait sous le coup de la loi. Ce que Mauss, le père de l’anthropologie française, a identifié, il y a presque un siècle, comme la salutaire pratique du don-contre-don, est simplement classé sous l’étiquette de corruption…. ».

Et aussi (Pp 142 à 147), une scène de licenciement d’un colosse noir qui nous rappelle furieusement un sketch d’Omar et Fred où Omar Sy apprend qu’il est viré.

Le racisme ?

(Pp 205/206) « En Chine, la nationalité s’acquiert par le droit du sang. On est Chinois si l’un de ses parents au moins l’est. Il est très rare que quelqu’un devienne chinois. D’abord parce que c’est très compliqué ; ensuite parce que cela suppose de renoncer à son ancienne nationalité ; enfin parce que ça n’a pas d’intérêt.

Personne, quand je vivais là-bas, ne m’a jamais demandé de me comporter comme un Chinois, ni d’adopter leur façon de vivre, encore moins de croire à leur système politique.

Globalement, les Chinois se considèrent comme incompréhensibles par les gens de l’extérieur, les étrangers. On peut vivre chez eux sans parler leur langue, sans manger leur nourriture, adopter leurs coutumes. Personne ne vous demandera de vous intégrer. Vous êtes différent, personne feindra de ne pas le voir ni n’attendra de vous que vous changiez quoi que ce soit.

Je me souviens d’une légende chinoise qui raconte l’origine de l’homme. Une même pâte introduite dans un four par le Créateur : le Blanc fut retiré trop tôt, le Noir trop cuit et l’Asiatique à point.

Les Chinois sont-ils racistes ? Peut-être pas tous, mais ceux que je connais le sont un chouïa. Ils viennent en Afrique mais ne veulent pas du sang des Noirs [pour une transfusion]. Ils veulent travailler et rentrer chez eux. Dans leur famille, sur la terre de leurs ancêtres. Ils ne sont jamais allés sur d’autres continents pour imposer leurs lois à des millions de gens, les mettre à genoux et leur demander de leur ressembler.

En France, on n’est pas raciste, à l’exception d’un petit vingt pour cent de la population parce que ces gens n’ont pas les grandes idées de nos philosophes. Les Français veulent qu’on leur ressemble, chez eux comme ailleurs. Peu importe l’origine ou la couleur, on est tous pareil, on est tous des hommes et tous régis par des principes universels. Les nôtres. Notre culture, nos lois et nos valeurs sont valables pour tous. Ce sont les meilleures. Nous ne sommes pas racistes, nous sommes ouverts. Chez nous, on n’est pas Français uniquement par le sang, on devient Français aussi par le droit du sol. Si vous n’êtes pas nés dans l’Hexagone, pas grave, nous sommes venus sur le vôtre, pour vous intégrer, pour vous offrir les bienfaits de notre civilisation, que vous le vouliez ou non. Les Français ne sont pas racistes, ils acceptent volontiers le sang des Noirs.

Dans leurs veines comme sur leur propre sol. Ou celui de leurs colonies ».

Pp 234 à 236, l’auteur nous compte longuement (trop ?) une expérience d’envoutement à laquelle il s’est soumis et qui conduit le cobaye, abondamment drogué par de plantes hallucinogènes, à un aller-retour jusqu’à la mort. Heureusement il en a réchappé, et il peut revenir à la « Chinafrique ».

Ainsi, il nous conte la construction d’une route (P 242) sur fond d’incompréhension entre les ouvriers gabonais et chinois : les uns disparaissant le temps nécessaire pour liquider leur paie, les autres ne comprenant pas ce dilettantisme. Mais « … la route avance. Ce tronçon touche à sa fin ; plus loin, un deuxième prend forme, et d’autres attendent que les contrats soient signés. Évidemment, cela fonctionne avec des dessous-de-table, des approximations et des arrangements : rien n’est précis, rectiligne et fidèle au plan. Ce n’est pas aussi blanc que le travail des Blancs, mais ça existe. Après les indépendances et les quarante années où le marché du bâtiment gabonais est resté la chasse gardée de la France, près de mille kilomètres de routes ont été bitumés. Six ans après que les Chinois sont entrés dans la partie, on en compte presque huit cents nouveaux ; et ce n’est qu’un début ! (P 245).

Aujourd’hui, face aux Chinois, les entreprises françaises, allemandes, turques, portugaises ou encore égyptiennes ne font pas le poids. Ils ont « des prix deux fois supérieurs ». Il reste les entreprises locales. Là, les affaires se règlent en « mouillant la barbe », expression du cru que nous traduirions par en « graissant la patte » de qui ferait obstacle.

Les routes de la soie

« Le projet des « nouvelles routes de la soie » ne cesse d’évoluer et ne se limite plus à l’Asie centrale, au Moyen-Orient et l’Europe : l’Afrique a été intégrée à la partie. Des routes, des voies ferrées, des pipelines, des gazoducs… La Chine a conscience que les alliances des États-Unis en Extrême-Orient, notamment chez ses grands ennemis japonais, leurs bases militaires aux Philippines également, et l’appui qu’ils trouvent en Asie du Sud-Est, pourraient leur permettre de bloquer le détroit de Malaka donc l’arrivée de pétrole et de minerais par la mer. L’empire du Milieu s’assure ainsi le passage par la route terrestre et, par la même occasion, construit les routes pour la circulation des matières premières exploitées sur le continent.

Les enjeux, encore locaux quand nous avons mis les pieds en Chinafrique, même s’ils étaient à l’échelle du continent, s’intègrent aujourd’hui à un plan mondial. Se construisent ici un équilibre des forces, un nouvel agencement des valeurs et probablement un nouveau cycle de domination. Qui sait jusqu’où l’on pourra aller en suivant cette route dans quelques années ? Peut-être même construira-t-on une voie ferrée, et l’on achètera des billets Lalara-Pékin ! (P 243).

[...] La question de savoir si on va vers le mieux a depuis longtemps perdu son sens. Seule certitude : les choses bougent, changent, se transforment. Chaque culture ne dévoile qu’un pan de la réalité. Trop longtemps, le monde n’a été observé que du point de vue de l’Occident. Cette ère est révolue ».

C’est sur ce constat que s’achève le livre de Vincent Robin-Gazsity.

Maxime VIVAS (recension).

« Un Français en Chinafrique ». Vincent Robin-Gazsity. Avril 2021. Editions Max Milo, 243 pages, 19,90 euros.

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COMMENTAIRES  

26/08/2021 19:32 par Assimbonanga

On comprend bien que les panthères, les gorilles et les éléphants auront du mal à traverser la route. Bah, c’est le progrès. Combien d’années de vie nous reste-t-il ?

27/08/2021 11:51 par Lyonnais

Désolé, mais je ne suis absolument pas convaincu par les arguments développés ! Je ne vois qu’un système capitaliste exacerbé dans cette chinafrique ! (ou chine à fric ?) Quant à l’argument gagnant gagnant c’est du Ségolène Royal !

27/08/2021 13:56 par CN46400

@ Lyonnais
Il y a trente ou quarante ans, j’aurais, sans doute, écrit quelque chose de voisin à votre post. Mais le temps a passé et des résultats sont apparus, suivant la disparition de l’URSS. J’ai, alors, re-fréquenté Lénine et Marx et découvert que le capitalisme, comme le féodalisme ou le communisme primitif, ne sont des problèmes que lorsqu’ils n’apportent plus rien de positif à la société humaine. Par contre il sont des passages obligés, le système qui les suit est fait pour profiter des acquis précédents, pas pour les réinventer. C’est pour cela que le socialisme qui s’installe progressivement en Chine est supérieur à celui que l’on a connu en URSS....

27/08/2021 21:48 par Feufollet

Pas possible à lire
Juste en diagonale
Rien d’intelligent
Le système, toujours le système
Chinois ou US
A vomir
Des routes, des routes, du développement
Destruction planétaire érigé en vertu chinoise
Je fini mon commentaire et je vais vomir
Dans les chiottes si je me dépêche

27/08/2021 23:32 par Ed

Comme dit Feufollet, il y a déjà assez de routes dans le monde, maintenant les Chinois viennent gâcher le paysage de nos vacances...

28/08/2021 00:10 par Geb

Pour ceux qui ont connu l’Afrique, (Surtout la Françafrique), rien de nouveau.

Sinon que de nouveaux éléments arrivent qui vont changer la donne.

Quant à l’attitude des Chinois rien que de plus normal.

Quand on ne prétend pas à imposer son mode de vie chez les autres si on veut y travailler et y réussir on fait comme font les autres. Ce qui ne signifie pas qu’on approuve mais qu’on s’adapte.

Ou on se barre ailleurs.

Ca ne sont pas les Chinois qui ont corrompu l’Afrique. Aucune raison qu’il agissent pour modifier les esprits locaux.

C’est la différence entre des "missionnaires" ou des "ONG", et des partenaires loyaux.

Chez César on fait comme chez les Romains... Et tout baigne.

Ou on fait comme les Occidentaux en Afrique...

Et un jour on est virés.

28/08/2021 07:40 par CN46400

@Geb
100% d’accord. Comme De Gaulle, les chinois reconnaissent les états , pas les gouvernements....

28/08/2021 12:01 par Xiao Pignouf

Des routes, des routes, du développement

Bah oui, hein, z’ont pas besoin de routes, les Africains ! Z’ont même pas de bagnoles ! Et pis, z’ont pas besoin non plus de maisons en dur, y vivent très bien dans des huttes ! Qu’est-ce qu’y nous emmerdent avec leur progrès ? Nous, les Français, on connaît ça, le progrès, en 30 ans qu’on l’a eu ! Et j’peux vous dire qu’c’est surcoté ! Allez, allez, les sauvages, z’êtes très bien comme ça ! Lisez Rousseau, vous verrez que vous n’avez pas à vous plaindre...

Sarcasme à part, Feufollet, je ne crois pas que vous pensiez ainsi mais n’y a-t-il pas un gouffre, un abysse même, à tenir ce genre de discours et en même temps, comme je suis sûr que vous faites partie de ceux qui le font, déplorer qu’en France nos services publics s’amenuisent comme peau de chagrin, que la SNCF ne desserve plus que les grandes villes, que les campagnes deviennent peu à peu des déserts médicaux et scolaires et j’en passe... ? Sans parler du fait que si vous êtes capable de poster un commentaire sur le Grand Soir, c’est d’abord grâce au développement des réseaux...

@Lyonnais

Le terme « Chinafrique » est connoté chez nous, puisqu’il se superpose à celui de « Françafrique » décrivant de tout autres rapports : ceux qu’ont les anciens colons sur les ex-colonisés. Parce que la différence entre le « temps béni des colonies » et la Françafrique, c’est seulement la longueur de la laisse.

L’état de l’Afrique aujourd’hui est, si on me permet cet euphémisme, dans sa majeure partie une responsabilité non assumée par les nations colonisatrices, au premier rang desquelles la France.

Sur fond de domination, d’esclavage et de traite humaine, voire de génocides, le continent africain a été découpé comme un vulgaire gâteau, au mépris des territoires ethniques. Les peuples nationaux qui sont nés de ces découpages ont été réduits au silence, évangélisés et acculturés de force. Les nombreuses ressources ont été pillées, expropriées jusqu’à aujourd’hui, et jusqu’à aujourd’hui, les nations africaines qu’on dit pourtant indépendantes ne peuvent apporter la certitude d’avoir entièrement leur destin en main (ce qui serait déjà difficile à faire pour la France de 2021 nous dira Cunégonde et elle aura raison).

Oh, il y aura bien quelques âmes de droite pour nous dire aussi que la mission civilisatrice a eu du bon etc, il faudra juste penser à faire une liste...

La Chine a été très proche de connaître le même sort.

Il est certain que les rapports entre l’Afrique et la Chine ne sont pas exempts, des deux côtés, d’intérêts vénaux. Il ne fait aucun doute qu’il y a des Chinois cons, racistes et égoïstes, il serait même foutrement naïf de croire le contraire. Surprise, surprise, ces vices sont universels, jusqu’à preuve du contraire...

Dans les faits, la question devrait être posée de savoir si la présence chinoise en Afrique et ailleurs (les Chinois sont partout, même sur des cailloux perdus du Pacifique-sud) profite aux peuples autochtones, au-delà de ce qui pourrait s’apparenter à un sentiment de rejet xénophobe presque naturel lorsqu’on voit des étrangers prendre le relai d’un état soit apathique et corrompu, soit désespéré et accueillant toute aide à bras ouverts, en tout cas, dénué de moyens pour apporter un peu de progrès à son peuple.

La Chine négocie, marchande, discute, pose des conditions, commerce, mais elle ne soumet pas par la force, elle ne tue pas.

Au Vanuatu, pays que je connais bien, les investissements chinois en forte hausse depuis une vingtaine d’années ne se sont pas faits sans résistance de la part de la population, quand ce ne sont pas des coutumes locales. Pourtant, on peut se demander si à partir d’un certain point, ces réticences ne s’atténuent pas devant les résultats. Nouvel aéroport, lycée agricole tout neuf, routes enfin praticables par autre chose que des 4x4...

C’est un dilemme cornélien qui renvoie à ce que je disais au début de mon commentaire.

Il est typique : l’Occidental chérit la beauté de la nature, sa pureté préservée quand l’indigène qui a grandi dans cette nature aspire au progrès déjà méprisé par l’Occidental. L’Occidental préfère être le seul à fouler ces territoires et déteste la présence massive de touristes quand l’indigène pense qu’il peut s’enrichir un peu grâce à ces touristes pour s’offrir le même téléphone ou le même ordinateur que l’Occidental, même si celui-ci, s’il en possède un, considère déjà l’acquisition de ces objets comme un acte matérialiste et consumériste. Ce dilemme se transpose même en milieu rural en France, quand à côté de chez moi, il oppose ruraux et néo-ruraux face à l’installation d’un pylône pour la 5G...

Bref, si la Chine construit un lycée agricole sur l’île d’Espiritu Santo, c’est pour le bénéfice de la population. Les élèves qui y étudient sont ni-vanuatu et surtout, elle n’y met pas ses professeurs pour y inculquer ses idéologies et ses croyances.

Que ce ne soit pas le mobile primordial de la Chine n’est que de peu de poids, sauf pour les habituels mécontents dont le seul but est de chercher la paille chinoise en feignant d’ignorer la poutre française. Sans parler du gratte-ciel américain.

28/08/2021 14:56 par Georges Rodi

> Ed

Le développement pour tous ? Pour les autres aussi ?
Feufollet a raison, c’est vraiment n’importe quoi....

Non seulement ils leur font des routes, mais j’ai aussi entendu dire qu’ils allaient avoir de l’électricité.
Enfin, tant que nous serons les seuls à avoir des chiottes avec de l’eau potable pour y vomir, l’honneur sera sauf.

28/08/2021 17:04 par Assimbonanga

@Georges, pour ne plus chier dans l’eau potable : https://www.youtube.com/watch?v=hACtO12YeL0
(Je n’aime pas trop ce garçon et je n’ai encore de toilettes sèches mais c’est pour dire que certains en sont revenus du tout confort et tout consumérisme.
Un autre : https://www.youtube.com/watch?v=ybsWd1GRdzk
Et encore un style : https://www.youtube.com/watch?v=VyNdK60zcj4&t=581s)
Bon enfin, une chose est sûre, tout le monde cherche le moyen de gagner du fric ! Un nouveau métier émerge : youtubeur.
Il est inéluctable que la Roumanie ou l’Afrique tuent leur chevaux pour en faire des lasagnes au boeuf et que les dromadaires et les éléphants n’auront plus de place que dans les zoos, mais au bout du compte que va-t-il arriver à notre planète ?

28/08/2021 21:58 par Feufollet

Difficile d’exprimer ma négation de l’attitude des africains
Je n’aime pas davantage l’attitude des néo coloniaux en Afrique
Qu’ils soient Chinois, Arabes, Israéliens, Russes ou occidentaux US et UE
Tous les rapaces se ruent sur l’Afrique
Ce sont tous d’horribles profiteurs et corrupteurs de l’élite africaine pourrie
Les africains sont d’une incapacité crasse à gérer leur collectif
A tous les étages de leurs sociétés
Tous ceux qui voulaient changer cette donne se sont fait assassiner par l’occident
Tous les gouvernements africains sont corrompus
Et les peuples restent sous développés intellectuellement et matériellement
Leur seul développement reste la croissance démographique exponentielle
Pauvres africains et surtout pauvres africaines soumises à des conditions
D’exploitation internes et externes
Restent quelques espoirs de développements agro-écologiques marginaux
Sinon, dans l’incapacité de s’auto gérer, ils fuient vers l’Europe
A la recherche d’une assistance sans efforts
Je ne suis ni ethnologue, ni anthropologue, ni sociologue, juste un observateur de ce monde

29/08/2021 07:55 par CN46400

@Feufollet
"Et les peuples restent sous développés intellectuellement et matériellement
Leur seul développement reste la croissance démographique exponentielle"

Et cela s’applique partout, sauf... en Chine (sic) !

29/08/2021 09:28 par Assimbonanga

DIXIT feufollet :
« Je ne suis
ni ethnologue,
ni anthropologue,
ni sociologue, »

Ça se voit.

30/08/2021 15:51 par Georges Rodi

> Assimbonanga

Opposer Environnement et Développement est une fausse bonne idée.
Je n’ai pas lu l’article d’Elizabeth MARTENS, parce que 60 articles de Chine-ecologie en référence, c’est vraiment beaucoup. Je vais peut-être répéter des choses qu’elle signale, mais je vais faire court.

Les progrès Chinois en matière d’environnement sont significatifs ces dernières années, pour 2 raisons :
 la Chine dispose maintenant d’un réservoir de scientifiques capables de multiplier l’efficacité des actions sur le terrain. Cela fait des années que les Chinois replantent le désert, c’est tout de suite mieux lorsque les bonnes variétés de plantes sont sélectionnées, lorsque les ressources d’eau sont mieux gérées…
 La Chine est plus riche qu’avant, et ça, c’est très important. Car une meilleure protection de l’environnement coûte énormément cher. Dire que c’est moins cher que le laisser-faire est vrai, mais ne réponds pas au problème. Il faut investir beaucoup d’argent pour améliorer les choses.
La difficulté, c’est de la faire efficacement, avec des créations d’emploi, et en limitant les effets secondaires négatifs.

Un exemple avec le plus long fleuve de Chine qui se jette dans la mer à Shanghai.
Depuis des années, il y a eu des efforts pour améliorer la qualité de l’eau. La solution passe le plus souvent par déplacer des usines sur des sites équipés en systèmes de filtration, décantation… Ce n’est pas gratuit. Mais efficace.
L’idée maintenant est de reconstituer le biotope du fleuve, plantes et poissons. Il y a quelques mois, une interdiction de la pêche a été décrétée, pour une durée de 10 ans.
Mais le long des milliers de kms du fleuve, 200.000 personnes vivaient de la pêche. Nous sommes en Chine, on ne rigole pas avec ce genre de détail.
Le développement de fermes piscicoles est une solution pour beaucoup, entretenir les berges, créer des parcs naturels, développer le tourisme vert permet de recréer les emplois correspondants… Il faut bien comprendre que cela nécessite des investissements colossaux.

Du côté occidental, il suffit de gratter juste un peu pour comprendre que la plupart des gens pensent que c’est le développement des pays pauvres qui fait problème. Sous entendu : les autres, surtout, restez pauvres, ce n’est pas viable autrement. Et comme on a exporté chez eux les industries polluantes, et nos déchets, on se sent le droit de leur faire la leçon en disant : regardez comme nous sommes propres et verts.

N’importe quoi.
La Chine fera beaucoup plus et beaucoup mieux que l’Inde, car elle est plus développée.
Point final.

30/08/2021 18:25 par Assimbonanga

@Georges, sauf que nous ne sommes pas propres et verts. Parfois j’ai l’impression d’une espèce envahissante type rat... Nos bateaux de croisières, nos randonneurs à flanc de montagne, le fleuve Tage en Espagne qui se meurt pour arroser des salades. Si on écoute les nouvelles chaque jour, c’est à se taper la tête contre les murs. Je ne fais pas de gradation entre Chine et Europe dans ce domaine. C’est l’espèce humaine, jamais satisfaite qui en veut toujours plus. Nos appétits sont insatiables.
On a détruit des modes de vie pour avoir des vies meilleures. Est-ce vraiment si flagrant comme amélioration qualitative ? Construire des routes va peut-être apporter des emplois mais c’est aussi des expropriations, des vies à tout jamais finies pour le formica et le ciné, des gosses calfeutrés dans les maisons ou avec des emplois du temps de ministres, surveillés, canalisés, plus jamais libres dans la rue. Oui, l’amélioration de la vie.
Les fermes piscicoles, hum, vachement envie de saumon d’élevage. Je n’en mange plus. Les parcs dits naturels, le tourisme de masse, la belle vie. Il faut des investissements colossaux pour obtenir une re-nature. C’est un peu shaddock ?
Le JT soir de France 2 a évoqué ce fleuve, en effet.
Pardon pour cette réplique un peu marronnier, un peu en vrac.

31/08/2021 07:08 par Georges Rodi

> Assimbonanga
Ahlala, tout de suite, le mauvais côté des choses…

Je ne sais pas si en France, les gens ont suivi la randonnée d’un troupeau d’éléphants d’Asie à travers la Chine. Ici, ce sont des vedettes sur Weibo.
Tout d’abord, ces éléphants sont là parce qu’ils sont protégés, et comme leur population augmente (bonne nouvelle), ils ont besoin d’un territoire plus grand.
Les voilà partis…
Une équipe les suit, avec des drones pour visualiser leurs déplacements et évacuer les villages qu’ils vont traverser. Les éléphants visitent les maisons, détruisent sans en avoir conscience, dévorent potagers et récoltes, tout est pris en charge.
Ce n’est pas une solution parfaite, mais c’est déjà mieux qu’avant.
Il y a peu, les éléphants tuaient une trentaine de personnes par an.
Le gouvernement travaille à agrandir leur réserve. Il va bien falloir expliquer à des familles qu’il faudra abandonner leur village, qu’ils seront relogés ailleurs… C’est autoritaire, et c’est ce qui se passe.
Bien ou mal ? (Tout ce qui est Chinois, vu de France, c’est mal non ?…)

Je ne vais pas défendre les bateaux de croisière, les nuées de touristes. Le COVID est pas mal de ce côté-là, il faut l’avouer.
Mais le tourisme un tant soit peu maîtrisé, c’est une ressource pour les populations locales.
La Chine développe des pars naturels, il y a des emplois à pourvoir pour collecter les déchets, protéger la faune…
Les mongols à qui on interdit d’élever des moutons qui rasent les prairies sont plutôt contents d’avoir ces jobs, ils se balladent à cheval, heureux de voir leur pays renaître.
Les touristes ont quelques endroits où aller -mais pas trop, et parfois, c’est frustrant-
C’est la nature qui gagne le plus, les habitants ne perdent rien.
Autant de touristes qui ne partent pas à l’étranger, c’est pas mal non plus.

Je n’y croyais pas beaucoup avant, tous les discours sur les créations d’emplois verts, l’énergie propre.
Mais avant, j’étais en France.
Ici, le gouvernement ne vend pas du rêve, un monde qui serait couvert de panneaux solaires et d’éoliennes, car il sait que ce n’est pas une solution viable, qu’il faudrait une montagne de batteries, que le bilan écologique serait catastrophique.
Ce type d’énergie ne peut couvrir qu’une petite moitié des besoins en électricité.
Sachant que pour l’autre moitié il va falloir brûler des carburants, autant faire au mieux.
Mettre des filtres, stocker le carbone, planter des forêts. Eliminer les gaspillages, réduire les déchets, réduire les transports… Il y a plein de choses à faire pour compenser.

Je suis plutôt optimiste pour la Chine.
Comme tous les dirigeants ici, Xi Jinping affiche un visage dénué d’expression, mais ce gars se bat pour l’environnement depuis toujours (la lutte contre la pauvreté est son autre sujet), il a innové dans ce domaine de gouvernance, et fait ce qu’il faut pour surmonter l’inertie des provinces.

Les pays occidentaux annoncent leur neutralité carbone 10 ans avant la Chine ? On verra… Les promesses non tenues, c’est ce qu’il y a eu de mieux pour l’instant.
Mais surtout, je demande à voir ce que cela va coûter aux citoyens… Je prédis le pire.
Et c’est un problème, beaucoup de citoyens ont une conscience écologiste, mais ils sentent bien qu’au passage, il va y avoir une douloureuse injustifiée.

ps : En Chine, le saumon, c’est uniquement dans les restos japonais...

31/08/2021 14:31 par Assimbonanga

« Xi Jinping affiche un visage dénué d’expression ». Ah la la, c’est bien vrai ça ! Je l’ai vu au début d’une vidéo que nous a fait passer un camarade internaute du GS au sujet de la liesse des festivités d’anniversaire du parti communiste. Le voir chanter, MDR, il était pire d’un footeux français avec la Marseillaise !

Oui nous avons eu au JT soir de France 2 un petit encart concernant le voyage des éléphants mais tes récits sont plus détaillés et partisans, donc plus délectables. Bien sûr, les Chinois et les Mongols mériteraient que tu mettes une majuscule à leur nom propre, je te l’ai déjà dit, pas par méchanceté mais parce que ça choque mes 14 ans de formation à la langue française, de la grande section à la terminale, que veux-tu, ça laisse des traces. Je me demandais : tu n’aurais pas une chaîne Youtube pour nous tenir des chroniques de Chine à l’usage des grand-soiristes de France ?

On entend dire que les heures d’accès aux jeux internet vont être réglementées pour les gosses. On entend parler de cours du soir excessifs en temps et en tarifs qui vont être aussi réglementés. On entend dire qu’on va mettre un terme à des examens écrits infligés aux écoliers dès l’âge de 7 ans. Le parti aurait-il tenu congrès sur la santé mentale des jeunes et des très jeunes ou sur le système scolaire tout simplement ?

Tu es optimiste et je suis pessimiste, ça change tout. Peut-être que vivre en Chine est particulièrement galvanisant ?

31/08/2021 17:43 par Georges Rodi

> Assimbonanga

 1/ Pour les majuscules, j’y travaille… Sur mon petit clavier, avec mes gros doigts, ce n’est pas bien pratique.

 2/ Limiter le temps passé sur les jeux (3h par semaine pour les enfants, pas plus…), supprimer le concours… Tout est vrai.
Les sociétés qui réclamaient des fortunes pour délivrer des cours… n’ont simplement plus le droit de facturer, il faut que ce soit gratuit maintenant, c’est radical comme mesure :)

J’aime assez, c’était devenu nécessaire, il fallait arrêter ce truc qui donnait l’avantage à ceux qui ont plus d’argent.
Il y a 15 ans, les élèves issus des petits villages perdus dans les campagnes avaient les meilleurs résultats aux concours d’entrée universitaires, avec les cours particuliers, la tendance s’ést totalement inversée.
Un juste retour aux sources, et des ajustements de plus à prévoir pour les groupes Chinois...

On souffre en silence chez Baidu, Tencent, Alibaba... l’internet est rappelé à l’ordre.
Un rêve éveillé.

 3/ La tête dans le seau... Oui, la France me fait parfois, trop souvent, le même effet.
L’énergie positive qu’il y a en Chine, c’est ce que j’apprécie le plus tous les jours.
Il faut avouer que parfois, ce qui se passe est juste impressionnant.
Pour rester dans le vert, je viens de lire que la Chine a programmé de replanter 100 millions Mu de prairies et forêts dans les 5 ans qui viennent (le Mu –prononcer mou- est l’unité de mesure des terrains).
C’est plus que la surface de l’Italie.
Ils ont beau être nombreux… Qui peut imaginer un truc pareil ?

01/09/2021 22:31 par Feufollet

Sans attributs universitaires
Il me faut puiser mes sources intellectuelles chez ceux qui en ont
Et même dès lors les proposer
Ici, ce que je vous propose provient d’un intellectuel irréfutable
Cornélius Castoriadis
« Tiers Monde, tiers-mondisme, démocratie »
Ce discours datant de 1985, vaut tous les possibles
Hélas, je ne peux pas vous fournir un lien direct
Il vous faudra le chercher sur le site :
collectiflieuxcommuns.fr
Vous ne serez pas déçus
Bien à vous

02/09/2021 10:51 par Assimbonanga

@Georges, je ne suis pas sure que le bug vienne de tes doigts, c’est pourquoi je t’ai fourni un moyen mnémotechnique : ils méritent une majuscule à leur nom propre, comme toi Georges Rodi.
Bon, c’est sûr qu’il est louable de replanter tous ces mu de forêts. Je crois que les Chinois sont sincèrement conscients du désastre environnemental, mais d’un autre côté... c’est pareil que pour tout le monde, la croissance, la compétition, l’expansion exigent des dégradations constantes. Je lis qu’on interdit aux Mongols leur vie traditionnelle et qu’ils n’ont plus le droit de faire paître des troupeaux ? C’est bien ce qui est complètement dingue ! En Roumanie on a construit de vraies routes et interdit les carrioles attelées. On a mis les chevaux dans les lasagnes Spanghero (ceci est de l’humour noir) !! Mais bordel, il y avait des gens qui vivaient heureux dans ces résidus de vie ancestrale. C’est le comble que c’est toujours aux malheureux derniers habitants indigènes qu’on interdit leur vie rurale alors que le malheur vient de mines, de forages, d’industries, des pulls en cachemire de Bompard, de l’huile de palme de Nutella, des ananas et des bananes de nos super-marchés... Et maintenant, on va régler son compte à l’Afrique. Tel est le constat. Avec nos engins agricoles, nos ingénieurs certifiés et les champions de l’irrigation, les Israéliens, on va finir d’exploiter cette pauvre planète jusqu’à épuisement.

02/09/2021 13:51 par Georges Rodi

> Feufollet
J’ai parcouru l’article en diagonale, pas mal de points m’ont piqué les yeux.
Il faudra que je le relise.
J’y reviendrais plus tard.

Il existe un versant positif de l’héritage européen, qu’il faut cultiver, protéger d’une autocritique globale, excessive, qui finit par devenir suicidaire.
Il ne faut pas non plus exagérer, c’est un exercice délicat.
Nous en reparlerons, ce versant positif est peut-être mieux cultivé en Chine.

Le site m’a l’air intéressant en tous les cas, et accessible en Chine :)

02/09/2021 17:05 par Feufollet

Non mais George Rodi habite en Chine ?
Ce monde est vraiment spécialement dispersé
Merci pour ta réponse
Mais lis vraiment bien ce texte
Il n’y en pas de plus explicite

03/09/2021 05:10 par Georges Rodi

> Assimbonanga

Le bruit court en France que les Mongols ne peuvent vivre leur tradition ?
La Chine travaille à sa réunification, à retrouver la taille qu’elle avait avant la colonisation.
Cela ne peut pas se faire sans le concours des minorités. Impossible autrement.

La réunification passe aussi par un développement économique partagé, et pour cela il faut pouvoir utiliser une langue commune : toutes les minorités reçoivent une éducation dans leur parler local, tout en apprenant le Chinois.

Il existe des forces qui travaillent à morceler la Chine.
Le faire en essayant de s’appuyer sur les minorités est un moyen simple, classique.
Le Tibet, le Xinjiang, le Yunan, la Mongolie sont autant de cibles potentielles.
Et les populations de HK, Taiwan sont elles aussi considérées comme des minorités qu’il convient de dresser contre le pouvoir central.
La même stratégie a été utilisée pour démanteler l’URSS. Rien de neuf.
(Ce sera beaucoup plus difficile avec la Chine, qui a un développement économique lui permettant de résister.)

Le gouvernement Chinois se fixe comme objectifs de développer le pays, le niveau de vie de la population, améliorer l’environnement, stocker autant de carbone que le pays en produit.

La pauvreté, cela peut faire de jolies photos de gamins couverts de poussière qui rient à pleins dents en courant derrière un troupeau de chèvres, mais au jour le jour ce sont des problèmes de nutrition, d’éducation, d’horizon limité, de santé précaire, de prostitution…
C’est inacceptable. Point. Quel est le but d’en discuter ?

Il ne peut pas, et il ne doit pas y avoir d’opposition entre ces objectifs, et si la Chine s’engage à le faire, c’est que la chose a été analysée par un bataillon de scientifiques, et planifiée par des économistes de premier plan.
Avant de remettre en doute tout cela, il vaut mieux se dire à tête reposée que oui, s’ils s’engagent, c’est que ce doit être possible.

Bonne nouvelle, le pays va plus loin, et le développement de la vie sauvage fait partie du programme. Il n’y a pas que la population d’éléphants qui augmente. Singes, tigres, chèvres sauvages, esturgeons… Cela pose évidemment la question de la cohabitation avec les humains. Cela entraîne la constitution de réserves naturelles qui seront à l’échelle du pays.
Dans le détail, c’est compliqué.
La ballade des éléphants est un bon exemple.
Ils ont besoin de plus d’espace, mais plutôt que d’agrandir l’actuelle, peut-être leur faut-il 2 réserves , une d’hiver, une d’été ?
Il ne s’agit pas de se tromper.

La Chine peut profiter d’une caractéristique : la quasi-totalité de la population est concentrée sur une bande de terre qui longe la côte Est.
Un sujet qui mériterait un article plutôt qu’un commentaire.

03/09/2021 09:06 par babelouest

@ Georges Rodi

La Chine peut profiter d’une caractéristique : la quasi-totalité de la population est concentrée sur une bande de terre qui longe la côte Est.
Un sujet qui mériterait un article plutôt qu’un commentaire.

Je suis très intéressé : mes cours sur la Chine datent de 1968-69, bien des choses ont dû changer depuis. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ? Je suis persuadé que nos amis de LGS seraient d’accord. En savoir plus sur ce grand pays sous tous rapports me paraît essentiel, par les temps qui courent. D’avance, merci.

03/09/2021 10:05 par Assimbonanga

@Georges, j’espère que tu compris que le problème n’est pas chinois. Il est global, sur toute la planète (la Roumanie n’est pas en Chine).
Ici en France, les hirondelles ne peuvent plus faire leurs nids dans les granges parce qu’il n’y a plus de granges, et même, il n’y a plus de fermes. Les anciennes bâtisses sont "rénovées", c’est à dire totalement enlevées à leur emploi, elles sont transformées en villas ultra modernes, ou gîtes touristiques. Les nouvelles fermes sont des bâtiments industriels ou rien ne dépasse, où aucun interstice ne permet à une famille oiseau de faire son nid et aucun oiseau sauvage ne peut plus se ravitailler l’hiver sur la nourriture du poulailler : plus de basses-cours.

03/09/2021 10:12 par Assimbonanga

@Georges :

c’est que la chose a été analysée par un bataillon de scientifiques, et planifiée par des économistes de premier plan.

Aïe, aïe, aïe. C’est bien ce que je disais !

le développement de la vie sauvage fait partie du programme

Je te laisse méditer sur la contradiction interne de cette phrase.

Cela entraîne la constitution de réserves naturelles

Idem.

La Chine peut profiter d’une caractéristique : la quasi-totalité de la population est concentrée sur une bande de terre qui longe la côte Est.

Enfin une bonne nouvelle ! Mais relativement.
Bon écoute, c’est pas contre toi . Et encore moins contre la Chine. Je suis très pessimiste sur la nature humaine, ses caractéristiques, et sur l’avenir de l’humanité et des êtres vivants de notre ère.

03/09/2021 10:54 par Autrement

Merci une fois de plus Georges Rodi pour vos inépuisables informations concrètes sur la Chine, qui viennent compléter et illustrer les travaux de Maxime Vivas.
Informations génératrices d’espoir quant à l’avenir du communisme, même si c’est de façon spécifique, différente de ce qu’on espère aussi à partir des expériences de l’Amérique latine.
Le point commun étant de mettre une fois pour toutes l’impérialisme US et son "stade suprême" hors d’état de nuire.

La ballade des éléphants est un bon exemple.
Ils ont besoin de plus d’espace, mais plutôt que d’agrandir l’actuelle, peut-être leur faut-il 2 réserves , une d’hiver, une d’été ?
Il ne s’agit pas de se tromper.

( ;-)
Le souci du bien-être des éléphants est inséparable de la volonté d’améliorer la condition humaine et de lui rendre sa dignité. Cet exemple me rappelle le beau roman de Romain Gary, "Les racines du ciel", qui combat pour les uns et les autres, tout en montrant les contradictions cruelles et les difficultés inhérentes à ce combat.

03/09/2021 14:22 par Georges Rodi

> Babelouest

C’est la fameuse ligne Heihe-Tengchong, j’espère que l’image passera.

Nous voyons que la majorité de la population se répartit sur à peu près 1/3 de la Chine, l’immensité restante, c’est à peu près l’équivalent de 12 fois la surface de la France.

Les pôles d’attraction que sont Beijing, Shanghai et Canton ne feront qu’accentuer le phénomène.
Je vais prendre le temps d’écrire un article sur le sujet, qui a l’avantage de ne pas trop dépendre de l’actualité, et qui pourrait donner lieu à des réactions intéressantes.

03/09/2021 15:18 par Georges Rodi

> Assimbonanga
Pour les hirondelles, je sais aussi qu’il faut des vaches dans les vergers.
Au printemps, elles broutent les feuilles basses des arbres (ce qui donne ce goût particulier au camembert ou au Brie) et créent ainsi des zones dans lesquelles les moucherons s’installent lors des pluies.
Lorsque les hirondelles ont leur progéniture à nourrir, et qu’il pleut pendant 3 jours, elles savent où aller trouver de la nourriture, c’est une condition indispensable à la survie des oisillons. Et je suis très sérieux en le disant.

Lorsque je parle de réserves, il ne faut pas comprendre l’équivalent du parc du Mercantour… Il faut se mettre à l’échelle du pays, le commentaire que je viens d’envoyer à Babelouest effleure la question.

Oui, le problème est global, ceci dit, en tant que principale puissance industrielle, la Chine est concernée au premier chef, et d’autres pays en profiteront.
Je ne sais pas si c’est l’influence de son camarade Xi, où les incendies de forêts et la fonte du permafrost, mais Vladimir Putin prends le sujet sérieusement. Il ya des actions en cours avec la Russie.
La protection des tigres par exemple, est un programme (aie :) commun avec la Russie, et si on comptait sur les traditions mongoles et tibétaines pour qu’ils arrêtent de se costumer avec des peaux de tigre, on y serais pas.
Les territoires concernés par ces accords sont immenses.
(Territoires, Réserves, je ne sais pas ce qui est le mieux pour dire que c’est grand comme la France)

Pour les Chinois, il faut de la science pour s’occuper des effets du changement climatique en cours.
Il faut de l’argent,
Il faut améliorer la vie des gens.
Et il faut planifier sur du long terme.

L’écologie est un sujet d’importance, et je vais travailler pour soumettre un article sur le sujet. Promis.
J’essaierais d’en parler au mieux, avec l’honnêteté du partisan qui me caractérise.
Je sens qu’il peut y avoir du débat, et je ne ferais rien pour refroidir l’ambiance.

04/09/2021 11:11 par cunégonde godot

L’emploi est une conséquence de la création de plus-value, de profit, de croissance, de richesse, etc.
C’est justement la contradiction fondamentale de la "gauche" capitaliste maastrichienne qui cherche à "créer" des emplois chez elle, alors que par les délocalisations la richesse est créée ailleurs.
Les emplois "de services" p.ex. sont typiquement des emplois non créés : induits. Et, sans croissance (ou très faible) depuis des décennies, ceux-ci restent forcément mal rémunérés.

La création d’emploi n’existe pas : il faut cesser de se placer sur le terrain de l’ennemi en se jetant la tête baissée dans sa rhétorique de quincaillerie...

Ex. : la Chine, souveraine et donc maîtresse chez elle, se donne les moyens de s’enrichir ; la France, assujettie à des intérêts étrangers, européens (sic) subit son appauvrissement et par-là son déclin depuis une cinquantaine d’années environ...

04/09/2021 15:41 par Georges Rodi

> Feu Follet
Ce qui pique les yeux dans l‘article Tiers Monde, tiers-mondisme, démocratie tient à ce que je commence à comprendre en vivant en Chine.
La conclusion de cet article en particulier.
Lorsque C. Castoriadis affirme que, « pour nous » (Européens de Culture, et pas les autres… de ce que je comprends), tous les peuples et tous les individus ont les mêmes droits à la liberté, à la recherche de la justice, à la réalisation de ce qu’ils considèrent comme le bien-être… Et dans ce « pour nous » se trouve tout le paradoxe de notre situation. Car la nôtre est, depuis Hérodote, la première et la seule culture affirmant que toutes les cultures ont, en tant que telles, les mêmes droits. Et sans doute aussi, « pour nous », c’est là un point où les autres cultures sont vraiment en défaut par rapport à la nôtre.

Je ne partage pas cela.
Cette affirmation passe l’éponge sur la bulle papale du Pape Alexandre VI (voir mon commentaire sur LGS Kaboul et le désert français) qui sert toujours de base légale à la saisie des terres indigènes.
Et plus avant, passe sur l’Empire Romain, qui bien avant l’Islam a pratiqué l’esclavage, la torture, l’exploitation des peuples…

Cette affirmation balaie ce que M.Hudson nous dit du fonctionnement des empires Assyriens (non européens donc) dans lesquels l’esclavage –temporaire pour régler une dette, et interdisant la prostitution de l’épouse de l’esclave- n’avait pas grand-chose à voir avec ce que Rome (Civilisation Européenne, à la base de nos lois) pratiquait : esclavage eternel, saisie de tous les biens…
Et Ce que Hudson nous dit aussi de la Démocratie Grecque... que C. Castoriadis enjolive quelque peu, tant celle de Rome lui ressemblait : une oligarchie au pouvoir, les droits d’expression et de vote aux mains de quelques uns, en fonction de leur richesse...

Le problème apparaît vraiment lorsqu’en s’appuyant sur cette culture Européenne, qu’il pense unique au regard des libertés individuelles, il écrit :
« Nous pouvons et devons exercer notre critique à l’égard des gouvernements et des régimes du Tiers Monde, comme à l’égard des nôtres ; nous pouvons et devons tenter d’élucider les questions, pour « nous » comme pour « eux », et diffuser des idées ; nous pouvons et devons soutenir les mouvements que nous jugeons démocratiques et émancipateurs dans les pays du Tiers Monde. »
La dernière phrase en particulier, que nous lisons aujourd’hui à la lumière de l’évacuation d’Afghanistan, est la preuve par l’absurde qu’il y a une prétention, une arrogance occidentale à se voir parés de qualités que nous n’avons pas toujours, ou que nous ne sommes pas les seuls à avoir.

Ce qui est bien vu, car C. Castoriadis devait bien être conscient du problème, c’est qu’il encadre cette phrase avec deux remarques, deux parenthèses :
« …il est vain et oiseux de discuter de nos attitudes face aux pays du Tiers Monde, lorsque dans nos propres pays règne le vide politique total que nous connaissons aujourd’hui. »

« Aussi longtemps que la démission politique actuelle des peuples occidentaux continue, toute tentative de réponse politique effective de notre part aux problèmes du Tiers Monde est, au mieux, utopique, au pire, couverture non consciente et non voulue de politiques réelles sans rapport avec les intérêts du Tiers Monde. »
Comment ne pas être d’accord ? Mais est-ce que c’est seulement dû à la démission politique - actuelle- des peuples occidentaux ? Je ne crois pas, il ne s’agit pas que d’un problème récent.

Ceci dit, l’article date de 1985, ce qu’il dit de la Démocratie… Je partage tout à fait.
« Pourquoi parler d’oligarchie libérale là où journalistes, politiciens et écrivains irréfléchis parlent de démocratie ? Parce que démocratie signifie le pouvoir du démos, du peuple, et que ces régimes se trouvent sous la domination politique de couches particulières : grands financiers et industriels, bureaucratie managériale, haute bureaucratie étatique et politique, etc. Certes, la population y a des droits ; certes, ces droits ne sont pas « simplement formels », comme on l’a dit stupidement, ils sont seulement partiels. Mais la population n’a pas le pouvoir : elle ne gouverne ni ne contrôle le gouvernement ; elle ne fait ni la loi ni les lois ; elle ne juge pas. Elle peut périodiquement sanctionner la partie apparente – émergée – des gouvernants par les élections – c’est ce qui s’est passé en France en 1981 –, mais pour ramener au pouvoir d’autres de la même farine – c’est ce qui va se passer probablement en France dans quelques mois. »

26 ans plus tard... De l’eau a coulé sous les ponts.
Mais pas dans le sens voulu. Le libéralisme Reagan/Thatcher s’est installé, avec des résultats que C. Castoriadis trouverait effrayants.

Une phrase m’a fait sursauter : On pourrait dire par exemple : pas d’aide, en deçà d’un étiage donné de libertés politiques… Mais qui appliquerait cette règle ? Peut-on oublier que bon nombre de tortionnaires sud-américains ont été « éduqués » par la CIA dans les installations de la « plus grande démocratie du monde » ? Ou que la France, giscardienne aussi bien que« socialiste », porte à bout de bras en Afrique des régimes de terreur et de corruption intégrales ?
Nous voyons bien qui applique cette règle, et l’usage qui en est fait. Au nom des libertés politiques, des valeurs européennes, démocratiques, l’Occident ne cherche qu’à prolonger un pouvoir qui lui échappe.

J’ai aussi tendance à croire que C. Castoriadis ne savait pas grand-chose de la civilisation Chinoise.
Et quand il parle de la Chine, que dit-il ?... : « À l’autre bout du spectre des possibles, il a suffi que la terreur étatique se relâche un peu pour qu’à Pékin le Mur de la démocratie se couvre de dazibaos contestataires. »
Il y a des lectures sur LGS qui me semblent mieux informées, et surtout mieux correspondre à ce que les Chinois me disent. Depuis les évènements de Tiananmen, les influences « pro démocratiques » pour faire tomber le régime n’ont pas cessé : HK est un exemple récent, où une nouvelle loi bienvenue permet de faire tomber des « leaders » lorsque l’on découvre que leur compte en banque a été alimenté par des antennes de la CIA.

Je ne juge pas C. Castoriadis, et mes remarques sur cet article n’engagent à rien.
En 1985, je pensais beaucoup plus comme lui qu’aujourd’hui.
Que dirait-il en 2021 ? Ce serait certainement très intéressant…
Il évoque dans cet article le communisme des ouvriers vs le communisme des paysans, un point qui m’ouvre des horizons, je vais essayer de voir s’il en parle plus en détail.
Merci pour m’avoir fait découvrir ce site.

04/09/2021 16:06 par Georges Rodi

> cunégonde godot

Ce que j’apprécie dans vos commentaires, c’est qu’ils nous rappellent qu’il y a des gens de gauche, sans guillemets, qui se sont conduits, se conduisent et se conduiront comme de parfaits imbéciles.
Une piqûre de rappel ne fait jamais de mal.

Ce n’est pas faux de rappeler qu’il y a eu en France, un système économique basé sur un mix d’entreprises privées et publiques, un ministère du plan… Tout plein de caractéristiques dont les Chinois se sont inspirés.
Car les Chinois ne voient pas l’Europe ou les US comme des ennemis, mais comme des exemples –et contre exemples- de ce qu’il convient de faire.
Les Chinois ne comprennent pas pourquoi l’Occident ne fait pas de même. Ce sont eux qui l’empêchent ?

Attention de ne pas tomber dans le discours ambiant qui consiste à jeter en pâture au peuple un bouc émissaire, un ennemi lointain et bridé, pour que ceux qui vous gouvernent puissent continuer à la maison la politique délétère actuelle, que l’on doit aussi, si je m’en souviens, à Reagan/Thatcher .

04/09/2021 19:22 par babelouest

Nos ennemis, nos seuls ennemis, ce sont ceux qui ne pensent, vivent, phantasment que pour l’argent.
Ainsi, si vous leur demandez une chaise, ils répondront "Êtes cher !"

05/09/2021 08:55 par cunégonde godot

M. Podi :
> cunégonde godot

Ce que j’apprécie dans vos commentaires, c’est qu’ils nous rappellent qu’il y a des gens de gauche, sans guillemets, qui se sont conduits, se conduisent et se conduiront comme de parfaits imbéciles.
Une piqûre de rappel ne fait jamais de mal.

La gauche française mais pas seulement, progressivement remplacée par le soft power américain (l’idéologie woke, "intersectionnelle")) depuis 1945, la gauche française n’est autre que son palimpseste. Il faut vigoureusement gratter pour la faire transparaître. Je laisse cela aux archéo-idéologues (!).

Ce n’est pas faux de rappeler qu’il y a eu en France, un système économique basé sur un mix d’entreprises privées et publiques, un ministère du plan… Tout plein de caractéristiques dont les Chinois se sont inspirés.
Car les Chinois ne voient pas l’Europe ou les US comme des ennemis, mais comme des exemples –et contre exemples- de ce qu’il convient de faire.
Les Chinois ne comprennent pas pourquoi l’Occident ne fait pas de même. Ce sont eux qui l’empêchent ?

Le modèle progressiste "occidental" est français, de la Révolution qui part de 1789 jusqu’aux Jours heureux en passant par 1905 et la loi sur la laïcité. Réellement progressiste ne veut pas dire parfait.

Attention de ne pas tomber dans le discours ambiant qui consiste à jeter en pâture au peuple un bouc émissaire, un ennemi lointain et bridé, pour que ceux qui vous gouvernent puissent continuer à la maison la politique délétère actuelle, que l’on doit aussi, si je m’en souviens, à Reagan/Thatcher .

Je ne ne suis jamais tombée dans ces lamentables... chinoiseries.
Les dirigeants chinois se donnent, souverainement, les moyens de leur politique. Le "compromis de gauche" maastrichien en est l’antithèse, en quelque sorte...

05/09/2021 09:47 par Xiao Pignouf

@Georges Rodi

Je ne vois pas très bien en quoi le commentaire de Cunégonde Godot, qui ne dit pas toujours des choses agréables certes, revient ici à faire de la Chine un bouc émissaire ou un ennemi lointain...

Elle dit juste que la Chine est souveraine et que la France ne l’est pas.

05/09/2021 10:34 par Assimbonanga

La création d’emplois ? Allo, non mais allo quoi. Il ne s’agit que d’un prétexte. Les industriels ne sont pas des philanthropies. Ils veillent à créer le moins d’emplois possibles.
La création d’emploi, ça c’est le petit chantage patronal. Ça marche à tous les coups, mais ce n’est qu’un coup de com. L’industriel veut que son entreprise marche, fasse des bénéfices, recueillir les lauriers de sa réussite mais toutes les machines et robots sont les bienvenus pour diminuer la main d’oeuvre. Bientôt l’imprimante 3D pour construire les maisons. Que deviendront les maçons ?

Ça fait combien de décennies qu’on se laisse berner par cet artifice ?

La Chine se donne les moyens de s’enrichir ? Euh pardon, c’est qui la Chine ? Vous l’avez rencontrée ? Ou si elle s’incarne dans les touristes à Rollex ?

06/09/2021 03:08 par Georges Rodi

>小Pignouf

Je me suis posé la question en relisant le commentaire de CG.
Pourquoi est-ce que j’ai associé les mots Chine et Ennemi dans son commentaire ? C’est clair que ce n’était pas son intention.

Je pense que c’est dû à des évènements récents.
Pour la première fois depuis que je suis en Chine, j’ai été agressé -verbalement- par un jeune qui m’a pris pour un américain.
Et c’est l’accumulation des news venant du Japon, Inde, Australie, US, UE (avec un parlement Européen qui semble avoir trouvé un moyen d’exister en devenant anti Chinois)

Il y a quelques jours, je suis tombé sur cette déclaration de Macron mettant en avant un axe Paris-Delhi-Canberra, avec les justifications habituelles :Taiwan, Mer de Chine, pays qui « partagent les mêmes valeurs »… Les mêmes valeurs… OK, on leur vends des armes, on était ensembles en Afghanistan… Encore un peu plus d’huile sur le feu, il en manquait…

Bref, j’espère que CG voudra bien me pardonner mon court-circuit.
Ceci dit, elle a réagi… Et voilà que je découvre qu’elle est révolutionnaire. Sympa

06/09/2021 03:32 par Georges Rodi

> Assimbonanga

C’est compliqué d’être industriel.
Entre autres quand il faut résister aux fonds de placements qui eux, militent pour détruire les emplois.
Trop souvent, ces fonds finissent par imposer leurs vues, leur équipe de direction.
C’est catastrophique.

Il y a des industriels publics ici, c’est déjà différent.
Il y a aussi des industriels privés comme Huawei dont le fondateur possède 1,5% du capital de mémoire, le reste étant partagé par les salariés.
Je me souviens de FAGOR, industriel du pays basque espagnol, qui avait une structure sociale étonnante.
La preuve que d’autres formes d’organisations industrielles sont possibles.

C’est une nécessité absolue de rabaisser le pouvoir du capitalisme financier.

Ceci dit, l’AI va contribuer à supprimer des emplois par millions.
Pas seulement des ouvriers : comptables, avocats, chauffeurs routiers, opérateurs boursiers, journalistes...
Il faudra bien s’en préoccuper tôt ou tard.

06/09/2021 19:25 par cunégonde godot

M. Rodi :
C’est une nécessité absolue de rabaisser le pouvoir du capitalisme financier.

Qui d’autre dans l’Histoire qu’un Etat-nation souverain a jamais été en mesure de « rabaisser le pouvoir du capitalisme financier » (et le capitalisme tout court). Rien ni personne.

Aujourd’hui, singulièrement dans ce que l’on a coutume d’appeler l’Occident, le capitalisme triomphe sous toutes ses formes, y compris mafieuses évidemment, parce que la caste politique corrompue ou tête creuse ne cesse de lui abandonner le terrain (la rente des autoroutes p.ex. : investissement public/guichet privé). Le capitalisme veut-il tout le pouvoir ? Non, il veut seulement le pouvoir rentable.

Macron l’européiste mondialiste fait très bien le job : il pritège les riches, divise les pauvres, les ignorants, les imbéciles et les "révolutionnaires" de tout poil dont il récupère à son profit les errances idéologiques. La plupart de ses "adversaires" présidentiables ? Des maastrichiens mondialistes de la même farine (je ne mets pas dans ce même panier Georges Kuzmanovic, entre autres).
On est mal, comme on dit aujourd’hui.

L’Etat-nation Chine pleinement souverain déplaît très fortement au grand capital occidental non parce qu’il serait un "régime" communiste – il s’en fout comme de sa première plus-value sur un marché à terme – mais parce la Chine est un Etat-nation souverain. Seule force qui puisse rabaisser le capitalisme mondialiste, comme il l’a été ces derniers temps en Chine même...

08/09/2021 05:33 par Georges Rodi

> CG

D’accord, mais...
Je n’ai pas beaucoup d’espoir de voir les membres de l’UE (re)devenir souverains.
Et le RU a montré hélas un niveau d’amteurisme qui n’encourage pas d’autres à tenter l’aventure.

C’est une des raisons majeures qui m’a fait choisir un exil en Chine, pour que ma descendance ait au moins une chance d’échapper au pire.
Sans que le résultat soit garanti, mais une chance, c’est mieux que rien.

09/09/2021 09:57 par cunégonde godot

M. Rodi :
D’accord, mais...
Je n’ai pas beaucoup d’espoir de voir les membres de l’UE (re)devenir souverains.
Et le RU a montré hélas un niveau d’amteurisme qui n’encourage pas d’autres à tenter l’aventure.

C’est une des raisons majeures qui m’a fait choisir un exil en Chine, pour que ma descendance ait au moins une chance d’échapper au pire.
Sans que le résultat soit garanti, mais une chance, c’est mieux que rien.

Je ne vis pas d’ "espoir" et fais confiance au peuple britannique pour évaluer le niveau d’ "amateurisme" de son gouvernement et de s’en satisfaire ou non...

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