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Le négationnisme géopolitique

Pierluigi FAGAN

Le déni est un mécanisme de défense psychique lorsqu'il faut à tout prix maintenir intacte la structure ou l'ordre psychique habituel, même au prix du déni de la réalité. C'est le mécanisme le plus insidieux pour tout effort d'adaptation nécessaire. Cela présuppose en effet l'examen objectif de la réalité afin de mettre ensuite en place les changements adaptatifs nécessaires. Plus ou moins, nous sommes tous affectés par une certaine forme de négationnisme. Sous des formes légères, c'est la simple défense contre un examen autocritique continu et épuisant de nos échecs quotidiens en matière d'adaptation. Mais il y a des cas et des moments où ce mécanisme se transforme en une véritable psychose.

Cette carte circule sur Internet.

http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/2625048718.jpg

Elle me parvient via Ignacio Ramonet qui est une source fiable (Le Monde Diplomatique) et qui cite The Economist comme première source. Pour chaque pays, il précise le premier partenaire commercial entre 2000 et 2020, il ne précise pas si "partenaire commercial" signifie importation ou exportation ou une moyenne des deux. Au premier coup d’œil, cependant, je pense qu’il donne une bonne image de l’évolution de l’état économique du monde au cours des vingt dernières années, sachant que les trente prochaines seront encore plus sévères pour l’hégémonie américaine et occidentale dominante depuis les XIXe et XXe siècles.

Compte tenu de ces informations, qui semblent provenir sans équivoque de la réalité, on peut se demander pourquoi de nombreux géopoliticiens occidentaux continuent de réfléchir au dilemme suivant : le siècle prochain sera-t-il encore étasunien et comment "isoler la Chine" ? S’il ne semble pas y avoir de dilemme parce que les faits disent que le XXIe siècle ne sera certainement pas étasunien et qu’il semble improbable d’isoler une puissance économique en pleine croissance avec une population de 1,4 milliard d’habitants qui vous a encerclé, pourquoi continuent-ils à proposer ce point ?

Et voilà le démenti. Tant qu’ils ne veulent pas réviser la structure intellectuelle de leurs croyances, ils continuent à raisonner comme si la réalité était ce qu’ils ont dans la tête et non ce qui est en dehors d’eux. Pour ne pas rendre explicite à leurs interlocuteurs l’état de la réalité, ils continuent comme si elle était négligeable et que l’imagination régnait à sa place.

Mais le problème ne concerne pas seulement les géopolitologues. Il est plus généralement occidental, ce déni au service d’une mentalité du vingtième siècle ou souvent même du dix-neuvième siècle qui ne veut pas subir de restructuration sérieuse. La mentalité mais aussi, évidemment, la forme sociale à laquelle elle correspond.

Ayant historiquement établi nos stratégies d’adaptation sur le pouvoir de l’autorité économique, basé sur le marché, qui a entraîné le politique, le militaire et le culturel, si nous devions prendre note que la primauté commerciale et productive, aujourd’hui et pour les prochaines décennies, appartient et appartiendra à d’autres, nous devrions conclure que nous serons subordonnés à d’autres leaderships que le nôtre qui a longtemps subordonné les autres. Une pure horreur.

Ce que nous ne voulons pas admettre, c’est que si nous continuons à garder intacte la structure de nos formes de vie associée telles que nous les avons héritées de l’histoire récente et moins récente, notre adaptation au nouveau monde sera très problématique.

Au contraire, nous voulons maintenir cette forme dans laquelle l’économique domine toutes les autres fonctions, même si c’est un jeu dans lequel nous ne sommes pas et ne serons plus les leaders incontestés. Mais quelqu’un va payer le prix de ce déni.

Le prix à payer sera l’aggravation du chômage et du sous-emploi, des inégalités, du désordre social et de la dépression, des conflits internes et externes, de la décadence culturelle, car même les intellectuels sont appelés à fournir des raisons de nier la réalité au lieu de promouvoir un nouvel élan de créativité et de replanification de nos sociétés.

Alors, que fait une puissance quand elle perd de la puissance ? Quel est son mantra ? "Nier, toujours nier même devant les preuves". Une fois que cette aliénation névrotique de la réalité est passée par la douane, le négationnisme va cascader en mille et une occasions car si le jeu social est de tricher, alors que celui qui triche le mieux et le plus gagne. Si la convention sociale supprime la réalité, alors pourquoi croire que les problèmes environnementaux, écologiques et climatiques existent réellement ? Ou les problèmes de coexistence avec d’autres cultures ? Ou les problèmes de coexistence avec des virus très répandus ?

Le monde est en train de changer profondément, mais quand on nous demandera pourquoi nous n’avons pas remarqué, où nous étions, pourquoi nous n’avons rien fait, nous dirons "Nous pensions que ce n’était pas vrai".

Nous entrerons dans l’histoire comme la génération qui pensait que la réalité était une fausse nouvelle.

Source

 http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/08/25/le-negationnisme-geopolitique-6333817.html
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COMMENTAIRES  

27/08/2021 04:02 par Georges Rodi

Non, il n’y a pas de déni.

Cette carte ne représente qu’une partie de la situation.
Il faudrait montrer la dette des pays, le rapport PIB/habitant, l’évolution démographique, le niveau d’éducation, l’utilisation du $ dans les échanges, l’implantation des bases militaires… Une centaine de cartes ne suffirait pas à décrire la nature complexe de la relation Chine-Occident.

L’épidémie par exemple montre à quel point des pays peuvent s’adapter plus ou moins efficacement. Le changement climatique sera une autre épreuve pour les forces et faiblesses de chaque population.

Si la réalité ne se limite pas aux échanges commerciaux, c’est ce qui motive la tentative d’isoler la Chine, et le terrorisme économique mis en œuvre par les US.
Un découplage économique serait un gâchis des ressources, car il faudrait doubler la plupart des outils industriels pour un marché divisé en deux.
Le fait est, aussi, que la plupart des pays préfèreraient poursuivre les échanges commerciaux avec la Chine, mais cela n’empêche rien, tout devient possible s’ils sont sommés de choisir leur camp.

Est-ce que les US peuvent imposer le découplage au reste du monde ? Oui, bien sûr, les outils existent.
Les normes, les brevets, les prêts (et les dettes qui vont avec), le dollar, sont des moyens parmi d’autres pouvant être utilisés pour y arriver, et il y a toujours la bonne vieille CIA et sa mauvaise foi légendaire, la puissance militaire.
Penser que la partie est jouée, ce serait tomber dans le déni.

Ce sera mieux dans un camp que dans l’autre ? A chacun de voir :)

27/08/2021 07:33 par Yannis

Cette carte n’a ríen de réjouissante. D’un globe inféodé aux USA nous passons d’un globe orienté vers une autre unique superpuissance économique, la Chine. L’histoire nous a pourtant appris qu’un seul maitre du monde (Antiquité, Rome, plus tard et sur un autre continent les Mexicas ; tous les autres empires du plus harmonieux au pire) finit toujours par abuser de sa position de leadership, défaillances humaines, ivresse du pouvoir, désordres de gouvernance, crimes familiaux ou entre amis, et finit par s’écrouler sur lui-même, souvent mis à bas par une autre puissance montante, possédant une technologie plus fine, "La Force" ?

Est-ce vraiment une "pensée du 3e millénaire" que de développer encore cette visión, ce besoin d’un seul leader menant le reste du monde ?

Il n’y a pas si longtemps on parlait d’un monde multipolaire avec l’émergence des BRICS. Gris pays qui ont dû se ralier à l’un ou l’autre, des USA ou de la Chine, certains ayant encore des marges de manoeuvrer pour dialoguer à la fois avec l’Aigle et le Dragon. Sur des plans aussi différents, pour des affaires différentes, tel le Mexique qui essaie depuis son indépendance de se libérer des serres de l’Aigle. Mais et l’URSS-Russie dans tout ça ??

Pour autant le Brésil de Bolsonnaro serait-il plus chinois et plus zen, engagé dans la Voie du Milieu plutôt que victime de son désordre intérieur et des coups bas des USA ?

Une carte géopolitique multicolore serait plus séduisante, pas seulement visuellement.

La naissance de monstres, de mégapays surpuissants, ou encore le dualisme entre deux forces, l’une aimable l’autre détestable (Star Wars et ses schémas mentaux assez enfantins et caricaturaux, très Empires et Dynasties) c’est pas plutôt du 20e siècle ??

27/08/2021 09:50 par CN46400

L’article, et surtout les cartes, sont d’une éloquence rare. Les capitalistes occidentaux, en ciblant la Chine, vont devoir replier les avoirs qu’ils ont là-bas. Donc cesser d’encaisser les dividendes qui vont avec, que les chinois vont se partager pour améliorer encore leur situation. Dans l’immédiat une seule solution pour les Occidentaux : les droits de douane et le protectionnisme, soit la fin du mondialisme qui leur doit tant, et qui devait, souvenez-vous, ouvrir un avenir radieux !
A moins qu’ils aient, après l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, un plan pour "installer des ilôts de démocratie" en vue de barrer les "routes de la soie" et de remilitariser Taïwan.
En attendant, vous devez changer votre regard sur les talibans, qui, soyez-en persuadés, sont bien moins pires que daech....

27/08/2021 12:24 par Xiao Pignouf

@Yannis

Je ne crois pas que la Chine ait la moindre vocation à devenir une superpuissance à laquelle le reste du monde serait inféodé, comme le sont encore les États-Unis.

Une Chine forte, tout comme une Russie forte, c’est la garantie d’un monde multipolaire débarrassé de toute velléité de domination. Dans un monde comme celui-là, ni les États-Unis, ni l’OTAN ne pourraient agir comme bon leur semble.

27/08/2021 12:27 par Yannis

L’article traitant du livre "un Français en ChinAfrique" me semble beaucoup plus intéressant concernant les limites du fonctionnement à la chinoise augmenté, car chaque système et même empire commercial ou politique est relatif et géo-normé, avec ses propres références et biais cognitifs, ses oeillères culturelles sur d’autres mondes.

D’autres mondes sont encore possible, relativement autonomes dans leurs fonctionnements propres, sinon c’est l’hégémonie totale, l’incompréhension mutuelle et la source de souffrances coloniales ou néocoloniales, particulièrement pour les inféodés. L’arme de la dette, l’endettement comme chaine des peuples...

Me nous faites pas croire que la Chine souhaite faire décoller l’économie de pays tiers et accèder à leurs ressources naturelles, leur marché intérieur par pure empathie, charité chrétienne ou pensée confuséenne...

27/08/2021 14:51 par Georges Rodi

> Yannis

Comme si le fait d’avoir la Chine comme principale source d’échanges commerciaux faisait de vous un vassal. Entre autres pays, le Japon, l’Australie, la Corée du Sud sont de parfaits exemples du contraire.

L’Australie est un pays qui a toujours gagné énormément d’argent avec la Chine, mais depuis quelques années s’évertue à briser sa relation commerciale à coups de décisions politiques antichinoises… Il faut bien le dire, pour le plus grand bonheur des Américains qui en profitent pour vendre leurs céréales, leur charbon...
A ce rythme, l’Australie va changer de couleur sur la carte.
Comme quoi, chacun est libre de ne pas commercer avec la Chine, mais c’est débile de les voir pleurer après coup.

In fine, la carte n’a rien de terrifiant, elle signifie simplement que la classe moyenne Chinoise est nombreuse (en clair, les richesses sont réparties), ce qui entraîne des échanges commerciaux importants.

Si l’Inde se développait de la même manière, avec sa population plus jeune, elle deviendrait rapidement le principal partenaire commercial de beaucoup de pays. Cela voudrait dire en passant que le peuple indien serait enfin sorti de sa misère, et on serait content pour lui.

Enfin, oui bien sûr, la Chine souhaite développer ses débouchés en faisant décoller l’économie de pays tiers.
Ce n’est pas une idée Chinoise, il y a eu une époque pendant laquelle les occidentaux s’y sont essayés, et parfois avec succès.
Tous les colons n’étaient pas des esclavagistes ou des marchands d’opium. Certains ont développé l’agriculture et l’industrie locales.
Tout comme les Chinois aujourd’hui.

Dans tous les pays, vous pouvez trouver quelques industriels chinois corrompus, ce n’est pas un monde de bisounours.
En Chine aussi il y en a des pommes pourries, c’est au gouvernement local de lutter contre ces pratiques.
Il n’empêche qu’il y a beaucoup de projets réussis, parce qu’en matière de développement et de lutte contre la pauvreté, aujourd’hui, ce sont les Chinois qui sont les meilleurs… Ne pas le voir, question déni, ce serait difficile de faire mieux.

/

27/08/2021 23:20 par Geb

Je ne le pense pas non plus.

Jésus-Christ c’est juste dans les livres pour les gogos.

Mais par contre je pense que pour une Chine dénuée de volonté hégémonique impérialiste, aider les anciens pays colonisés par le Capitalisme sans limite dans une stratégie gagnant/gagnant est une garantie d’une paix durable à ses frontières. Ainsi que d’un développement économique commun harmonieux limitant les outrances débridées du pillage tout azimut.

Jusqu’à aujourd’hui et depuis des siècles la Chine n’a jamais agressé un pays tiers. Ni politiquement, ni économiquement.

Par contre elle subit depuis plus de deux cent ans les agressions des pays Occidentaux dans le but de l’asservir et de la piller.

J’imagine que ça l’aide à comprendre que ça n’est pas dans l’agression vénale qu’on établit des relations de bon voisinage durables ?

Quant à des Français criant à un potentiel envahisseur impérialiste devant une Chine qui se libère, c’est Dutrou criant au viol devant une fillette qui lui mord la main.

Et quand je dis "la main"... (- :

28/08/2021 03:42 par Yannis

@G. Rodi

Indéniablement, pour reprendre vos mots, en matière de développement et de lutte contre la pauvreté, aujourd’hui, ce sont les Chinois qui sont les meilleurs.

La voie du communisme dans lequel ce pays s’est engagé dans la première moitié du XXe siècle y est certainement pour quelque chose et cet héritage avec le soin de la population, de son éducation, sa santé, son confort, persiste dans cette puissance désormais totalement vouée au capitalisme, choisi comme mode de dévelopement ET arme stratégique tendue en miroir, face à l’Occident qui a tenté par plusieurs fois de détruire la structure et l’âme chinoise.

Vu de l’intérieur c’est certainement différent et votre point de vue et expérience sont tout à fait intéressants.

Perso je vis au Mexique depuis plusieurs années, et je peux témoigner que n’est pas qu’un pays soumis aux carteles de la drogue, ni une suite de plages tropicales peuplées de resorts de luxe. Un pays complexe, dans la sphère occidentale mais qui remet beaucoup de certitudes euro-nord américaines en question - malgré une indéniable attraction-aversion pour le grand frère au Nord et tout ce qui peut représenter "le premier monde". Le Mexique est aussi un des rares pays qui a fait SA révolution et appliqué un programme communiste dans les années 30.

Mais il n’en reste plus grand chose, des syndicats et un servicio público réduit et assez inopérant, le néolibéralisme s’étant imposé partout. L’accent social est mis sur la réconciliation avec les racines indiennes, soigner les séquelles de la longue colonisation espagnole, le classisme, le patriarcalisme/machisme et racisme qui en ont découlé.

Mais pour revenir au sujet, tant que le dollar est encore la monnaie dominante (pour encore combien d’années ?) Le leadership économique de la Chine restera mesuré et prudent. Une fois que le Yuan ou autre monnaie numérique gérée par les Chinois sera la norme internationnale des échanges, pouvez-vous prédire que ce pays (et je pense particulèrement à l’Afrique et Amérique latine) saura jouer finement et d’une manière responsable avec le feu et le Nerf de la guerre, l’argent ?

D’autre part le modèle de société de contrôle et du tout numérique inauguré dans cette partie du monde et appliqué désormais en France n’est vraiment pas séduisant.

Pour terminer par une anecdote, il y a eu un projet de construcción d’une ligne de train grande vitesse entre la capitale et une autre ville plus au nord en plein boom. Coopération chino-mexicaine, avec investissement et technologie chinoise. Ce grand projet d’infrastructure a capoté, ríen de s’est fait car les investisseurs chinois se sont retirés, au motif de trop de corruption et des pots de vin dépassant l’entendement...

La coopération économique, ce n’est pas toujours gagnant-gagnant et dans ce cas ce fut bien dommage.

28/08/2021 04:01 par Danael

corrections :
Tous les colons ont joui en terre colonisée d’un rapport de force en leur faveur pour exiger des colonisés un changement structurel et culturel énorme avec toutes les conséquences connues : destruction des cultures, du potentiel industriel local et du mode de vie autochtone avec l’imposition d’une économie entièrement tournée vers l’extérieur c’est- à -dire répondant aux besoins des métropoles dominatrices. Donc marginalisation des colonisés et aussi décapitation des leaders( incarcérés ou assassinés) de tout mouvement progressiste dont l’objectif était un développement plus équitable. Inutile de se demander pourquoi eurent lieu autant de mouvements de résistance pour sortir de l’emprise coloniale. Le négationnisme c’est aussi croire qu’une quelconque colonisation a permis un apport positif pour le peuple colonisé.

28/08/2021 10:31 par Yannis

Discussion enrichissante, mais je me permets de douter du cathéchisme moderne et de la repentance éternelle, celle obligée partant des ex-pays colonisateurs (une longue liste qui commence aussi avec les royaumes de l’Antiquité, au moins) vis à vis des pays ou zones colonisées. Cela rejoint les débats au sujet des décolonisés et mouvement sociétaux, actuellement très en vogue aux USA et en France, la défense des minorités "oppressées" et du privilège blanc, particulièrement sur Médiapart.

Ce journal dit de gauche qui a participé au lancement de Macron et continue la subtile défense de ce que représente la macronie, en égratignant puis en excusant (car on a pas mieux en boutique contre l’épouvantail du front national) sans jamais l’attaquer frontalement. Participant ainsi de la fabrique du consentement actuel avec les autres journaux de miliardaires de droite.

Je sais, je ne vais pas faire dans le politiquement correct par ici, mais qu’importe.

Je cite ici José Vasconcelos, un écrivain, penseur et homme politique mexicain décédé en 1959.

« hoy ya sólo la ignorancia puede repetir el dislate de que los conquistadores destruyeron una civilización. Desde todos los puntos de vista, y con todos sus defectos, lo que creó la Colonia fue mejor que lo que existía bajo el dominio aborigen. Nada destruyó España, porque nada existía digno de conservarse cuando ella llegó a estos territorios, a menos de que se estime sagrada toda esa mala yerba del alma que son el canibalismo de los caribes, los sacrificios humanos de los aztecas, el despotismo embrutecedor de los Incas. »

Traduction approximative :

« Aujourd’hui, seule l’ignorance peut répéter le bouleversement que les conquistadors ont détruit une civilisation. De tous les points de vue, et avec tous ses défauts, ce qui a créé la colonie était mieux que ce qui existait sous la domination aborigène. L’Espagne n’a ríen détruit car rien de digne n’existait et méritait d’être préservé lorsqu’elle est arrivée dans ces territoires, à moins que toute cette mauvaise herbe de l’âme que sont le cannibalisme des Caraïbes, les sacrifices humains des Aztèques, le despotisme débauché des Incas ne soit considérée comme sacrée. »

Position littéraire provocatrice, mais qui relativise la pseudo-innocence des peuples colonisés : les Aztéques sont tombés aussi des coups de certains de leurs vassaux, ethnies abusées, exploitées et raliées finalement aux troupes espagnoles, opportunément arrivées pour les libérer d’un joug, mais en leur soumettant par la suite un autre. l’Histoire des vainqueurs...

Et le Mexique moderne est la somme de toutes ses histoires, ses crimes et trahisons, mais aussi ses espoirs et constructions, métissages et synchrétismes. Comme aux USA, comme au Brésil et dans toute l’Amérique latine, les Caraïbes, ces régions métisses (Mexique 70% de la population l’est, de moins en moins de cultures pour ne pas parler de races "pures") où le mélange des sangs des 4 coins du monde s’est effectué. Grand chamboule-tout également depuis le 16e siècle dans presque toute l’Afrique, l’Australie, le Moyen-Orient, etc.

À remarquer que cela ne concerne pas ou beaucoup moins le purisme chinois, avec une distance-réserve et surtout un racisme notoire vis à vis des autres peuples, surtout noirs. Ni le Japon et d’autres pays asiatiques, pourtant eux aussi colonisés.

Deux visions de la fabrique du Monde et de sa narration, entre Est et Ouest, entre lesquelles balance désormais la France et l’UE.

28/08/2021 11:49 par Assimbonanga

Est-ce que les Chinois émaillent leurs propos de ces "o my God", si dieu le veut, avec l’aide de dieu, merci mon dieu, dieu soit loué et autres mantras du catholicisme et de l’islam (judaïsme aussi ?). Rien que ça, ce serait un soulagement.
Quelle bonne idée de faire croire aux peuples à ces balivernes ! Le continent américain, le continent africain, plusieurs pays d’Europe, sont frappés de cette peste mentale. C’est génial pour déclencher les guerres, partir à la guerre, parler au nom de dieu, garder les femmes au foyer, jouer sur la corde sensible et ôter aux faits leur crudité rationnelle. Si l’époque communiste a au moins gommé cette plaie, c’est pas si mal.

28/08/2021 13:52 par Georges Rodi

> Yannis

Durant ma folle jeunesse, je me souviens avoir rencontré un Yankee, un chef d’entreprise qui était dans le business des terminaux informatiques.
Il avait une usine au Mexique, dans laquelle l’équipe de Direction était exclusivement composée de Japonais, l’équipe Assurance Qualité exclusivement composée de vietnamiens, et les ouvriers étaient mexicains bien sûr.
Le Yankee insistait beaucoup sur le fait que ses produits devaient être « Idiotproof » pour pouvoir être assemblés par la main d’œuvre mexicaine qu’il considérait composée de parfaits crétins. Ce qui ne m’a pas sauté aux yeux, je dois l’avouer.
J’étais jeune, ce fut ma première expérience de cette arrogance parfaite, sans limites, décomplexée, cool, qui caractérisait beaucoup d’américains.
Et comme j’ai les yeux bleus, il pensait que naturellement, je ne pouvais que penser comme lui.
Les choses ont évolué depuis ?

Pour La question à 10 RMB : la Chine saura-t-elle jouer finement et d’une manière responsable avec le feu et le Nerf de la guerre, l’argent ?
C’est impossible d’avoir de certitude, mais je peux avancer quelques pions.
 La Chine souhaite retrouver une place parmi les grands, c’est certain. Et au vu de sa taille, sa population, son organisation, ce sera la première place si on considère le PIB/pays comme le critère principal.
(E. Musk a récemment dit dans une interview qu’il voyait le PIB de la Chine rapidement doubler, peut-être tripler, sans que cela ne le trouble le moins du monde)
 Dans sa longue histoire, la Chine a envoyé des explorateurs dans des pays lointains, et n’y a jamais, jamais planté son drapeau pour les coloniser.
 Une des raisons ayant conduit la coalition franco-britannique à la guerre de l’Opium fut économique : la Chine vendait beaucoup (thé, soieries, céramiques…) mais n’achetait rien. Strictement rien.
Et comme la Chine n’acceptait que les lingots d’argent en paiement, la crise commerciale est vite venue.
A titre de comparaison, l’Angleterre vendait énormément de coton en Inde, ce qui générait une source de revenus : le coton venait des US esclavagistes, pour être tissé dans les usines mécanisées de Manchester où travaillaient femmes, enfants et tout ce que l’Angleterre comptait d’ouvriers miséreux… Et puis, pour aider un peu, les métiers à tisser indiens ont été brisés.
L’idée est donc venue de vendre de l’Opium pour avoir de quoi payer thé, soieries, etc.
L’idée paraît incroyable selon nos critères actuels, mais à l’époque, le pays où l’on consommait le plus d’opium, c’était l’Angleterre justement. Il y en avait même dans les médicaments pour enfants.
Les conséquences de la guerre de l’opium ont été terribles, décrites sur ce site par A. Lacroix, inutile d’y revenir.
 Toujours est-il que la Chine a retenu la leçon : il faut se préoccuper d’avoir des échanges gagnant/gagnant avec tous les pays.
Et de fait, la Chine s’efforcera toujours de trouver quelque chose à importer, y compris parfois (c’est étonnant) des produits qu’elle pourrait produire en quantité suffisante.
On doit être d’accord sur un point : gagnant/gagnant veut dire que la Chine doit gagner aussi, même si cela prends des années.
Et cela ne veut pas dire que chacun gagne autant que l’autre non plus.

Tout cela fait que, de mon point de vue, les pays d’Asie, d’Europe centrale, d’Am sud et d’Afrique peuvent cohabiter et se développer avec la Chine.
Si la population de ces pays s’enrichit un tant soit peu, en vendant matières premières, produits agricoles, tourisme… La Chine y trouvera un débouché, et très certainement aussi, aidera au développement d’une industrie locale
On le voit en ce moment avec les vaccins, c’est un bon exemple qui prouve l’esprit des relations à la chinoise.

Pour beaucoup de pays, tout cela est conditionné au laisser-faire des US, pour le Mexique, ce n’est pas gagné.

Car le made in China occupe de plus en plus de place dans la technologie, le haut-de-gamme : trains, véhicules électriques, ponts, robots, électronique, médicaments, semences, satellites, aimants… les avions, les produits de luxe, tout va y passer. Et avec son marché intérieur, une population éduquée et travailleuse, un pays bien équipé, un système financier favorable aux industries, la Chine peut produire en grands volumes, et bien moins cher à qualité égale.
C’est cela qui terrorise le monde occidental.
Je ne crois pas au discours à la mode sur la coopération, la compétition, les oppositions avec la Chine… Les leaders occidentaux pensent que, sauf exception, il n’y a pas de compétition possible, du moins pas en respectant les règles du jeu. Et ils n’envisageront de coopération que si cela les arrange.
Les coups bas sont d’ores et déjà la règle.

Ceci dit, la domination du dollar, les US en ont abusé, y compris avec les pays alliés, tout le monde en a ras le bol.
Les Chinois disent que pour un pays, il n’y a pas d’ennemi éternel, et pas d’ami pour toujours, les alliances peuvent basculer à tout moment.
C’est ce qui rends la période intéressante.

28/08/2021 14:27 par Georges Rodi

> Danael

C’est vrai…
Après, chaque fois qu’une population est à considérer, il y a toujours une courbe en forme de cloche qui apparaît.
Dans le cas de la population des colons, 10% vont se comporter de la pire des manières, 80% vont plus ou moins abuser de la situation, 10% vont avoir un apport positif.

J’en parle pour avoir vu à Madagascar des cartes réalisées par des agronomes pour la culture du riz… Que du positif, car ces gens ont contribué à développer cette culture dans des zones où il n’y a avait rien avant.
Et ces gars là, le peuple Malgache aurait gagné à les garder.

Mais au final, c’est un fait, l’apport de ces 10% ne peut ni compenser ni excuser le reste.

29/08/2021 00:22 par Danael

@Georges Rodi
Pourquoi reviendrait-il aux Malgaches le tort de n’avoir pas su garder des colons ? Ils faisaient partie d’un bloc colonial hautement et réellement préjudiciable à leurs yeux, non ? Un riz au prix du sang et d’une imposition de monoculture plutôt qui fera disparaître la possibilité d’une agriculture diversifiée et respectueuse des plantes autochtones. Désolé, je ne rentre pas dans ce soi-disant Eldorado apporté par les 10% de colons bien intentionnés (?!).
https://www.humanite.fr/1947-un-massacre-colonial-francais-madagascar-634021

29/08/2021 06:08 par Georges Rodi

> Assimbonanga
Bonne remarque, tout à fait vrai.

> Geb
Toujours stylé :) Mais oui...

> Yannis
Les Chinois racistes… Question pas si facile.

 Commençons par dire ce qu’il en est de la couleur de la peau.
Une peau noire, c’est ce qu’ont les chinois qui travaillent dans les champs. C’est bon à savoir.
Par association, cela signifie pauvreté.
La classe aisée, à l’abri du soleil, se reconnaissait à une peau blanche et à ses ongles longs pour bien montrer que le travail manuel, ce n’est pas pour eux.
C’est toujours très présent dans la culture Chinoise, c’est clair.

Les Chinoises n’aiment pas avoir une peau colorée (je le regrette), et sur Weibo, quand elles s’affichent en bikini, on voit bien à leur peau blanche que ce n’est pas pour la bronzette.
Il est courant de voir les Chinoises utiliser un parapluie comme ombrelle, et à la plage il y a assez souvent des tenues du genre burkini. Ce n’est ni par pudeur, ni par religion, mais pour avoir la peau la plus blanche possible. Elles ne supportent pas leur couleur naturelle.
Elles se font opérer les paupières aussi, pour "ouvrir" le regard.
C’est n’importe quoi.

 Quelle est la présence physique des populations non asiatiques ?
C’est rare de croiser un occidental, très rare de croiser un Africain.
Et il y a plein de raisons à cela.
La Chine n’a pas eu de colonies, n’a pas besoin d’importer de travailleurs, et n’est pas un pays développé…
Que viendrait faire un immigré en Chine ? Dans la plupart des cas, enseigner, ou travailler dans l’Import/Export.
Les politiques d’immigration et de naturalisation sont restrictives aussi, mais si vous êtes spécialiste en physique quantique, vous serez bien accueilli quelle que soit la couleur de votre peau.

Il n’y a pas d’Europatown en Chine.
Il y en a eu dans le passé, à une époque où les occidentaux étaient assignés dans des quartiers spécialisés.
On peut trouver une Africatown à Canton, c’est unique en Chine.
Je pense que c’est uniquement du au fait que les Africains l’apprécient, il n’y a pas d’obligation pour cela.
Un sujet à prendre pour universitaire en sociologie.

Dès que l’on quitte le centre des grandes villes, on devient un objet de curiosité, les gamins vous matent des pieds à la tête, il n’y a jamais d’agressivité.
Etre en sécurité dans les rues, en Chine, ce n’est pas qu’un sentiment, c’est du solide.
Il n’y a pas beaucoup de pays en ce monde où une jeune fille peut voyager seule, et à part la Chine… ?

 Y a-t-il des mariages colorés ?
C’est rare mais oui, on voit sur Weibo des Chinois qui s’affichent avec leur Africaine, et des Chinoises qui s’affichent avec leur Africain.
Et le fait que ce soit dans les deux sens est significatif.
Les peuples religieux acceptent aisément de voir un fils épouser (prendre) une fille de l’autre bord, mais pas l’inverse.
Les Chinois ne sont pas touchés par cela.
Je ne sais pas s’il existe de tels mariages mixtes au Japon... Je ne suis pas sûr.
Les Japonais savent se montrer ouvertement supérieurs.

 Les Chinois se considèrent-ils « supérieurs » ?
La richesse matérielle sera malheureusement le critère le plus utilisé, et donc les pays occidentaux ont l’avantage, et par association, les occidentaux.
Il y a encore pas mal de Chinois qui, une fois fortune faite, choisissent de changer de pays et de nationalité : US, Australie, Canada étant les destinations les plus courantes.
Quelle est la part de ces chinois qui changent de nationalité pour des raisons culturelles, en pensant accéder à un niveau supérieur ? Il y a aussi ceux qui le font car ils ont escroqué le fisc, ou accepté des pots de vins...
Les 3 pays cités n’ont pas d’accord d’extradition.

Les nouvelles relations politiques, la réussite à gérer la crise du COVID, tout cela est très sérieusement en train de rebattre les cartes.
Le COVID en particulier, les Asiatiques en ressortent avec une fierté certaine, et chaque fois que j’en discute, ils sont plutôt contents de voir les américains échouer lamentablement.
Mais ce n’est pas une question de race. C‘est d’avantage une compétition pour la réussite.
La compétition en Chine est inimaginable, et s’y ajoute celle entre pays asiatiques, et surtout avec les voisins Japonais.

Attention aussi au fait qu’il peut y avoir le sentiment d’appartenir à une société supérieure - par son passé, son organisation, sa culture...- sans pour autant se sentir d’une race supérieure.

 Alors, racistes ou pas ?
Il doit bien y en avoir qui le sont, c’est inévitable, mais ils ne le montrent pas.
Alors qu’il y a des agressions violentes anti-asiatiques aux US, et j’imagine aussi en France.
(C’est la magie d’internet, les Chinois voient que beaucoup de ces agressions sont le fait d’African Americans, et ont du mal à saisir qu’il puisse y avoir le jour d’après une manifestation BLM pour les condamner… Ils me demandent des explications, comme si je pouvais le savoir.)

Les Chinois sont nationalistes. Aucun doute. Pour autant, je ne les sens pas agressifs
Japonais, Indiens m’inquiéteraient beaucoup plus.
Mais eux sont nos "alliés" anti-chinois... Ceci explique cela ?

Comment seront les jeunes Chinois ? Que se disent-ils « entre eux » ?
Va savoir… Quand mon fils sera en âge de le faire, il me le dira...
... Peut-être.

29/08/2021 08:03 par Xiao Pignouf

@Yannis, ou l’imprégnation de la rhétorique d’extrême-droite dans les têtes de gauche

La notion de repentance appartient au vocabulaire chrétien. Rien d’étonnant qu’elle soit constamment repris par les culs-bénits de droite adeptes de l’auto-flagellation. Davantage quand c’est par des sympathisants aux idées communistes.

Dixit l’historienne Myriam Cottias : « la question de la repentance est une idéologie aux fondements implicites racialistes, qui construit des frontières entre les individus, malgré la multitude des origines des Français. La responsabilité de chaque citoyen, aujourd’hui, est plutôt de ne pas reproduire les discriminations d’hier ».

Il ne s’agit donc pas de se repentir d’une faute commise par d’autres, mais de ne pas l’oublier afin d’éviter de la reproduire ou de la perpétuer, ce qui est exactement le cas de la Françafrique.

Quant à s’appuyer sur le cas des anciennes civilisations sud-américaines dont, selon Vasconcelos, la barbarie aurait été anéantie par les nobles Conquistadors, pour peu ou prou justifier la colonisation africaine et ses vertus civilisatrices, ça manque cruellement de pertinence. Primo, quand c’est un blanc d’origine espagnole qui le dit, ça fait sourire, fut-il un grand écrivain. Deuxio, sa théorie sur la cinquième race, si elle permet à peu de frais de faire oublier les massacres d’innocents, elle s’applique difficilement à la colonisation africaine et à tout ce qui s’en est suivi, à moins de rejoindre Sarkozy et de croire que les Africains sont en dehors de l’histoire.

À remarquer que cela ne concerne pas ou beaucoup moins le purisme chinois, avec une distance-réserve et surtout un racisme notoire vis à vis des autres peuples, surtout noirs. Ni le Japon et d’autres pays asiatiques, pourtant eux aussi colonisés.

Je ne vais pas nier que le racisme chinois vis-à-vis des Noirs africains existe. Toutefois, je ne vais pas, comme vous, généraliser, à moins que vous ayez des sources à apporter à ce sujet, mais je note qu’en utilisant l’adjectif « notoire », vous faites clairement la preuve que vos propos viennent de on-dit. Moi qui y ait vécu 10 ans, je ne saurais être aussi péremptoire que vous. Beaucoup d’Africains viennent compléter leur cursus universitaire en Chine, s’installent en Chine, travaillent en Chine et même épousent une Chinoise. On n’a en outre jamais entendu parler en Chine de crime raciste.

Certes, c’est vrai que j’ai parfois entendu des propos pas très jolis dans la bouche de mes étudiants, mais ils témoignaient surtout de leur ignorance shanghaienne d’une communauté surtout présente dans le sud de la Chine.

Le rejet de la négritude vient davantage d’un détail culturel spécifique à la Chine et à d’autres pays asiatiques que de racisme à proprement parler : en effet, la blancheur de la peau en Chine est très prisée par les catégories sociales aisées et les citadines en général, c’est d’ailleurs un business cosmétique lucratif. Quand chez nous, être bronzé est signe de bonne santé, chez eux, c’est un signe de basse extraction. Ce qui explique le fait que dans les rues des villes chinoises, lorsque le soleil brille, on voit fleurir les ombrelles plus nombreuses que les parapluies par temps pluvieux, ou qu’à la plage, les Chinoises s’attifent de combinaisons ridicules les couvrant de la tête aux pieds. Bref, bronzer est la hantise de la femme chinoise.

En fait, en Chine, j’ai vu davantage de « racisme », c’est-à-dire ce sentiment d’appartenir, si ce n’est à une race, au moins à une catégorie supérieure, exprimé par des Chinois vis-à-vis d’autres Chinois. Ceux des villes, bien éduqués, bien habillés, bien équipés vis-à-vis des ploucs de la campagne, ces paysans-ouvriers qu’on appelle là-bas mingong (民工) qui viennent travailler pour quelques mois sur les innombrables chantiers urbains pour repartir ailleurs quand c’est terminé. Et aussi, c’est vrai, vis-à-vis des Ouïghours, qui sont souvent considérés un peu comme les Gitans chez nous. Quelqu’un vous a tiré votre portable dans le métro ou votre portefeuille dans la rue (ça m’est arrivé plusieurs fois) ? Pour vos amis chinois, c’est forcément un Ouïghour qui a fait le coup... Cela dit, je ne sais pas si cette mentalité est propre à Shanghai ou si elle se retrouve ailleurs en Chine.

29/08/2021 09:42 par Assimbonanga

Il est vrai que l’inspecteur Chen ne manque jamais une occasion d’admirer la blancheur d’une cuisse dans l’entrebâillement d’une jupe fendue...

29/08/2021 11:52 par Claude

Bravo Geb !
Un chat est un chat point final !!

29/08/2021 12:17 par cunégonde godot

Très bon article, à mon humble avis.

Nous entrerons dans l’histoire comme la génération qui pensait que la réalité était une fausse nouvelle.

L’Histoire a déjà condamné l’imbuvable génération "degauche" maastrichienne depuis 1983.

Mais le "nous" me gêne. Je ne me sens pas concernée par ce "nous". Je me félicite d’avoir "tout compris" de la "gauche" dès cette date, tout en me faisant, depuis, copieusement insultée par des militants "degauche" « qui pensaient que la réalité était une fausse nouvelle » : la réalité euromondialiste de destruction systématique de la France.

Pour comprendre la puissance de la négation de la réalité dans "la gauche" : l’analyse du vote des fonctionnaires français depuis quarante an, et particulièrement celui des enseignants "de gauche" (!).

Mais, aujourd’hui, le "maastrichien" commence à passer pour un parfait imbécile. Commence seulement. Il y a donc de l’espoir !...

29/08/2021 12:23 par cunégonde godot

Au passage : je me fiche éperdument de savoir si les Chinois sont "racistes" ou s’ils ne le sont pas. C’est une question qui appartient aux Chinois, si cela les intéressent...

29/08/2021 13:19 par Yannis

À G. Rodi et Xao, merci pour ces précisions et rectificatifs.

En fait cela s’appelle le classismo, en Amérique latine, ce que vous illustrez avec la couleur de peau : de foncé-travailleurs en plein air- "basse" extraction à très clair-bourgeoisie privilégiée qui ne se salit pas les doigts.

Sauf que les moren@s au Mexique gardent leur tonalité caramel même si le soleil se voile.

Les Afromexicains se sont fait reconnaitre comme minorité intégrante du tout culturel au Mexique, il n’y a pas si longtemps. Un très beau film, "la negrada", illustre la discrimination de cette communauté qui est surtout localisée sur la côte sud pacifique du pays.

https://youtu.be/ijrmdHp91ZE

29/08/2021 15:08 par Jean-Yves Leblanc

Cet article provenant du site européiste "euro-synergies" a une allure pro-chinoise et anti-capitaliste mais il ne l’est, en fait, pas du tout. Si il constate le leadership chinois (et prédit son accentuation) dans le domaine économique, industriel et technologique, c’est juste pour recommander de s’y "adapter" au lieu de le nier ou de le combattre.
Il ne me semble pas que l’auteur salue l’avènement d’un monde multipolaire. Il ne me semble pas non plus qu’il nous propose de nous "adapter" en développant notre propre industrie et nos emplois. L’adaptation consisterait - si je le comprends bien- à se "subordonner" au nouveau leadership en réformant "la structure de nos formes de vie ...telles que nous les avons héritées de l’histoire récente et moins récente". Voilà une formulation bien obscure mais qui rappelle fort la nouvelle "frugalité" que veulent Messieurs Gates et Schwab pour le "monde d’après" et que Laurent Alexandre veut brutalement appliquer à la masse des "inutiles".

Je crois que le jeu géopolitique occidental n’est pas aussi borné que le suggère l’auteur. C’est vrai, il y a bien une religion officielle anti-chinoise relayée par tous les médias. Mais parallèlement, les vrais maîtres du capitalisme mondial, les GAFAM, ne craignent pas du tout la puissance chinoise. Ils saluent, au contraire, son efficacité et sa productivité (1). Ils envient ouvertement sa composante autoritaire et disciplinée et ses techniques de contrôle social. Ils aspirent non pas au conflit mais à une convergence avec la Chine dans leur rêve d’établir un gouvernement mondial des Elites. Et du côté chinois, il y a réciprocité comme en témoigne ce titre "d’ami du peuple chinois" décerné à B.Gates par le PCC.

Beaucoup dépendra donc de l’orientation que prendront nos camarades du PCC.
Ou bien ils persévèreront dans cette forme de socialisme mâtinée de capitalisme qui jusqu’à présent réussit. Dans ce cas de figure une lutte des classes permanente devra déterminer si le PCC dicte ses volontés à Jack Ma ou bien si c’est Jack Ma qui dicte ses volontés au PCC.
Ou bien ils deviendront le PCUS version 1990 et s’auto-détruiront et la Chine deviendra un pays capitaliste / impérialiste normal.
Ou bien ils dégénéreront, transformant le parti unique au service du prolétariat en la matrice du gouvernement mondial autoritaire que l’on nous dit aujourd’hui nécessaire pour affronter les grandes peurs climatiques, sanitaires, démographiques, énergétiques ... et ce sera le scénario dystopique.

(1) L’affaire du laboratoire P4 de Wuhan montre le degré élevé de coopération franco-chinoise et américano-chinoise dans un domaine pourtant hyper-sensible : le ’gain de fonction’ aux implications militaires. On ne s’attendrait certainement pas à une telle coopération entre des "ennemis" et elle aurait été impensable avec l’URSS.

30/08/2021 04:20 par Georges Rodi

> Danael

Pour illustrer autrement ce que je voulais dire, en prenant la population française sous l’occupation, il y a 10% de collabos qui ont activement soutenu les rafles, 80% qui ont plus ou moins profité ou subi la situation, 10% qui sont entré en résistance.
Reconnaître qu’il y a eu des résistants voudrait dire que l’on nie l’existence des collabos ?
Bien sûr que non.

… Je n’ai jamais dit que les Malgaches ont eu tort de n’avoir pas su garder des colons, ces derniers sont partis avec les autres, emportés par la vague de l’indépendance… Et aucun Malgache que je connais ne regrette le temps des colonies.
Cela n’empêche pas de regretter l’époque où Madagascar exportait du riz.
Car aujourd’hui, trop nombreux sont ceux qui meurent de faim.
Et mourir de faim, ce n’est pas un problème mineur.

Monoculture imposée vs agriculture diversifiée ? Sérieux, vous êtes allés à Madagascar ?
(on ne parle jamais de Madagascar au LGS ?)

C’est encore un exemple de pays qui a tout pour réussir.
Chaque gouvernement promet beaucoup, le peuple ne voit rien venir.
Critiquer cela, ce n’est pas faire l’apologie de l’époque d’avant.
Il ne suffit pas que le gouvernement soit composé de Malgaches pour excuser leur incompétence et la corruption généralisée.
Le fait que Madagascar soit une ancienne colonie ne doit pas être une explication facile.
Il faut défendre les justes et attaquer les pourris dans tous les cas, sans distinction.

30/08/2021 06:26 par Georges Rodi

> Jean-Yves Leblanc

Pour affiner votre commentaire, je pense qu’il faut distinguer le capitalisme industriel –illustré par E.Musk du côté américain- du capitalisme financier illustré par le fonds Blackwater qui s’implante en Chine.

E. Musk qui a vu son usine Chinoise construite en un temps record, qui a trouvé des fournisseurs locaux de batteries plus performants que Panasonic (son partenaire aux US), et qui voit bien que les Tesla produites en Chine sont de meilleure qualité, est forcément impressionné par ce travail.
Il ajoute que la difficulté d’accéder au marché Chinois est un pur discours politique sans fondement, il suffit de comparer son implantation en Chine avec celle qui se déroule en Allemagne.

En Chine, Blackwatwer fait du Blackwater : achat de groupes immobiliers pour encaisser des loyers et des plus-values faciles… Eux n’admirent pas la Chine, ne sont pas là pour créer des emplois ou participer au développement technologique. Leur job, c’est exploiter à moindre risque, enrichir les actionnaires, en particulier les 5% qui possèdent 80% des actions américaines.

S’il est vrai qu’il y a des sociétés américaines qui souhaiteraient une relation apaisée avec la Chine, et la Chambre de Commerce leur donne une voix, cette voix n’est pas entendue, c’est un fait acquis.
C’est plutôt le complexe militaro-industriel qui a pris les devants.
Faire de la Chine une menace, c’est bon pour leur Chiffre d’Affaires.
Démocrates et Républicains ne montrent pour l’instant que leur soumission totale à cette dynamique pour des raisons diverses et connues depuis longtemps : populisme électoral, corruption.

D’autre part, je vois assez souvent sur LGS des commentaires qui parlent des technologies utilisées en Chine pour le contrôle social. Le discours du régime autoritaire qui contrôle des masses populaires privées de libertés me semble bien prendre.
Il y a une très grosse part de fantasme, sauf à mettre la surveillance des feux rouges et des passages cloutés dans le domaine des privations des libertés.

Il ya des bus en France, et en Chine bien sûr.
Les uns sont systématiquement dégradés, les autres non. Ce n’est pas une question de caméras, tous en sont équipés.
Cette discipline tient de l’éducation, de la morale, des principes inculqués, et là, les pays développés sont en train de perdre la main.
Peut-être parce qu’il y a moins d’ouvriers… Je ne sais pas… Solidarité, respect du bien public, pas vraiment dans la liste des valeurs néolibérales…

Pour Jack Ma, et les autres patrons Chinois qui pensaient mettre la main sur le marché des assurances, de l’éducation, du crédit... C’est râpé pour eux.
L’utilisation des données personnelles, du contrôle facial, des fausses nouvelles pour influer sur le cours des actions... Tout cela fait l’objet d’un grand ménage en cours.

Là encore, nous avons droit au couplet sur le régime autoritaire pourfendeur des libertés, alors que c’est une façon de progresser pour la Chine : laisser carte blanche aux privés, intervenir et légiférer après coup pour éliminer les abus, les monopoles...
En France, le fonctionnement, c’est plutôt de légiférer avant, avec des comités éthiques.
Je ne critique pas le fait qu’il y ait des comités éthiques, mais le temps qu’ils se décident, la Chine aura pris 5 ans d’avance.
Et cela n’empêche pas les abus monopolistiques.

30/08/2021 08:18 par CN46400

@ Jean Yves Leblanc
"Dans ce cas de figure une lutte des classes permanente devra déterminer si le PCC dicte ses volontés à Jack Ma ou bien si c’est Jack Ma qui dicte ses volontés au PCC."
Bien vu, sauf que rien, pour le moment, ne donne les "jack Ma" en situation de s’imposer à la société chinoise. Le capitalisme d’état cesse, progressivement, au fur et à mesure du développement des forces productives, d’être dans la solution aux problèmes qui vont, progressivement aussi, se poser. En 91, les kolkhoziens soviétiques ont cru devenir riches quand on leur a échangé des titres de propriété du kolkhoze contre leurs salaires de l’année. Titres qui ne valaient plus que la valeur du papier lorsque la ruine familiale a obligé ces prolos de les vendre aux ex nomenklaturistes du secteur devenus, enfin, de vrais capitalistes du vrai capitalisme. Celui qui impose les consignes (Gaidar et compagnie...) aux dirigeants politiques enfin débarrassés du "carcan du PCUS". Ce fût alors la vraie fin du "socialisme dans un seul pays" de Staline qui, en 1927, l’avait, sans le dire, troqué contre le "capitalisme d’état" de la NEP de Lénine...

30/08/2021 11:43 par CN46400

@Georges Rodi
Aujourd’hui, les capitaliste occidentaux savent ce qui les attends en Chine : profits certes, mais aussi, transfert de capitaux et de savoirs. En 1980 ils croyaient, tous, que cette aventure se solderait par l’extinction du communisme en Chine, et Deng ne les dissuadait pas, si bien que tous, sans exception, y ont cru. On en trouve même encore quelques echos dans certain posts de LGS. Simplement parce que tout ce monde croyait que le socialisme, qu’on nommait "communisme" ne pouvait être autre chose qu’une copie du régime autarcique de l’URSS.
La Chine actuelle montre une autre image, obligeant tout ce beau monde à des révisions d’autant plus douloureuses qu’on entrevoit partout que cela risque de durer un certain temps, et même un temps certain. Blakwater et Musk ne pensent plus à la "fin du communisme", juste à la pérennité de leurs profits, comme Deng en 1979 et Lénine en avril 1918 lorsqu’il définissait le "capitalisme d’état" (Tome 27,"Tâches immédiates" des OCs).
En Juin 1989, les USA on cru pouvoir remettre la politique chinoise en adéquation avec ce qu’ils croyaient qu’était l’économie. Le PCC a remis les pendule à l’heure. Reste que je suis infiniment curieux de connaître, dans le détail, le contenu de ce qu’ont pu se dire, ces jours là, Deng et Gorbatchev qui venait d’atterrir à Pékin, et qui allait redécoller avant que l’ALN ne nettoie, sur ordre de Deng, la place Tienanmen.

30/08/2021 14:38 par Auguste Vannier

Cet article donne à penser et surtout il déclenche des commentaires d’une rare qualité, que j’ai dévorés et relus attentivement.
On ressort de cette lecture avec le sentiment d’être plus intelligent qu’avant.
Exactement l’inverse de ce qu’on ressent avec nos media mainstream.

30/08/2021 14:43 par Danael

@Georges Rodi

Vous déplacez le curseur de la discussion à votre guise, ce qui n’est pas très honnête et peu encourageant pour la suite de la discussion. Je parlais du négationnisme de ces colonisateurs qui pensent encore avoir apporté des bienfaits civilisateurs aux peuples colonisés . Vous me parliez d’un supposé 10% de bienfaiteurs colons en donnant l’exemple de Madagascar ( Vous y êtes allés, VOUS ? Retour d’arrogance ). Ce que je réfute, car pour avoir vécu dans une colonie française je sais un peu comment fonctionne la machine à corruption de longue durée et celle qui procède à des assassinats commandés de la part des anciens colonisateurs et des impérialistes ( les mêmes ). Bon j’interviendrai pour d’autres patates chaudes car les "alliés de circonstance" chers à Tanguy, c’est l’autre poison qu’on ne me fera pas avaler non plus à propos de l’OTAN. Les mêmes puanteurs quand on lit leur façon d’organiser la France de l’intérieur .

30/08/2021 23:54 par Yannis

Alors je vais en rajouter une couche en espérant ne pas alourdir l’ensemble, C. Vannier.

Je recommande vivement la lecture d’une saga en BD et en 5 volumes, datant du début des années 80, "Les passagers du vent" de Francois Bourgeon, sur le thème du commerce triangulaire entre la France, l’Afrique de l’ouest et les Caraibes, qui répond admirablement et dans un graphisme de toute beauté à ceux et celles qui pensent que "c’était mieux avant" et surtout sans les blancs...

La cruauté de certaines scènes situées dans l’ex Dahomey laisse pensive Isa, personnage principal de la saga, féministe convaincue avant l’heure et ex-aristocrate à laquelle l’auteur prête des pensées avant-gardistes et révolutionnaires. Le tout dans un français du XVIIIe siècle très fin et sophistiqué, parfaitement maitrisé.

31/08/2021 04:09 par Georges Rodi

> Danael
Pas d’offense, on se rejoint dans la condamnation du colonialisme en bloc.
Je ne vois pas de raison de condamner tous les individus qui ont vécu cette période, et je ne sais pas s’il y en a 15, 10 ou 5% à sauver… C’est un détail mais bon…

Sinon oui, je suis allé à Madagascar comme traducteur pour un négociant de HK.
… Le bois de rose est prisé en Chine.
C’est une espèce protégée, interdite à l’export, mais lorsqu’un ouragan met à terre des bois précieux, il est possible de les vendre.
Avec un Appel d’Offres, le gouvernement a cèdé à une entreprise locale le droit de le faire, et le négociant de Hong-Kong a fait appel à mes services pour acheter le lot. Beaucoup parlent français à Madagascar.
Mon client et le vendeur ont trouvé un accord, mais, pendant le transport, les grumes ont été « interceptées » (par les forces de l’ordre bien informées m’on dit des locaux) et revendues sur le marché noir (car elles sont devenues illégales).
Mon client a perdu un peu d’argent dans l’histoire, le vendeur en a perdu beaucoup, c’est le peuple Malgache qui a perdu le plus.

J’ai gagné l’occasion d’y aller pour discuter business, et c’est un très bon moyen de rencontrer et comprendre les locaux, qui m’ont parlé de la colonisation, évidemment.
Et dans ce cas là, le mieux que l’on puisse faire, c’est écouter.
J’ai beaucoup appris…
J’en sais beaucoup sur la contrebande du bois de rose.

Toujours est-il qu’un gars m’a montré les cartes qu’il possédait, et détaillaient les parcelles cultivables, les systèmes d’irrigation pour une région entière...
Là où ne sont que des friches aujourd’hui.
Son idée était de négocier ces cartes avec un Chinois qui serait intéressé à relancer ces cultures.
Très malin.
Et c’est une bonne idée, les Chinois ont développé des semences de riz très performantes, certaines adaptées aux sols alcalins.
A mon retour, j’ai sondé quelques investisseurs Chinois, mais ils savent le niveau de corruption...
Ils ont beau être Chinois, ils savent reconnaître leurs limites.

31/08/2021 04:17 par Georges Rodi

> CN46400
Je ne suis pas sûr que Gorbatchev ait trop envie d’en parler :)

31/08/2021 04:35 par Georges Rodi

Erratum

J’ai cité Blackwater, il s’agit de Blackstone en fait.
Blackwater est une société privée : mercenaires, sécurité.
Un de leurs employés a été jugé pour avoir tué 14 civils irakiens, son doigt a glissé sur la gâchette, le recul a fait pivoter son corps... Gracié par D Trump.
L’idée d’Erik Prince, le fondateur de Blackwater, était de privatiser les opérations militaires des US en Afghanistan.
Ce qui aurait permis de sérieuses économies sur le coût des vétérans, et prétendre que les militaires US sont partis.
Trump trouvait l’idée interessante. Mais tout ne se passe pas toujours comme espéré.

Blackstone est un fonds de placement.
Rien à voir.
... Quoique...

31/08/2021 06:31 par Danael

@Yannis
Ben oui ! Toute cette sauvagerie avant, " sans les blancs", Bouh ! Tous les anticolonialistes devraient y penser, c’est sûr... D’autant plus qu’ en France à cette époque là c’était la douceur de vivre "entre blancs" à coup sûr et sans sauvagerie.

31/08/2021 08:17 par Xiao Pignouf

@Yannis

ceux et celles qui pensent que "c’était mieux avant" et surtout sans les blancs...

Je ne crois pas que qui que ce soit ait dit un truc pareil.

Quant à diluer la responsabilité des Blancs (je préfèrerais dire « des Français du XVIIIème siècle », puisque je suis français et que je suis de facto concerné - mais pas coupable ! - par l’histoire de mon pays, et que je préfère aussi parler de nation plutôt que de race) dans d’autres responsabilités lorsqu’il s’agit de l’esclavage (puisque c’est je suppose le sujet de la BD que vous recommandez pour qu’on sorte enfin de l’ignorance dans laquelle on se trouve), responsabilités qu’on ne nie pas davantage que celles de la collaboration française avec l’occupant nazi mais qui en rien n’atténue la responsabilité de celui-ci, c’est un mantra qu’on a l’habitude d’entendre dans les bouches de droite.

Comparaison n’est pas raison, et si des Africains ont bien participé et profité de l’esclavage, si d’autres nations non-blanches et non-chrétiennes ont activement organisé le commerce triangulaire ou pratiqué eux-mêmes l’esclavage, en quoi cela édulcore-t-il le rôle des « Blancs » ?

Ce n’est pas un problème de couleur de peau ni même de culpabilité à retardement, comme les imbéciles de la droite et de l’extrême-droite le croient, c’est un problème de mémoire historique des crimes commis par une nation, non pas au nom de son peuple (surtout à une époque où la souveraineté du peuple, c’était peau de balle), mais au nom du capitalisme, fut-il dans ses prémices au moment des faits. Cela vaut pour la traite des Noirs, la colonisation, la collaboration, la Commune, les Gilets jaunes, etc.

31/08/2021 09:34 par CN46400

@ Georges Rodi
Certes, mais les magnétophones existaient depuis longtemps, en Chine aussi. Alors, on peut toujours espérer que la vérité, sur les uns comme sur les autres, vienne nous éclairer.... De même qu’il serait sans doute édifiant de connaître les ordres auxquels obéissaient la colonne de chars qui s’immobilisa devant un jeune manifestant chinois, fait qui, pourtant, à lui seul, dément la violence de l’ANP, dont on nous abreuve chaque fois qu’un média occidental reprend ces images...

31/08/2021 13:37 par Georges Rodi

> CN46400

Sur Tiananmen, l’article de Bruno GUIGUE en dit beaucoup
Le bobard du « massacre de Tiananmen »
Disponible dans toutes les bonnes librairies.
Ou sur LGS

> 小Pignouf
Yannis qui conseille "Les passagers du vent" de Francois Bourgeon.
Vraiment pas de mal, c’est bien.
Bonne lecture...

J’approuve aussi le fait de savoir distinguer les dirigeants des nations colonialistes et leur peuple (qui n’est pas souvent souverain)
Les occidentaux se sont extrêmement mal comportés dans leurs colonies.
Cela ne doit pas nous faire oublier la bonne vieile lutte des classes.
Pendant que se vendait de l’opium en Chine, femmes et enfants travaillaient dans les mines anglaises.
Il a fallu attendre le 5 jiullet 1842 pour que le parlement britannique introduise une loi interdisant d’employer les femmes et les enfants de moins de 13 ans.
Et encore, avec un seul inspecteur pour tout le pays, cette loi n’a pas vraiment changé les choses.

01/09/2021 10:36 par CN46400

Encore du neuf à propos de la Chine, Haski a parlé sur FI ce matin. Xi, le président à vie, va relancer la Révolution Culturelle, cette fois contre les ados qui abusent des smartphones, et ce pour faire plaisir aux parents (les ex gardes rouges...) qui trouvent que "un verre çà va, après la troisième heure, bonjour les dégâts".
Par contre, rien sur les ouîghours, ni sur l’Afghanistan, Les talibans, daech, c’est du pipo, par contre la Chine, ou làlà...

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