« Il est efficace de donner aux gens ce qu’ils n’ont pas besoin parce qu’une structure artificielle de vente peut garantir des habitudes rationnelles d’achats ». (JR SAUL)
Où est-il inscrit que l’humanité serait l’esclave à perpétuité du cycle infernal de la production et de la consommation du futile ? Et en quoi cela contribue-t-il à sa qualité de vie et à son bonheur ?
D’abord un aveu ; Je n’ai jamais, de ma vie, acheté quoi que ce soit à crédit. Remarquez, j’aime bien vivre, mais je n’éprouve pas le besoin ou le désir de « posséder » des choses ou de la « propriété prive » au point d’emprunter de l’argent. Peut-être vous vous dites que je n’ai pas grand chose, et peut-être avez-vous raison. Mais au moins je ne suis l’obligé de personne et les banques, je les ….passons. On m’a fait la remarque que si tout le monde en faisait autant, ce serait la fin du capitalisme, (ça me fait toutes sortes de choses). Mais en même temps, je comprends très bien que tout le monde ne peut pas avoir une attitude aussi radicale ou politiquement incorrecte.
Dans une vie quotidienne pleine d’angoisses, d’incertitudes et de messages abondamment confus, l’individu peut avoir beaucoup de difficultés à rationaliser son existence. Parce que nous sommes tous susceptibles d’une certaine dose de subjectivité, nous vivons avec plus ou moins de contradictions, que seul le raisonnement dialectique constant peut aider à dissiper.
Tant que l’avidité ignorante reste la chose la mieux partagée dans le monde, les marchands du « bling bling » ne manqueront pas de « clients ».
Ce qui est certain c’est que le capitalisme ne considère l’individu que comme un client potentiel, un consommateur à exploiter, et que tout lui est permis pour l’accrocher, le piéger, par tous les moyens à sa disposition, (et il en possède beaucoup). Donc la chasse aux « pigeons consommateurs » est ouverte, toute l’année. Car le leitmotiv du capitalisme, c’est le profit à tout prix, sur n’importe quoi et n’importe comment.
C’est ainsi que la consommation est devenue « l’opium du peuple », comme la religion, mais avec beaucoup plus de fidèles, (clients).
« Je veux ». C’est l’expression la plus courante chez un enfant d’aujourd’hui. Le capitalisme a même découvert le moyen de mettre sa main dans nos poches, à travers les enfants. Car, qu’est-ce qu’on ne ferrait pas pour nos petits « choux ».... Ces enfants consommateurs d’aujourd’hui sont les « clients » adultes de demain.
Mais comme les enfants, les adultes aussi souffrent de ne pas savoir toujours distinguer entre « l’envie » et « le besoin », « l’utile » et le « superflu », des « choses ». Les tentations et pressions sociales sont trop nombreuses.
J’entends certains protester que ce n’est pas parce qu’on est constamment bombardés pour acheter un « machin chose », qu’on est assez bêtes pour se laisser manipuler.
Oui mais voilà. Vous n’êtes pas le « pigeon consommateur » qu’on chasse, qu’on recherche, car vous, vous êtes dans le discernement , imprévisibles, résistants, difficiles à contenter et à satisfaire. Non, le « pigeon consommateur » qu’on recherche est docile, a des envies, des besoins et des habitudes, (subjectives, subconscientes), facile à cerner, donc à piéger. Après, ce n’est qu’une question d’accoutumance, (attitude rationnelle d’achats). Beaucoup plus dur sera le sevrage.
Au début de la révolution industrielle, où tout restait encore à créer, la consommation était surtout identifiée à l’utile et le pratique. Mais maintenant on est passés au futile et à l’accumulation des biens et des "choses" dans la poursuite constante de profits capitalistes et cette tendance ne fait que s’accélérer, globalement.
Aujourd’hui, TOUT n’est qu’un marché de consommation ; les arts et spectacles, le sport et loisirs, les médias, l’industrie et la production ; tous dévoués à « notre bon plaisir », « notre bien-être », pour nous amuser et distraire.
« Trop n’est jamais assez »
J’imagine que ça nous est arrivé à tous : d’aller acheter quelques objets « essentiels » et se retrouver à la caisse avec du superflu, du « ça peut toujours servir » ?
Une balade dans un de ces « temples » de la consommation, (grandes surfaces et centres commerciaux), ne fait que confirmer notre fascination gloutonne pour la « consommation ». L’étalage, abondamment grotesque, des « choses » et produits, périssables ou pas, mais qui, pour la plus part, n’ont rien à voir avec le « besoin » réel et tout àvoir avec le « profit ». Pour toute justification, on nous dit que c’est l’offre et la demande et la « liberté de choix » pour les consommateurs.
Dans cette course effrénée à la consommation, en général, l’innovation technologique est l’exception, car contrainte par le temps, entre la recherche et l’application commerciale. La règle générale, c’est de recycler les mêmes idées et objets de consommation sous des marques et emballages différents, de faire du cosmétique, de l’esthétique, avec une durée de vie prédéterminée, plus ou moins longue, mais dont la fonction et rôle, dans l’ensemble, restent le même et à performance égale.
D’où « la structure artificielle des ventes. »
Malgré la mécanisation et la robotisation des moyens de production, pour satisfaire cette avidité futile, nous travaillons autant, sinon plus qu’avant. (Ceux qui travaillent). Le travail « productif » est assimilé à la consommation, pas à sa véritable « utilité » sociale. Dans ce cycle infernal et interminable de la production à la consommation, il y a évidemment, d’énormes gaspillages ; des ressources naturelles, d’énergie humaine et de temps. Il est facile de constater l’étendue de ce gaspillage par la montagne des biens de consommation jetés quotidiennement pour une raison ou d’autre.
Cette société de production et de consommation irrationnelle, en fait, nous consume.
« En fin de compte, la capacité de la terre à supporter de milliards d’êtres humains dépend de notre persistance à assimiler consommation avec satisfaction ».
« ... au delà de la satisfaction des besoins essentiels, il n’y a pas de niveau limite de confort matériel que nous puissions atteindre qui nous donnera un sentiment de contentement, plus qu’un autre. (Alan Durning)
Pendant trop longtemps, on a confondu production à tout prix avec emplois, société de consommation avec bien-être. Une nécessité fondamentale du capitalisme, c’est la poursuite d’exploitation et de profit, toujours croissant, sans considérations des besoins réelles ou des conséquences sociales, écologiques et environnementales.
Toute discussion sur une société alternative se doit de réfléchir sur le rôle (utile et nécessaire) de l’industrie de la production, la consommation et la distribution effective des biens.
Je vous salue.
ADSkippy