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Venezuela : Un referendum révocatoire en 2016 ? (PSUV)

L’anxiété de l’opposition est évidente, ils travaillent simultanément sur la voie des institutions et à des activités profondément déstabilisatrices pour favoriser un changement politique au Venezuela en essayant de capitaliser plus de 3 ans d’affaiblissement économique qu’ils ont très bien su articuler contre la population. Ils entendent prendre le pouvoir (par n’importe quel moyen) en 2016.

En faisant un pastiche

Beaucoup d’entre nous doivent se demander : A quoi est dû le tapage autour de la question de savoir s’il y a assez de temps ou non pour un referendum révocatoire cette année. La question est que, comme l’a dit le poète J.A. Ramos Sucre dans son poème intitulé « La grêle » « le temps est une invention des horlogers ». Ou, pour le dire autrement : « le temps de Dieu n’est pas parfait ». S’il s’agit d’organiser un referendum révocatoire, le temps politique, ce sont les acteurs politiques qui le font. Récapitulons : bien que Maduro ait été élu le 14 avril 2013, le temps administratif établi par la Constitution pour l’exercice de la Présidence Exécutive court à partir du 10 janvier. Beaucoup – dont l’ONG Súmate – ont indiqué que le milieu du mandat de Maduro tombe le 10 janvier 2016.

Souvenons-nous de ce qu’a fait la MUD en devenant majoritaire au Parlement : Ils se sont concentrés sur le projet manque de Loi d’Amnistie et sur une Loi d’Escroquerie envers la Mission Logement. Ce furent leurs priorités. Les semaines passèrent, puis les mois et al MUD a divagué entre d’autres lois, mesures démagogiques et histoires de portraits de Bolívar et de Chávez, entre les réunions, les bagarres et les luttesinternes pour définir « une méthode » pour chasser Maduro.

Ils parlèrent d’amender la Constitution pour raccourcir le mandat du Président, ce pourquoi il fallait faire un referendum, ils parlèrent de faire une autre Loi sur le Referendum, de faire un procès politique au Président, de déclarer son absence dans sa charge, ils dirent que Maduro est “colombien”, que le referendum révocatoire... que faire pression pour obtenir une démission...etc... Ils disaient que « mardi, nous annonçons », ensuite, ils disaient « pour lundi, nous annonçons » et les jours, les semaines passaient ajournant les annonces. Jusqu’à ce que, le jour venu, ils ils annoncent touttes les méthodes pour chasser Maduro, pour les appliquer simultanément car ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur une seule.

Auparavant, Ramos Allup déclarait que lui, il était partisan de l’amendement à la Constitution car il considérait que le referendum révocatoire comportait de nombreux pièges, était très « bureaucratique » et prenait plus de temps. Il savait ce qu’il disait le 7 février : « Le referendum révocatoire est pénible. Il suffit de lire la Constitution pour s’en rendre compte. C’est une proposition trompeuse qu’on voit comme très bonne mais quand on commence à la regarder en détails, on voit qu’elle est très difficile à mettre en œuvre. » Lui, il savait déjà ce qui se passait dans la MUD et que la question temps était compliquée. Il le disait en février, il exprimait le fait qu’il n’y avait pas de consensus interne pour activer le processus immédiatement étant donné que le délai courrait déjà depuis le 10 janvier. En fait, il faisait partie des opposants à la mise en œuvre immédiate du referendum.

Le temps passe et en annonçant « toutes les méthodes », la MUD se fractionne en ordres du jour particuliers. Capriles relance sa campagne présidentielle en s’auto-proclamant leader de la droite, d’autres abandonnent Leopoldo López car il leur convient mieux qu’il reste en prison, MariCori va en tournée pour organiser un show demandant la démission, d’autres remettent à l’AN la Loi de Referendum et s’e vont. Arrive la mi-avril et alors commencent les étapes pour ouvrir la première phase du referendum révocatoire.

Le « temps de Dieu » n’est pas parfait.

Le processus de referendum révocatoire du Président et de tout autre fonctionnaire public qui assume une fonction d’élu du peuple comporte 4 étapes essentielles qui doivent être mises en place à la moitié de la durée de son mandat :

  • Demande des formulaires pour la collecte des signatures qui doit être faite avec 2 500 signatures.
  • Une fois la demande acceptée, les intéressés devront demander la volonté de 1% des personnes inscrites sur les listes électorales dans tout le pays, distribué par une entité fédérale à 197 978 électeurs.
  • Une fois vérifiées et approuvées les signatures collectées, le CNE doit fixer la date avec les points ou les centres sur le territoire national dans lesquels seront recueillies d’autres signatures. 20% des signatures doivent être collectées en 10 jours avec les empreintes digitales des électeurs inscrits sur les listes (19 504 106 inscrits), au moins 3 914 429 personnes.
  • Exécution du processus de referendum révocatoire

Chacune de ces étapes comporte des questions administratives à résoudre. Au moment où j’écris, le processus en est à l’informatisation des signatures du 1% de l’électorat qui ont été vérifiées par le CNE, le PSUV et la MUD dans le cadre des étapes correspondantes prévues dans le document « Règles pour réguler la promotion et la demande de referendum révocatoire de mandats de charge d’élus du peuple » qui se trouve dans la résolution numéro 070906-2770, publiée au Journal electoral 405 du 18 décembre 2007.

Il est évident que la MUD active ces mécanismes fin avril et non après le 10 janvier. Mais si nous voulons nous faire une idée pour savoir si nous avons le temps ou non, pensons un instant que Jorge Rodríguez n’a pas raison et que Diosdado Cabello non plus en affirmant que les délais ne cadrent pas pour 2016. Ne prenons même pas en compte Ramos Allup ni d’autres acteurs politiques qui viennent amener de fausses attentes en affirmant que pour août ou pour septembre... Non. Allons voir ce que disent les spécialistes des élections de la droite vénézuélienne.

Le juriste José Ignacio Hernández, un opposant, dans des commentaires qu’il a faits à l ’AFP, a signalé qu’il calcUlait « que tout le processus jusqu’au jour du referendum devrait prendre au moIns 8 mois s’il n’y pas de retard au CNE ». Ce qui veut dire, en comptant à partir de fin avril que le referendum révocatoire pourrait avoir lieu en décembre.

D’un autre côté, Eugenio Martínez, un archi-connu petit toutou de l’opposition, a écrit un article qui signale que selon les étapes réalisées jusqu’à présent, le referendum révocatoire est « techniquement possible » pour « la seconde quinzaine de décembre » de cette année. Cependant, il signale que ces étapes se voient soumises à l’éventuelle « inclusion des exigences du PSUV » étant donné que Maduro et les organisations politiques qui le soutiennent sont légalement autorisés à présenter des objections et à demander au CNE un processus minutieux de vérifications de précautions.

Maintenant oui, parlons de Jorge Rodríguez et de Diosdado Cabello. Le député Diosdado Cabello a été accusé récemment de « tordre et d’interpréter à sa convenance » les règles de 2007 qui régissent le processus de referendum pour retarder el referendum car Cabello a signalé que les délais stipulés pour organiser le referendum étaient de 8 mois exactement. Cette estimation est conforme à celle donnée par les spécialistes des élections de l’opposition déjà mentionnés. Cela, pourtant, n’assure pas la réalisation du referendum en décembre car il y a d’autres difficultés. Voyons :

  • D’un côté, la MUD a remis une quantité disproportionnée de signatures correspondant au 1%. En ayant 30 jours pour les collecter, ils les ont collectées précipitamment au milieu d’un show politicard médiocre en seulement … jours, en y mettant, de plus, des crapauds et des couleuvres. Etant donné que les signatures doivent être contrôlées, informatisées, et transformées en données biométriques, la MUD contribue à allonger le processus étant donné qu’il est conçu pour traiter 200 000 signatures et pas 1 000 000. Elle participe actuellement à ce processus avec ses observateurs et ses analystes qui accompagnent le CNE dans ce processus. Le PSUV fait la même chose. En ayant besoin de plus de temps pour contrôler leurs signatures et en remettant un peu plus que les 197 978 signatures qui étaient nécessaires, ils ont remis sans les contrôler en interne plus d’1 100 000 signatures parmi lesquelles il y a des morts, des mineurs non inscrits sur les listes électorales, des étrangers, des signatures plates, das signatures sans empreintes digitales, des noms qui ne sont pas en accord avec le numéro de carte d’identité, etc...
  • Ensuite, on rend public les données concernant ceux qui ont signé pour que chacun puisse vérifier ces données. Ceci pour respecter la volonté de ceux qui signent et de ceux qui ne signent pas car il y a eu des précédents dans les referendum révocatoires manqués contre Chávez où des personnes qui déclaraient ne pas avoir signé apparaissaient sur des listes non conformes et que leurs données avaient été volées et mises là. S’ouvre alors une étape d’authentification des signataires. La règle leur donne 5 jours ouvrables pour authentifier leur volonté. Alors commence aussi un processus de contestation. La règle prévoit que si une personne n’est pas d’accord avec le fait que son nom soit sur cette liste et déclare ne pas avoir signé, elle peut contester et même demander si ses empreintes sont les bonnes, ce qui allonge le processus. Le volume de signatures produit par la MUD rend ces étapes difficiles.
  • Après, vient le processus éventuel de collecte des signatures de 20% du corps électoral. Présumons que, face aux énormes non conformités constatées dans la remise des signatures qui sont traitées aujourd’hui, la probabilité que le PSUV demande des contrôles rigoureux, d’épuration et de validation de ces nouvelles signatures est importante. Ils ont légalement la faculté de contester des cautions consignées ou une partie d’entre elles.

Enfant Jésus, rois Mages ou Carnaval ?

Sandra Oblitas, directrice du CNE a signalé qu’il n’est pas prévu de publier un calendrier pour l’exécution des étapes qui suivent dans le cadre de la demande de referendum révocatoire du président Maduro à cause du fait qu’une partie des processus peuvent être allongés à cause de questions qui se seraient posées ou d’objections sur les cautions faites par le PSUV en tant qu’organisation qui soutient le Président. Ce qui veut dire qu’étant donné qu’il s’agit là d’un sujet hautement sensible, publier des dates et des délais rigoureux provoquerait des attentes qui ne pourraient être satisfaites par le CNE à cause non conformité de l’un des impliqués et que cela provoquerait plus de problèmes envers les acteurs politiques et même envers l’entité électorale qui travaille sous d’énormes pressions (internes et extérieures) de la droite. Un décret a même été émis par le Parlement pour augmenter sa pression sur le pouvoir électoral.

Qu’il y ait referendum révocatoire ou non, sa date n’est pas fixée jusqu’à présent. Dans le meilleur des cas pour la droite, sans que le PSUV ne fasse d’objection sur une virgule – disent leurs experts – il ne serait possible que mi-décembre. Il est techniquement impossible cette année. Nous ne doutons pas que le chavisme va légitimer l’acte sacré de referendum, s’opposant à toute sorte de folies que la MUD prétend consigner. Ce qui est en vue ne nécessite pas de lunettes, la MUD court une course absurde contre la montre, « conséquence de sa stupidité » dirions-nous à première vue. Mais non. Ils ne sont pas stupides. Les acteurs qui ont retardé les démarches avant le mois d’avril ne veulent pas de referendum révocatoire en réalité. Ils se tournent vers une autre sorte d’ordre du jour non électoral.

Franco Vielma

Misión Verdad, 26 mai 2016

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol : http://www.psuv.org.ve/?p=168630#.V0k90oSGcRE

»» http://bolivarinfos.over-blog.com/2016/05/venezuela-un-referendum-revo...
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