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Vers la fin de la sociale-démocratie ?

Les diverses élections européennes ont été révélatrices de plusieurs choses : que ce soit en France, en Grèce, au Portugal en Espagne ou au Royaume-Uni il semble y avoir un rejet de plus en plus massif des partis incarnant la sociale-démocratie et le social-libéralisme. Ces partis qui ont conduit à la paupérisation d’une grande partie de la population, coupable d’avoir voté des lois austéritaires imposées par Bruxelles, de sorte que pour une grande partie des citoyens ces différentes formations, devant incarner la gauche ou une partie de la gauche, ne présentent désormais guère de différence avec les partis du centre et de la droite classique.

Mais depuis les élections grecques de janvier 2015, et la défaite cinglante du PASOK- le Parti socialiste grec- qui avait à peine obtenu 4,68% des suffrages exprimés, traduisant la vaste colère populaire grecque après des années de souffrances et de mémorandums, le vent semble tourner. Quelques mois plus tard, lors des élections portugaises, certes remportées par la droite, la gauche parvenait à former une coalition inédite. Bloc de gauche, verts, Parti communiste et Parti socialiste s’entendaient sur un gouvernement et une majorité parlementaire. Ceci fait ils parvenaient à renverser le premier ministre de droite, qui bien que vainqueur n’avait pas la majorité au Parlement. C’est ainsi que depuis novembre 2015 un gouvernement socialiste mène le Portugal, soutenu par les autres partis de gauche. Une garantie que les socialistes ne prendront pas de « mauvaises » décisions s’ils veulent continuer à avoir la majorité. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette union porte ses fruits- voir : Comment l’union des socialistes et de la gauche radicale a mis un terme à l’austérité au Portugal.

Bien sûr cette alliance ne fut possible que parce que le Parti socialiste portugais a rompu avec ce qui est en train de perdre les autres formations sociales-démocrates refusant d’entamer un virage à gauche. L’échec du PS français a été révélateur du désastre de François Hollande. Une politique libérale, des renoncements à tous les niveaux, un accroissement de la misère et malgré le léger revirement à gauche de Benoît Hamon, les électeurs ont voulu sanctionner un quinquennat de trahisons. Preuve en est le score du candidat de la France insoumise du PCF et d’Ensemble qui avait rassemblé 19,58% des votes alors qu’il avait atteint 11,1% en 2012.

En Italie et en Espagne on assiste là aussi à une chute dans les sondages des forces sociales-libérales. Si en Italie cela semble profiter à des forces populistes comme le mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, en Espagne le parti de gauche Podemos est la force montante du pays, tandis que le PSOE s’enfonce toujours un peu plus dans la crise et paye, lui aussi, ses politique anti-populaire.

L’espoir Corbyn

Enfin, pour prendre un dernier exemple, les récentes élections au Royaume-Uni témoignent de ce changement de mentalité. Convoquées par la première ministre conservatrice Theresa May ces élections devaient permettre au gouvernement britannique d’avoir une plus ample majorité conservatrice pour peser dans les négociations sur le Brexit avec l’Union européenne. A quelques semaines du scrutin les chances du Parti travailliste semblait nulles et les cadors du Parti, responsable de son virage à droite il y a bien des années ne rêvaient que d’une chose : virer Jeremy Corbyn et son programme bien à gauche.

En effet Jeremy Corbyn tranche avec l’époque de Tony Blair et son libéralisme de centre droit. Le leader des travaillistes a mis la barra à gauche à tel point que le parti n’avait pas eu un programme aussi ambitieux depuis 1973. Fin de l’austérité, construction de logements sociaux, hausse des salaires, renationalisation des chemins de fer et autres mesures favorables aux plus démunis voilà le programme des travailliste contenu dans un document dénommé « For the many, not the few ».

Bien que critiqué par certains leaders du Parti, restés persuadé des bienfaits de la doctrine qui a conduit des millions de britanniques dans la pauvreté, Jeremy Corbyn a bénéficié d’un large soutien populaire de la base de son parti. Un enthousiasme qui, certes n’a pas suffit à remporter les élections, mais avec 40% des suffrages et un gain de 30 députés par rapport à la précédente législature, le Labour Party apparaît comme le vainqueur des élections, quand les conservateurs, eux, perdent 13 députés et n’obtiennent ainsi qu’une petite majorité.

En septembre prochain l’Allemagne devra, elle aussi, se prononcer. Le peuple allemand accordera-t-il de nouveau sa confiance à Angela Merkel ou donnera-t-il un nombre suffisant de députés aux forces de progrès telles que Die Linke ?

République Sociale

 https://republiquesocialeblog.wordpress.com/2017/06/15/vers-la-fin-de-la-sociale-democratie/
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COMMENTAIRES  

21/06/2017 07:58 par Trannoy

La sociale démocratie retombe toujours sur ses pattes elle n’est qu’en phase de refondation au travers d’une "France insoumise". FI qui ne se donne pas pour objectif de rompre avec le capital mais de le "civiliser" !!!!!!!!

21/06/2017 11:30 par Chris

"Les diverses élections européennes ont été révélatrices de plusieurs choses : que ce soit en France, en Grèce, au Portugal en Espagne ou au Royaume-Uni il semble y avoir un rejet de plus en plus massif des partis incarnant la sociale-démocratie et le social-libéralisme. Ces partis qui ont conduit à la paupérisation d’une grande partie de la population, coupable d’avoir voté des lois austéritaires imposées par Bruxelles, de sorte que pour une grande partie des citoyens ces différentes formations, devant incarner la gauche ou une partie de la gauche, ne présentent désormais guère de différence avec les partis du centre et de la droite classique."

Le constat est bon, mais la suite de l’article fait fausse route. Toute cette recomposition "des gauches" en Europe n’est qu’un feu de paille, une illusion, que ce soit en Grèce, au Portugal, en Espagne, en Italie ou même en France avec l’émergence de FI. Pour sortir du dogme libéral qui ravage la classe ouvrière/salariale partout sur notre continent, il faut que les règles du jeu économique changent. Mais comme elles sont gravées dans le marbre des traités européens et donc immuables en l’état, la première condition et seule solution c’est de quitter l’UE sinon pas d’autres alternatives. Prétendre le contraire, c’est faire le jeu du 1% qui nous oppresse, c’est maintenir de facto le joug de plus en plus dur à porter depuis plus de 25 ans...

Bien sûr, les Tsipras, Costa, Iglesias, Grillo ou encore Mélenchon pourront faire moults déclarations et éclats, tant que ce système qui met directement en concurrence frontale les peuples et tire inexorablement les Etats vers le bas subsistera tout n’ira que mal en pis. Ce n’est pas l’union des gauches pour influer sur le système qui est nécessaire, c’est l’union des peuples pour le renverser qui est indispensable. Et il ne faudra pas attendre encore 25 ans pour y arriver.

L’exemple de Corbyn est assez exemplaire : Pour ce progressiste qui était en faveur du "remain" durant la campagne sur le brexit, quid de la fin de l’austérité, des renationalisations, de l’augmentation des salaires, quid de son programme si le Royaume uni était resté dans l’UE ?

21/06/2017 13:25 par irae

Chris
Oui pas de plan B la construction ultra libérale de l’ UE ne laisse aucune possibilté de salut pour les peuples. Pour la sortie simple et sans retour. En cela je ne suis pas sur la ligne FI.

21/06/2017 13:39 par POTTIER Jean-Claude

La social-démocratie est le pire ennemi (de classe) de la classe ouvrière et des travailleurs. Les partis de droite recourent aux mensonges pour permettre à leur pseudo démocratie de tromper les électeurs exploités qui votent contre leurs intérêts de classe. Mais la social-démocratie s’affuble d’un faux nez pour parvenir à ce même résultat. Et cela dure depuis un siècle.
La social-démocratie s’est appuyée un siècle durant sur la propagande antisoviétique et anticommuniste pour jouer le prétendu rôle de 3ème force. De gauche, mais anticommuniste. En fait, surtout : anticommuniste.
La pire erreur des communistes, et même l’erreur mortelle, a été de créer l’illusion de la nécessité de l’union de la gauche, allant jusqu’au fameux programme commun.
Le PS a été, peut-être et au mieux, social, mais il n’a jamais été révolutionnaire et n’a jamais voulu l’être. Il est profondément antirévolutionnaire.
Toute théorie politique qui vise à faire admettre la nécessité d’une union ou unité n’est jamais qu’une tentative suicidaire du mouvement ouvrier. L’exemple du Chili en est l’expérience la plus achevée. Le réformisme, même quand il est sincère, travaille contre les travailleurs. Le PCF sort de la Résistance auréolé de gloire. Il est irréprochable. Mais il n’a de cesse de vouloir, envers et contre tout, s’allier avec le PS et ses avatars très vaguement de gauche. L’union est un combat, disions-nous, certes, mais c’est justement ce combat que nous avons perdu. Le passage pacifique et démocratique n’est qu’une plaisanterie pour bobos redoutant tout passage révolutionnaire forcément violent. Aujourd’hui, ce réformisme petit-bourgeois s’incarne dans la personne de JL Mélenchon et le mouvement la France insoumise. Le programme politique est celui de velléités mièvres. S’enfermer dans la logique de la France insoumise c’est s’enfermer dans une impasse suicidaire.

21/06/2017 20:19 par CN46400

@ potier JC
Toute théorie politique qui vise à faire admettre la nécessité d’une union ou unité n’est jamais qu’une tentative suicidaire du mouvement ouvrier.
Le prolétariat, ceux qui doivent travailler pour vivre, est une majorité "immense" (Marx dixit). Pour triompher il lui faut s’unir un minimum sur des revendications claires, mais la classe bourgeoise, "infime" minorité dominante (Marx dixit), travaille, en permanence, à sa division. Les prolétaires qui soutiennent la social démocratie sont, idéologiquement, les plus proches des communistes. C’est pour cela qu’une union doit être recherchée avec eux. C’est la condition siné qua non de tout mouvement, grand ou petit, capable de décrocher le moindre avantage pour les prolétaires. C’est pour cela que le Manifeste de Marx se termine par le commandement : Prolétaires, unissez-vous !
Dans le cas de la France Marx écrivait en 1848 : En France, les communistes se rallient au Parti démocrate-socialiste [Ledru Rollin-Luis Blanc] contre la bourgeoisie conservatrice et radicale, tout en se réservant le droit de critiquer les phrases et les illusions léguées par la tradition révolutionnaire

21/06/2017 21:49 par Assimbonanga

Dans le cadre européen ou national : séparation du MEDEF et de l’état.
C’est le problème principal. Même sortis de L’UE,ce gang subsisterait. Et là, pour le moment, avec Pharaon, les grands patrons de presse, Bernard Arnaud ( l’homme le plus riche de France) , et le MEDEF, on est cuits. On est cuits durs.
Radio nationale, télé nationale ne tarissant pas d’éloges sur Pharaon, sourires de béatitude presque religieux. On est cuits. On est cuits durs.
État d’urgence, assignation à résidence une veille de manif (ne pas bloquer le pays !), Ferrand qui mène ses troupes de députés à plein temps, LR qui est d’accord sur l’essentiel, MODEM idem. On est cuits. On est cuits durs.

21/06/2017 22:56 par Roger

J’aimerais bien que les "purs" et les "durs" des commentaires anti FI proposent des démarches pour mettre à bas l’immonde capitalisme mondialisé...Au vu du dernier épisode électoral que nous venons de vivre, la "conscience" de classe n’est pas brillante, et les possibilités d’une mobilisation réellement révolutionnaire quasi nulles..On en fini pas d’attendre "Godot" !
Pour l’instant je ne vois de l’espoir que dans les multiples initiatives de contournement de la "production-consommation" et de mise en oeuvre concrète d’un "autre mode de vie". Mais l’oligarchie surveille ça de près et fait tout pour empêcher que ça marche où pour "récupèrer" ce qui, malgré tout, démontre en acte qu’un autre monde est possible. Je préférerais Melenchon à Macron et une majorité d’Insoumis à l’Assemblée Nationale plutôt que les EM et leurs copains de droite, pour soutenir tout ce qui va dans le sens de l’Avenir en commun,..

22/06/2017 00:27 par Georges SPORRI

@Roger. Article intéressant sur mai68.org spip2. "Contre offensive générale des classes exploitées-dominées..." (publié il y a peu le 22 juin 2017.

22/06/2017 01:56 par alain harrison

Huummmm !!
Au moins le dernier commentaire débouche quelque part.
« « J’aimerais bien que les "purs" et les "durs" des commentaires anti FI proposent des démarches pour mettre à bas l’immonde capitalisme mondialisé... » »
Des propositions. Mais le PRCF propose des choses, encore que la question des travailleurs, elle se réduit à plus de droit, augmenter les salaires, etc.... Des propositions que je trouve contre-productive concernant leur discours révolutionnaire.

L’autre commentaire qui parle qu’il faut en passer par la violence, il n’a pas tord, la violence sera au rendez-vous peu importe la voie à prendre. D’ailleurs la violence se re-répand (Technologie, à valeur ajouté), elle n’a jamais cessé, sauf dans quelques endroits comme le Québec, l’Ontario....... __Qui ont participé a l’un des plus grands génocides, celui des amérindiens. Avis aux détracteurs.__ Le Canada est choyé, et malgré tout il réussit à saper dans l’éducation, la santé......et privatisé en douce......

Il y a bien des initiatives, que le libéralisme surveille, soit pour les éliminer, soit pour les récupérer. « « Qui a tué la voiture électrique ?
La Prise, un documentaire sur le mouvement des coopératives en Argentine.
Ce n’est que deux exemples.
Comment amorcer la Révolution, il y aura des violences (voir le Vénézuéla........).

La Constituante, le nouveau pacte social, le nouveau paradigme économique, notre rapport à la Nature et aux ressources, la question des bio-technologies, le coopératisme versus le privé, la reprise du contrôle de l’économie (le complex militaro-industriel-bancaire), L’Éducation et la Santé pour tous,......
Bien, il y a des priorités synergiques : qui permettent l’union du peuple et des peuples.
Comment unir le peuple ? Qu’est-ce qui permettra cette union, qui sera nécessaire pour contrer toutes les formes de violence.
Le communisme a-t-il encore le potentiel de rassembler ?
Où est-ce que nous sommes pris dans un faux débat d’idées ?
Ne devrions pas remettre les choses à leur juste place ?
L’analyse de Marx à sa juste place.
La sortie des 4, à sa juste place.
Je ne cite que ces deux aspects de la question de la révolution devenue complexe, sinon compliquée.

Le Vénézuéla est pris dans la tempête, la Grèce est à terre, le Moyen-Orient est en train d’être détruit. L’Arabie Saoudite a trouvé le bouc émissaire, un tout petit pays le Yemen, probablement, il l’annexera après coup ? Ce que l’Irak n’a pas pu (Koweït), malgré ses prétentions (l’histoire à vérifier).

En tout cas, le gouvernement Macron n’est pas viable, écoutez 18% des suffrages. Si la FI. serait au pouvoir, il y aurait un déluge.

22/06/2017 03:42 par POTTIER Jean-Claude

à CN46400
L’autorité de Marx soi-même, en effet, ça impressionne. Mais je ne modifie nullement ce que j’ai écrit ci avant. Un Mitterrand, un Jospin ou un Hollande, s’inscrivant dans le courant social-démocrate, n’ont, à aucun moment, fait avancer la cause ouvrière et révolutionnaire. Ils ont trahi tout trois leurs propres engagements. Il n’est qu’à regarder aujourd’hui l’état de décomposition du PS pour tirer les graves conclusions qui s’imposent : il s’est sabordé tout seul et se retrouve à l’état de ruine. Voyons comment les rats quittent le navire pour vite rejoindre Macron et son projet inavoué de casse sociale. C’est bien le socialiste Hollande qui a fabriqué l’ultra réactionnaire Macron qui s’apprête à fracasser le code du travail, pourtant élaboré au prix de 2 siècles de luttes ouvrières.
La social-démocratie du temps de Marx, nonobstant ce chien de Kautsky (lol), était un courant réel du mouvement ouvrier. Les choses n’étant pas figées, il a lentement mais sûrement évolué vers le libéralisme le plus débridé. Cela est vrai de notre bon vieux PS, mais ça l’est tout autant de la social-démocratie au niveau mondial.
Aujourd’hui, il importe que les camarades communistes procèdent à leur autocritique et fassent enfin un authentique bilan : en tant que militant de la renaissance communiste, je me dois d’être conséquent. Si j’ai rejoint les camarades de l’ex-parti communiste, organisés aujourd’hui dans des organisations communistes ailleurs qu’au PCF, c’est bien parce que le grand parti communiste a abandonné ses positions révolutionnaires de classe. Et d’ailleurs, ceci dit en passant, j’invite les lecteurs du GS à se rendre sur le site du PRCF, Initiative communiste et à lire attentivement toutes les interventions de Georges Gastaud (qui a, du reste, enseigné la philo au lycée de Saint-Céré, le monde étant petit).
Devenant vieux, je n’ai plus ni la force ni le courage d’écrire pour faire mieux connaître la renaissance communiste et j’en suis désolé.
A la faveur du programme commun et de l’union de la gauche, il a totalement abdiqué son rôle de parti révolutionnaire.

22/06/2017 03:59 par POTTIER Jean-Claude

à Roger,
La France insoumise est une organisation à vocation exclusivement électoraliste et elle ne fonctionne aujourd’hui qu’au profit exclusif de Mélenchon.
Le tribun, au fil des élections qui se succèdent, n’appelle qu’à voter, c’est tout. Il n’organise pas l’action ni les luttes, n’a pas de théorie politique ni sociale, il n’explique pas le capitalisme, n’appelle jamais à viser l’après-capitalisme : le socialisme. Essentiellement, il vise à ménager le capitalisme mais pas à le renverser ni le détruire. De ce point de vue, il est typiquement social-démocrate. Cet ancien trotskyste devenu, comme Jospin et bien d’autres, socialiste, ne pousse pas l’analyse jusqu’à son terme. Avec lui, il n’y a pas un au-delà révolutionnaire du capitalisme. En gros, c’est votez pour moi. L’euro, l’UE, le contenu même de la crise systémique, globale, affectant tous les domaines de la société parvenue au terme de son évolution, il n’en parle absolument jamais. Et c’est du reste pour ça qu’il obtient un résultat électoral limité.

22/06/2017 07:56 par babelouest

@ Jean-Claude POTTIER
C’est bien pourquoi je milite avec un parti que le Pouvoir fait tout pour le cacher : le Pardem. Un parti qui annonce tout de go dans son programme une première mesure qui est la sortie immédiate et unilatérale de l’union européenne et de l’otan, selon les dispositions reconnues internationalement des articles 61 et 62 de la convention de Vienne de 1969.

Cette première mesure prise (en même temps que le blocage des transactions financières) permet ensuite de développer tout un programme de renationalisations, ou de mutualisations selon les cas et les tailles d’entreprises, avec un droit au travail opposable réellement, l’État étant le responsable en dernier ressort. C’est chiffré, et c’est faisable. Mais combien de Français AUJOURD’HUI sont-ils prêts à se lancer dans cette aventure ? Peut-être plus qu’on ne le croit, si l’information réussit à passer.

(au GS : désolé si "je prêche pour ma paroisse", mais faire circuler une info aujourd’hui quand elle s’oppose à la norme s’apparente à une "opération spéciale" de commandos sans retour)
bab

22/06/2017 07:59 par CN46400

@ Potier JC,
"Un Mitterrand, un Jospin ou un Hollande, s’inscrivant dans le courant social-démocrate, n’ont, à aucun moment, fait avancer la cause ouvrière et révolutionnaire"
Pourtant Mitterand signe la retraite à 60 ans et Jospin les 35H comme Blum avait signé les 40h et les congés payés. Mais l’union avec les sociaux démocrates perd de son intérêt si cela se résume au "mariage pour tous" ou à la casse du contrat de travail. Il faut être conscient que ces avancées sont le résultat du mouvement en profondeur que l’union déclenche dan le prolétariat et auquel la social démocratie réponds à sa manière : changement limités, pas chers et sans risques. C’est cela son fond de commerce, il est intarissable et rend inoxydable le social-démocratisme. En URSS le prêche anti social démocrate continu, depuis Lénine jusqu’à Brejnev n’a pas empêché la social-démocratie, sous les oripeaux du communisme, de prendre le contrôle du PCUS.
L’union n’est pas une fin, c’est un moyen pour mettre le prolétariat en mouvement, rien de plus, mais rien de moins. Et cela va mieux en le disant

22/06/2017 11:31 par POTTIER Jean-Claude

à CN 46400,

N’oublions surtout pas : dans la foulée de mai 68, les années 70 forment une décennie de lutte. Adopter la retraite à 60 ans, c’est la moindre des choses, surtout si le bilan mitterrandien, c’est le double du nombre de chômeurs en 2 septennats. La fin de ces 2 mandatures conduisent à la mutation du PCF. La participation social-démocrate au pouvoir signe la plus grave défaite du mouvement populaire depuis la Révolution.

22/06/2017 13:37 par Chris

@ JC Pottier
"C’est bien le socialiste Hollande qui a fabriqué l’ultra réactionnaire Macron qui s’apprête à fracasser le code du travail, pourtant élaboré au prix de 2 siècles de luttes ouvrières."

Il faut aujourd’hui savoir s’extirper d’un paysage politique français devenu sinon obsolète, plutôt illusoire : Ce n’est pas Hollande qui a fabriqué Macron, tous deux promus en leur temps par l’oligarchie financière (pour ne pas dire européiste). Cela fait 25 ans que le pouvoir décisionnel n’est plus à l’Elysée, à Matignon, au palais Bourbon, rue de Solférino (rayer les mentions inutiles) mais bien au-delà des frontières nationales, les traités de Maastricht et de Lisbonne (pour ne citer qu’eux) vidant de sens toutes (improbables) velléités hexagonales de sortir d’un système inique, favorisant tant et plus le capital.

Le premier combat sine qua non pour espérer mener une politique de classe : Sortir de ce carcan.

22/06/2017 15:20 par Jean Cendent

Parti Socialiste / Il semble que vous avez déjà posté "un certain nombre" de commentaires récemment.
Merci de limiter le nombre de vos interventions. (Vous pouvez quand même insister)...

22/06/2017 19:47 par CN46400

@ potier JC
Mitterand est responsable de bien des choses, mais pas de la "mutation du PCF" qui a été actée et réalisée par un majorité des membres du parti. Si on en juge par les résultats ce fût au plus, un coup d’épée dans l’eau. Comme le sera le prochain congrès extraordinaire si on en juge par les trois contribution déjà connues qui ont en commun de ne jamais citer les mots, capitalisme, prolétaires, classe ouvrière et bourgeoisie. Par contre libéralisme et anti libéralisme sont à tous les étages et dans tous les ragoûts !
Alors congrès de FI ou du PCF, l’avenir nous le dira...

22/06/2017 21:29 par POTTIER Jean-Claude

à CN 46400,
En effet, Mitterrand n’est pas responsable de la mutation du PCF, vous avez totalement raison, mais...

23/06/2017 10:36 par cunégonde godot

M. Pottier :
Un Mitterrand, un Jospin ou un Hollande, s’inscrivant dans le courant social-démocrate, n’ont, à aucun moment, fait avancer la cause ouvrière et révolutionnaire. Ils ont trahi tout trois leurs propres engagements.

Il faudrait quand même un jour arrêter de répéter ce qui est faux !
MM. Mitterrand, Jospin, Hollande, Mélenchon, etc. n’ont absolument pas trahi leurs "propres engagements" car tous ont été ou restent maastrichiens – comme d’ailleurs leur grands amis MM. Tsipras et Varoufakis p.ex. qui n’ont jamais explicitement dit qu’il voulaient accéder au pouvoir en Grèce dans le but de sortir de l’esclavage européiste. Au contraire.
Ce sont ceux qui ont cru à ces sornettes qui doivent se regarder en face aujourd’hui et se poser la question de savoir (rêvons un peu) comment ils ont pu se fourvoyer à ce point en adhérant à cette si "belle idée pour enfants de chœur"...
Vive le frexit !

23/06/2017 14:36 par POTTIER Jean-Claude

à Miss Cunégonde,

Je me souviens des affiches mitterrandiennes où il était écrit : Le socialisme, une idée qui fait son chemin.

Et je vous promets que je n’avais pas compris, à l’époque, que c’était rien que pour déconner. Marchais non plus, vu qu’il a signé le programme commun et que le PCF a envoyé 4 ministres tous les mercredis au conseil des ministres.

23/06/2017 16:29 par Roger

@JC Pottier
Mettre à bas le capitalisme, nous sommes nombreux à partager ce désir. Force est de reconnaître que jusqu’ici les efforts et les moyens des uns et des autres n’ont pas eu de succès durable. Le rapport de force théorique est en faveur de le "multitude", mais le rapport de force réel est entre les mains de ceux qui nous tiennent par la consommation ou la simple nécessité de survivre dans une organisation sociale pensée et structurée pour nous aliéner. Jusques y compris les institutions politiques pseudo démocratiques.
Melenchon joue le jeu "obligé" des institutions tout en faisant leur critique jusqu’à argumenter la nécessité d’une 6ème République fondée sur une constituante et un Referendum. Ce n’est pas très électoraliste.
Par ailleurs je ne vois pas l’intérêt de se présenter à une élections sans avoir la volonté ni se donner les moyens d’être élu.
Combien de fois faudra-t-il répéter que Melenchon n’est que le porteur du projet politique de l’Avenir en commun, élaboré collectivement depuis 2012 (en s’appuyant sur l’Humain d’abord). Peut-on lui faire crédit du désir sincère de servir une cause et des idées plutôt qu’une carrière ?
Enfin, après l’incontournable Marx, on peut espérer que des travaux théoriques nouveaux ont permis d’avoir une vision tout aussi critique du capitalisme et des pistes raisonnées pour le juguler et inventer un autre monde "possible". Je recommande pour une première approche, les ouvrages de J.Généreux, et notamment son dernier, joyeusement éclairant et au titre facétieux : "La Déconnomie".
Arrêtons de personnaliser la politique pour s’intéresser aux questions de fond, à la fois pratiques et théoriques, car la Politique est une Praxis (une dialectique entre le faire et le penser du faire).Dans le faire humain, il n’y a jamais de théorie venue du ciel des idées, qui assurerait l’agir intentionnel. Caminando se hace el camino...

23/06/2017 17:33 par Georges SPORRI

@Pottier J-C. En 1983, les ministres communistes ont claqué la porte, refusant le tournant "Fabius". Jack RALITE a essayé de faire passer une réforme de la psychiatrie assez géniale (cf "rapport DEMAY"), mais qui s’est heurté aux corporatisme minables des syndicats des médecins privés et des mandarins des CHU.

23/06/2017 19:37 par CN46400

J’écris souvent que le fond politique de la social démocratie est de ne concevoir des changements que pas cher, sans risques et limités. Pour obtenir plus, il faut concevoir l’union comme en 36, un booster qui met les prolos en mouvement. Après c’est eux, les prolos qui décrochent, ou non, la Lune. Si on va au gouvernement social démocrate en minoritaire, on aura des réformes certes, mais pas chères, sans risques, et limitées... Il suffit de le savoir, et d’en informer les intéressés, et pas de les faire rêver !

23/06/2017 19:55 par CN46400

@ Chris
Macron est un produit de la bourgeoisie française qui a décidé de mettre un terme à la politique gauche ou droite qui n’a pas réussi à lui fournir de la force de travail à 1 € de l’heure comme en Allemagne ou des contrats 0heures comme en GB, pour essayer une autre configuration, gauche +droite, qu’elle espère plus productive pour ses profits. Cette opération a été conduite de main de maître, et a réussi, pour le moment, comme à la parade. Mais la réussite finale dépend de la faculté, ou non, du prolétariat français, ceux qui doivent travailler pour vivre, "immense majorité", à courber l’échine....

24/06/2017 17:06 par Chris

@ CN46400
"Macron est un produit de la bourgeoisie française"
Oui, bien entendu Macron est made in MEDEF. Mais pas que...

Macron est allé chercher une bonne partie de ses financements électoraux bien loin d’Amiens, comme aux Etats-unis par exemple ou encore au Royaume-uni et à Bruxelles. Pour savoir d’où il vient, il suffit de savoir qui il sert et quelle est sa politique. Une politique non pas à l’accent picard fut-il bourgeois mais plutôt atlantiste et europhile.

24/06/2017 18:15 par Assimbonanga

Non mais écoutez ! Au cercle de l’union interalliée, au Jokey-club, au Bilderberg, vous pensez bien qu’ils sont traumatisés par l’insolence des prolo. Coups sur coup des camouflets : victoire des Conti, film Merci Patron. Ces faits de sédition sont inadmissibles. Il faut plafonner les indemnités prud’homales, pour commencer !!! C’est une question de dignité de classe, mon cher.
Quant au petit Macron, pensez-vous pas qu’il a été mis au courant lorsque des CRS ont été postés à l’intérieur de l’assemblée générale de Bernard Arnaud pour le protéger de l’invasion des Fakiriens ? On voit le député socialiste porter le pet d’une nouvelle qui est remontée jusqu’à Bernard Arnaud par son homme de main. On voit comment Hollande inaugure le musée de Bernard Arnaud. On voit comment Brigitte Macron se fait sapper par Bernard Arnaud. On sait comment Fillon se fait offrir des costards (en remerciement de services rendus, n’en doutons pas ! ). On voit comment les hebdomadaires nous ont fourgué du Macron en devanture pour pilonner les espaces de cerveau disponibles.
Ben oui, Macron est un produit de toute cette familiarité avec ce beau petit monde transnational : un young leader, évidemment !
Et là, va falloir frapper fort pour que plus un ne bouge. Lois scélérates, assignation à résidence, casser le mouvement social fermement pour pas "bloquer le pays", plus question de laisser la braise couver sous la cendre.
La Blietzkrieg ! Et sans musarder, ça a assez duré.

26/06/2017 02:56 par alain harrison

Bonjour.

23/06/2017 à 16:29 par Roger
).Dans le faire humain, il n’y a jamais de théorie venue du ciel des idées, qui assurerait l’agir intentionnel. Caminando se hace el camino...
« « « il n’y a jamais de théorie venue du ciel des idées » » »
E hum ! E hum !
Une exception, l’imaginaire économique des sub primes , des tritisations et ci. du néo-libéralisme conservateur, les bons croyants et biens pesants. Et oui, il y a des paradis où l’argent pousse dans les arbres.

22/06/2017 à 07:59 par CN46400
depuis Lénine jusqu’à Brejnev n’a pas empêché la social-démocratie, sous les oripeaux du communisme, de prendre le contrôle du PCUS.
L’union n’est pas une fin, c’est un moyen pour mettre le prolétariat en mouvement, rien de plus, mais rien de moins. Et cela va mieux en le disant.
Oui, plus nous serons en mesure de dire les choses, plus nos esprits seront plus claire, et nous sentir mieux. En ce moment la confusion nous maintient dans la réaction. La clarté permet l’action, et tant mieux si l’action est adéquate.

La gauche porte elle-même sa propre confusion, alors le libéralisme avance, 18% et Macron prend le pouvoir avec une majorité ????
Coup dont , y a-t-il un paradis des VOTES !?

JLM le dit lui-même, il est l’occasion, mais les communistes ne semblent pas saisir cela, l’occasion de renaître et ce que cela signifie.
Nous ne sommes plus en 1917, malgré que les US-occident répètent le même scénario en l’induisant eux-mêmes.
C’est le peuple organisé sous sa conception globale du nouveau monde qui peut nous y amener.
D’où la nécessité de la Constituante citoyenne-travailleur (classe des travailleurs, les prolétaires, les cerfs....on peut remonter dans le temps...) ; le nouveau pacte social impliquant le revenu de base -salariat, coopérative autogérée versus la liberté individuelle...., plusieurs questions à explorer parmi les questions à mettre en place (court, moyen et long terme) ; le nouveau paradigme économique au service de l’humanité, et la France a une expertise (le programme du CNR et la cotisation) à ne pas sous-estimer comme potentiel de changement réel et non fictif, comme le sont les politiquettes économiques d’ajustement (la pratique élémentaire libérale), un pti peu ici, un peu plus là......comme le un peu plus de droit pour les travailleurs et ci. tout ça c’est de la politique merde libérale. Avis à la gauche. Cr... le voyez-vous, ou pensez...... (Krishnamurti).
En passant, l’humanité a perdu un de ses grands personnages, mais vite passé dans l’ombre de l’indifférence : M. Frédéric le Boyer.
Pour lui, la question de voir ou penser voir, n’était plus une question.

26/06/2017 07:54 par CN46400

@ Harrison
JLM jamais avare de modestie se veut "l’occasion" ; l’histoire se regardant encore, pour lui, par le petit bout de la lorgnette...
D’autre part, on peut toujours tabler sur une constituante capable de nous donner une constitution un brin plus démocratique. Mais la constituante sans un état cessant, comme en 1944, d’être une moyen de domination de la bourgeoisie sur le prolétariat, sera un coup d’épée dans l’eau. Ce qui compte c’est le mouvement des prolos et, bien sûr, les réactions de la bourgeoisie....
Désolé de ce coup de projecteur dans un recoin obscur des insoumis.

26/06/2017 08:29 par GZ1789

Quand j’entends le nom "Mélenchon", je sors mon CN 46400, ce 49-3 des forums du GS.
Mieux ! même si le nom de JLM ne figure pas dans l’article, il suffit que l’auteur évoque des gens ou des situations qui pourraient y faire penser et tac, tac-tac-tac-tac, la Kalachnikov modèle CN 46400, programmée en mode Pavlov crache ses pruneaux.
On en regretterait presque les trolls d’Asselineau qui nous expliquaient sous n’importe quel article que l’Europe allait interdire (exemple que j’invente) la tarte Tatin avec la complicité du site LGS.

26/06/2017 16:43 par Assimbonanga

A la France Insoumise, nous avons désormais deux vedettes à l’Assemblée Nationale : Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin. J’espère que ce sera un atout pour nous.
François Ruffin sera le député le plus remuant de l’Assemblée Nationale, me semble-t-il.
Aussi, Il faudrait qu’ils s’aiment bien tous les deux et qu’ils se passent le témoin de façon à pas s’entrechoquer et à ménager leurs forces. Ça pourrait être génial si, à eux deux, et selon leurs compétences, ils ne laissaient aucun répit à cette chambre monolithe, qu’ils ne la laisse pas dormir. Déranger, déranger, déranger en faisant preuve d’une cohésion au sein du groupe des 17.
Et bien sûr je souhaite, comme Calame Julia, que Jean-Luc sache adopter le ton juste qui permette d’être compris par les citoyens ordinaires au-delà de notre socle de solides convaincus.

26/06/2017 19:39 par alain harrison

Pour le PCF au parlement, ce sera l’occasion pour nous de voir.......
De même pour la FI-JLM qui a dit qu’il ferait parti du groupe et non le roi. On va voir

Y aura-t-il une coordination entre la FI et le PCF, le temps le dira.

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