RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Thème : Économie

L’effondrement humain en échos-système rugissant les bruits des failles de la conscience (Partie 2)

Erno RENONCOURT

Précédemment, nous avons postulé que l’invariance, dans le temps et dans l’espace, de l’impunité des crimes de l’Occident et l’impuissance collective des peuples, devant la dépossession de leur identité, authenticité, liberté, dignité et humanité par le capitalisme innové (par les enfumages des droits humains universels et l’intelligence artificielle), étaient en lien avec l’errance des légions militantes et révolutionnaires qui se sont lancées, comme avant-gardes des luttes des peuples, partout ailleurs, à l’assaut du capitalisme, avec les étendards du matérialisme historique. En tabulant sur les exemples de Gaza et d’Haïti, nous avons modélisé un système d’équations qui tend à montrer que cette invariance, cette impuissance et cette errance s’imbriquent et s’enchevêtrent dans les brins d’une spirale déshumanisante qui emporte le monde, non sans résistance, mais à perte de sens et d’intelligence, vers ce que nous appelons l’indigence pour tous.

Empressons-nous de dire que dans notre conception, l’indigence est un état de basculement (effondrement) de la conscience humaine vers les lignes de basses eaux culturelles et éthiques, où l’être humain, bousculé, précarisé et conditionné par les incertitudes de son existence, renonce à l’intelligence et abandonne la dignité humaine par la volonté de s’accrocher à des vacuités matérielles qui sont promues, médiatisées et donc perçues comme des valeurs existentielles. Cette quête de subsistance pour l’existence entraîne des fissures dans la conscience humaine. C’est à travers elles que le capitalisme s’infiltre pour déverser les ressources de sa géostratégie de la déshumanisation en abrutissant l’humain. Le paradoxe comme processus d’impensé par la double pensée Ce processus d’abrutissement, de conditionnement et d’effondrement de la conscience par le capitalisme mutant a été prédit par Pierre Bourdieu. En effet, en 1998, celui-ci écrivait, avec une précision analytique (…) Lire la suite »

La stagnation de l’économie mondiale

Prabhat PATNAIK

LE fait que l'économie mondiale ait ralenti depuis la crise financière de 2008 est incontestable. En fait, même les économistes conservateurs étasuniens ont commencé à utiliser le terme de "stagnation séculaire" pour décrire la situation actuelle (bien qu'ils aient leur propre définition de ce terme). L'objectif de la présente note est de donner quelques chiffres sur les taux de croissance afin d'établir ce point particulier.

Les calculs du PIB, notoirement peu fiables pour certains pays, le sont encore plus pour l'ensemble du monde. En Inde, de nombreux chercheurs ont mis en doute les estimations officielles du taux de croissance du PIB et ont suggéré que ce taux ne pouvait guère être supérieur à 4-4,5 % par an au cours des dernières années, alors que les statistiques officielles font état d'un taux d'environ 7 %. L'exaltation suscitée par l'accélération de la croissance du PIB dans la période néolibérale par rapport à la période dirigiste semble tout à fait déplacée ; et si le taux de croissance du PIB a à peine augmenté par rapport à la période précédente, alors que les inégalités se sont considérablement creusées, l'affirmation selon laquelle la condition des travailleurs s'est détériorée dans la période néolibérale, comme le montrent clairement d'autres indicateurs tels que les chiffres relatifs à l'apport nutritionnel, serait encore plus solidement établie. Mais malgré la fragilité totale des (…) Lire la suite »

Mettre fin au désastre macronien ordonné par l’Union Européenne

Jean-Pierre COMBE

Depuis trois mois maintenant, les commentateurs patentés par la presse d’argent nous désinforment sur l’évolution de notre crise gouvernementale : Ils se servent des Jeux Olympiques (mutilés de la participation des délégations russe et biélorusse), comme d’un leurre éblouissant pour détourner notre attention des errements de Macron qui recherche la quadrature du cercle, c’est-à-dire un premier ministre capable de n’être pas censuré trop vite !…

Premier épisode : d’un commun accord, ils écartent Lucie Castets de la course à Matignon. Les épisodes suivants nous présentent successivement des candidats qui, tour à tour, tombent victimes du même handicap : leur intention politique essentielle commune ; ne nous laissons pas tromper par leur mention d’une candidature d’extrême droite (Le Pen ou autre) : ces partis n’ont pas et n’auront jamais les moyens de tenir leurs promesses d’améliorer la vie des Françaises et des Français ; s’ils parviennent au pouvoir, ils mettront en œuvre la même politique, avec seulement davantage d’injustice sociale et de violence répressive. Et les commentateurs y vont de leurs commentaires, posant à satiété la même question : Comment continuer la politique en cours sans rien y changer ? Sans doute leur est-il impossible d’en imaginer une autre ; elle se développe en effet sous la direction de l’administration de l’Union de l’Europe occidentale depuis François Mitterrand au prix parfois de (…) Lire la suite »
38 

Qui l’"économie de l’opportunité" annoncée par Kamala Harris effraie-t-elle (et qui en bénéficie) ?

Alessandro VOLPI

Soutien annoncé au logement social privé et à la lutte contre la spéculation sur les prix, mais aussi suprématie militaire mondiale pour battre la Chine au rythme des dépenses publiques et intouchabilité de la finance, notamment celle des grands fonds comme BlackRock, Vanguard et State Street. Saura-t-elle ébranler les super-riches ? L'analyse des recettes de la candidate démocrate par Alessandro Volpi

Kamala Harris s'est présentée en Caroline du Nord avec un programme visant à défendre la classe moyenne, d'ailleurs identifiée comme celle ayant des revenus allant jusqu'à 400 000 dollars par an, engagée à soutenir le logement social privé et avec l'indication d'une stratégie pour freiner la spéculation sur les prix. Un programme générique, sur lequel nous reviendrons dans un instant, que la candidate démocrate a qualifié d'économie de l'opportunité. Mais la référence à la volonté d'entraver la spéculation sur les prix a effrayé les Big three, les grands fonds BlackRock, Vanguard et State Street, qui ont investi dans les démocrates pour éviter "l'autre capitalisme" domicilié chez le clan Trump. C'est ainsi que le New York Post a publié un titre criant dans lequel Kamala Harris était qualifiée de "communiste" précisément parce qu'elle voulait contrôler les prix et augmenter les dépenses fédérales. Il convient de noter à cet égard que le Post est la propriété de News Corp, dans (…) Lire la suite »

Ruiner l’Europe pour redonner sa puissance aux États-Unis

Maryse Laurence LEWIS
Au niveau technologique, les Japonais n’ont rien à envier aux Étasuniens, que ce soit dans le secteur des appareils électroniques, de l’intelligence artificielle ou l’industrie automobile. De même, il est révolu le temps où l’on pouvait considérer les objets faits en Chine comme de la camelote. Des villes gigantesques sont pourvues de la plus haute technologie. En quelques années, on a transformé des dizaines de villages en zones urbaines. Les Chinois sont de grands pourvoyeurs mondiaux de composantes électroniques. Leurs entrepreneurs fortunés s’installent en Afrique et projettent des mégaprojets en Amérique du Nord, notamment au Québec. En 2022, l’unique mine de lithium alors opérationnelle au Canada, située au Manitoba, appartenait à l’entreprise chinoise Sinomine Resource Group, qui envoie sa production en Chine... À lui seul, ce pays contrôle 91 % de la production d’anodes et 78 % des cathodes. ¹ Les États-Unis sont devenus des spéculateurs plus que des producteurs. En (…) Lire la suite »
10 

Le gouvernement cherche 10 milliards ?

Robert GIL
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a annoncé dimanche 18 février 2024 une réduction des dépenses de 10 milliards d’euros pour faire face à une croissance plus faible que prévue. Bruno Lemaire, c’est celui qui nous avait dit qu’il allait mettre l’économie russe à genoux en 15 jours et qui après avoir estimé des prévisions de croissance de 1,4 % doit maintenant les revoir à la baisse sûrement sous les 1%. C’est-à-dire que deux mois à peine après son adoption, le budget 2024 est déjà obsolète. Par contre le « génie » de l’économie et des prévisions est toujours à son poste ! En France la méritocratie ne s’applique pas à tout le monde, sinon il n’y aurait plus personne au gouvernement et le siège de l’Élysée serait en liquidation ! Pour finir, notre super ministre a précisé que la moitié de cet « effort » sur le budget de fonctionnement de l’État sera « équitablement réparti » entre tous les ministères. On lui fait confiance ! Passons sur le fait que quelques jours (…) Lire la suite »

Les caractéristiques économiques de la question palestinienne

Francesco SCHETTINO
Introduction Les événements du 7 octobre et ceux qui se sont déroulés dans les semaines qui ont suivi ont sans aucun doute été caractérisés par un niveau de violence sans précédent. Bien que l'attaque palestinienne ait certainement été mise en exergue et instrumentalisée avec brutalité, avec des rapports qui sont largement non vérifiés à l'heure actuelle (nous parlons de viols, de décapitations d'enfants israéliens, etc.) [1], il est certain que beaucoup de sang a été versé par le Hamas, les autres groupes qui ont organisé l'attaque et l'armée israélienne elle-même [2], qui est intervenue [3]. Dans les semaines qui ont suivi, les représailles contre Gaza et la Cisjordanie ont été extrêmement violentes, faisant un nombre de victimes qui, au 27.11.2023, s'établit comme suit selon l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme : 61 % des victimes ne sont pas des hommes adultes. 8 176 sont des enfants et 4 112 des femmes. En outre, sur les 20 000 morts confirmés, 92 % sont (…) Lire la suite »

L’économie, « par en bas »…

Jean-Marc GARDES
Je séjourne dans une petite cité thermale de la Méditerranée. Certainement soucieuse du « confort » des curistes qui y sont accueillis, la municipalité a fait installer un panneau lumineux où défilent les informations communales : annonce de films, expositions, conférences, manifestations sportives etc. Oui mais voilà : sur ledit panneau qui fonctionne j’imagine, avec des ampoules ou diodes lumineuses, celles-ci doivent être « grillées » puisque les dernières lignes de chaque annonce, celles qui donnent les lieux, et conditions de participation à ces activités, n’apparaissent pas ! Je me rends à la mairie pour informer de ce dysfonctionnement et de cette privation d’informations, finalement précieuses. Il m’est répondu que ma demande est entendue et qu’il y sera donné suite. 10 jours plus tard, le panneau d’information n’est toujours pas réparé. A proximité, je croise un employé des services techniques de la mairie. Je lui raconte mon histoire et il m’en dit alors un peu plus (…) Lire la suite »

De l’économie de pacotille à une fausse vision de l’histoire : là où la civilisation occidentale s’est fourvoyée

Michael HUDSON
Une présentation de la conférence : Building Bridges around David Graeber’s Legacy à Lyon, Vendredi 7 juillet 2022. Il peut sembler étrange d’inviter un économiste à prononcer le discours d’ouverture d’une conférence de sciences sociales. Les économistes ont été décrits comme autistes et anti-sociaux par la presse populaire pour de bonnes raisons. Ils sont entrainés à penser abstraitement et à utiliser une déduction a priori – basée sur comment ils pensent que les sociétés devraient se développer. Les économistes du courant dominant d’aujourd’hui considèrent la privatisation néolibérale et les idéaux du libre marché comme étant ce qui apporte les revenus de la société et la richesse nécessaires pour atteindre un équilibre optimal sans le moindre besoin de régulation de l’État – et particulièrement pas de régulation du crédit et de la dette. Le seul rôle reconnu pour l’État est de faire appliquer le « caractère sacré des contrats » et la « sécurité des biens ». Par cela, ils (…) Lire la suite »

[DECRYPTAGE] : Pauvreté, écologie, emploi : ce que promettait la campagne de Macron, et ce qu’il en est trois ans après

Les Nouvelles Libres

Il y a quelques jours, je suis retombé sur une vidéo publiée pendant la campagne des législatives de 2017. Postée sur Twitter par un compte de soutien à Emmanuel Macron, celle-ci entendait alors démentir les supposées “ fake news ” de Jean-Luc Mélenchon et annoncer ce que la France gagnerait à donner une majorité au tout nouveau président. Plus de trois ans après, il est temps de faire un bilan.

Quand Jean-Luc Mélenchon dit que « Macron veut détruire le Code du travail par ordonnances » : il ment Le code du travail avait déjà été mis à mal par la loi El-Khomry, rédigée en grande partie par celui qui n’était alors qu’un ministre : Emmanuel Macron. Dès son arrivée au pouvoir, ce dernier a continué à détricoter le code du travail. Il a pour cela bel et bien utilisé des ordonnances. « En juillet 2017, Emmanuel Macron inaugurait son quinquennat par un projet de loi uniquement composé d’ordonnances pour réformer le code du travail », écrivait Le Monde (1). Pour avoir une idée complète des conséquences de ces ordonnances, l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT avait publié un dossier complet. Quand Jean-Luc Mélenchon dit que « Macron veut augmenter la CSG sur les pensions de retraites » : il ment Contrairement à ce que stipule la vidéo, Emmanuel Macron avait bien augmenté la CSG pour les retraités. Au 1er janvier 2018, celle-ci avait subi une hausse (…) Lire la suite »