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Thème : Liberté d’expression

Peur, croyance et besoin d’appartenance

Rorik DUPUIS VALDER
L’homme conscient a naturellement peur. Peur de la mort, de la maladie, de l’exclusion, de la trahison, etc. Afin de juguler ces peurs, plus ou moins prégnantes, il est amené à adhérer aux diverses croyances d’usage qu’impose sa communauté, ou du moins qu’induit son environnement — familial, social, culturel. C’est ce que l’on pourrait appeler, de façon générale, le prêt-à-penser. Qu’on l’estime indispensable ou non, au fond peu importe, car les bienfaits et les méfaits n’en seront jamais réellement quantifiables — ceux-ci relevant avant tout de l’intimité. On ne peut reprocher aux gens leurs croyances dès lors qu’ils y trouvent des réponses à leurs peurs, et qu’on en admet les fonctions protectrices pour la collectivité, notamment pour les plus vulnérables. On ne peut reprocher aux gens leurs habitudes, leurs rituels, aussi absurdes soient-ils d’un point de vue rationnel, dès lors qu’ils y trouvent des moyens de se rassurer dans le vertige de la vie, devant les injustices et incompréhensions de l’arbitraire. En (...) Lire la suite »

On ne bâillonne pas Judith Butler

Marwan RASHED

La mairie de Paris vient d’informer les signataires de l’appel « Contre l’antisémitisme, son instrumentalisation et pour une paix révolutionnaire en Palestine » de sa décision d’annuler l’évènement du même nom qui devait se tenir le 6 décembre 2023 au Cirque électrique.

L’invité d’honneur de cette rencontre était Judith Butler, professeur émérite à Berkeley et l’une des philosophes contemporaines les plus importantes. L’évènement devait aussi comporter une retransmission d’un discours d’Angela Davis, figure importante de l’antiracisme étasunien. Contactée par Libération, la mairie de Paris a commencé par rappeler que « la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, contre les inégalités femmes-hommes et contre l’homophobie font partie des valeurs cardinales sur lesquelles repose l’action de la Ville de Paris et que la Ville demande à toute organisation avec laquelle elle a des relations contractuelles de respecter ». Or, poursuit la mairie, « lors du débat du 6 décembre, le risque est majeur que des propos qui contreviennent à ces principes non négociables soient tenus. Par ailleurs, les polémiques inévitables qui s’ensuivront seront de nature à troubler l’ordre public d’une manière qui est incompatible avec l’affectation normale du bien du domaine public dont le Cirque (...) Lire la suite »

Aux jeunes Picaros du métro parisien

Rorik DUPUIS VALDER
Ceux qui ont connu personnellement les honneurs du fichage policier pour « apologie du terrorisme », et qui doivent leur distinction à cette glorieuse vertu française qu’est la délation citoyenne, savent concrètement de quoi est faite la sacro-sainte « liberté d’expression » dans un pays sous occupation. Il est tout à fait compréhensible qu’on s’indigne d’entendre dans l'espace public une bande de petits hooligans chanter « Nique la France, nique les juifs ». Mais après l’indignation, l’adulte normalement constitué est censé passer à l’étape supérieure qui est la réflexion. Car c’est ainsi qu’on règle les problèmes quand on est une personne responsable : en en identifiant les causes. Alors quelles sont, contextuellement, les raisons profondes qui poussent ces jeunes gens à s’adonner ainsi à la versification et à en faire généreusement profiter leur voisinage ? Faut-il y voir la manifestation d’un intérêt nouveau pour le chant responsorial, où chœur et soliste dialoguent harmonieusement en des ritournelles (...) Lire la suite »

Affaire du « 8 décembre » : le droit au chiffrement et à la vie privée en procès

La Quadrature du Net

Le 3 octobre prochain s’ouvrira le procès de l’affaire dite du « 8 décembre ». Sept personnes sont accusées d’association de malfaiteurs terroriste. Pour construire le récit du complot terroriste, les services de renseignement de la DGSI chargés de l’enquête judiciaire, le parquet national antiterroriste (PNAT) puis le juge d’instruction instrumentalisent à charge le fait que les inculpé·es utilisaient au quotidien des outils pour protéger leur vie privée et chiffrer leurs communications. Face à cette atteinte inédite, que nous documentions longuement il y a quelques mois, le temps de ce procès va donc être crucial dans la bataille contre les velléités récurrentes de l’État de criminaliser des pratiques numériques banales, sécurisées et saines, pratiques que nous défendons depuis toujours.

« Il reconnaissait devant les enquêteurs utiliser l’application Signal » Comme le souligne le journal Le Monde qui a consacré un long article au « 8 décembre », cette affaire repose « sur des bases fragiles ». Parmi celles-ci, nous sommes particulièrement inquiets de la place donnée à l’utilisation des outils de chiffrement ou, plus largement, des moyens pour protéger sa vie privée. Un des enjeux de ce procès sera donc de savoir si une telle pratique peut être utilisée à charge par la police et la justice pour étayer la la présomption d’un projet terroriste. Un tel parti pris de la part du juge constituerait un passage de cap extrêmement dangereux, puisque toute forme de confidentialité deviendrait alors suspecte par défaut. Dans ce dossier, protéger sa vie privée et chiffrer ses communications n’est plus seulement suspect mais devient constitutif d’un « comportement clandestin », un moyen de cacher un projet criminel. À travers différentes notes, la DGSI s’est ainsi affairée à démontrer comment (...) Lire la suite »

Liberté d’expression dans le monde universitaire

groupe d'enseignants-chercheurs

Défendre les libertés d’expression sur la Palestine : un enjeu universitaire

“Nous chercheurs, juristes, anthropologues, sociologues, historiens, géographes, économistes, politistes, spécialistes des sociétés du Moyen-Orient et des mondes arabes, ainsi que nos collègues de l'ESR solidaires”. Nous souhaitons interpeller nos tutelles et collègues face aux faits graves de censure et de répression auxquels nous assistons dans l'espace public français depuis les événements dramatiques du 7 octobre. Au sein de nos universités, nous subissons des intimidations, qui se manifestent par l’annulation d'événements scientifiques, ainsi que des entraves à l’expression d’une pensée universitaire libre. Nous recensons de plus en plus de messages envoyés par les directions des universités, des laboratoires de recherche, du CNRS et par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche lui-même, invitant les chercheurs et enseignants-chercheurs à signaler l’expression des idées jugées non conformes. Des accusations graves d’antisémitisme ou d’apologie du terrorisme ont déjà été proférées à (...) Lire la suite »

Tempête dans les campus aux États-Unis

Chaabane BENSACI
Du jamais-vu dans les campus étasuniens. Un communiqué signé par une trentaine d'organisations estudiantines a mis le feu aux poudres, notamment à l'Université Harvard. On y lit, notamment, que le collectif considère « le régime israélien entièrement responsable de la violence » dans les territoires palestiniens illégalement occupés et à Ghaza. Le soutien inconditionnel de l'administration Biden et les propos incendiaires du président des EU n'ont pas trompé l'opinion dans son ensemble, au contraire. En endossant des faits et des méfaits impensables, le probable candidat à l'élection de 2024 dont le but est de rafler la mise face au tempétueux Donald Trump avec le concours de l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) semble avoir irrité un électorat hispaniste traditionnellement acquis au camp démocrate. Il a, en tout cas, embrasé les campus des grandes universités dont certaines prestigieuses et source de futurs dirigeants. Que ce soit à Harvard, à l'Université de New York (NYU) ou Stanford, (...) Lire la suite »

Hystérie antiterroriste

Rorik DUPUIS VALDER
Le ministre Attal incarne assez remarquablement cette bureaucratie parisienne dépassée, trop fragile pour exercer avec mesure des responsabilités politiques qui exigent une connaissance du peuple et de la nature humaine dans toute leur diversité. En annonçant des « poursuites » contre « 179 » collégiens et lycéens qui auraient perturbé des « moments de recueillement » en hommage aux enseignants frappés par l’épidémie du terrorisme islamiste, il est ce chefaillon désespérant qui pour pallier son impuissance pédagogique et son manque d’esprit, pratique – autant que le lui permettent sa hiérarchie et le code pénal – l’abus d’autorité. Le ministre de l’Éducation s’adonne ainsi au terrorisme de la bien-pensance. Il entend bâillonner des élèves en quête de repères dans un monde de mensonges, et qui, las d’injonctions permanentes au larmoiement et à la sujétion, croient important de faire valoir leur droit à la provocation. Il ignore que ce droit est précieux et qu’il fait précisément l’esprit français : celui de (...) Lire la suite »

Projet de loi SREN : le gouvernement sourd à la réalité d’internet

La Quadrature du Net
Le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (aussi appelé « SREN » ou « Espace numérique ») est actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, après avoir été voté en juillet dernier au Sénat. Ce texte, présenté comme une simple adaptation d’une série de règlements européens, change en réalité la manière de concevoir la régulation des plateformes en ligne. En voulant instaurer une censure autoritaire et extra-judiciaire, en voulant mettre fin à l’anonymat en ligne et en répétant les erreurs déjà commises avec la loi Avia, le gouvernement fait une nouvelle fois fausse route. Ce projet de loi étant très dense, commençons par une présentation générale des éléments importants du texte (nous reviendrons plus tard en détails sur certains points avec des articles spécifiques). L’accès au porno, prétexte pour mettre fin à l’anonymat Les articles 1er et 2 du projet de loi renforcent l’obligation pour les sites pornographiques de vérifier l’âge de leurs utilisateurs. Pour rappel, depuis une proposition de (...) Lire la suite »

« En France, la liberté d’expression n’est qu’un récit pré-formaté et pré-conditionné » (III)

Oleg NESTERENKO

Interview d’Oleg Nesterenko, président du CCIE http://c-cie.eu , accordé à la publication "L'Eclaireur des Alpes".

Partie 1/3 Partie 2/3 Partie 3/3 L’Eclaireur - Pourquoi et qui a intérêt à faire durer cette guerre ? Oleg Nesterenko - Je voudrais d’abord revenir sur la durée de la guerre... Les annonces sur la base des plans de Poutine de commencer et terminer la guerre en deux semaines ont été faites uniquement et exclusivement par les mass-médias et la propagande “atlantiste” dans le cadre de la guerre l’information qu’ils sont en train de mener vis-à-vis de l’électorat occidental. Faire attribuer à autrui des actions ou déclarations farfelues et ensuite, les discréditer en grande pompe, c’est l’un des outils basiques de manipulation des masses. Du côté russe, jamais, pas une seule fois, une telle stupidité n’a été annoncée par quelqu’un. Pourquoi ? Prenons comme exemple la guerre en Tchétchénie. Cette guerre a duré pratiquement deux ans, de 1994 à 1996. Et, en 1999-2000, des opérations supplémentaires ont été menées qui ont duré sept mois de plus, afin d’éradiquer le problème. En comparaison avec l’Ukraine, la guerre (...) Lire la suite »

« En France, la liberté d’expression n’est qu’un récit pré-formaté et pré-conditionné »

Oleg OSTERENKO

Interview d’Oleg Nesterenko, président du CCIE, accordé à la publication "L'Eclaireur des Alpes".

Partie 3/3 L’Eclaireur - Pourquoi et qui a intérêt à faire durer cette guerre ? Oleg Nesterenko - Je voudrais d’abord revenir sur la durée de la guerre... Les annonces sur la base des plans de Poutine de commencer et terminer la guerre en deux semaines ont été faites uniquement et exclusivement par les mass-médias et la propagande “atlantiste” dans le cadre de la guerre l’information qu’ils sont en train de mener vis-à-vis de l’électorat occidental. Faire attribuer à autrui des actions ou déclarations farfelues et ensuite, les discréditer en grande pompe, c’est l’un des outils basiques de manipulation des masses. Du côté russe, jamais, pas une seule fois, une telle stupidité n’a été annoncée par quelqu’un. Pourquoi ? Prenons comme exemple la guerre en Tchétchénie. Cette guerre a duré pratiquement deux ans, de 1994 à 1996. Et, en 1999-2000, des opérations supplémentaires ont été menées qui ont duré sept mois de plus, afin d’éradiquer le problème. En comparaison avec l’Ukraine, la guerre de Tchétchénie était (...) Lire la suite »
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