RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le capitalisme, un système économique condamné par la science

Lorsque l’on parle de la crise actuelle, on entend tout et n’importe quoi, mais de nombreuses voix s’élèvent et commencent à soulever le problème posé par un système économique qui conduit l’humanité à la catastrophe, un système économique structurellement irrécupérable.

J’avais déjà affirmé que ce système n’était que le reflet de nous-mêmes illustré par la loi de puissance (loi de Pareto) et les fractales. Les pires d’entre nous (et non les meilleurs) réussissant donc, ceux qui sont sans scrupules et dont l’ego est le plus développé, de supers prédateurs en quelque sorte. Quel que soit le système mis en place, la loi de puissance et les fractales s’appliquent (communisme ou capitalisme), or, ne l’oublions pas, la loi de Pareto est une exponentielle, c’est à dire une courbe tendant vers l’infini ce qui est impossible dans un monde fini, notre biosphère.

Pourtant, ce fonctionnement de notre système ne peut échapper à l’un des principes fondamentaux de la science : l’entropie.

Principe d’équilibre

Pour comprendre, il faut reprendre tout dès le début et bien comprendre ce que l’on nomme le principe d’équilibre, un principe qui s’applique aussi à notre système économique.

Les mathématiques sont la clé, mais malheureusement nos chers professeurs oublient l’essentiel, la spiritualité ou plutôt la conscience et l’on finit par être dégoûté d’une matière qui est la clé de tout.

Commençons par le zéro et observons-le : 0. Le mot chiffre nous vient de l’arabe « sifr » qui veut dire le vide. Il représente le vide délimité par un cercle, le serpent qui se mord la queue (Ouroboros) symbole de l’équilibre que l’on retrouve partout dans l’univers à l’exemple de l’atome, la cellule, l’oeuf, la terre, et dans toutes les religions.

Une exponentielle tend vers l’infini à l’exemple de la droite. Vous voyez où je veux en venir, tracer une droite à l’intérieur d’un cercle est impossible, on finit par se heurter à la limite de ce cercle. Pour l’anecdote, ce rapport de l’infini, le chaos (l’exponentielle, la droite) et du fini, l’ordo (le cercle) se nomme pi.

Les sages anciens l’avaient très bien compris et définissaient le principe d’équilibre par la succession des phases de désordre, d’expansion et de contraction, d’ordo ab chao illustré par la théorie du Tsimtsoum.

En effet, rien ne peut se développer à l’infini, et la contraction (le tsimtsoum) finit toujours par se produire. On le retrouve au niveau de l’homme avec la respiration, des étoiles qui deviennent géantes rouges (expansion) puis naines blanches (contraction) mais aussi dans la fameuse histoire de la grenouille qui voulait devenir aussi grosse que le boeuf, un conte qui s’applique à merveille à nos « élites » et à ce qu’il se passe aujourd’hui.

La crise économique actuelle doit être analysée sous cet angle. Notre économie est en phase de destruction, de repli sur elle même, le principe fondamental d’équilibre et surtout d’entropie.

Entropie et crise économique

Einstein expliquait sans cesse qu’à ses yeux la loi la plus importante de la physique était « le second principe de la thermodynamique », c’est à dire la notion d’entropie.

Pour comprendre, ce qu’est la notion d’entropie il faut se référer aux lois de la thermodynamique. Etudier l’entropie d’un système revient en fait à mesurer le degré de désordre d’un système. Selon ces lois, lorsque l’entropie d’un système augmente, il finit par produire du désordre (le chaos) et finit par gaspiller de façon incohérente son énergie,
ce qui s’applique à merveille à nous mêmes et donc à notre système économique.

En effet, l’homme, en consommant de l’énergie de façon incohérente (nourriture, énergies fossiles) augmente le désordre, le chaos (la pollution, la destruction des autres espèces).
D’ailleurs, les mathématiciens Arnaud Chéritat et Xavier Buff viennent de démontrer que le chaos est omniprésent dans les systèmes dynamiques, ce qui s’applique à notre système économique.

Or, ceci est une révolution majeure car ils prouvent mathématiquement l’impossibilité de prédire à long terme le comportement de notre système économique.

Pour ceux qui veulent approfondir il s’agit de l’affirmation par ces deux remarquables mathématiciens qu’« il existe des ensembles de Julia d’aire strictement positive ».

L’argumentaire de Paul Jorion sur la nécessaire mise en place d’une interdiction des paris sur les fluctuations de prix vient de trouver un allié de poids, la science !

Vous comprenez donc les implications majeures de cette découverte. La finance ne devrait tout simplement plus exister car elle introduit du chaos dans le système.

Les solutions

Jusqu’à présent, peu de solutions ont été proposées pour résoudre ce dysfonctionnement profond, ce hiatus fondamental entre le fonctionnement de l’homme (microcosme) qui fonctionne en circuit ouvert dans un monde fini (le macrocosme). Or, la vie sur le long terme ne peut perdurer sans l’union des deux, le principe d’équilibre et d’harmonie qui est notre base spirituelle (conscience) commune et qui était la base de la vie chez les peuples dits primitifs.

Frédéric Lordon chercheur au CNRS critiquait l’idéologie néolibérale en affirmant :
« Alain Minc n’est pas capable de bâtir un « argument » économique sans invoquer la loi de la pesanteur. »

Et pourtant, sur le fond Alain Minc a raison, mais seulement il a choisi le pire (loi de la jungle) et non le meilleur (loi de Pareto, entropie et fractales) pour justifier un système économique qui ne résiste pas à trois minutes d’analyse et désormais aux mathématiques. Car pour l’idéologie néolibérale tout est résumé par la loi de la jungle, la loi du plus fort qui devient la loi de puissance (loi de Pareto). « Le côté obscur de la force » donc.

Cependant, Frédéric Lordon ne fait pas que critiquer et il nous laisse une proposition qu’aucun média ne relaie : fermer la bourse. Voilà une idée intéressante car la finance est au coeur du système et c’est elle qui favorise l’évolution exponentielle des dettes et le chaos. De plus, on sait aujourd’hui que 5 banques US contrôlent près de la moitié des produits dérivés (plus de 200 000 milliards de dollars) et ont instauré un gigantesque délit d’initié à l’aide d’algorithmes financiers qui permet de gagner à chaque fois et, bien sûr, ceci déconnecté de toute réalité économique. J’affirmais dans mon article « Pourquoi l’économie mondiale ne s’est pas effondrée en 2009 ? » :

« Il faut bien comprendre que la bourse n’a qu’une seule utilité sociale, celle de fournir des capitaux aux entreprises. Or, c’est l’inverse qui se produit actuellement et c’est l’ensemble de la société qui est prise en otage et se dépouille de ses richesses au profit de quelques-uns. »

Nous sommes de plus en plus nombreux à le crier haut et fort comme Omar Aktouf professeur à HEC Montréal ou Paul Jorion.

Désormais, Frédéric Lordon enfonce le clou sur le vrai fonctionnement de la finance :
« les entreprises vont moins s’approvisionner en capital à la Bourse qu’elles n’y vont s’en faire dépouiller, puisque ce que les actionnaires leur extorquent (en dividendes et en rachat d’actions) finit par l’emporter sur ce qu’ils leur apportent, de sorte que ce n’est plus la Bourse qui finance les entreprises mais les entreprises qui financent la Bourse ».

La finance est donc l’endroit où se concentrent « les métastases » d’un corps malade qu’il faut amputer avant qu’elles ne se propagent.

Cependant, il faut être clair, cela ne serait qu’une étape, la nécessaire remise en cause du capitalisme devant être au coeur des débats. Imaginer un système économique fonctionnant en circuit fermé et dont l’homme et non l’argent serait le coeur. Criminaliser l’excès de richesses en plafonnant le patrimoine personnel. Un système distributif (et non redistributif) qui remette la connaissance à sa juste place et qui élève l’homme au lieu de le transformer en animal (mythe de Circé), en esclave, une constitution pour l’économie.

« Pour comprendre, apprenons à rêver ! » - August Kekulé

Gilles Bonafi

URL de cet article 10381
  

Même Thème
Pourquoi les riches sont-ils de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ?
Monique Pinçon-Charlot - Michel Pinçon - Étienne Lécroart
Un ouvrage documentaire jeunesse engagé de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, illustré par Étienne Lécroart Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour questionner la société et ses inégalités, les sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot, passés maîtres dans l’art de décortiquer les mécanismes de la domination sociale, s’adressent pour la première fois aux enfants à partir de 10 ans. Avec clarté et pédagogie, ils leur expliquent les mécanismes et les enjeux du monde social dans lequel ils vont grandir et (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible n’ont jamais avancé d’un seul pas.

Mikhaïl Bakounine

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.