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Auteur : Marie-Lys BIBEYRAN

Pourquoi je ne porterai pas d’Equipement de Protection Individuelle.

Marie-Lys BIBEYRAN

Le ministère de l’Agriculture envisage de rendre obligatoire le port des EPI pour tous les travailleurs, par équipement de protection individuelle on entend une combinaison couvrant l’intégralité du corps à l’exception de la tête. Cette protection jusqu’ici réservée aux salariés manipulant les pesticides, de la préparation de la bouillie jusqu’au nettoyage des cuves, sera peut-être bientôt également imposée aux salariés n’étant pas en contact direct avec les pesticides, mais exposés via l’exécution de tâches dans des parcelles précédemment traitées, y compris après le délai de rentrée, c’est-à-dire durant toute la saison de pulvérisation….

Je suis salariée agricole, militante anti-pesticides et sœur d’un salarié décédé d’un cancer après avoir travaillé pendant plus de trente ans dans les vignes, et pour toutes ces raisons je refuse de porter un EPI ! Qui peut imaginer travailler ces jours-ci avec une combinaison, constituant une épaisseur supplémentaire, alors que la tenue minimale short-t-shirt est déjà difficilement supportable ? Certes tous les jours de la saison estivale ne sont pas caniculaires, mais même par des températures dîtes « de saison » il n’est pas envisageable d’œuvrer 8h par jour du 20 avril au 15 septembre, vêtu d’un équipement supplémentaire, aussi protecteur soit-il prétendu être. Justement parlons-en de cette soi-disant miraculeuse vertu protectrice des EPI ! En janvier 2010, l’AFFSET publiait un rapport suite à son étude sur l’efficacité de ces équipements de protection individuelle, concluant que seules 10% des combinaisons étaient efficaces et que pour prétendre à une meilleure protection il faudrait que chaque pesticide (...) Lire la suite »

Villeneuve-Preignac : mêmes causes mêmes effets. Combien de temps allons-nous encore compter les cercueils ?

Marie-Lys BIBEYRAN

Mai 2014 intoxications aiguës d’une classe d’enfants à Villeneuve sur Blaye, commune viticole girondine. Août 2015 publication d’un rapport de l’Agence Régionale de la Santé et de l’Institut National de Veille Sanitaire sur une investigation faisant suite au signalement en 2012 de M. Jean-Pierre Manceau, maire de l’époque, de quatre cas de cancers pédiatriques sur Preignac, commune viticole girondine.

A Villeneuve sur Blaye, la Maire est viticultrice et propriétaire d’une parcelle jouxtant l’école, une grande part des parents des enfants intoxiqués travaillent dans le secteur viticole.....Pas de suite judiciaire. A Preignac, la saisine de l’ARS par le Maire a permis l’investigation. Le rapport en faisant état, et malgré les deux années et demi nécessaires à sa réalisation, pèche par un excès de prudence tant par sa teneur que sa discrète publication en pleines vacances aoûtiennes. Preignac 35% des actifs travaillant dans le secteur agricole et une cinquantaine de viticulteurs, les cancers des enfants de la commune (et des communes limitrophes : Barsac, Loupiac, Sainte Croix Du Mont, Fargues) sont autant de métastases pour l’image et les ambitions de grands noms de la viticulture bordelaise et des vins de Bordeaux. A Villeneuve comme à Preignac et alentours, les pesticides pulvérisés quelques instants avant les malaises ressentis par les élèves ou de manière récurrente depuis X années, sont (...) Lire la suite »

Lettre ouverte aux jeunes lecteurs du journal "Mon Quotidien".

Marie-Lys BIBEYRAN

Comme vous, ma fille est abonnée à Mon Quotidien,
Comme elle, vous avez reçu très récemment un numéro accompagné d’une édition spéciale sur le thème « Pars à la découverte de la vigne en France « . Cette édition fut réalisée en collaboration avec le lobby viticole, l’association Vin et Société.

S’il est vrai que le vin est un produit particulier en France, il est tout aussi vrai que la réalité, le verso de l’étiquette, est beaucoup moins luxueux. Il faut savoir que la vigne représente en France 3.6% de la surface agricole utile mais utilise à elle seule 20% de la totalité des pesticides pulvérisés en France (toutes cultures confondues). La vigne est traitée avec des pesticides tous les 15 jours entre le 15 avril et le 15 septembre. Quelle que soit la météo ! Les vignes sont pulvérisées de pesticides avant tout signe de maladie. Comme si nous on prenait des antibiotiques pour éviter de tomber malades, au risque d’être plus malades des effets secondaires des médicaments que d’une vraie pathologie. Ces utilisations ne sont pas seulement une absurdité pour la plante qu’est la vigne, et pour les sols qui doivent absorber tous ces produits chimiques mais aussi pour l’Homme. Il est de plus en plus acquis pour les chercheurs que ces pesticides sont responsables de l’explosion des maladies telles (...) Lire la suite »

Pétition pour la réduction de l’exposition des salariés de l’agriculture et des industries agro alimentaires aux pesticides.

Marie-Lys BIBEYRAN
Est-ce que vous imaginez travailler quasi quotidiennement pendant presque cinq mois, au contact d’un cocktail de molécules chimiques dont les effets réels sur votre santé sont inconnus ? Est-ce que vous imaginez devoir inhaler ce dangereux mélange sans pouvoir mot dire, est-ce que vous imaginez subir cette mise en sursis de votre santé pour 1115 euros mensuels ? Un très grand nombre de salariés agricoles ou des industries agroalimentaire ne l’imaginent pas...c'est leur quotidien. L’enquête Apache l’a montré, les salariés agricoles qui ne manipulent pas les pesticides, y sont quand même exposés, avec en moyenne entre 6 et 7 résidus de pesticides différents retrouvés sur leurs cheveux : http://www.generations-futures.fr/pesticides/lenquete-apache-analyse-d... Les salariés de l’agriculture et des industries agroalimentaires qui préparent et réalisent les traitements phytosanitaires sont, eux, directement exposés à ces pesticides. Or, « il semble exister une association positive entre exposition (...) Lire la suite »

Le spectre de l’esclavage dans la viticulture médocaine.

Marie-Lys BIBEYRAN

Ils sont les petites mains de l’ombre et, tout comme celui des composants du vin, leur nom est tu.

Ils sont tus jusque dans leur existence,combien de personnes en s'extasiant sur la qualité, l'arôme ou la rondeur d'un vin s'arrêtent sur les faiseurs de ce joyau ? Combien de touristes sillonnant la route des châteaux vont discuter avec les salariés des grands crus dont ils vont acheter une bouteille à prix d'or à quelques centaines de mètres de là ? Non pas qu'ils cherchent leur minute de lumière, mais peut-être que si les consommateurs, les amateurs, les collectionneurs, les amoureux du vin grattaient un peu derrière l'étiquette ils découvriraient une autre réalité. La réalité de la viticulture médocaine , un monde où l'esclavage coule encore dans les veines de ses acteurs et où la traite des étrangers n'est pas seulement une page de l'histoire. Des salariés agricoles sans lesquels ils n'auraient pas cette bouteille de vin à partager avec quelques amis au coin du feu, œuvrent par tout temps du plan grand froid au plan canicule en passant par l'alerte inondations, pas d'arrêts intempéries en (...) Lire la suite »
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Attention les parents, danger !

Marie-Lys BIBEYRAN

J’attire ici l’attention des parents d’élèves scolarisés dans des écoles du Médoc.

Le monde viticole , à travers le Comité Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) , mène une action de propagande auprès de nos enfants. Un partenariat a ainsi vu le jour entre cet organisme et l'Éducation nationale afin de faire découvrir les métiers de la vigne aux enfants. Le principe est celui d'un travail en classe sur des supports pédagogiques tels que "les cahiers de la vigne" et des sorties sur le terrain , donc au milieu des vignes. C'est là que le bât blesse. En effet, les enfants sont invités à suivre les travaux des vignes sur une année complète de l'après-vendanges aux vendanges de l'année suivante. Ils se retrouvent donc dans les rangs de vignes entre fin avril et fin juin soumis aux pulvérisations de pesticides, la seule condition quant à leur présence dans le vignoble étant que les délais de réentrée soient respectés. On ne peut se contenter d'un tel argument ! Il s'agit là d'une protection minimale, dont on sait par les résultats de l'enquête Apache (février 2013 (...) Lire la suite »

Du triste sacrifice des salariés agricoles

Marie-Lys BIBEYRAN
Est-ce que vous imaginez travailler quotidiennement pendant environ quatre mois et demi avec un tracteur pulvérisateur (et encore un seul c'est les meilleurs jours), libérant un cocktail de molécules chimiques dont les effets réels sur votre santé sont inconnus, à plus ou moins long terme ? Est-ce que vous imaginez devoir inhaler ce dangereux mélange sans pouvoir mot dire, est-ce que vous imaginez subir cette mise en sursis de votre santé pour 1115 euros mensuels ? Est-ce que vous imaginez la culpabilité s'abattre sur vous le soir lorsque vous rentrez chez vous, à l'idée de transporter toutes ces molécules sur vos vêtements, vos cheveux, votre peau, et en imprégner vos enfants ? Est-ce que vous imaginez votre angoisse, en pensant aux conséquences de ces conditions de travail sur votre santé et sur celle de vos enfants ? Est-ce que vous imaginez votre désarroi le jour où votre médecin vous dira que ça y est les molécules ont détruit votre cerveau , votre foie ou vos os ? Est-ce que vous imaginez (...) Lire la suite »

Pesticides : l’Agriculteur qui cache la forêt.

Marie-Lys BIBEYRAN
Parce qu’il m’est devenu de plus en plus difficilement supportable d’entendre ou lire des réquisitions à charge de l’Agriculteur, et parce que tout accusé a le droit de se défendre, permettez-moi en qualité de fille, petite-fille et sœur de viticulteurs, et en tant que collatérale d’une victime des pesticides de présenter à mon tour ces réquisitions à la faveur de nos Agriculteurs. Ainsi tirez-vous à vue sur le paysan, selon vous responsable de toutes les misères environnementales sinon de la terre du moins de l’hexagone. Aussi présentez-vous une vision fort réductrice du problème , en effet si l’on s’en tient à vos seuls arguments on pourrait croire que le paysan dans son étable, dans son chai ou dans sa serre fabrique lui-même les produits phytosanitaires ou antibiotiques , se procurant par on ne sait quel procédé miracle les différents composants chimiques pour élaborer ses mixtures , une fois tout cela savamment orchestré , il administrerait les médicaments à son bétail et pulvériserait ses végétaux sans (...) Lire la suite »
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Une réalité sociale pas très reluisante

Le Médoc ou l’envers du décor...

Marie-Lys BIBEYRAN

Oui, c’est vrai, nous avons quelques rares espaces non encore accaparés par les néo-constructions, la proximité des plages miraculeusement pas trop polluées par des naufrages de pétroliers, des forêts où poussent des ceps pas encore irradiés, mais où, pour s’aventurer, il faut jongler avec l’emploi du temps des chasseurs.

Nous avons également la chance de posséder de magnifiques propriétés viticoles qui font tant pâlir d’envie les pays étrangers qu’ils dépensent des fortunes pour en reproduire des micro-copies ou finissent par nous usurper le titre de « château » tant convoité. Des vignobles aux noms de réputation mondiale jalonnent les routes sinueuses, au détour desquelles des touristes paient pour avoir le privilège de couper quelques grappes de raisin et s’enorgueillir du titre de vigneron d’un jour. Avec une telle vitrine médiatique, le Médoc pourrait être un lieu de prédilection du bien-vivre. Un leurre ! Derrière cette vitrine il y a une réalité moins reluisante. Les journaux vous informent de la reconnaissance des riches étrangers amateurs de bons Bordeaux, des prix ahurissants auxquels peuvent s’arracher des bouteilles imbuvables, mais ne vous parleront jamais du sort des mains rêches, déformées par le mauvais temps et les années de travail qui ont œuvré, souffert, tremblé, sué pour faire d’un cep de vigne (...) Lire la suite »

Dis mamie, c’était quoi un agriculteur ?

Marie-Lys BIBEYRAN
Un agriculteur, mon chéri, c'était quelqu'un qui cultivait sa terre, afin de produire des fruits, des légumes, du vin. C'était quelqu'un de passionné. Les agriculteurs travaillaient beaucoup, ils nourrissaient notre pays. Malheureusement, ils furent sacrifiés sur l'autel des intérêts financiers des personnes qui fabriquaient et vendaient des pesticides, mais aussi face aux intérêts des personnes qui signaient des autorisations de mise sur le marché, sachant que ces produits ne tuaient pas seulement les bactéries visées, mais allaient exterminer les agriculteurs eux-mêmes. Les agriculteurs empoisonnés aux pesticides, tombèrent malades les uns après les autres, ils "tombaient" comme les abeilles empoisonnées au gaucho. Un pesticide qui décima les abeilles dans les années 1990. D'abord, il y eut de moins en moins d'exploitations agricoles, puis les femmes et les enfants ayant assisté à l'agonie de leur mari ou père Agriculteur cessèrent de reprendre les exploitations orphelines, c'est ainsi qu'il (...) Lire la suite »