Auteur M. SAADOUNE

Les Occidentaux ne complotent pas, ils « expérimentent »

M. SAADOUNE
Les Occidentaux ont l’art, d’une efficacité de moins en moins probante, de faire des choses qui provoquent des dégâts et d’en rendre les autres responsables. Et on est réellement fatigués de devoir expliquer à chaque fois que souligner leur très grande responsabilité ne relève pas du déni des « Daech » qui sont en nous ou d’une théorie de la conspiration. Le monde arabe est travaillé par des dynamiques contradictoires et celle de la régression, sans être irrésistible, est puissante. Cette (…)

Le domino chinois

M. SAADOUNE
La Chine et la Russie ont conclu, hier, un méga-contrat d’approvisionnement en gaz de 400 milliards de dollars sur trente ans. L’expression de partenariat ou d’alliance « stratégique », trop galvaudée, prend ici tout son sens et pas seulement au plan économique. Un sommet entre Xi Jinping et Vladimir Poutine n’a rien de banal en soi, à plus forte raison quand il se tient dans un contexte où les deux puissances sont, à des degrés divers, en situation conflictuelle avec les Etats-Unis. La (…)

Les plaies africaines

M. SAADOUNE
Des pays africains se sont réunis à Paris autour du président français François Hollande pour déclarer la guerre à Boko Haram qui provoque une aversion mondialisée après l’enlèvement massif de 200 lycéennes au nord du Nigeria. Réunis à l’Elysée, les chefs d’Etat africains concernés, ceux du Nigeria, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Bénin ont décidé d’une série de mesures allant de l’organisation de patrouilles coordonnées à la mise en place d’un « système de partage du renseignement » (…)

Libye : Les tentations de l’étrange général

M. SAADOUNE
Les choses s’accélèrent – et se dégradent – en Libye avec les violences à Benghazi et l’attaque menée par des milices alliées à l’ancien général Khalifa Haftar contre le Congrès national général (CNG, le Parlement de transition). Il devient superflu désormais de se demander si un coup d’Etat est en cours. La seule bonne question est de savoir s’il va réussir ou s’il va réduire la Libye en morceaux. Le général Khalifa Haftar, qui se cherche une destinée nationale libyenne après deux (…)

Amnésie Impériale

M. SAADOUNE
On l’apprend tout de go : la Crimée, voyez-vous, c’est pire que l’Irak ! C’est Barack Obama qui le dit dans un discours où il affirme la supériorité « morale » des Etats-Unis sur la Russie au nom de leur respect différent du droit international. Un exercice hallucinant qui ne convaincra sans doute que les juges de la CIJ qui ont validé l’indépendance du Kosovo en prétendant que cela ne pouvait être considéré comme un précédent. Mais avant même l’argumentaire juridique, oser affirmer que la (…)

L’art de se duper soi-même

M. SAADOUNE
Les diplomates européens à Tel-Aviv ne sont pas des militants BDS, ils représentent des Etats qui sont fortement engagés aux côtés d’Israël. Dans leur rapport annuel à « usage interne », ils parlent d’accélération sans « précédent de la colonisation » à Jérusalem-Est depuis la reprise du « processus de paix » en juillet dernier sous la houlette des Étasuniens. Pour illustrer cette accélération, ils soulignent que les autorisations de construction de logements à Jérusalem-Est entre août (…)

Les Andalous comprennent le signal

M. SAADOUNE
Que faire d’une information comme l’accroissement du nombre de marines basés en Andalousie en préposition pour une éventuelle intervention dans un pays d’Afrique du Nord ? Tout et n’importe quoi ! Les médias marocains ont tenté, en 2013, d’en faire vulgairement un moyen de marquer un « point » contre le voisin : cette force a été mise en place en prévision d’une crise grave en Algérie. Bien entendu, il y a eu une source au Pentagone pour mettre tout le monde sur un pied d’égalité : le champ (…)

Le pétrole, levier de désintégration.

M. SAADOUNE
Ali Zeidan n’est plus le Premier ministre de la Libye mais un homme en « fuite ». Destitué mardi par le Congrès général national (CGN, Parlement) et remplacé par le ministre de la Défense, Zeidan a fait rapidement l’objet d’une interdiction de sortie du territoire par le procureur général libyen pour son implication présumée dans une affaire de détournement de l’argent public. Les Américains ont, sans attendre, « salué » le « travail de M. Zeidan qui a dirigé une période fragile de la (…)

Zone Trouble

M. SAADOUNE
En Libye, l’annonce d’un coup d’Etat par un ex-général a beau être qualifiée de « sans substance » par l’ambassadrice américaine à Tripoli, elle n’en est pas moins révélatrice de la déliquescence générale d’un pays où tout semble se mettre en place pour une nouvelle intervention. Le fameux « service après-vente » demandé par le ministre nigérien des Affaires étrangères aux Occidentaux qui ont fait tomber Kadhafi. S’il est difficile de connaître le poids du général Khalifa Haftar - il (…)

Gangstérisme bancaire

M. SAADOUNE
Le fonds souverain libyen (Libyan Investment Authority - LIA) intente une action en justice contre le géant américain de la finance Goldman Sachs qu’il accuse d’avoir sciemment orienté ses placements vers des titres toxiques. Non seulement les Libyens ont perdu beaucoup d’argent dans l’affaire mais, suprême art du banditisme bancaire, Goldman Sachs s’est fait un pactole de 350 millions de dollars. Sur le dos des Libyens. On l’a déjà signalé, ici, en 2011, la perte enregistrée par la LIA (…)

Les Bouazizi et les bourges

M. SAADOUNE
Il existe en Tunisie, qui marquait hier le troisième anniversaire de l’immolation de Mohamed Bouazizi, des désenchantements divers qu’il ne faut pas confondre. Entre l’impatience sociale, très compréhensible, des déshérités du pays profond et les gesticulations d’une bourgeoisie anti-islamiste qui se voit « européenne », on n’est pas dans les mêmes mondes, ni dans les mêmes demandes. Seul un jeu politicien factice où des gauchistes côtoient des haut-bourgeois qui se prennent pour le « Che » (…)

L’hiver des libéraux

M. SAADOUNE
Très bruyants et disposant de pratiquement toutes les chaînes de télévision d’Egypte, les partisans du général Sissi à la présidence ont inventé un slogan très « lèche » pour l’y inciter : kemal guamilak. Traduire : termine le « job » en devenant président. Il est très probable que le général Sissi sera le prochain président de l’Egypte. Mais même s’il choisit de ne pas aller au palais présidentiel, le général Sissi est assuré de rester le « maître » du pouvoir en Egypte. La Commission (…)