RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Gangstérisme bancaire

Le fonds souverain libyen (Libyan Investment Authority - LIA) intente une action en justice contre le géant américain de la finance Goldman Sachs qu’il accuse d’avoir sciemment orienté ses placements vers des titres toxiques. Non seulement les Libyens ont perdu beaucoup d’argent dans l’affaire mais, suprême art du banditisme bancaire, Goldman Sachs s’est fait un pactole de 350 millions de dollars. Sur le dos des Libyens.

On l’a déjà signalé, ici, en 2011, la perte enregistrée par la LIA est digne de figurer dans le Guinness Book des records de l’absurde. On relevait déjà que le fonds libyen a été victime d’une malversation de la part de la banque, les spécialistes soulignant que les investissements à risques sont très « cadrés » de sorte que les pertes éventuelles ne dépassent pas les limites du raisonnable. Cela n’a pas été le cas pour la LIA qui a suivi les conseils de Goldman Sachs qui s’est abstenu de les informer de l’évolution désastreuse de leurs placements. Mais à l’évidence, la Libye a attiré beaucoup d’aigrefins. La LIA a décidé de poursuivre également la banque Société Générale qu’elle accuse de lui avoir donné des fausses informations ou d’avoir fait dans la rétention de l’information.

La décision des responsables libyens d’engager des poursuites est sans précédent dans les annales. Et ils semblent engager une bataille judiciaire qui refuserait de faire de l’incompétence des dirigeants de la LIA sous Kadhafi un « argument » en faveur des banques. L’ignorance, en effet, n’est pas un argument opposable devant les juges, un principe de droit établi soulignant que nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Les avocats de la LIA vont probablement œuvrer à démontrer que les compétences, mêmes limitées, des responsables libyens sont secondaires par rapport aux manœuvres malicieuses dont la Libye a été victime. Car, c’est bien le fond du problème, la Libye a été tout simplement victime d’escroquerie. C’est sur ce terrain que les avocats du fonds souverain libyen peuvent agir. Car la notion « d’ignorance » qui semble être mise en exergue par les médias occidentaux est un fourre-tout pour donner un alibi à ce qui est clairement considéré par les spécialistes comme une escroquerie caractérisée.

L’intérêt de la démarche libyenne est que pour la première fois une victime décide de ne pas passer par pertes et profits ce qu’elle considère des manœuvres délibérées de la part des « conseillers » ou « intermédiaires » sans scrupules. Les spécialistes le notent dans ces placements - et cela n’a rien à voir avec la compétence des dirigeants libyens -, les filets de sécurité d’usage n’ont pas fonctionné. C’est la Libye qui a assumé, seule, les choix hasardeux des gestionnaires de fonds. Lesquels, suprême paradoxe, ont engrangé de juteux bénéfices sur des placements perdus pour la Libye. L’incompétence des bureaucrates libyens sous Kadhafi, même si elle est réelle, ne peut servir d’explication. Et encore moins d’alibi à gangstérisme caractérisé. Et ce n’est que justice qu’elle tente de récupérer ce qui peut l’être des banques-casinos.

URL de cet article 24316
  

Le Joueur. Jérôme Kerviel seul contre tous
Paul-Eric BLANRUE
Chris Laffaille, journaliste à Paris-Match, et moi venons d’écrire un livre consacré à Jérôme Kerviel : Le Joueur, Jérôme Kerviel seul contre tous (Scali, 2008). Il s’agit de la première enquête de l’intérieur sur cette incroyable gabegie, qui coûté 5 milliards d’euros à la Société générale (Socgen). Pourquoi un livre sur cette affaire ? Parce que les grands médias ne sont pas parvenus à faire leur job, et notamment à interviewer certaines personnes dont nous avons réussi à obtenir le témoignage. Qui donc ? Des (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le journalisme véritablement objectif non seulement rapporte correctement les faits, mais en tire leur véritable signification. Il résiste à l’épreuve du temps. Il est validé non seulement par des "sources sûres", mais aussi par le déroulement de l’Histoire. C’est un journalisme qui, dix, vingt ou cinquante ans après les faits, tient encore la route et donne un compte-rendu honnête et intelligent des évènements.

T.D. Allman (dans un hommage à Wilfred Burchett)

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.