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A propos d’une affiche : le vrai visage de la "bienveillance"

Une nouvelle affiche est apparue dans les abribus ; son slogan : « Tout faire pour qu’Imrane, Estelle et Ismail pensent par eux- mêmes. C’est ça la laïcité », est accompagné d’une image montrant trois jeunes, deux garçons arabo-musulmans (Imrane et Ismail) encadrant une Asiatique (« Estelle »).

C’est tellement grossier qu’on aurait envie d’en rire, si ce n’était aussi effrayant. Nul besoin du talent de Roland Barthes pour la décrypter ; mais appliquons tout de même les principes de la déconstruction, si chère aux partisans de la cancel culture : que peut-on déduire de cette affiche ?

Certes, il y a une Asiatique, qui semble diluer la cohérence du message ; mais c’est peut-être une Ouighoure (donc musulmane) ? Plus sérieusement, elle joue plutôt le rôle d’alibi, pour détourner les gens de penser que ce sont spécifiquement les Musulmans qui sont visés. Car on n’entend pas dire que le bouddhisme empêche les gens de penser par eux-mêmes ; c’est même au nom des Bouddhas de Bamyan que les USAméricains et les forces occidentales ont envahi l’Afghanistan et combattu ces sauvages de talibans. En outre, le bouddhisme, en tout cas ses manifestations extérieures, comme le yoga, est très apprécié par les bobos, il ne faudrait pas les vexer. Mais enfin, un coup de patte allusif aux Chinois, ces fourmis qui ignorent l’individu et le libre-arbitre (image stéréotypée et raciste du Chinois) est toujours bienvenu.

Voyons donc le centre du message, c’est-à-dire les deux jeunes, deux garçons, ce qui n’est pas innocent (la « bienveillance » consiste aussi à prétendre protéger les filles musulmanes de la tyrannie de leurs frères), qui encadrent l’Asiatique : là, nous sommes, sans aucune ambiguïté, en territoire connu. Qui faut-il aider ? Deux jeunes musulmans. Pourquoi ? Parce qu’ils ont du mal à penser par eux-mêmes. Pourquoi ? Parce que quelque chose les en empêche. Quoi ? L’Islam, bien sûr ! Il faut donc « tout faire » pour les libérer, c’est-à-dire pour les arracher à une « culture » fanatique, obscurantiste, délétère : « c’est ça, la laïcité », les éloigner du Coran.

Mais qui prend la peine de lire le Coran ? Bien peu de gens, ce qui permet d’insinuer qu’il y a des choses terribles, ignobles, dans le Coran. Mais si on est honnête, on sait bien que le Coran reprend la Bible – ce qui n’implique aucune dépendance des Musulmans à l’égard de la culture biblique, car celle-ci est elle-même largement redevable de la culture akkadienne (les Akkadiens sont les ancêtres des Arabes) dont elle retranscrit les mythes (ainsi celui du Déluge et d’Uta Napishti, qu’elle rebaptise Noé). Il reprend tous les grands personnages de la Bible, (en leur donnant un caractère plus humain, et en donnant une importance nouvelle à leur dialogue avec Dieu, ainsi pour Noé, sourate LXXI), mais aussi ceux des Evangiles (ainsi, dans l’Araignée, sourate XXIX, il dit aux Juifs et aux chrétiens : « Notre Dieu ne fait qu’un avec le vôtre »), tout en supprimant les pillages et boucheries du Livre de Josué (ainsi, lors de la prise de Jéricho : « Ils vouèrent à l’interdit [c’est-à-dire exterminèrent] tout ce qui se trouvait dans la ville, aussi bien l’homme que la femme, le jeune homme que le vieillard, le taureau, le mouton et l’âne, les passant tous au tranchant de l’épée » – il serait bon aussi, et instructif, de lire la Bible). Mais que dirait-on si, au lieu d’Imrane et Ismail, on parlait de David et Samuel ? On hurlerait à l’antisémitisme.

Ainsi donc, au même moment où le Pouvoir lève la bannière de l’anti-racisme, et fait s’agenouiller les footballeurs dans les stades (tous les pouvoirs, du pouvoir sportif au pouvoir religieux, sont sur la même ligne), il lance une campagne raciste. Il est vrai que le racisme est devenu une notion très confuse, où c’est toujours l’autre qui est raciste, et où nous restons aveugles à nos propres et réelles manifestations de racisme. Les partisans de la cancel culture (l’idéologie du Pouvoir, Usaméricain et donc occidental) voudraient interdire Tintin au Congo : ce serait bien pratique, on ne pourrait plus se rendre compte que l’affiche en question est sur la même ligne qu’Hergé voilà près d’un siècle (en 1931) : Tintin s’attache à éloigner les Noirs de la tribu de Babaorum de leur sorcier, et de leurs croyances, en leur montrant qu’il les trompe, qu’il se sert des fétiches de la tribu pour les tenir sous sa domination. Une fois détrompés, pourront-ils « penser par eux-mêmes » ? Non, les Pères Blancs les attendent, pour leur enseigner la vraie religion, et la docilité à l’égard du pouvoir colonial. On attend une deuxième campagne d’affiches montrant deux jeunes Arabo-Musulmans brûlant le Coran et déclarant avec un large sourire façon Banania : « Moi y en a penser par moi-même ».
Mais cette affiche cherche aussi à nous égarer d’une autre façon : ce n’est pas seulement les jeunes Musulmans que le Pouvoir cherche à déculturer, et donc à rendre dociles, mais bien tous les jeunes Français : Macron l’a dit : il n’y a pas de culture française.

Cette affiche présage sans doute de la prochaine campagne électorale ; son cynisme laisse pantois , de même que son parti-pris de désinformation : car on sait bien (répétons-le quand même) que l’effacement de la religion n’a en rien libéré les esprits ; aujourd’hui, l’endoctrinement est effectué par les médias (quel meilleur exemple que la campagne tous médias unifiés pour le vaccin, campagne reprise même par le Pape : « se vacciner, c’est un acte d’amour ». On en regretterait presque l’époque où le Pape condamnait le préservatif, ce qui montrait du moins que l’Eglise était capable de distinguer le domaine spirituel du domaine matériel), et par l’Education Nationale : de même qu’il y a un peu plus d’un siècle, les instituteurs devaient enseigner le patriotisme et la volonté de revanche, et de guerre, contre l’Allemagne, aujourd’hui les professeurs sont chargés d’enseigner la mondialisation, la théorie du genre, le modèle LGBT, le néo-libéralisme, la démocratie exceptionnelle des Etats-Unis, et abominent la lutte des classes.

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Etat de siège. Les sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba
Salim LAMRANI
Début du chapitre IV Les citoyens étasuniens sont autorisés à se rendre à Cuba mais il leur est strictement interdit d’y dépenser le moindre centime, ce qui rend quasiment impossible tout séjour dans l’île. Le Département du Trésor considère donc tout voyage dans l’île comme une violation de la législation sur les sanctions économiques, à moins que les personnes ayant visité Cuba puissent démontrer qu’elles n’y ont effectué aucun achat. La justice étasunienne poursuit sans relâche les (…)
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Etre radical, c’est prendre les choses par la racine. Et la racine de l’homme, c’est l’homme lui-même.

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