RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Accord de libre passage avec l’EI à Raqqa - Les Etats-Unis nient leur implication - Une vidéo la prouve.

Après des négociations avec les États-Unis et leurs forces kurdes par procuration, pour obtenir le libre passage de ses combattants, l’EI quitte la ville de Raqqa. Lorsque le gouvernement syrien a conclu des accords similaires, les États-Unis, tels des gamins irresponsables, l’ont vertement critiquée. La coalition étasunienne affirme qu’elle n’était pas « impliquée dans les discussions » qui ont abouti à l’accord de libre passage de Raqqa. Un reportage de BBC News prouve le contraire.

Au cours des deux dernières années, les États-Unis et leur force par procuration kurde en Syrie ont conclu plusieurs accords avec l’État islamique. En 2016, par exemple, ils ont négocié un accord avec les combattants de l’État islamique pour aller de Manbij à la frontière turque afin d’éviter de nouvelles pertes dans le combat pour la ville.

Mais quand, en août 2017, le Hezbollah et le gouvernement libanais et syrien ont négocié un accord avec quelque 300 combattants de l’Etat islamique assiégés et leurs familles, à la frontière libano-syrienne, les Etats-Unis ont poussé les haut-cris. Les militaires américains ont bloqué le convoi d’évacuation pendant plusieurs jours en menaçant de le bombarder et l’envoyé américain McGurk fulminait :

Les terroristes EI irréconciliables devraient être tués sur le champ de bataille, et non pas conduits dans des bus à travers la Syrie jusqu’à la frontière irakienne sans le consentement de l’Irak.

Notre coalition s’assurera que ces terroristes ne puissent jamais entrer en #Irak, ni s’échapper de ce qui reste de leur « califat » en miettes.

Au cours des derniers mois, des combattants kurdes soutenus par les États-Unis ont assiégé la ville de Raqqa pour la prendre à l’Etat islamique. Les Etats-Unis ont largué une énorme quantité de bombes pour réduire le nombre de victimes américaines. La ville a littéralement été « détruite pour la sauver ». Beaucoup de ses habitants civils ont été tués. Ces derniers jours, d’abondantes rumeurs circulaient sur le fait qu’un accord avait été conclu entre les États-Unis et l’EI pour garantir aux combattants de l’Etat islamique la possibilité de quitter la ville. Ces rumeurs ont été confirmées aujourd’hui :

[L’Observatoire syrien des droits de l’homme] a reçu des informations de sources sures et indépendantes confirmant la conclusion d’un accord entre la Coalition internationale et les Forces démocratiques syriennes d’une part, et l’organisation « Etat islamique » d’autre part. L’accord permet aux membres restants de l’organisation « Etat islamique » de quitter la ville d’Al-Raqqah.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme confirme qu’un tel accord a bien été conclu et il précise que tous les combattants syriens ont déjà été autorisés à quitter la ville et que, si des combattants sont encore là, c’est parce qu’ils appartiennent à d’autres nationalités et que les services de renseignements français s’opposent à ce qu’ils quittent la ville d’Al-Raqqah, car ils pensent que certains d’entre eux sont impliqués dans les attentats de Paris...

Selon d’autres sources, des bus sont venus prendre les combattants restant de l’EI pour les emmener dans la zone frontalière syro-irakienne. Selon des officiels locaux, les combattants étrangers partent également. La coalition américaine confirme l’évacuation, mais elle nie toute implication :

Un convoi quittera Raqqah le 14 octobre dans le cadre d’un accord négocié par le Conseil civil de Raqqah et des chefs arabes de tribus locales le 12 octobre.
...
La coalition ne s’est pas impliquée dans les discussions qui ont mené à l’arrangement mais elle pense que cela sauvera des vies innocentes et permettra aux Forces Démocratiques Syriennes et à la Coalition de se concentrer sur la lutte contre les terroristes de Daech à Raqqah avec moins de risques de pertes civiles.

Tout cela pue l’hypocrisie à plein nez. Les Etats-Unis ont condamné un accord conclu par le Hezbollah avec des combattants de l’Etat islamique et leurs familles. Le convoi d’évacuation a été bloqué dans le désert* par des drones étasuniens et des frappes aériennes.

Maintenant, les États-Unis et leurs alliés concluent un accord similaire en laissant partir des terroristes assiégés. Ils les transportent à la frontière syro-irakienne où les forces gouvernementales syriennes sont engagées dans de lourdes batailles contre le groupe État islamique.

Les États-Unis prétendent que : « La Coalition n’a pas participé aux discussions ». C’est un mensonge éhonté. Il y a seulement deux jours, BBC News a fait état de la réunion où l’accord a été discuté puis conclu. On peut voir ici le général américain Jim Glynn rencontrer le 12 octobre les officiels de Raqua pour négocier l’accord. Alors que le général a affirmé à l’époque qu’aucun accord n’avait été conclu, les annonces ultérieures et la situation actuelle prouvent le contraire. Les convois de l’Etat islamique quittent Raqqa et les Etats-Unis et leurs forces par procuration les regardent partir sans broncher. Aucun appareil aérien des États-Unis ne bloque le convoi et aucun Brett McGurk ne fulmine contre l’accord.

La critique de l’accord du Hezbollah en août par l’armée des EU était tout sauf professionnelle. Le blocus du convoi d’évacuation précédent était infantile. Les diatribes de McGurks étaient puériles. Mentir aujourd’hui à propos de la participation à l’accord après avoir invité la BBC à filmer les négociations est vraiment bêta. Il ne semble pas y avoir une seule grande personne dans le camp américain du conflit syrien.

Moon of Alabama

Traduction : Dominique Muselet

Note :
* http://www.francesoir.fr/actualites-monde/syrie-un-raid-de-la-coalitio...

»» http://www.moonofalabama.org/2017/10/free-passage-deal-for-isis-in-raq...
URL de cet article 32442
  

Même Thème
CUBA OU L’INTELLIGENCE POLITIQUE - Réponses à un président des États-Unis (Livre format PDF)
Jacques-François BONALDI
365 JOURS APRÈS Aujourd’hui 22 mars 2017, voilà un an jour pour jour que Barack Obama entrait de son pas caractéristique sur la scène du Grand Théâtre de La Havane pour une première : un président étasunien s’adressant en direct et en personne au peuple cubain. Trois cent soixante-cinq jours après, que reste-t-il de ce qui était le clou de sa visite de deux jours et demi à La Havane ? Pas grand-chose, je le crains… Les événements se déroulent maintenant si vite et tant de choses se sont passées depuis – (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La meilleure forteresse des tyrans c’est l’inertie des peuples.

Machiavel

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.