RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les métropoles globales, la finalité de la mondialisation capitaliste !

On en parle peu, cependant à l’Assemblée les discussions sur la réforme territoriale avancent. Enjeu important qui va « recentraliser » les compétences afin de donner plus de pouvoir à l’état. C’est là un pas de plus vers une autocratie voulue par l’actuel chef de l’Etat.

Mais il y a aussi la volonté de donner plus de force à l’imprégnation capitaliste en favorisant les métropoles, c’est le second aspect du projet, et non le moindre.

Métropoles technocratiques dont la compétitivité mondialisée devrait servir de pôle d’attraction aux multinationales. Compétitivité, concurrence libre et non faussée sont des critères dont se gargarisent les capitalistes, les spéculateurs, mais qui font très souvent mauvais ménage avec les avancées sociales. On connaît le résultat puisque rentabilité et productivisme sont synonymes de baisses des salaires, exploitations outrancières, esclavagisme moderne. Donc, les métropoles favorisant ces principes sont au coeur du débat ainsi que l’a rappelé Jean-Jacques Candelier, lors de la 1ére séance à l’Assemblée Nationale le mercredi 26 mai 2010 :

« La métropole se substituera aux communes en matière de développement et d’aménagement économique, social et culturel, d’aménagement d’espace métropolitain, de politique locale de l’habitat, de gestion des service d’intérêt collectif et de protection de l’environnement. »

Il est inutile de citer plus longtemps les propos de ce Député particulièrement perspicace puisqu’en quelques lignes il a tout résumé. C’est-à -dire que la partie de la France qui va se trouver hors des zones d’influence et d’expansion des métropoles va se trouver au second plan des aménagements, si elles ont la chance d’avoir quelques subsides dus à quelques intérêts particuliers ce sera alors un peu comme une aumône, sinon ce sera la précarité. On va donc voir des secteurs du territoire suréquipés tandis que d’autre vont tomber à l’abandon. D’autant que les métropoles vont pouvoir se substituer aux régions dans plusieurs domaines comme par exemple, la construction, l’aménagement des lycées, etc.

La désertification rurale existante des zones éloignées va s’en trouver accentuée. Beaucoup de villages de nos campagnes ne seront que des pôles d’attraction touristiques, ceux qui naturellement ont un caractère particulier auront au moins cette chance (si l’on peu considérer cela comme une chance !), quant aux autres, lorsqu’ils seront dans des campagnes moins spectaculaires, on peut imaginer aisément quel sera leur destin !

Pourtant la relocalisation dans nos communes permettrait de reconstruire un tissu social différent, mais, sans doute, les capitalistes pressentent-ils le danger de telles initiatives puisque l’on pourrait y voir fleurir des petites unités de fabrication autogérées. Et pourquoi pas, la reprise en main de la gestion de l’eau par les communes, la méthanisation locale de nos déchets, les exemples ne manquent pas d’initiatives tournées vers l’usage qui serait le moteur de la localisation, le tout géré par une démocratie directe, active et locale.

Et bien non, on nous propose déjà de diminuer de moitié le nombre d’élus locaux en regroupant les collectivités. Des prérogatives plus fortes seront aussi données aux Préfets afin de rationaliser les cartes intercommunales, c’est-à -dire que ce sont eux qui décideront des associations intercommunales. Il est évident que ceci sera sous la tutelle toute puissante de l’Etat, un renforcement du centralisme décisionnaire en quelque sorte. Ce ne sera même pas un centralisme démocratique car la démocratie directe et active semble totalement absente de ce projet. D’autant qu’il y a aussi un aspect auquel on ne pense pas, c’est que l’on va favoriser encore plus la professionnalisation des élus.

Des élus qui se trouveront décalés du peuple qui devrait être souverain, des élus qui vont être de fait simplement les gestionnaires du capitalisme en favorisant plus un aménagement qu’un autre, ainsi que cela a déjà commencé avec les projet intempestifs d’aéroports, ou de ligne pour le TGV ; Notre-Dame-Des-Landes étant le meilleur symbole de la futur "métropolisation" du territoire, et ceci avec le concours de socialistes qui font un accompagnement parfait à l’hégémonie capitaliste.

Ou cela devient aussi insoutenable, voire aberrant, c’est lorsque dans le projet du Grand Paris on a la stupeur de découvrir que la future « Société du Grand Paris » sera conçue en société anonyme avec la possibilité d’expropriation et d’urbanisation sur quatre fois la surface de Paris, c’est ni plus ni moins que la privatisation de l’espace publique qui se met en place à la façon des villes privées étasuniennes, rappelons qu’elles sont déjà environ 20 000.

Cette réforme territoriale sera donc la sublimation du système capitaliste par la mise en concurrence des territoires et des métropoles laissant un espace de liberté encore plus fort à l’exploitation consumériste et aussi au déséquilibre dans la diversité territoriale.

Et n’oublions pas que la biodiversité en sera aussi l’une des grandes perdantes de cette ineptie. Expansionnisme tentaculaire, transports et déplacements augmentés, individualisation trop éparses de l’habitat en zone péri-urbaine grignotant inlassablement l’espace cultivable, prolifération des grandes surfaces de consommations, usines surdimensionnées, tout un panel de perspectives allant à contre-courant d’une consommation d’espaces et d’énergies moindre.

Seul sera gagnant le productivisme capitaliste !

Exigeons un référendum sur cette réforme…

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

URL de cet article 10778
  

Même Thème
Un futur présent, l’après-capitalisme, de Jean Sève
Michel PEYRET
Une façon de dépasser le capitalisme Le livre de référence L’essai de l’historien Jean Sève intitulé Un futur présent, l’après-capitalisme (La Dispute, 2006). Ce livre propose une interprétation du mouvement historique actuel dans le sens du dépassement possible du capitalisme. Il énonce ce qu’il envisage comme des preuves de l’existence actuelle de « futurs présents » qui seraient autant de moyens de ce dépassement du capitalisme déjà à l’oeuvre dans le réel. Sur la question économique, la gauche est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.