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Tunisie : Nos malentendus avec Béji Caïd Essebsi !

Les partis à référence bourguibienne ont l’obligation morale et historique de compléter l’oeuvre inachevée de Bourguiba. BCE a la responsabilité de catalyser les énergies pour atteindre ce but et éviter la régression et l’intrusion du fait religieux dans la vie politique. Faisons en sorte que la révolte du 14 Janvier soit une formidable avancée sociétale et non l’inverse.

Monsieur Béji Caïd Essebsi nous a surpris par un appel « bis repetita » n’exprimant rien de nouveau, décevant par le contenu. Un appel fourmillant de sous-entendus. BCE a-t-il pour mission de sauver Ennahdha de sa débâcle ? A moins que nous n’ayons pas la même grille de lecture !

Les tunisiens et tunisiennes ont compris à travers le premier appel que Monsieur Béji Caïd Essebsi ambitionnait de rassembler toutes les forces républicaines, progressistes, modernistes, laïques et séculaires. Se rabattre à présent sur le sauvetage du gouvernement dirigé par Ennahdha et ses satellites nous consterne.

Tout le travail consacré pour réussir le rassemblement des forces progressistes et républicaines à Monastir le 24 Mars 2012 a été biffé. Dommage, car ce meeting reste l’un des évènements mobilisateur majeur de l’année Est-ce la réussite de la rencontre qui gêne ou le lieu emblématique « Monastir » ? En tout cas, cette volonté de tricher avec l’histoire signe un mauvais début et une ingratitude envers les organisateurs, les contributeurs et l’assistance. Peut-être le « dégagement » d’Al Jazeera par la foule unie lors du meeting a-t-il déplu aux stratèges de l’initiative ? Ont-ils considéré cette mise au rancart comme contre-productive !

Désolé, mais les bourguibistes ne peuvent pas suivre cette aventure vouée forcément à l’échec et empreinte de confusionnisme. Au lieu d’appeler à l’Union nationale au nom d’un consensus fictif, pourquoi ne pas fédérer - et tout de suite - tous les courants bourguibistes pour créer un grand parti apte à faire des alliances avec les forces progressistes ? Défi certes difficile à réaliser eu égard au nombrilisme de certains lieutenants se réclamant de la famille bourguibienne unique moyen de contrecarrer Ennahdha.

Nous faisons fausse route, hélas, trois fois hélas ! Le Bourguibisme signifie d’abord rassemblement et non dispersion ou exclusion. Le Bourguibisme identifie clairement ses ennemis et ses alliés. Le Bourguibisme tranche et prend des risques quitte à affronter le peuple.
Apparemment, BCE n’a pas lu mes lettres citoyennes du 6 juin 2011 (Sauvons la République) et du 12 avril 2012 (Le bourguibisme : clairvoyance, transparence et fondamentaux …). Ces lettres sont le fruit d’une réflexion personnelle et collective et ne consistent nullement en un exercice de style ou de rhétorique visant à valoriser un égo. Seuls le présent et l’avenir de la République nous guident.

Les défis de la Tunisie sont énormes. L’unanimité autour d’un projet-fondateur politique, sociétal, économique consacrant définitivement la démocratie, les libertés individuelles et collectives, le partage juste des revenus et les produits du travail, en bref, les valeurs de la République comme fondamentaux inaliénables pourrait faire redémarrer une machine en panne.

Le retour au pouvoir en lui-même ne constitue pas notre objectif mais la pérennité des valeurs de la République et la construction d’un Etat indépendant de la vie politique se traduisant par la non ingérence dans les institutions de la République (Armée, Police, Justice, Banque Centrale et Appareil Administratif).

Notre souci premier est que les citoyens et citoyennes se réapproprient la chose publique et que soit rayé à jamais le terme « rizq biliq » reflétant le mépris du bien public. Hélas, cette mentalité demeure présente en Tunisie sinon comment peut-on expliquer les multiples actes de vandalisme visant des édifices publics (écoles, postes de police, sièges de communes et autres administrations) ? Cet objectif n’est réalisable que suite à une refonte totale et intégrale de l’organisation des pouvoirs avec une option claire au bénéfice de la double décentralisation régionale et locale. Dans une prochaine réflexion, nous détaillerons cette question.

La Tunisie se trouve dans la tourmente et son avenir à moyen et long termes menacé par les forces obscures du salafisme wahhabite qui ne manquera pas une occasion pour porter un coup fatal à notre pays et le ramener dans le giron de l’obscurantisme. En attestent les récents actes d’agression de députés, avocats, journalistes par des individus se réclamant d’un Islam jihadiste. Seul un enseignement de qualité, à tous les niveaux, privilégiant la réflexion, le doute et l’analyse pourrait nous éloigner des spectres du conservatisme et de l’obscurantisme.
L’économie doit être au service du social et non l’inverse. Il faut chercher la bonne équation pour réduire substantiellement le chômage et faire en sorte que le filet de l’Etat apporte moyens et confort aux exclus du système. La solidarité doit être le maître-mot de l’action publique pour éviter à notre pays errements et déroute consécutifs au creusement des inégalités sociales.

Les partis à référence bourguibienne ont l’obligation morale et historique de compléter l’oeuvre inachevée de Bourguiba. BCE a la responsabilité de catalyser les énergies pour atteindre ce but et éviter la régression et l’intrusion du fait religieux dans la vie politique. Faisons en sorte que la révolte du 14 Janvier soit une formidable avancée sociétale et non l’inverse.

Nous terminons par une citation de Shakespeare : « Les hommes à certains moments, sont maîtres de leur sort ; et si notre condition est basse, la faute n’en est pas à nos étoiles ; elle en est à nous-mêmes. ».

Mustapha STAMBOULI

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