RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Nouveau PDG à la tête d’une multinationale de la foi

La semaine dernière, une multinationale de la foi et du capital financier a choisi son nouveau PDG. Le directoire de l’Institut des oeuvres religieuses (IOR) - nom de code pour identifier la banque du Vatican et ses 44 000 comptes secrets classés « toxiques » - était vacant depuis 9 mois suite au limogeage de son dernier directeur, remercié par l’ex-Pape Benoît XVI, en disgrâce pour incompétence. « L’institution, épinglée sur la liste noire des paradis fiscaux mafieux, n’avait plus de tête pour gérer ses 6 milliards d’euros pas davantage traçables qu’un bifteck chevalin ».

La nomination du nouveau Directeur, monsieur Von Freyberg, un allemand de souche, marchand de canons de sa profession, devrait rassurer le nouveau locataire de la petite Cité vaticane multimilliardaire, fiduciaire des aumônes de millions de pauvres fidèles filoutés (1).

Pendant ce temps, les tractations au Sacré Collège emmuré dans la Chapelle Sixtine ont abouti à l’élection du 267e successeur de Pierre le pescadore (pêcheur & pécheur) et le cérémonial médiéval entourant la décision du Conseil d’administration a été l’objet d’une couverture médiatique sans précédent. Seuls les Jeux Olympiques et les sorties de Lady Gaga attirent davantage de curieux, de scribouilleurs et de vipères de la télé que ce sommet de plénipotentiaires septuagénaires.

Pendant ce raout les gardes suisses rocambolesques prenaient place sur le parvis munis de leurs hallebardes ubuesques. Ne manquaient que les zouaves pontificaux, ces descendants des « Contras avant l’heure », venus défendre la mainmise vaticane sur les terres italiennes que les chemises rouges de Garibaldi chassèrent du pays (2). Dans l’air évanescent devant le Vatican quelques réminiscences de la simonie des Borgia prolégomènes à ce consistoire sous scellé.

Si vous le voulez bien, laissons sous le boisseau ces allégations mal à propos, ces milliers de poursuites sans suites et ces dizaines de procès circonstanciés pour pédophilie avérée dont cette multinationale de la foi est aujourd’hui entachée (3). Qu’elle entreprise saurait répondre à ses clients de tout un chacun de ses représentants ?

Début mars 2013, plus d’une centaine de vieillards crosse au poing, accoutrés d’un surplis couvrant leur soutane - espèce de robe au port masculin idoine - coiffés de la calotte dissimulant la tonsure sous la barrette de sang pourpre, se sont cloîtrés pendant deux journées afin d’accoucher de la nouvelle papauté. Leur choix s’est porté sur un richissime prince de l’église des pauvres. L’élu, porté aux nues, tout de blanc vêtu parcourait peu avant les favelas éventrées et les taudis délabrés, juchés à flanc de colline, principautés miséreuses de la cocaïne, vitrines de la malnutrition et de l’insalubrité, baronnies des exécutions sommaires des sans-papiers et des « sans-terres » par les mercenaires des latifundiaires.

Dans ce cortège pontifical pas même une tunique féminine - pour donner bonne mine. Dans ce défilé d’un autre âge - triste à pleurer - lugubre et misogyne, même les cerbères étaient des convers. Vous savez pourquoi les femmes sont chassées systématiquement de ces lieux de « sacrements » ? Parce que selon la mythologie religieuse archaïque la femme porte en elle les suites du « péché originel » dont la manifestation se révèle chaque mois par une souffrance sanglante. Et oui, ces seigneurs écarlates renient leur mère courageuse qui a accouché de ces impétrants.

Après deux jours enfumés la « Fumata bianca ! » s’éleva telle une offrande destinée à tous les catéchumènes des terres de misère sud-américaines, balayant d’un revers de main papale les espoirs des punaises de sacristie de tous les autres pays de l’eucharistie. Ne survécut à cette foire d’empoigne séquestrée que la liesse des riches blancs du sous-continent latino-américain, descendant des Conquistadores conquérants, longtemps chasse gardée de l’impérialisme étatsunien.

Les larbins à la plume futée rassemblés devant la loggia romaine oublièrent dans leur exaltation du papabile près de deux cent millions d’amérindiens, de noirs ex-africains, de mulâtres et de métis, les enfants d’Evo Morales et d’Hugo Chavez.

« Certains spécialistes de l’histoire de l’Argentine estiment que ce Jorge Mario Bergoglio a eu une attitude contestable sous la dictature militaire argentine entre 1976 et 1983. Fortunato Mallimaci, ancien doyen de l’Université de Buenos Aires, explique que l’ex-cardinal a été très indulgent envers les militaires tortionnaires. Le directeur de l’Université, Christian Terass, interrogé par France Inter, va plus loin : il précise que le pape François Premier a dénoncé à la junte militaire nombre de prêtres progressistes » ; ces prêtres, partisans de la théologie de la libération, que les amis militaires fascistes du souverain pontife ont occis. « Jorge Mario Bergoglio est considéré comme un conservateur dit-on en haut lieu ». « Mgr Bergoglio soutient une doctrine de la foi conservatrice, particulièrement en ce qui concerne l’avortement et l’euthanasie, le contrôle des naissances, l’homosexualité et l’ordination des femmes prêtres. » (4). Rien pour enflammer l’enthousiasme des damnés de la Terre-mère ni celui des ouvriers des mégalopoles sud-américaines.

Dès son intronisation, le nouveau président du conseil d’administration de la multinationale de la foi chrétienne a annoncé ses couleurs : « Donnant une première idée du ton qui sera le sien, le prédicateur a demandé aux fidèles d’entreprendre un chemin de fraternité, d’amour et d’évangélisation » (…) « le choix d’un pape d’abord concerné par la « nouvelle évangélisation » sur le continent qui compte 40 % de la clientèle catholique du monde entier mais où la position de l’Église Catholique est fortement contestée par… » des groupuscules évangélistes qui grugent les marchés de la première multinationale de l’évangélisation (5).

Ce qui signifie que ce Pape entend mener une guerre de marché et ravir des clients à ses concurrents évangélistes, orthodoxes et musulmans, et qui sait, peut-être, lancer une OPA-hostile* contre d’autres multinationales de l’évangélisation concurrentes. Ce ne sont pas de bonnes nouvelles pour les annales de la paix mondiale.

(OPA) Offre publique d’achat. Elle est hostile quand l’entreprise qui en est l’objet s’y oppose.

Robert Bibeau

(1) http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130217.OBS9179/banque-du-vatica...

(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Giuseppe_Garibaldi http://fr.wikipedia.org/wiki/Cardinal_(religion)

(3) http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/373236/francois-pr...

(4) http://fr.euronews.com/2013/03/13/affaires-de-pedophilie-l-eglise-sout...

(5) http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-francois-le-pape-116... http://www.radio-canada.ca/sujet/pape


URL de cet article 19827
  

30 ans d’Humanité, ce que je n’ai pas eu le temps de vous dire
Michel TAUPIN
Quel plaisir de lire José Fort ! Je pose le livre sur mon bureau. Je ferme les yeux. Je viens de l’avaler d’une traite. Comme je le trouve trop court, je décide de le relire. Même à la seconde lecture, il est captivant. Cette fois, j’imagine ce qu’aurait été ce bouquin illustré par son compère Georges Wolinski comme c’était prévu. Ç’aurait été tout simplement génial. Des tarés fanatiques ne l’ont pas permis. La bêtise a fait la peau de l’intelligence et de l’élégance. De l’élégance, José Fort n’en manque pas. (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si la liberté a un sens, c’est celui d’avoir le droit de dire à quelqu’un ce qu’il n’a pas envie d’entendre.

George Orwell

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.