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Budget de l’État : 280 milliards d’euros . Cadeaux aux entreprises : 230 milliards d’euros !

Une fois élu le président a oublié ses promesses de campagne « de guerre à la finance » pour ne cesser de faire des cadeaux au patronat et de s’en prendre aux salariés.

Sa première mesure fut de limiter l’augmentation du SMIC afin de « préserver les entreprises ». Puis, toujours au nom de la compétitivité des entreprises, le chef de l’État a annoncé le Pacte de responsabilité qui exonère les employeurs de plus de 30 milliards d’euros de cotisation sociale sans aucune contrepartie. Rappelons que les cotisations sociales, c’est une part des salaires non versée aux travailleurs, mise en commun pour répondre aux besoins collectifs de protection sociale. C’est ce que l’on appelle le « salaire socialisé ».

Pour le gouvernement, l’entreprise apparaît, dans un contexte de concurrence exacerbée pour les débouchés et les financements, comme une grande cause nationale, un enjeu décisif pour l’emploi qui doit faire consensus. Avec le Pacte de responsabilité, il s’agit rien moins ( selon le Président de la République ) que de construire un « nouveau compromis social ». L’intérêt des employeurs et de leurs salariés seraient les mêmes !

Avec un tel bilan, il n’est pas surprenant que le patronat ait applaudi le Premier Ministre à l’Université d’été du Medef. Mais le patronat n’est jamais rassasié, il veut capter toujours plus de richesses créées par les salariés. Et, le ministre du travail François Rebsamen est prêt à remettre en cause les seuils sociaux, ce qui donnera moins de droits aux salariés. Le code du travail va être allégé, son défaut : trop rigide au goût de l’employeur. Devant l’appétit sans borne du patronat quelques voix commence a se faire entendre timidement au sein du gouvernement, mais ce n’est pas les déclarations de principes condamnant les provocations du patronat qui vont changer quoi que ce soit.

L’ensemble des cadeaux fait au patronat sous forme d’aides directes et de crédit d’impôt se monte annuellement maintenant à 230 milliards d’euros. Que fait le patronat de cette manne financière accordée sans aucun contrôle ? Il délocalise, pour accroître ses profits dans les pays à bas salaires et dont les contraintes étatiques sont moindres. C’est l’une des causes de la désindustrialisation de la France, 700 000 emplois industriels ont disparu en 10 ans.

Depuis le début du quinquennat de François Hollande, 180 000 emplois ont disparu. La production manufacturière a reculé en 2013 de 1% et est inférieure de 16% à celle de 2007 ! En 2013, il s’est fermé plus d’entreprises qu’il ne s’en est créé. Et malgré cela, les entreprises cotées en bourse affichent des résultats excellents. En 2000, les entreprises françaises versaient 42 milliards d’euros de dividendes, en 2012, cette somme est passée à 82 milliards. Les entreprises du CAC40, quant à elles, ont engrangé 48 milliards d’euros de profits en 2013. Ces profits alimentent les fortunes personnelles des actionnaires et des dirigeants d’entreprises.

Les actionnaires des entreprises et leurs dirigeants ont placé leurs profits et leur fortune personnelle dans les paradis fiscaux afin de les faire fructifier. BNP Paribas, le Crédit agricole et la Société générale disposent de 361 filiales dans ces paradis fiscaux qui permettent aux entreprises et aux possédants d’échapper à l’impôt. Les avoirs ainsi dissimulés au fisc par les entreprises sont évalués à 400 milliards d’euros. Les particuliers auraient dissimulés 200 milliards d’euros. Ces 600 milliards d’euros (valeur estimée en 2009) représentent plus de 2 fois les recettes du budget de l’État et plus de 11 fois le produit de l’impôt sur le revenu.

Pendant ce temps, la dépense de Recherche et Développement des entreprises stagne. Les entreprises préfèrent rémunérer les actionnaires au lieu de développer l’investissement. La diminution du nombre d’entreprises et d’emplois, c’est autant de richesses qui manquent à l’État pour financer les infrastructures, les services publics, la santé, l’enseignement, la recherche. Avec comme conséquence une diminution des rentrées fiscales qui conduit les gouvernements à emprunter sur les marchés financiers pour répondre aux besoins du pays. Là est la cause de la dette de l’État qui se monte à près de 2000 milliards d’euros soit 95% du PIB. Chaque année, l’État verse 47 milliards d’euros en intérêts de la dette. Face à cette dette, le gouvernement réduit les dépenses publiques au lieu de contraindre le capital à investir en France. Réduire les dépenses publiques, c’est rendre la vie encore plus difficile aux salariés, c’est rendre la société encore plus inhumaine.

La Modernisation de l’action publique (MAP), copié-collé de la révision générale des politiques publiques (RGPP), n’ayant pas rempli les objectifs assignés par le gouvernement, celui-ci a programmé 50 milliards de nouvelles économies pour les trois prochaines années, soit une quinzaine par an jusqu’en 2017. Chaque Ministère doit identifier ses pistes d’économies. Le budget 2014 prévoyait une baisse de 3 milliards d’euros des dépenses de l’État, la loi de finance rectificative votée début juillet en a rajouté 4 milliards. Ces mesures vont concerner notamment les effectifs et les salaires. Elles vont amplifier la dégradation des services publics. Elles vont rendre la vie plus difficile en réduisant la consommation. Les inégalités ne cessent de s’accroître. L’augmentation de la pauvreté est continue depuis 2008. Elle ne touche pas que les chômeurs, mais de plus de plus de salariés en activité. Les conditions de travail se dégradent encore et toujours, un salarié sur dix est surexposé aux risques psychosociaux.

Toute la société doit être restructurée en fonction de l’insatiable besoin de profit des entreprises. Au nom de la compétitivité des entreprises l’avenir est au chômage massif, à la précarité, aux sous rémunérations, à la dégradation des conditions de travail et de vie ! Il faut s’affranchir de la domination des grands groupes capitalistes sur la société. Pour cela, il faut que les banques et les établissements financiers français, qui participent à la dérégulation financière du capitalisme mondialisé, soient nationalisés. La banque centrale nationale devrait contrôler les mouvements de capitaux. L’État devrait aussi prendre le contrôle des entreprises françaises clefs. Cela faciliterait de plus la mise en œuvre d’un plan de relance de l’activité industrielle.

D’aprés un document du SNTRS

Dans la série : ÉCONOMIE ET CRISE

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