RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La France n’aurait plus peur des mots étrangers !

Cette formule ambiguë est tirée d’une dépêche de l’AFP, et de propos de Mme la ministre Pellerin. C’est ce qui s’appelle en langage imagé « noyer le poisson ».

Il faut, en effet, lire « La France n’a plus peur des mots anglais ». Mme Pellerin lance ainsi de bien curieuse façon la Semaine de la langue française. Serait-ce la Semaine (de l’assassinat ) de la notre langue ? Mme Pellerin ne voit en la Loi Toubon qu’une « loi controversée » : quel mépris pour une ministre de la République, mépris de la loi, de la Constitution et, pour tout dire, de l’État de droit ! C’est ainsi que ceux qui se présentent comme les garants de la démocratie, chaque jour détricotent la République – et pas seulement sur le plan linguistique. Ils applaudissent aux emprunts qui, jadis, venaient d’en bas, en camouflant les substitutions imposées par les multinationales en prémices du Grand Marché Transatlantique en gestation.

Si, Mme Pellerin, le français est en danger. Et résister, défendre notre langue, ce n’est pas se battre contre des moulins à vent.

Nous n’en sommes plus au franglais raillé naguère par Étiemble, ni à la surdose des emprunts lexicaux à l’anglais : c’est désormais de substitution qu’il s’agit alors que la Recherche bascule à l’anglais et que de plus en plus de Grandes Écoles et d’Universités privilégient l’enseignement en anglais sous les quasi encouragements de l’ex-ministre Fioraso lorsqu’elle était aux affaires.

Au-delà de l’air du temps, il faut bien mettre en cause le capitalisme euro-mondialisé et ses relais hexagonaux, ceux, que Michel Serres appelle les « collabos de la pub et du fric », qui osent présenter le basculement au tout-globish et la relégation engagée du français, comme une « ouverture à la modernité » – comme l’est, sans nul doute, la substitution de l’ultralibéralisme du XIXème siècle aux acquis et conquêtes sociales et démocratiques de 1936 et 1945.

Ce ne sont pas là des fantasmes, hélas : déjà en 2006 l’Union des industries de la Communauté européenne (UNICE, aujourd’hui Businesseurope), promouvait à son de trompes cette politique de substitution et d’arrachage linguistiques en déclarant, par la bouche de son nouveau président d’alors – le Baron Seillière, que l’anglais serait désormais "la langue des affaires et de l’entreprise" dans toute l’U.E. Quant au président de l’Allemagne fédérale, n’a-t-il pas osé conseiller aux citoyens européens de basculer au tout-anglais dans l’usage public, pour réserver les langues nationales, ces patois s "poétiques", à l’usage domestique ?

Si l’on ne veut pas que le français devienne une langue secondaire en France, voire le patois stigmatisant de la « France d’en bas », si l’on veut préserver les promesses d’une Francophonie rénovée et fraternelle, il faut engager la résistance linguistique en la liant aux autres résistances civiques et sociales. A défaut d’engagement des Confédérations syndicales et des partis politiques en vue, la résistance peut être personnelle. Chacun peut réagir individuellement en suscitant par son attitude linguistiquement rebelle, la résistance collective qui monte...

»» http://www.courriel-languefrancaise.org/
URL de cet article 28229
  

RÉSISTANCES AU TRAVAIL
Stephen BOUQUIN
Stephen Bouquin (coordination) Louis-Marie Barnier, José Calderón, Pascal Depoorter, Isabelle Farcy, Djordje Kuzmanovic, Emmanuelle Lada, Thomas Rothé, Mélanie Roussel, Bruno Scacciatelli, Paul Stewart Rares sont les romans, même de science-fiction, fondés sur l’invraisemblance. Il en est de même avec les enquêtes en sciences sociales. Il existe néanmoins des vraisemblances négligées. Les résistances au travail en font partie. Le management contemporain a beau exalter l’individualisme, il exige en (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La misère ne rassemble pas, elle détruit la réciprocité.

Wolfgang Sofsky

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.