RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’armée turque rejette les plans de guerre d’Erdogan

Les succès que les Kurdes ont obtenu contre l’État islamique et d’autres groupes islamistes soutenus par la Turquie, grâce au soutien aérien des États-Unis, est considéré comme une menace stratégique par la Turquie. Les Kurdes ont déjà un Etat semi-autonome dans le nord de l’Irak. Ils pourraient désormais en créer un en Syrie le long de la frontière turco-syrienne. Et par la suite, Ils pourraient vouloir y intégrer les zones kurdes de Turquie.

Erdogan va-t-il monter une opération derrière de faux pavillons ?

La guerre contre la Syrie ne serait pas possible sans l’énorme implication de la Turquie aux côtés des islamistes qui combattent le gouvernement syrien. Malgré quelques victoires des guérilleros kurdes contre l’État islamique le long de la frontière avec la Turquie, il y a encore des routes ouvertes qui permettent aux islamistes de circuler et qui sont leurs plus importantes lignes d’approvisionnement.

Les succès que les Kurdes ont obtenu contre l’État islamique et d’autres groupes islamistes soutenus par la Turquie, grâce au soutien aérien des États-Unis, est considéré comme une menace stratégique par la Turquie. Les Kurdes ont déjà un Etat semi-autonome dans le nord de l’Irak. Ils pourraient désormais en créer un en Syrie le long de la frontière turco-syrienne. Et par la suite, Ils pourraient vouloir y intégrer les zones kurdes de Turquie.

« Je m’adresse au monde entier : Nous ne permettrons jamais qu’un état se forme au nord de la Syrie, au sud de notre frontière », a déclaré Erdogan lors d’un événement organisé pour le Ramadan par le Croissant rouge turc à Istanbul le 26 juin.

« Nous allons poursuivre notre lutte quel qu’en soit le prix. Ils tentent de modifier l’équilibre démographique de la région. Nous ne le tolérerons pas », a-t-il dit.

La situation économique ne fait qu’empirer en Turquie. Erdogan et son parti, l’AKP, ont perdu les dernières élections, mais ils veulent éviter un gouvernement de coalition. Erdogan n’est pas fini. Il va convoquer de nouvelles élections, mais il veut d’abord créer une situation susceptible de réduire le nombre des votes en faveur du parti HDP, majoritairement pro-kurde, afin de récupérer les votes pour son AKP.

La combinaison de ces trois éléments : l’attaque turque par procuration contre la Syrie par l’intermédiaire des forces islamistes, la neutralisation de la menace de la consolidation kurde en Syrie, et la diminution du soutien pour le parti pro-kurde en Turquie, pourraient jouer en faveur de M. Erdogan s’il parvenait aussi à élargir le conflit avec les Kurdes.

Les raids de l’Etat islamique des dernières semaines sur Kobane, probablement à partir de la Turquie, ont fait plus de 200 victimes, essentiellement des civils. Il s’est agi d’une attaque terroriste de beaucoup plus grande ampleur que celles de la Tunisie, du Koweït et de la France qui ont été montées en épingle dans les médias « occidentaux ». Mais avec le soutien des États-Unis aux Kurdes, les forces islamistes aux ordres des Turcs ont de la difficulté à vaincre les Kurdes.

Il y a une solution aux problèmes de M. Erdogan, ce serait d’envoyer l’armée turque. La tâche de l’armée serait d’empêcher les Kurdes de Syrie d’avancer davantage, et de garder les lignes logistiques vers la Turquie ouvertes à l’Etat islamique. Les combats de l’armée contre les Kurdes en Syrie pourraient également contribuer à réduire le soutien non-kurde au parti HDP pro-kurde en Turquie.

Mais l’armée turque ne veut pas faire la guerre de M. Erdogan :

« Le gouvernement turc veut que l’armée turque soutienne plus activement l’Armée syrienne libre (ASL) contre le régime et les forces kurdes et djihadistes sur le territoire syrien, mais l’armée est réticente et cherche à gagner du temps en profitant du fait qu’un nouveau gouvernement de coalition est en train de se constituer, ont expliqué des sources officielles au Hürriyet Daily News.

...

Une source a souligné la « nécessité » d’« empêcher de nouveaux affrontements entre ISIL et les forces kurdes dirigées par le Parti de l’Union démocratique (PYD), celle d’empêcher le PYD de prendre le contrôle total de la frontière turco-syrienne, et celle de créer une zone de sécurité contre un nouvelle vague de réfugiés sur le territoire syrien, et non pas sur le territoire turc ».

Le chef d’état-major, le général Necdet Özel, a ajourné l’ordre du gouvernement en s’abritant derrière le droit international et la géopolitique et en arguant de la difficulté de prévoir les réactions du régime de Bachar al-Assad en Syrie, de ses soutiens russes et iraniens, ainsi que des Etats-Unis.

Depuis lors, le gouvernement essaie de convaincre l’armée du bien-fondé de ses plans. »

L’armée bloque la décision de M. Erdogan d’envoyer au moins une division en Syrie. Elle exige des ordres écrits émanant d’un nouveau gouvernement qui n’est pas encore formé. L’attaque turque ne sera donc pas lancée avant l’automne, si elle est lancée.

Ce faisant, la direction de l’armée, avec sûrement l’accord des Etats-Unis, règle une des trois raisons qu’a Erdogan d’envoyer l’armée :

« Le lanceur d’alerte sur Twitter, Fuat Avni, a révélé samedi à l’aube, que le président Erdogan mènerait ce que le compte anonyme qualifie de transactions secrètes pour former une coalition entre le parti de la Justice et du Développement au pouvoir (AKP) et le principal parti d’opposition, le parti républicain du peuple (CHP, et qu’une guerre syrienne semble être la seule façon de créer un chaos susceptible d’augmenter le soutien pour l’AKP. »

Comme l’armée refuse d’appliquer le plan de M. Erdogan, il va peut-être devoir trouver un autre moyen de créer une situation d’urgence. Des « attaques terroristes » en territoire turc depuis la Syrie pourraient-elles être utilisées pour forcer l’armée à l’action immédiate ? Le M.I.T., le service de renseignement turc est dans la main de M. Erdogan. Les sordides opérations sous « faux drapeaux » ne lui font pas peur. Le M.I.T. pourrait-il servir à créer la crise dont Erdogan a besoin ? Et les néocons libéraux de Washington DC pourraient-ils lui apporter leur concours ?

Moon of Alabama | 28 juin 2015

Traduction : Dominique Muselet

2/07/15

»» http://www.moonofalabama.org/2015/06/the-turkish-military-rejects-erdo...
URL de cet article 28913
  

Laurent Mauduit. Les Imposteurs de l’économie.
Bernard GENSANE
Serge Halimi expliquait autrefois pourquoi il ne voulait jamais débattre avec un antagoniste ne partageant pas ses opinions en matière d’économie : dans la mesure où la doxa du capitalisme financier était aussi « évidente » que 2 et 2 font quatre ou que l’eau est mouillée, un débatteur voulant affirmer un point de vue contraire devait consacrer la moitié de ses explications à ramer contre le courant. Laurent Mauduit a vu le « quotidien de référence » Le Monde se colombaniser et s’alainminciser au (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ce que vous faites peut paraître insignifiant, mais il est très important que vous le fassiez.

Gandhi

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.