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Vive le Capitalisme !

Car, et pour que les ventes augmentent et pour que cette société d’hyper consommation prospère, il est essentiel que l’individu soit vide.

La nature refuse le vide. C’est pourquoi on cherche à le combler ne serait-ce que par des pseudos occupations. Et ce n’est pas par hasard que la cible favorite des grandes surfaces soit des oisifs et des oisives naïves qui cèdent facilement devant les offres et les bonnes affaires. Il est fort probable aussi que cette clientèle préférée soit parmi les personnes démesurées ou dépressives. Pourquoi pas, l’argent n’a pas d’odeur !

La forteresse dans laquelle se protégeaient les individus de l’âpreté de ce monde trop matérialiste est détruite. Son dernier rempart était la famille qui s’est effondrée face aux assauts du capitalisme et de son subalterne le modernisme. Les liens familiaux forts et solidaires, qui nous protégeaient autrefois d’une société jugée hostile, se sont relâchés et ont cédé devant la sympathie mensongère de la société moderne. Une famille traditionnelle, telle qu’on peut l’imaginer ne sert pas les intérêts du capitalisme, ou du moins ne répond pas comme il le faudrait à ses calculs potentiels. Ce qui ne lui plaît pas, c’est ce portefeuille unique, et peut-être serré, du chef de la famille qui paye avec modération et souvent après concertation. Ce qui lui déplaît, c’est cette mesure qui contredit la démesure à laquelle il interpelle la fantaisie du consommateur : acheter tout et tout de suite ! C’est pourquoi la cellule familiale doit être foudroyée. Et c’est avec les droits et les libertés qu’il y aura des divorces, des mariages gays, des fugues, des concubinages, des avortements, des accouchements sous x, et des familles monoparentales. Tellement de perturbations et de dérèglements qu’une famille regroupée chaleureusement est devenue une utopie.

L’objectif est de d’assiéger l’individu et de l’éloigner de toute relation protectrice qui puisse l’immuniser contre l’épidémie de la tentation. L’esthétique capitaliste s’ingénie à animer les galeries et les espaces commerciaux et à les métamorphoser aux goûts des visiteurs. Stylistes, designers, créateurs ; tout est mobilisé pour accueillir à bras ouverts ce client dit roi - mais qu’on ne sait seulement de quel royaume- et qui est leurré par les illusions de la publicité. L’évidence non avouée c’est qu’il est considéré comme un éventuel consommateur, et les critères de classement ignorent complétement que cette personne est douée d’intelligence, de volonté et de perception. C’est ainsi qu’on passe à la chosification de l’être. Conséquemment à ces faits, les rapports d’affection penchent vers la froideur, et la sensibilité est en perpétuel appauvrissement ; et les personnes sont de plus en plus au bord de la dépression. Il est évident que le dénouement du mélodrame de ce capitalisme n’est autre que le nihilisme.

L’engrenage de la vie moderne a renversé l’échelle de valeurs, si valeurs y existent encore ! Plonger la populace dans une fausse distraction, lui mettre des tétines psychologiques afin qu’elle n’ait même pas le temps de se rendre compte à quel point elle se focalise sur le superflu et refuse de considérer l’essentiel. En effet, on s’inquiète beaucoup plus pour la performance de son Smartphone, sur la drôlerie de ses applications que sur le travail des enfants qui ont bossé plus de 18 heures par jour pour le fabriquer et moins encore pour le nombre de mineurs décédés pour puiser du tantale et du lithium nécessaires pour la fabrication de ses condensateurs et de sa batterie. Les mots me manquent pour qualifier une telle insouciance : stupidité, excès d’égoïsme ou le vide absolu de pitié et de compassion ou peut-être les trois. Mais il y a du vide tout de même !

Dans ce monde sans saveur, rien n’est sacré et tout a un prix. Inutile de multiplier les exemples car plus rien ne peut arrêter la vénalité de ce libéralisme trop libertin qui ne semble s’incliner devant aucun principe supérieure et semble nous diriger vers un avenir à moralité zéro !

Puisque nous avons mesuré ce vide moral et émotif conçu pour nous et pour des finalités vénales et mercantiles. Il faudrait revenir au titre, pour vous demander de le corriger. Si vous en comprenez l’intention, veillez excusez cette erreur faite à dessein ! Vide le capitalisme !

COMMENTAIRES  

29/11/2017 18:51 par ciceron

Il est de leur intêret que la personne soit déboussolée... plus de pub plus de pub !

30/11/2017 00:24 par GIO

étrange comment ils nous plongent dans un monde plein de solitude

30/11/2017 08:23 par gus de nantes

bonjour ,

m’intéressant de près à la psychologie je voudrai apporter ma pierre à la démonstration .

alors soit je vous le fait court soit je décrit tout le paradigme dans lequel cette équation est vraie ...... nan mais je vais faire court tout le monde à pas fait psycho ceinture noire .

Donc il est maintenant établi que :
la société actuelle forme des hyper-individus, ceux ci sont profondément dépressifs car la misère affective qui leur tiens lieu de relationel-social ne peux les nourrirs. En conséquence de quoi ces hyper-individus ont besoin de cultiver une manie addictive , et la consomation est réglée sur le mode de la dépendance , de l’infantilisation. Car c’est la sphère de l’affect qui est ici rendue malade et qui a besoin d’une dépendance pour combler le vide manque-affectif.
cet axiome est mécanique , il s’agit ici de la machinerie invisible du vivant. Je tente d’en livrer la conclusion claire , mais il serait necessaire d’étayer cette thèse par de longues démonstration , montrer comment le sujet humain va évoluer dans cette société de la solitude et quelles sont les ressources ou le comportement qu’il va mettre en place pour s’adapter . J’y pense moi depuis bien dix piges , et je note patiemment comment cette hyper-conso à la nature de la dépendance l’expression de l’infantilisme et qu’en prime elle réussit le tour de passe passe de faire prendre pour important des choses stupides et inutiles lors meme que le vital est parfaitement négligé.

Je sais pas si je suis clair , à la limite ceux qui lisent m’insulteront et on causera pour m’enrichir le neurone.

Cet éclatement de la cellule familiale n’a rien à voir avec le mariage , bah oui , désolé, mais la cellule familiale elle éclate depuis bien avant le divorce , en fait depuis un siècle . Tant que la survie de la personne était dépendante de lien familliaux forts , il existait une cellule , qui pouvait etre un paradis ou un enfer, relisez vos classiques et sentez par vous meme comment la famille qui socialisait les individus n’était pas forcément un lieu d’épanouissement , je citerai bien mauriac mais tout le monde va crier alors je suis sur qu’Aragon en a parlé si ce n’est Camus ....
Cette famille qui protégeait l’individu c’est le salaire et l’augmentation du pouvoir d’achat qui a permis l’émergence de l’individu , les mères célibataires du genre prostituée laissant sa fille au Ténardiers a laissé sa place à des ouvrières ..... un siècle de luttes sociales et celle ci peuvent élever leurs enfants sans l’aide de personne.
Le souci de la société de conso , c’est que face à ces individus la société plutot que de créer des lieux et une culture de la solidarité du partage de la vie en société tout simplement , la société capitaliste n’investit que dans des lieux marchands , virtuels ou non , mais c’est son seul travail , faciliter le business , de la mine au casino..... le capitalisme gére la société comme un village minier du 19eme siècle .... dans les rocheuses ;))

Bon je sais pas si j’ai été clair , je voulais montrer que la société de consomation fabrique des individus-dépendants de façon tout à fait réfléchis , que la destruction de la famille est une évolution résultants de nombreux facteurs historiques , celle ci est indéniable , mais que pour faire société il est nécessaire de créer et de maintenir des liens ce n’est pas le choix de la société capitaliste dévouée au crédit et à la conso.
Rien à voir avec le divorce ou le mariage ou le pacs , ce sont des mesures prises à postériori pour entériner un état de fait les femmes sont libres économiquement et peuvent subvenir à leur besoins , les amants ne sont plus obligés d’etre assassinés à coups de cailloux.

30/11/2017 10:43 par Assimbonanga

Je ne connais pas Adil Gouma, mais je sursaute à la lecture de ceci : " Et c’est avec les droits et les libertés qu’il y aura des divorces, des mariages gays, des fugues, des concubinages, des avortements, des accouchements sous x, et des familles monoparentales. Tellement de perturbations et de dérèglements qu’une famille regroupée chaleureusement est devenue une utopie."
Serait-il en train de regretter le temps béni où l’avortement était interdit ( mais pratiqué secrètement et dangereusement) ? Les droits et les libertés seraient un coup monté du capitalisme ? Ou si j’ai mal lu, mal comprus ?

30/11/2017 10:54 par Paolo

"C’est pourquoi la cellule familiale doit être foudroyée. Et c’est avec les droits et les libertés qu’il y aura des divorces, des mariages gays, des fugues, des concubinages, des avortements, des accouchements sous x, et des familles monoparentales. Tellement de perturbations et de dérèglements qu’une famille regroupée chaleureusement est devenue une utopie."

Ces 3 phrases ont disqualifié le reste du propos.

30/11/2017 11:29 par Toff de Aix

On peut être aussi anticapitaliste mais pas forcément pro famille... Surtout quand on voit ce que la "cellule familiale traditionnelle" représente dans l’imaginaire collectif du "bon français de souche" (dois-je rappeler un certain slogan du Maréchal, toujours d’actualité parmi les crânes rasés ?). La prétendue stabilité familiale ne vaut rien, permettez moi de le dire, quand la misère frappe à la porte : combien de drames familiaux dûs à la pauvreté, et au cortège de maux qu’elle engendre ? Alcoolisme, toxicomanie, dépression, suicide.... Ces drames, dont la cause première est la rapacité capitaliste, minent les familles les plus "normales" et stables qui soient : un papa et une maman, pour faire court et dans le sens de l’article, qui évoque fugacement "le mariage gay" et on sent que le fond du problème est là... Car ce qui transpire de ce texte, c’est une homophobie mal dissimulée. Desolé de le dire mais le combat anticapitaliste est aussi un combat contre la catégorisation des individus et des préférences, qu’elles soient sexuelles ou societales. Mieux vaut une camaraderie de lutte choisie et assumée, plutôt qu’une famille pas forcément choisie, mais plutôt imposée, par un modèle patriarcal dominateur depuis des siècles, et qui tombe en désuétude. Ne nous trompons pas d’ennemi.

30/11/2017 17:54 par simon

Ce texte,profondement pessimiste,au dela de ses racines traditionalistes et reacs fait peu de cas de tous ceux ,et ils se font legions qui font le pas de cote,et se refont dans les reseaus de solidarite une vrai famille. ils ne pouront pas tous nous parquer,meme s’ils avaient sufisement de flics et de journalistes lobotomisateurs .

30/11/2017 20:28 par Mauricio

Adorable retour aux moments où les vraies valeurs régnaient... l’excès de progressisme, le trop de libéralisme avaient des conséquences désastreuses.

03/12/2017 18:59 par Corinne Lemuel

"du chef de la famille qui paye avec modération et souvent après concertation. Ce qui lui déplaît, c’est cette mesure qui contredit la démesure à laquelle il interpelle la fantaisie du consommateur : acheter tout et tout de suite ! C’est pourquoi la cellule familiale doit être foudroyée. Et c’est avec les droits et les libertés qu’il y aura des divorces, des mariages gays, des fugues, des concubinages, des avortements, des accouchements sous x, et des familles monoparentales. "

Je note que Monsieur Goumma sait qu’une famille a un chef à sa tête et pas une cheffe, que ce chef décide toujours de dépenser "après concertation" (ben voyons).

Monsieur Goumma ferait mieux d’annoncer clairement la couleur : sa détestation du divorce (il vaut mieux que le père tabasse la mère pendant 20 ans pour la bonne éducation de leurs enfants), des gays (il vaut mieux que "le chef" de famille jette dehors ses enfants homosexuels, après les avoir frappés, évidemment), des relations sexuelles librement consenties entres adultes libres (vous reprendrez bien un peu de charia ?), de la destruction de la vie des jeunes filles qui tombent enceintes (un : elles sont obligées d’élever un enfant qu’elles n’ont pas voulu, deux : elles se font chasser de leur famille). Mieux vaut la franchise plutôt que la dissimulation des ses vrais buts derrière une dénonciation factice du capitalisme. Ce genre d’individu pactisera immédiatement avec les capitalistes après avoir obtenus d’eux la mise en place de son programme obscurantiste. Y’a ka voir le bon Donald Trump, qui tenait les discours de de M. Goumma durant sa campagne électorale.

Corinne Lemuel, lesbienne, fille d’une mère célibataire, qui fait ce qui veut de son corps sans que les machos comme Monsieur Goumma se permettent de décider à sa place, et infiniment plus anticapitaliste que l’auteur de cet article lâche.

17/12/2017 21:43 par SALIF

étonnant de voir des commentaires qui refusent une opinion aussi clairvoyante qu’intelligente. surpris que des militants anticapitalistes se montrent avec un esprit aussi renfermé.

18/12/2017 07:57 par babelouest

Bon, je vois qu’on polémique.

La famille, c’est comme la mayonnaise : ça prend, ou pas. Il y a un climat de confiance, ou pas. Selon les régions, les règles écrites ou pas ne sont pas les mêmes (lire Emmanuel Todd, il l’a finement analysé en particulier dans Qui est Charlie), donc les familles n’auront pas exactement le même sens. Cela jouera sur la façon dont les dépenses seront organisées, cela jouera sur les relations entre les enfants, peut-être même sur la découverte en eux-mêmes d’un "sexe cérébral" (j’invente le terme) plus ou moins évident et plus ou moins différent du sexe officiel, sachant que personne n’est mâle à 100% ni femelle à 100%, et que les nuances selon les comportements liés aux circonstances sont infinies.

La capitalisme fera son beurre de contraintes trop longtemps trop fortes, soudain explosées et laissant la place au vide. C’est déjà ce qu’on a noté chez certains en 1968. C’est l’une des premières "révolutions oranges", dont on sait ce qu’elles cachent.

Reste qu’il n’y a rien de joué encore, et que malgré la pression très forte de médias entièrement dévoués aux capitalistes leurs patrons, le ressaisissement des populations est possible. Ou du moins d’une partie de celles-ci, pas forcément les plus aisées.

L’humain est un être social : à mon avis (mais je peux me tromper) les beaux jouets tout neufs à l’échelle d’une société que sont les "smartphones" pourraient bien un jour être délaissés parce qu’ils sont tout de même vides de convivialité physique. Ne sommes-nous pas habitués aux flux et reflux de postures, de mouvements sociaux, de personnalités soudain prégnantes ? Qui aurait pensé en avril 1789 qu’allait débuter la Révolution française ?

18/12/2017 10:10 par Assimbonanga

Des cœurs purs, il en reste. Adil vous pouvez aller vous ressourcer sur une ZAD. Exemple : https://reporterre.net/Dans-la-foret-des-Chambarans-opposants-et-zadistes-poursuivent-la-lutte-contre
LGS est un journal essentiellement géopolitique et luttes sociales, mais s’il pouvait s’associer avec Reporterre et publier certains de leurs articles, les plus politiques, ce serait un pluss. Le capitalisme tue notre terre. On est obligé d’intégrer cette réalité.
https://reporterre.net/Le-roi-president-Macron-est-bien-moins-interessant-que-le-paysan-president

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