"Un être humain qui ne respecte pas son environnement est incapable de respecter ses semblables." Sitting Bull
Les anthropologues et les ethnologues l’ont depuis prouvé : Notre rapport à la nature conditionne notre façon de voir les choses, laquelle conditionne tous les rapports humains. Quand aux jeunes générations, elles ont bien compris une autre citation de Sitting Bull :
"Vous ne comprendrez que l’argent ne se mange pas que le jour où il ne restera rien d’autre."
Leur problématique n’est donc pas de trouver du travail, ceci alors qu’il n’y en a déjà pas pour tout le monde, mais leur futur face à une société industrielle de consommation, d’exploitation et de destruction de masse qui consiste en pratique une véritable solution finale par extermination des conditions nécessaires à la Vie. Ils ont compris que ce mode de vie industriel, productiviste, capitaliste, mortifère, inégalitaire et guerrier est engagé dans un sprint final vers le néant et que notre rôle est de le stopper, ceci tout en étant même pas sur que ce qui restera de la Vie après vaudra encore la peine d’être vécue, si la Vie sera encore possible.
Les productivistes de droite protègent les actionnaires de ce système de merde. Quand à ceux de gauche, ils protègent une fiction car ils ne se rendent même pas compte que leur paradis productiviste est déjà une réalité. En effet, aujourd’hui même, au niveau mondial 95% de la production est assurée par des machines. Ce qui n’empêche pas que pour assurer le 5% restant, il y a plus d’esclaves aujourd’hui qu’au plus fort de la traite des noirs.
Ils défendent une fiction car ils ne nous ont jamais expliqué comment, sans leur ennemi officiel, le Kapital, ils allaient pouvoir construire leur version de la société industrielle, une version où comme aujourd’hui, l’essentiel de la production sera assurée par des machines. Fait têtu : les bourses financières ont été crées pour financer les industries.
Ils défendent une fiction car ils essaient de croire que remplacer les bourses et les actionnaires par l’état et ses technocrates suffira pour supprimer la hiérarchie inhérente au travail industriel et le rendre démocratique et écologique.
Les jeunes ont bien compris que dans une telle fuite en avant vers le néant, ses gestionnaires de gauche n’ont pas plus de solution à proposer que ceux de droite. Ils ont simplement remplacé le No Future des punks constatant l’échec de Mai 68 et de ses "Non à la guerre" et "Non à la société de consommation" par un "Nous n’avons pas d’avenir", lequel à l’avantage de confronter les dirigeants du système corporatiste à leur responsabilité historique d’avoir foutu en l’air l’avenir de la Vie sur une planète qui est aujourd’hui plus grise que bleue. Parce qu’en Mai 68, on savait déjà que sans changement de fond, sans un virage à 180 degrés, le vivant était fichu. Les courageux et lucides militants qui ont rendus Mai 68 possible ont été encore plus dégoûté par la façon dont la gauche productiviste a phagocyté ce mouvement que des coups de matraques des keufs.
Aujourd’hui l’histoire se répète en accéléré. Alors que les mouvements de contestation se multiplient partout et à tous les niveaux et que donc une convergence des luttes qui tienne compte de leurs transversalités est plus que jamais nécessaire, les opportunistes de tous bords se multiplient au portillon avec la complicité très active des médias et des politiques pour tenter de pacifier et travestir ces mouvements afin de les rendre inoffensifs et donc in fine, inutiles. La conclusion que j’en tire est qu’un réel mouvement de résistance est plus que jamais nécessaire car, alors que le mode de vie industriel mène avec grand succès une guerre d’extermination du vivant, laquelle s’accompagne d’une catastrophe sociale et humaine sans précédent, les guerres précédentes prouvent que seule la résistance permet d’unifier des gens de provenances différentes qui se rejoignent sur l’essentiel : Vive la Vie !