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Racisme et néocapitalisme : that’s enough !

La rencontre de l’homme noir avec son congénère blanc fut souvent malencontreuse. Serait-il judicieux de rappeler la veulerie de ce dernier lors du commerce triangulaire pour faire de son vis-à-vis une marchandise, ou lors du déferlement colonial pour lui spolier ses biens ou alors la discrimination raciale dont souffre l’homme de couleur dans les sociétés interraciales ?

La puissance militaire et technologique des sociétés occidentales est considérée parmi les raisons principales d’un sentiment de hauteur et de supériorité chez les Blancs ; même dans le subconscient de ceux qui ont les meilleures prétentions. Un sentiment dont ils n’arrivent pas à se défaire vu l’écart du prestige, mais surtout par l’ordre immuable du système capitalisme libéral qui interpelle un féodalisme dominé par des seigneurs blancs. Devant le complexe de supériorité, se dresse le complexe d’infériorité chez le Noir appartenant généralement à classe ouvrière marginalisée qui peine à disposer de ses droits d’égalité et de considération. De ce fait, une hiérarchie s’installe entre les deux races pour aboutir à une société compartimentée séparant les dominants des dominés.

Cette disparité raciale ne date pas d’hier. Un retour vers le passé impérialiste de l’Occident fait valoir ces propos. Dans chaque pays conquis, l’administration coloniale intime à ses ressortissants l’ordre de garder leurs distances et de maintenir leur statut de supériorité vis-à-vis des aborigènes même si, théoriquement parlant, ils sont leurs concitoyens. C’est ce que confirme l’aveu d’un administrateur colonial qui affirme que quelques soient les sentiments à l’égard de l’indigène, quand l’un d’eux semble vouloir relever la tête, je la lui rabaisse avec brusquerie [...] je veux bien dire, moi : "vous avez les mêmes droits que nous." Mais quand, eux, ils disent : "nous avons les mêmes droits que vous...", halte-là !

Aujourd’hui, les choses ont évolué...mais pas assez. Encouragés en cela par une société compartimentée, conformiste et rigide, les Blancs vivent à l’aise dans leur monde supérieur où le Noir s’efforce de trouver une place. Et le capitalisme sauvage ne lui rend les choses que plus difficiles. S’il en trouve une, ce serait comme employer par milliers dans tous domaines pour développer la richesse au service d’une minorité propriétaire des multinationale sans en bénéficier.

L’objectif de cette minorité ne se limite pas à posséder le capital, il est encore plus dominateur. Le système éducatif par exemple est soigneusement conçu pour en servir les intérêts et maintenir cette classe capitaliste monopolistique de la richesse avec une armée de travailleurs à son service en propageant la mentalité de consommation sans laquelle le capitalisme perdrait énormément ; ou en enracinant la pensée défaitiste qui tue l’ambition ou alors en généralisant ce « modèle de vie » selon lequel il faudrait avoir un travail ou une voiture à un certain âge et se marier à certain autre ; ce qui pèse sur les jeunes et influence leur choix pour opter finalement à des études qui donneront accès à un travail « docile » leur permettant d’atteindre leurs objectifs. De ce fait, la prochaine génération n’aura plus l’ambition du travail libre qui pourrait créer des concurrences ou mettre en danger ses intérêts.

Il en est de même pour le domaine de la santé. Le système libéral garantie les soins au plus payant. Les inégalités dans le domaine sanitaires sont énormes. Les soins dentaires d’une personne de quartier démuni sont-ils pareils à ceux de celui d’une classe sociale aisée ? Certainement pas, sans parler des molécules qui déterminent la qualité d’un médicament et en déterminer par conséquent le prix et le marché. La thérapeutique progresse à l’aune de l’économie et la pandémie du COVID19 en est la meilleure démonstration.

A chaque action il y’a une réaction égale ou opposée. C’est ce que nous indique la troisième loi de Newton. Avec ce capitalisme sauvage, il n’y a pas de justice sociale, de la révolte se révèlent peut être violentes. Or ce n’est que la contrepartie qui se manifeste après des longues décennies de privation des droits usurpés et empiétés par ses compatriotes du premier choix... Il est temps que ça s’arrête.

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COMMENTAIRES  

15/06/2020 15:24 par Savonarole

Les États Unies d’Amérique doit d’estimer heureux que les Noirs veulent seulement leur droit à l’égalité et non à la vengeance

15/06/2020 16:43 par Ndiay

on a beau à le dire, il n’en est rien : IL FAUT QUE ça S’ARRÊTE

16/06/2020 15:28 par Dominique

"Un être humain qui ne respecte pas son environnement est incapable de respecter ses semblables." Sitting Bull

Les anthropologues et les ethnologues l’ont depuis prouvé : Notre rapport à la nature conditionne notre façon de voir les choses, laquelle conditionne tous les rapports humains. Quand aux jeunes générations, elles ont bien compris une autre citation de Sitting Bull :

"Vous ne comprendrez que l’argent ne se mange pas que le jour où il ne restera rien d’autre."

Leur problématique n’est donc pas de trouver du travail, ceci alors qu’il n’y en a déjà pas pour tout le monde, mais leur futur face à une société industrielle de consommation, d’exploitation et de destruction de masse qui consiste en pratique une véritable solution finale par extermination des conditions nécessaires à la Vie. Ils ont compris que ce mode de vie industriel, productiviste, capitaliste, mortifère, inégalitaire et guerrier est engagé dans un sprint final vers le néant et que notre rôle est de le stopper, ceci tout en étant même pas sur que ce qui restera de la Vie après vaudra encore la peine d’être vécue, si la Vie sera encore possible.

Les productivistes de droite protègent les actionnaires de ce système de merde. Quand à ceux de gauche, ils protègent une fiction car ils ne se rendent même pas compte que leur paradis productiviste est déjà une réalité. En effet, aujourd’hui même, au niveau mondial 95% de la production est assurée par des machines. Ce qui n’empêche pas que pour assurer le 5% restant, il y a plus d’esclaves aujourd’hui qu’au plus fort de la traite des noirs.

Ils défendent une fiction car ils ne nous ont jamais expliqué comment, sans leur ennemi officiel, le Kapital, ils allaient pouvoir construire leur version de la société industrielle, une version où comme aujourd’hui, l’essentiel de la production sera assurée par des machines. Fait têtu : les bourses financières ont été crées pour financer les industries.

Ils défendent une fiction car ils essaient de croire que remplacer les bourses et les actionnaires par l’état et ses technocrates suffira pour supprimer la hiérarchie inhérente au travail industriel et le rendre démocratique et écologique.

Les jeunes ont bien compris que dans une telle fuite en avant vers le néant, ses gestionnaires de gauche n’ont pas plus de solution à proposer que ceux de droite. Ils ont simplement remplacé le No Future des punks constatant l’échec de Mai 68 et de ses "Non à la guerre" et "Non à la société de consommation" par un "Nous n’avons pas d’avenir", lequel à l’avantage de confronter les dirigeants du système corporatiste à leur responsabilité historique d’avoir foutu en l’air l’avenir de la Vie sur une planète qui est aujourd’hui plus grise que bleue. Parce qu’en Mai 68, on savait déjà que sans changement de fond, sans un virage à 180 degrés, le vivant était fichu. Les courageux et lucides militants qui ont rendus Mai 68 possible ont été encore plus dégoûté par la façon dont la gauche productiviste a phagocyté ce mouvement que des coups de matraques des keufs.

Aujourd’hui l’histoire se répète en accéléré. Alors que les mouvements de contestation se multiplient partout et à tous les niveaux et que donc une convergence des luttes qui tienne compte de leurs transversalités est plus que jamais nécessaire, les opportunistes de tous bords se multiplient au portillon avec la complicité très active des médias et des politiques pour tenter de pacifier et travestir ces mouvements afin de les rendre inoffensifs et donc in fine, inutiles. La conclusion que j’en tire est qu’un réel mouvement de résistance est plus que jamais nécessaire car, alors que le mode de vie industriel mène avec grand succès une guerre d’extermination du vivant, laquelle s’accompagne d’une catastrophe sociale et humaine sans précédent, les guerres précédentes prouvent que seule la résistance permet d’unifier des gens de provenances différentes qui se rejoignent sur l’essentiel : Vive la Vie !

16/06/2020 16:51 par Ndiay

@Dominique : ( il y a plus d’esclaves aujourd’hui qu’au plus fort de la traite des noirs). Malheureusement c’est vrai. Mes respects

16/06/2020 17:06 par babelouest

(oui, ami régulateur, encore moi)
Cher Dominique, c’est sans doute en pensant à tout cette perspective (qui était bien moins prégnante il y a cinq ans, le désastre s’accélère) que j’avais écrit quelques pages sur une refonte radicale, fondamentale comme on dit, de notre vie commune. Je vous en donne le lien.
https://ti1ca.com/t8oqg46m-Anarchie-A5-2018-08-Anarchie-A5-2018-08.pdf.html

Je l’ai appelée anarchie, mais c’est probablement très différent de ce que professent nombres "d’anarchistes libertaires", "d’anarcho-syndicalistes", et autres variantes. On pourrait très bien nommer cela tout simplement démocratie, enfin.

« L’anarchie est la plus haute expression de l’ordre », c’est Élisée Reclus qui nous a légué cette phrase très forte.

16/06/2020 18:33 par Assimbonanga

Cela ira peut-être dans ton sens, @Dominique. Voici deux situations à 60 ans d’écart.
 Récit d’un homme de 70 ans sur le travail paysan quand il était enfant : André Mathieu
 Et voici comment aujourd’hui on coupe à blanc une forêt : https://www.youtube.com/watch?v=jMcZ0MYRokY&feature=emb_logo

On voit que l’Homme a acquis une telle puissance qu’il pourra aisément détruire toute la surface de la terre dans les 10 prochaines années. Il y a très peu de probabilités qu’il se l’interdise.

Pour faire des meubles Ikéa et des gîtes ruraux 3 épis entièrement isolés, VMC et salle de bain privative, chez l’habitant ?

17/06/2020 13:58 par CAZA

Bonjour à tous(tes )
" Il en est de même dans le domaine de la santé "
Il me semble avoir lu il y a quelques temps que l’aide médicale d’urgence aux personnes qui ne sont pas assurées ( qui n’ont jamais cotisées quoi ) s’élevait à presque un milliard d’€ .
Pour la Guyane ’que j’ai un peu connu’ il était fréquent que l’hélico des évacuations sanitaires aille récupérer un Brésilien en situation d’urgence sur la rive Française de l’Oyapock .
Ca me fait penser à une personne qui pestait contre les norias d’ambulances qui transportent les patients des chimios de leurs domiciles à l’hosto ( pas de covoiturage ) et qui demandait à sa famille de le transporter pour ses propres soins afin de pas plomber la CPAM

17/06/2020 17:10 par Assimbonanga

Parmi les gens qui cotisent très peu : les agriculteurs.
D’ailleurs, grâce aux communistes, cette corporation allergique aux cotisations et qui s’est ingéniée à en payer le moins possible, préférant amasser et capitaliser, va avoir une garantie de recevoir 85% du smic, au frais du régime général, les salariés. Cette somme mensuelle pour les faux frais, tandis que l’outil de travail reste sa propriété et de quoi "bricoler", au noir.
Elle n’est pas belle, la vie ?

17/06/2020 19:26 par Assimbonanga

Je parlais de la pension de retraite mensuelle, bien entendu.

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