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Une nouvelle fois : interdire au peuple de manger de la viande

Davos : le masque végan tombe !

Le Forum économique de Davos ordonne cette semaine au bon peuple de réduire sa consommation de viande, donc aussi de fromage et de lait, pour sauver des millions de vie et lutter contre le changement climatique. La viande serait donc une impasse pour l’humanité et notamment la viande de bœuf élevée au rang d’ennemi public n°1 de la planète.

On croirait presque du Aymeric Caron dans le texte, dénonçant les « viandales », c’est-à-dire les mangeurs de viande, de lait et de fromage, comme si le milliard trois cent millions de petits paysans dans les pays du Sud étaient les responsables du désastre actuel, comme si ce n’était pas le 1%, fut-il végan, qui vandalisait la planète. Il est vrai que d’autres penseurs végans, comme Estiva Reus, estiment que ces petits éleveurs sont de toute façon condamnés par l’histoire. Ce n’est pas la première fois que les puissants veulent interdire au peuple de manger de la viande ; dans l’antiquité, au moment de la christianisation où le péché de « gula » devient le désir de manger au-dessus de son statut social, jusqu’au XIXe siècle où Paul Lafargue, le gendre de Marx (plus connu pour son fameux opuscule Le droit à la paresse) s’opposera aussi aux fausses viandes, faux pain, faux vin etc.

Le Forum économique de Davos renoue donc avec une très longue histoire mais, cette fois, avec le soutien actif des milieux végans. Les adeptes du véganisme (je parle de ceux qui assument ses thèses) ont bien préparé le terrain pour que le discours du Forum économique de Davos puisse apparaître aux médias comme une bonne nouvelle ! Les grands capitalistes seraient donc subitement devenus humanistes, se souciant du sort des pauvres, prenant au sérieux le sort de la planète, se préoccupant enfin de la souffrance animale. Les « méchants » ce seraient les éleveurs, les omnivores, ceux qui osent encore porter des pulls en laine et des chaussures en cuir. Aymeric Caron parle de 95 % de salauds à l’échelle planétaire. Bigre ! Allons donc, Davos a été, reste et sera toujours la vitrine de luxe des mille plus grandes firmes capitalistes qui entendent nous faire la leçon ! Les végans croient triompher alors qu’ils n’ont été que les idiots utiles du capitalisme prédateur détruisant toute biodiversité. Nous ne pouvons qu’espérer que les vrais défenseurs des animaux comprennent enfin à quel point ils se sont fait gruger par les végans.

Ce conclave de Davos peut-il nous aider à arracher le masque au véganisme, véritable cheval de Troie des biotechnologies alimentaires, banalisant la mort de dizaines de millions de paysans ? J’ai peur cependant, parfois, à entendre certains de nos politiques se porter à la défense des thèses véganes que ce qui subsiste des gauches et de l’écologie finisse par se mettre à l’école de Davos, sous prétexte de ne pas se fâcher avec quelques activistes végans, de ne pas risquer de perdre quelques suffrages, au risque d’en perdre bien davantage, par pure démagogie et par populisme mal digéré. Camarades insoumis, le peuple des gilets jaunes n’est pas végan ! Prétendre camper dans un entre-deux comme le tentent certaines forces politiques (qui me sont par ailleurs fort sympathiques) c’est ne pas comprendre les enjeux, car il ne s’agit pas d’opposer, à la façon des végans, les protéines végétales et animales, mais d’opposer, d’un côté, les protéines végétales et animales issues de l’agriculture et de l’élevage industriels et, de l’autre, les protéines végétales et animales issues d’une agriculture paysanne et d’un élevage fermier. Entre Via Campesina (l’internationale syndicale des petits paysans) et le Forum économique de Davos, faut-il vraiment hésiter camarades insoumis ? J’appelle France Insoumise, le PCF, EELV, Generation.S, le NPA, les décroissants, à s’opposer au Forum économique de Davos en soutenant le collectif « Quand l’abattage vient à la ferme » dont le slogan « Naître, vivre et mourir à la ferme » est un double pied de nez à l’industrie de la viande et au véganisme abolitionniste ! Vous y serez en bien meilleure compagnie aux côtés de la Confédération paysanne, du MODEF, de Nature & Progrès, des AMAP, de la FNAB que si vous restez dans une fausse neutralité face au véganisme ! J’ajoute que cette déclaration de guerre du capitalisme globalisé contre l’élevage (et les éleveurs et animaux d’élevage) ne constitue pas une surprise, sauf pour celles et ceux qui choisissent de n’écouter que les bobards des végans hyper-médiatisés qui, depuis des années, labourent le terrain, inoculent leur poison idéologique, abusent des bons sentiments et de l’empathie d’une population urbaine qui, pour l’essentiel à perdu tout contact avec la nature, avec les animaux.

L’élevage n’est pas en soi responsable de la destruction des écosystèmes, du réchauffement planétaire, de la pénurie d’eau potable, de la faim dans le monde touchant un milliard d’humains. Le véganisme sert à dépolitiser les questions agricoles et alimentaires, car ce n’est pas un régime alimentaire qui est responsable, mais un système économique, industriel, celui du capitalisme productiviste. Une prairie avec ses vaches n’est pas une source mais un puits de carbone, l’élevage n’est pas responsable de la faim dans le monde car les vaches broutent de l’herbe et la transforment en protéines et ne se trouvent donc pas en concurrence avec l’alimentation humaine, sauf si on les gave de céréales comme le fait l’élevage industriel, etc. Pour repolitiser la question agricole, vous avez un grand choix, relisez Jean Zieger, Carlo Petrini, regarder l’excellent documentaire « Vers un crash alimentaire » d’Yves Billy et Richard Prost.

Certains pourraient s’étonner que le Forum de Davos abandonne à son sort l’industrie de la viande, mais ce serait ignorer que c’est au cœur même de cette industrie que le projet d’imposer de la fausse viande, du faux lait, du faux fromage a d’abord triomphé ! Ces grandes firmes ont, certes, d’abord imposé l’élevage industriel qui est un désastre pour les animaux, les fermiers, les ouvriers des abattoirs, les mangeurs, la planète et même les investisseurs. Faire des animaux des machines à produire des protéines au plus bas coût, ce n’est non seulement pas de l’élevage mais très vite guère rentable. Les épizooties représentent entre 17 % et 50 % du chiffre d’affaires selon les secteurs et les pays, la grippe aviaire a coûté plus de 1250 milliards de dollars, l’épidémie de SARS entre 30 et 50 milliards, etc. Les mangeurs n’ont plus confiance et se détournent de la viande. L’industrie avait donc imaginé une première alternative capitaliste avec le clonage des vaches mais les mangeurs n’en veulent pas ! L’industrie a donc choisi d’en finir avec la vraie viande pour imposer la fausse viande végétale (prouesse biotechnologique supposant, le plus souvent, des produits OGM pour fabriquer du faux sang), la fausse viande cellulaire et même a-cellulaire (lait, œufs, etc.

Merci donc aux maîtres-penseurs de Davos de rendre public, ce qui se joue en coulisse et que je dénonce dans ma Lettre ouverte aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser  ! Les plus grands PDG de la planète, ceux de Google, de General Electric, de Virgin, des investisseurs comme Bill Gates ou Jeremy Coller, les patrons des lobbys de la viande, des céréales et de la finance ont donné leur ordre : il faut en finir avec l’élevage traditionnel ! Jeremy Coller, considéré comme le financier européen le plus important, est à la manœuvre en ayant réuni un consortium de grandes firmes représentant 2,4 billions de dollars (des milliers de milliards).

La déclaration du Forum économique de Davos me donne donc raison. Les végans sont bien les idiots utiles du capitalisme biotech ! Je dis aux militants des gauches et de l’écologie, cessez de vous faire avoir, n’écoutez pas ceux qui pensent avec le Forum économique de Davos ! Je dis aux défenseurs des animaux, ne voyez vous pas que votre cause légitime (et qui est aussi la mienne) est dévoyée pour servir les intérêts de quelques grands groupes économiques. Les végans, qui ne pèsent que 4 % de la population, ont colonisé notre imaginaire, avec le soutien des chiens de garde du système, avec des stratégies de communication dignes des plus grands groupes. J’invite à désobéir aux ordres de Davos, même si cela déplaît aux végans !

Paul ARIES : auteur de Lettre ouverte aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser (Larousse, janvier 2019) et Histoire politique de l’alimentation du paléolithique à nos jours (Max Milo, 2017).

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