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Bolivie : Le ministre de l’Intérieur demande l’aide d’Israël pour combattre le "terrorisme de gauche"

Après une interruption de dix ans sous la direction de l’ex-président Evo Morales, le gouvernement bolivien issu du coup d’Etat de novembre 2019 a rapidement annoncé le rétablissement de ses relations diplomatiques avec Israël. Le nouveau ministre de l’Intérieur s’entretenait avec l’agence Reuters quelques jours après, offrant ainsi un éclairage sur la nature de la coopération à mettre en place entre les deux pays. Ces derniers jours, divers secteurs opposés à l’actuel gouvernement ont dénoncé une militarisation croissante de certaines zones du pays. (Note du traducteur).

LA PAZ (Reuters, 06/12/2019) - Le gouvernement intérimaire bolivien veut qu’Israël aide les autorités locales à lutter contre le "terrorisme" dans ce pays d’Amérique du Sud, a déclaré à Reuters vendredi le ministre de l’Intérieur, alléguant des complots du président vénézuélien Nicolas Maduro et d’autres forces de gauche pour déstabiliser les gouvernements régionaux.

Sans fournir de détails, Arturo Murillo a déclaré que la police bolivienne enquêtait sur les extrémistes de gauche qui seraient liés à Maduro et à des trafiquants de drogue qui, selon le gouvernement, ont été à l’origine de troubles meurtriers dans le pays après la démission de l’ancien président Evo Morales le mois dernier.

Morales devait terminer son troisième mandat en janvier, mais il avait dû faire face à des semaines de protestations à la suite d’une élection qu’il avait remportée mais qui a été marquée par des accusations de fraude électorale. Il a imputé sa chute à un coup d’État après que les forces de sécurité lui aient retiré leur soutien.

Le gouvernement intérimaire de la présidente Jeanine Anez, une ancienne opposante à Morales qui était le plus haut responsable lorsque lui et son vice-président se sont enfuis au Mexique, a depuis fait basculer la politique bolivienne vers la droite. [1]

Elle a renforcé le poids de la droite religieuse, a renoué des liens étroits avec les États-Unis et Israël, et a renvoyé chez eux des centaines de médecins cubains ainsi que des diplomates vénézuéliens.

Son gouvernement a également mis en place des unités de police pour mener des opérations antiterroristes. Des images télévisées diffusées par les médias locaux ont montré des policiers cagoulés et armées lors de séances d’entraînement.

"Ils sont durs et ne plaisantent pas", a déclaré Murillo à propos des unités. "Nous allons continuer à les préparer."

Murillo a déclaré que plusieurs pays avaient contribué à la formation de la police et qu’il avait également demandé le soutien d’Israël.

« Nous leur avons demandé de nous aider. Ils ont de l’expérience en matière de [lutte contre les] terroristes. Ils savent comment leur faire face, » a déclaré Murillo à propos des Israéliens. « La seule chose que nous voulons, c’est apporter la paix. »

La semaine dernière, le gouvernement a conclu une série d’accords avec les dirigeants des mouvements de protestation pour "pacifier" la Bolivie après que des affrontements entre les forces de sécurité et les partisans de Morales aient fait une trentaine de victimes.

Murillo a accusé Maduro, un proche allié de Morales, de financer les troubles dans toute la région, sans fournir de preuves. Murillo a déclaré qu’il prévoyait de se rendre aux États-Unis pour établir des "connexions" en vue d’échanger des informations.

Le gouvernement de Maduro a rejeté les accusations en les considérant comme étant sans fondement.

Murillo a également qualifié d’"inquiétant" le fait que l’ancienne présidente argentine de gauche Cristina Fernandez de Kirchner devait revenir au pouvoir en tant que vice-présidente la semaine prochaine.

"Malheureusement, le peuple argentin l’a élue. C’est pourquoi nous tous, les pays démocratiques, devons être en alerte", a déclaré M. Murillo.

Monica Machicao, Reuters (06/12/2019)

Traduit par Luis Alberto Reygada (@la_reygada) pour Le Grand Soir

NOTE DU TRADUCTEUR :
[1] En réalité, avant d’assumer la présidence de la Bolivie Jeanine Añez n’était pas « le plus haut responsable » selon la ligne de succession constitutionnelle. Lorsque le président Evo Morales et le vice-président Álvaro García Linera ont présenté leur démission, le 10 novembre 2019, elle occupait la charge de vice-présidente du Sénat bolivien. Añez n’a eu le champ libre pour prendre la tête du pays seulement après que la Présidente du Sénat Adriana Salvatierra et le président de la Chambre des députés Víctor Borda, tous deux membre du parti Movimiento al Socialismo, aient aussi présenté leur démission après avoir reçu des menaces à leur encontre et celle de leurs familles.

»» https://www.reuters.com/article/us-bolivia-politics-security/bolivian-...
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