RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
22 

Le wokisme ou mon cul sur la commode

Aah, le wokisme... La profondeur de ce concept amerloque repris d'abord par les influenceurs d'extrême-droite dans le but de décrédibiliser n'importe qui aux idées un tant soit peu « de gauche », mais aussi par une certaine frange de la gauche de la gauche qui voudrait à tout prix ne pas passer pour trop... tendre. Au fond, tout cela n'est qu'une histoire de roubignoles et à qui veut avoir les plus grosses.

On ne s’étonne pas de voir ce concept pour ado attardé employé ad nauseam par des gros crétins moins civilisés que des supporteurs du PSG un soir de défaite et à l’intelligence moins subtile qu’un bataillon de CRS bourrés. Ces défenseurs de la France éternelle n’ont toujours pas trouvé de traduction en bon français d’ailleurs.

Quand la gauche le reprend, elle se met au même niveau que des individus qu’on oserait même pas qualifier de primates de peur d’insulter nos cousins lointains.

Qu’est-ce que le wokisme, alors, hein, ce mot qu’on trouve sur toutes les bouches ?

Wokisme, et non wokénisme comme certains le prononcent, vient de l’anglais woke, forme adjectivée du verbe to wake, racine de quelques autres qu’on résumera par (r)éveiller. Woke veut donc dire éveillé(e)... pourquoi alors ne pas le traduire comme cela ? Mystère. En tout cas, l’anglois est bien pratique pour rendre une idiotie tendance...

En 2008, la chanteuse pop afro-américaine Erykah Badu chante « I Stay Woke » (je reste éveillée) et ce titre est repris comme slogan par la communauté afro-américaine lors du mouvement Black Lives Matter. S’il a été réduit à son seul prédicat et s’est vaguement étendu à d’autres luttes américano-américaines, il n’a absolument aucun autre arrière-plan idéologique qui le soutende. C’est un slogan, devenu le pendant du slogan MAGA de Trump, bref la bête noire des Conservateurs et des suprémacistes yankee.

Si, en France, le concept de wokisme a été concrétisé par celui tout aussi frauduleux d’islamogauchisme, qu’est-ce que l’anti-wokisme des conservateurs étasuniens et par extension, de la droite française ? Simple : la haine du féminisme, la haine des LGBT, la haine des gauchistes, la haine des migrants et des musulmans et accessoirement la haine du véganisme. S’il y a évidemment des andouilles jusqu’au-boutistes et des idées discutables dans ces mouvements comme partout ailleurs, on ne peut résumer ces derniers au discours radicaux de quelques-uns. C’est ce que fait l’extrême-droite pour se donner de la consistance et séduire des jeunes sur les réseaux sociaux, souvent des jeunes hommes en recherche d’identité, craignant les femmes émancipées car peu confiants en eux, pour qu’ils deviennent par exemple ceux qu’on a vu tabasser des militants anti-racistes au meeting de Zemmour, attirés par l’expression de la force et de la virilité, par la primauté du corps sur l’esprit, de la violence sur le débat... Ça rappelle quelque chose.

Il n’est pas étonnant de retrouver ce concept en carton récupéré par Blanquer, Pécresse ou Vidal, masquant ainsi le néant absolu de leur bilan ou de leur programme ou par les médias dont le pouvoir absorbant n’est plus à débattre quand il s’agit des pires théories en circulation. Hélas ce qui devrait être combattu, c’est le concept et non ce qu’il représente. Il est donc particulièrement décevant de le retrouver lui aussi sur les lèvres de la gauche, je veux dire, de la vraie gauche.

Il semble plus facile de rejeter ces luttes sous le prétexte, ô combien réel, qu’elles divisent la seule vraie lutte, la lutte des classes. Je sais qu’elles ne peuvent se substituer à elle. Mais je me demande si user du même vocable que l’extrême-droite est judicieux. Le wokisme est une excroissance étasunienne de plus, rien d’autre.

En réalité, ce mot qui sonne creux n’a pour seule fonction que de disqualifier l’autre. Si être woke ou wokiste, c’est être éveillé, c’est-à-dire conscient de la réalité d’une oppression, alors ce terme peut finalement qualifier toute personne consciente de la réalité d’une oppression dont elle est victime : les Afro-américains comme les personnes transsexuelles, comme les opposants à la vaccination.

URL de cet article 37685
  

« Arabesque américaine » : Printemps Arabe ou révolutions colorées fomentées par les USA ?
Ahmed BENSAADA
Souvent évoqué, parfois décrié, mais rarement analysé, le rôle des États Unis dans les révoltes de la rue arabe fait enfin l’objet d’un travail sérieux, rigoureux et fort bien documenté. Arabesque américaine* est l’ouvrage d’Ahmed Bensâada, un chercheur algérien établi à Montréal. Dès les premières lignes, l’auteur annonce la couleur « une chose est évidente : le mode opératoire de ces révoltes a toutes les caractéristiques des révolutions colorées qui ont secoué les pays de l’Est dans les années 2000. Comme il (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Le fait de se définir Blanc ne s’est pas construit à travers des séances d’œnologie ou de dégustations de glaces entre amis, mais sur le saccage de la vie, de la liberté, du travail et des terres ; sur la lacération des dos ; l’enchaînement des membres ; l’étranglement des dissidents ; la destruction des familles ; le viol des mères ; la vente des enfants ; et tant d’autres actions destinées avant tout à nous refuser à toi et moi le droit de protéger et de disposer de nos propres corps. »

Ta-Nehisi Coates

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.