Les guerres servent à s’emparer des richesses des autres, essentiellement leurs matières premières. En Suisse pour ça on est tranquille, on a ni pétrole, ni gaz, tout juste un peu de charbon de mauvaise qualité et donc cher à extraire. La Russie a tout à tel point que ce pays pourrait facilement vivre en autarcie complète tout en restant une nation industrielle de premier plan. L’Ukraine, sa partie riche en ressources naturelles est justement la partie à majorité russophone que la Russie va annexé d’une façon ou d’une autre. Reste donc à voir comment ce qui va rester de l’Ukraine après cette guerre va pouvoir faire pour payer les armes que l’OTAN lui fournit à la pelle pour des dizaines de milliards de dollars...
Le pétrole n’est pas une matière première comme les autres. Énergie, engrais, pesticides, matières plastiques, etc., on ne compte plus ses usages indispensables. L’Agence Internationale pour l’Énergie AIE avait prévu dans les années 90 que le pic du pétrole conventionnel serait pour 2008. On a vu le merdier que cela a provoqué dans les bourses et dans l’économie : une crise qui n’est toujours pas terminée. L’AIE prévoit que le pic du pétrole toutes qualités de brut confondues sera pour 2025. Quand à la Banque Nationale Suisse (BNS, la banque centrale de la Suisse), dans son rapport sur le premier semestre catastrophique de cette année 2022, elle déclare que la guerre en Ukraine n’a fait que précipiter à cette année ce qu’elle prévoyait pour 2025. Ceci pour dire que l’ère du pétrole bon marché est terminée, que cela va avoir des répercussions très profondes sur le techno-capitalisme et ceci à court, moyen et long terme.
Un mot sur les écolos. Certains ici et ailleurs se rient d’eux et disent que c’est la faute des écolos. Mais de qui parlent-ils, car le mot écolo ne veut plus rien dire et ceci depuis au moins Mai 68. Car en 68, dans la première semaine de Mai 68, on entendait des slogans comme "Non à la guerre" et "Non à la société de consommation". Mais la gauche opportuniste et productiviste est entrée dans la danse et elle s’est alliée à un braillard opportuniste, Con Bandit. Ces revendications directement issues de l’écologie politique de l’époque furent alors remplacée par du Business as Usual sous forme d’augmentations de salaire même pour les ouvriers qui fabriquaient les armes de guerre. Ce qui est remarquable avec Mai 68 est que s’il aura suffi d’une semaine à ces opportunistes professionnels corrompus pour enterrer l’écologie et la transformer en Business as Usual, cela aura permis de réaliser la plus grande grève de l’histoire de France. Il est aussi remarquable de constater que la plupart des luttes qu’auront menées depuis cette clique d’opportunistes n’ont été que des échecs synonymes de régression sociale. Avec une exception notable, les gilets jaunes du début, avant qu’ils ne s’acoquinent avec les syndicats pour faire une grève, bouhhhhh !, d’un jour.
Cela a fait que les militants que j’ai connu qui étaient montés à Paris plein d’espoirs de changer le monde, 10 jours après ils étaient déjà de retour, complètement dépités et bien plus d’égouttés de la politique par la gauche que par les coups de matraque des CRS. L’écologie politique ne s’en est jamais remise et la question fondamentale posée par les deux slogans cités avant, à savoir l’utilité pour le bien commun de chaque filière industrielle, à commencer par l’utilité de la pire de toutes, ce complexe militaro-industriel qui absorbe à lui seul plus de la moitié des ressources naturelles extraites de force de la Terre chaque année et qui dispose, dans tous les pays, de secrets d’états et de services secrets pour couvrir et exécuter ses pires saloperies, cette question n’a jamais été posée sur la table.
Un autre slogan de ces années là, ou Vive l’action directe façon hippie : "Les marxistes font chier, ils distribuent des tracts aux soldats au lieu de leur donner des joints." - Jerry Rubin dans DO IT.
"Les politiques sont le secteur divertissement du complexe militaro-industriel." - Frank Zappa
N’en déplaisent aux v.V.erts et aux autres travestis de l’écologie, "Non aux guerres des riches" et "Non à la guerre" sont des slogans écologiques.