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Cent quarante milliards de dollars pour éviter la récession. Mondialisation sadomaso.









Christine Lagarde, Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Emploi, 7 août 2007. Photo postée sur Bulle Immobilière par Maxime.










Le Courrier, mardi 22 Janvier 2008.


Cent quarante milliards de dollars pour éviter la récession. C’est le prix de l’angoisse étasunienne. George W. Bush a présenté, vendredi dernier, cette gigantesque mesure budgétaire, solde de tout compte pour sa gestion myope. Son plan consiste à alléger la fiscalité sur les revenus et les investissements, mais il omet d’indiquer quels secteurs feraient les frais du manque à gagner pour l’Etat fédéral.

Or l’économie a parfois horreur du vide. Le temps d’un week-end, la planète financière a cédé à la panique. Les bourses ont fortement décroché, hier, d’un bout à l’autre du globe. Les investisseurs ont enfin cessé de nier la réalité : le retournement de la conjoncture ne se limitera pas aux Etats-Unis. On parle désormais sans pudeur de krach mondial.

Le découplage de la crise entre le géant américain et les pays émergents était un leurre servant à gagner du temps. Les plus malins ont réussi à se débarrasser de leurs créances pourries. Le désengagement des marchés a provoqué un effet de levier. Longtemps considérée comme « intouchable », la Chine ne semble plus épargnée. Pékin a uni son destin à Washington, en alignant le yuan (ou renmimbi) au dollar. L’Etat communiste détient en outre dans ses réserves quelque 1200 milliards de dollars en forme de bons du Trésor américain. Il finance de ce fait la consommation américaine. En clair, les deux puissances forment une même zone économico-monétaire. Si l’une plonge, l’autre suivra.

Comme par le passé au Brésil, en Argentine ou en Corée du Sud, les pays émergents sont tour à tour passés au hachoir. La Chine fait figure de victime désignée. Cependant, en quête d’une influence renouvelée dans l’échiquier géopolitique global, ses dirigeants réagiront sans doute à cette menace. Pris entre deux feux, les pays européens seront inévitablement touchés. Déséquilibrées, leurs balances commerciales risquent d’amplifier l’impact récessif sur la croissance. Enfin, si les prix des matières premières - actuellement surfaits - s’effondrent, le continent africain va considérablement souffrir.

C’est le tableau d’une mondialisation sadomasochiste. Les économies occidentales et orientales nouent leurs liens à la faveur d’une libéralisation financière débridée.

A l’origine du dernier effet domino, la crise des subprimes accrédite la thèse d’un système compulsif et boulimique, qui ne restitue plus aux femmes et aux hommes les biens et les liquidités dont il les prive. A la solidarité commerciale et financière, corollaire d’une mondialisation maîtrisée (d’autres diraient « heureuse »), elle oppose le profit à marche forcée.

Cette économie sans règles ni principes vient d’enfanter son énième monstre sous couvert de prospérité. La face émergée de l’iceberg, la récession annoncée aux Etats-Unis, couvre pour l’heure la face immergée de la crise : la purge actuelle se soldera par l’habituel décompte des gagnants et des perdants. Chaque phase d’expansion de la mondialisation financière s’est traduite par un accroissement des inégalités. Le village global comptera de plus en plus de châteaux et de bidonvilles.

Fabio lo Verso


 Source : Le Courrier www.lecourrier.ch




Fatal freinage aux Etats-Unis, par Joseph E. Stiglitz.


Robert Reich : La situation aux Etats-Unis est "potentiellement vraiment grave".


Crise mondiale : les banques, le brut et... l’emploi, par Fabio lo Verso.




Immobilier, subprime : les racines de la crise, par Michel Husson




L’immobilier californien bouscule la croissance chinoise, par François Chesnais.


France : La crise des subprime ou le nouveau nuage de Tchernobyl, par Philippe Cohen.




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