RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La fête de l’Huma, et après ?

Bien sûr que cette 73e édition de la fête de l’Huma est un succès. Le monde était là , réveillé, rajeuni et motivé. Et l’ambiance répondant sans faille à ce que l’on attendait de ce rassemblement populaire et militant, c’est-à -dire festive, pluraliste et riche en débats. Le parc de La Courneuve peut, par conséquent, se targuer d’accueillir une manifestation politique dynamique réussie. Mais à l’heure où le contexte politique, économique et social français se trouve en très grande difficulté, n’est-il pas logique d’espérer un tel réveil des troupes de la gauche - conséquence légitime ? Alors, avant de s’enorgueillir de cette belle performance de masse, qu’en est-il du fond sinon de la forme irréprochable ? Et peut-on en attendre la véritable secousse qu’elle mérite par la suite ?

Matière grise

Evidemment, la pertinence et la gravité des différents thèmes développés dans les forums et débats proposés durant ces 3 jours ont bien montré la grande sensibilisation à la situation internationale et française, actuellement désastreuse. Indubitablement, les échanges et les propos évoqués ont bien montré l’urgence à faire changer le cours des choses. Immanquablement, les solutions et préconisations qui en ont découlé ont bien montré que la gauche de la fête de l’Huma sait détourer intelligemment les problématiques et y répondre.

Ainsi, des sujets essentiels ont été balayés tels que le système de santé, l’avenir et le pluralisme des médias, le syndicalisme, les retraites, le développement durable et le progrès social, l’énergie, l’agriculture et l’alimentation, le capitalisme, la résistance et l’alternative politique…

Toute cette brillante série d’analyses et de réponses est à la hauteur d’un désir honorable de réflexion humaine et sociale dont se revendique la gauche, et ce dans l’objectif d’aboutir au changement pour le bien-être de tout un chacun. On ne peut, certes pas, oublier que cette même gauche se trouve muselée par le gouvernement actuel, ce qui lui laisse peu de moyens pour mettre en oeuvre tous ses remèdes. Mais la question majeure reste pour autant « De quelle gauche parle-t-on ? »

C’est donc - entre les allées Marcel Cachin, Salvador Allende, Rosa Luxembourg ou Jean Jaures, et pour répondre à cette question - que se sont rencontrés les Verts, le PS et le PC. Cette 73e édition de la fête de l’Huma, sera-t-elle donc l’édition de tous les enjeux ?
Pour Cécile Duflot des Verts : « C’est pas une formule de dire qu’il faut qu’on travaille sur le fond. Je trouve ça très intéressant qu’aujourd’hui, avec le PS et le PC, on puisse savoir à quel avenir on veut travailler ». François Hollande au PS pense qu’il est l’heure de « préparer les rassemblements de demain, en tirant les leçons de l’histoire de la gauche, de ce qu’elle a produit et quelquefois, de ce qu’elle n’a pas pu faire accoucher, c’est-à -dire un changement durable ». Marie-Georges Buffet du PC affirme qu’il faut « changer les choses jusqu’au bout, c’est-à -dire chasser la droite du pouvoir ». La gauche doit travailler et apporter des réponses. « C’est ce que nous voulons faire tous ensemble ».

Pas de grande nouveauté dans le discours, mais en revanche, une grande ambition au lendemain de l’échec cuisant de la période présidentielle de 2007, où les troupes de la gauche antilibérale - dont le PS n’était pas -, rassemblées dans la perspective d’une candidature unitaire, se sont éparpillées, pour ne pas dire dégonflées, au moment de rentrer en campagne. A cette époque, le PC, initiateur de cette débandade, avait préféré rentrer au bercail et finalement défendre seul ses couleurs afin d’avoir le privilège d’être candidat désigné par lui-même.

Alors à quoi ressemble aujourd’hui ce simulacre d’unité entre partis, si loin les uns des autres, sinon d’un cartel d’organisations politiques opportunistes perdues, sans aucune crédibilité ?

Vision des choses

Si l’on veut parler de rassembler les solidarités, de peuple soudé ou d’organiser une résistance à la droite, il faudrait plutôt aujourd’hui porter regard attentif sur le continent latino-américain, capable de nous donner des leçons sur ces sujets. Au village du monde de la fête de l’Huma, sous les tentes latinos, les spécimens exceptionnels de la révolution bolivarienne étaient là pour montrer comment convaincre, fédérer et agir. Avec une intelligence étonnante, ces frères de couleur prouvent à la gauche française branlante qu’un autre monde est possible grâce à une solidarité et une organisation édifiantes. Les exemples et les méthodes pour « travailler ensemble » et élaborer un modèle socialiste du XXIe siècle sont largement donnés. Leur carrefour des luttes fonctionne par la confiance et la représentativité. Au Venezuela, leur représentant - Chavez -, certes Président, n’a jamais trahi ses promesses électorales. Et ce fait capital explique que cela marche.

Alors, si la gauche française veut reprendre de la dimension, il n’y a plus d’alternative, elle a le bon exemple sous les yeux. Si la gauche française doit redéfinir son orientation, qu’elle ne cherche pas ailleurs qu’à « gauche toute ». Et surtout, qu’elle ignore un PS qui ose venir traîner ses Westons dans la poussière de La Courneuve.

Lorsque le problème de la fermeté et de la transparence à gauche sera réglé dans notre pays, il sera possible de dire à quoi sert la gauche, et ce qu’on peut en espérer.

URL de cet article 7135
  

Hélène Berr. Journal. Paris, Tallandier, 2008.
Bernard GENSANE
Sur la couverture, un très beau visage. Des yeux intenses et doux qui vont voir l’horreur de Bergen-Belsen avant de se fermer. Une expression de profonde paix intérieure, de volonté, mais aussi de résignation. Le manuscrit de ce Journal a été retrouvé par la nièce d’Hélène Berr. A l’initiative de Jean Morawiecki, le fiancé d’Hélène, ce document a été remis au mémorial de la Shoah à Paris. Patrick Modiano, qui a écrit une superbe préface à ce texte, s’est dit « frappé par le sens quasi météorologique des (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le capitalisme est le génocide le plus respecté dans le Monde.

Ernesto Che Guevara.

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.