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Côte d’Ivoire : Election présidentielle

Politique : Interview/ Alidjou Touré dit ATT

Un proche de Bamba Mory crache ses vérités :

Seuls les militants du FPI ne peuvent pas garantir la réélection de Gbagbo dans le Bafing.

Miryakoua ou Nouvelle vision en langue mahou, mouvement de la société civile et qui a vu le jour il y a de cela deux ans ne manque aucune occasion pour faire parler de lui et faire entendre ses points de vue, notamment sur la gestion des biens et des personnes à Touba dans la région du Bafing. Après plusieurs sorties musclées de son président, monsieur Bamba Mory qui n’est toujours pas tendre avec les acteurs politiques de la région, le mouvement remet le couvert cette semaine avec cette autre sortie de monsieur Alidjou Touré dit ATT, l’un des plus proches collaborateurs de Bamba Mory.

Présentez-vous à nos lecteurs

Je me nomme, Alidjou Touré. Je suis le secrétaire à l’organisation de la SOAF (Solidarité Africaine) dirigée par le camarade Dibopieu. Militant de la Fesci, ex directeur local adjoint de campagne du président Gbagbo dans la sous préfecture de Foungbesso dans le département de Touba et membre des instances dirigeantes de Miryakoua qui lui est par contre un mouvement de la société civile.

C’est bientôt les élections en Côte d’Ivoire. Comment la direction locale de campagne du président Gbagbo, prépare-t-elle ces échéances électorales ?

Je vous remercie pour cette question. Il faut noter que j’ai été nommé en 2005 comme directeur local adjoint pour la campagne prochaine du président Gbagbo à Foungbesso. Mais depuis cette nomination, je n’ai jamais reçu de feuille de route de la part du DDC, monsieur Bamba Amara. Sur le terrain, aucune action n’a été menée, pouvant marquer notre existence en tant que défenseurs des idéaux du front populaire ivoirien, en vue de la réélection du président Laurent Gbagbo. Plus grave, c’est par personne interposée que j’ai appris il y a quelques mois que le DDC avait fait des dons au nom du chef de l’état à Foungbesso, suite à un incendie. Je me pose enfin la question de savoir à quoi servent les nominations s’il n’y a pas de communication entre les différentes instances de campagne.

A quoi peut répondre cette attitude ?

Le DDC a certainement la réponse. Sinon, je sais de lui qu’il ne supporte pas les critiques. Certainement, pensait-il pouvoir manipuler tout le monde. Plusieurs fois je l’ai interpellé sur sa manière de travailler mais en vain. Et c’est sans surprise que j’ai appris il y a quelques jours que le directeur local de campagne (DLC) et moi-même (DLAC) étions limogés sans aucun procès comme on renvoie son employé de maison. C’est la preuve que certains aînés entendent utiliser la jeunesse et la jeter à la poubelle une fois leurs objectifs atteints ou la consigner dans des seconds rôles. Ils oublient à dessein que la jeunesse peut et doit participer à tous les débats ; qu’ils soient politique, économique ou social. Surtout quand ce débat concerne la vie de sa localité.

Quelles pourraient être les conséquences ?

Les conséquences sont multiples. Au plan politique, cette attitude du DDC est de nature à ternir l’image du FPI et du président de la République dans une région où les partisans du camp présidentiel se comptent au bout du doigt. Et rien n’est fait sur le terrain pour faire apparaître le chef de l’Etat dans ses habits de démocrate et d’homme de justice. Aucune communication dans ce sens n’a jamais été entreprise par les soi- disants membres du directoire de campagne du président dans la région du Bafing. Certes, monsieur Bamba Amara peut-il penser mais à quoi cela sert s’il n’exprime pas ce qu’il pense. Ne dit-on pas que l’homme qui sait penser et ne sait pas exprimer ce qu’il pense est au même niveau de celui qui ne sait pas penser ? C’est toute la question de la communication au coeur du jeu politique. Et actuellement, il est connu de tous que la vie politique s’articule autour de deux pôles : La légitimité élective et la légitimité médiatique, informelle mais toute puissante. Cette légitimité médiatique, c’est l’apparence. Donc, gouverner c’est paraître. Et l’homme ne devient pas le plus apparent parce qu’il a accumulé des mandats électifs ; il est élu et suivi parce que sa capacité à communiquer lui a permis d’être le plus apparent.
Un exercice casse-tête pour le DDC du président Gbagbo à Touba. Car il faut dire avec force qu’en terme de mobilisation, ces aînés, bien qu’accrochés aux privilèges, n’ont plus le tonus d’une jeunesse, donc ne peuvent pas mobiliser la masse sans l’apport de cette jeunesse. Aussi, alors qu’ils ont tous choisi de rester à Abidjan, la jeunesse locale participe activement à la vie communautaire. Enfin, en politique, on gagne parce qu’on a une capacité de mobilisation par rapport à son adversaire. Et à Touba ou ailleurs ce n’est pas parce qu’on adore ou on chante les louanges d’un candidat que ce dernier est élu.

Vous êtes également membre des instances de Miryakoua, un mouvement de la société civile. Comment cela s’explique ?

Jeune militant de la Fesci et membre de la SOAF depuis 95, j’ai voulu mettre en application au plan local, dans ma région ce que j’ai appris auprès de mes leaders, Blé Goudé, Jean Yves Dibopieu et autres. La décision de créer ce mouvement de société civile remonte à juillet 2007, après l’accord politique de Ouaga. Constatant qu’avec l’apaisement, nos parents ont plus que jamais besoin d’être soutenus moralement après la période de guerre, nous avons décidé avec le président Bamba Mory, de nous constituer en une association pour mieux répondre aux aspirations des populations dans toutes ses composantes. Enfin on peut s’investir dans l’humanitaire et avoir des convictions politiques. Et à Miryakoua le débat reste toutefois ouvert. D’ailleurs à Miryakoua, ce qui importe, ce n’est pas la question idéologique mais plutôt comment tous les fils et toutes les filles du Bafing peuvent unir leurs énergies pour le développement de la région. C’est le fondement même du mouvement. Ce n’est pas surprenant qu’on y retrouve des adhérents de tous les bords politiques. C’est aussi cela, la démocratie, permettre à chacun de s’exprimer d’où qu’il vienne, tout en mettant l’intérêt national, l’intérêt de la majorité en avant.

C’est bientôt les élections en Côte d’Ivoire. Quelle va être la contribution de votre mouvement pour permettre à ces populations de faire le bon choix ?

Effectivement, nous nous apprêtons à repartir dans la région, non seulement pour l’investiture de notre président mais profiter pour convaincre nos parents sur la nécessité de voter utile. Ce qui passe par une forte mobilisation à l’inscription sur les listes électorales. Nous allons leur dire de mettre aux oubliettes les images d’intoxication longtemps brandies par certaines formations politiques pour acheter la conscience des populations du nord. L’argument du charnier de Yopougon est aussi vieux que l’argument de l’attaque du 19 septembre 2002.

Aujourd’hui il va falloir redonner espoir à la jeunesse qui a fui les villages, les campements, faute d’activité. Il va falloir rassurer les vieux avec un programme de développement leur permettant d’assurer une meilleure fin de vie. Il va falloir organiser la masse paysanne qui ne vit que de l’agriculture. Et pour réussir ce pari, il va falloir composer avec l’homme providentiel. Des hommes de conviction. Des vrais démocrates qui ont à coeur le développement des régions et l’amélioration des conditions de vie des populations.

Vous parliez de communication du camp présidentiel dans votre région. Selon vous sur quoi devrait s’articuler le discours

En politique on adapte le discours à une situation donnée. Le FPI, après plusieurs années dans l’opposition a fini par accéder au pouvoir d’Etat. Bien entendu sur la base d’un contrat proposé aux ivoiriens. Je veux parler des dix (10) grands projets du président Gbagbo. Projets qui malheureusement ont été stoppés du fait de la guerre mais qui à mon sens étaient les seules voies du développement social et économique du pays à savoir : 1°,le fonctionnement normal de toutes les institutions avec en première ligne, le maintien et le respect de la Constitution ivoirienne ; 2°, la dépénalisation des délits de presse ; 3°, la construction d’une société de liberté, d’égalité et de solidarité ; 4°, la réconciliation nationale à la suite du coup d’Etat du 24 décembre 1999 ; 5°,le développement de tous les départements par la décentralisation ; 6°, l’école gratuite pour tous ; 7°, la promotion emplois pour la jeunesse ; 8°, la réforme du système de Défense et de Sécurité ; 9°, l’assurance maladie universelle et enfin la réforme politique et économique avec un point d’ogre sur la filière café-cacao.

Aussi, en tant fils et cadre de la région, il est de mon devoir d’indiquer à mes parents le choix qui me paraît judicieux pour l’avènement d’un lendemain meilleur pour tous. Et ce choix est incontestablement, le président Laurent Gbagbo. Et comme le dit l’adage, on n’accroche pas son habit à l’ombre alors qu’on peut trouver du soleil à côté. Pour nous aujourd’hui, le soleil, c’est le président Laurent Gbagbo. Certainement que brilleront d’autres soleils après.
Alors, élire à nouveau le président Gbagbo, c’est donner une nouvelle chance à la Côte d’Ivoire pour son décollage économique. Pour accomplir cette mission, on a pas besoin d’avoir une carte de militant du FPI.
Et pour moi, la société civile doit jouer un rôle capital dans le choix des futurs dirigeants du pays. Voilà pourquoi je suis heureux que depuis notre dernier passage dans la région en juillet dernier, beaucoup de personnes appartenant à d’autres formations politiques autre que le FPI ont adhéré à notre message.
Enfin, c’est l’occasion pour moi d’attirer l’attention du président de tous les ivoiriens qu’au vu de la configuration du paysage électoral en Côte d’Ivoire, il lui appartient de ratisser- large au-delà du FPI, s’il veut encore être réélu.

Entretien réalisé par Philippe Kouhon

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