RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La grandeur de Sarkozy s’étend au Golfe

dessin : "la paille et la poutre" d’Enzo Apicella

Le président français Nicolas Sarkozy , en visite aux Emirats arabes unis, a participé le 26 mai à la présentation du « Louvre d’Abu Dhabi » : une succursale que le musée parisien ouvrira ici, en recevant plus d’un milliard d’euros pour l’utilisation de la marque et le prêt d’oeuvres. Mais cet événement culturel n’était que la garniture de l’événement central : l’inauguration de l’ « Implantation militaire française dans les Emirats arabes unis ». Cette base militaire permanente, la seule à l’étranger en dehors de l’Afrique, est la première que la France installe dans le Golfe, dans une zone qui, souligne l’Elysée, « se trouve face au Détroit d’Ormuz par où transite 40% du pétrole mondial ». D’où son « importance stratégique », accrue du fait que, à une centaine de kilomètres à peine, se trouve l’Iran. En plus de la base navale qui sera installée dans la zone de Mina Zayed, l’implantation, rebaptisée « Camp de la paix », comprend un détachement aérien déjà opérationnel sur la base de Al-Dhafra, et un groupe terrestre basé dans la ville militaire de Zayed. Selon l’accord stipulé par Sarkozy lui-même en 2008, la construction des infrastructures de la base française est financée par Abu Dhabi, tandis que Paris couvre les frais opérationnels.

Après l’inauguration, Sarkozy s’est rendu à la base de Al-Dhafra pour assister, avec les monarques des Emirats, à l’exhibition du chasseur-bombardier Rafale. Le président chapeaute une délégation qui comprend les dirigeants de l’industrie constructrice, Dassault Aviation, dans une tractation avec les Emirats pour leur vendre 60 Rafale. L’affaire, d’une valeur d’environ 8 milliards d’euros, est fondamentale pour Dassault, qui jusqu’ici n’est arrivé à placer aucun de ces avions à l’étranger, à cause surtout de la concurrence avec Lookheed Martin et du consortium européen producteur de l’Eurofighter Typhoon. Pourtant le Rafale n’a rien à envier à ses concurrents européens (y compris le futur F-35 de Lookheed) : c’est un chasseur-bombardier multi-rôle, en mesure de remplacer 7 autres types d’appareils utilisés par la France, adapté à toutes les missions d’attaque, dont celles avec des armes nucléaires. Dans la délégation qui accompagne le président, il y a aussi des représentants de l’industrie nucléaire française qui essaient de vendre deux réacteurs aux Emirats. Le contrat devrait être conclus dans l’année mais se heurte à la forte opposition de Washington qui vient à peine de signer un accord pour la fourniture de technologies nucléaires aux Emirats, troisième exportateur de pétrole (cf. il manifesto, 24 mai).

La France est ainsi en train de mettre en pratique ce qu’elle a énoncé dans son « Livre blanc de la défense » : constituer un « axe stratégique majeur de l’Atlantique à l’Océan Indien », en passant « d’une stratégie de défense passive à une stratégie de défense active en profondeur », qui prévoit « une réaction rapide et une action offensive ». Cette politique ouvre des contradictions avec Washington, non pas cependant en termes de conception de politique extérieure et de défense qui serait différente, mais de revendication d’un poids plus important de la France dans le cadre de la stratégie conduite par les Usa : celle-ci prévoyant la projection de forces militaires partout dans le monde où seraient mis en question les intérêts fondamentaux de l’Occident. Le retour de la France dans le commandement OTAN sous leadership Usa, dont elle était sortie en 1966, le confirme. L’idée énoncée dans le « Livre blanc de la défense » n’est donc pas l’idée d’une Europe nouvelle, mais la reproduction en de nouvelles formes de la vieille Europe des empires coloniaux.

Manlio Dinucci

Reçu de l’auteur et traduit par Marie-Ange Patrizio,

Publié sous le titre « Les soldats de Sarkozy s’étendent vers le Golfe » dans l’édition de mercredi 27 mai 2006 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/il-manifesto/in-edicola/numero/20090527/pagina/08/pezzo/250835/

URL de cet article 8649
  

Les Etats-Unis de mal empire : Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud
Danielle BLEITRACH, Maxime VIVAS, Viktor DEDAJ
Présentation de l’éditeur Au moment même où les Etats-Unis, ce Mal Empire, vont de mal en pis, et malgré le rideau de fumée entretenu par les médias dits libres, nous assistons à l’émergence de nouvelles formes de résistances dans les pays du Sud, notamment en Amérique latine. Malgré, ou grâce à , leurs diversités, ces résistances font apparaître un nouveau front de lutte contre l’ordre impérial US. Viktor Dedaj et Danielle Bleitrach, deux des auteurs du présent livre, avaient intitulé leur précédent ouvrage (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Les individus ne constituent une classe que pour autant qu’ils ont à soutenir une lutte commune contre une autre classe ; pour le reste, ils s’affrontent en ennemis dans la concurrence.

Karl Marx

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.