RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

TEGUCIGALPA, VILLE DE FURIE

Traduit par Thierry Pignolet. Édité par Fausto Giudice

Le jour se lève.

J’ai traversé mes souvenirs d’un pas ferme et me suis arrêté au coin de l’histoire, sous le feu de couleur vert olive, pour que les chars d’assaut passent en trombe. Je me suis alors rappelé mon enfance de lumières perdues, quand je jouais à disséquer ce jardin de fleurs sous le regard lumineux et incandescent de Dieu, et j’ai revu mes figurines de plastique des céréales de Cornflakes, d’une époque révolue où jouer aux petits soldats était une joie de la vie. Aujourd’hui, c’est une angoisse de les voir en réalité, une horreur de voir leurs yeux effrayants de dévastation et leurs cuirasses de métal sur la poitrine -comme les animaux mythologiques d’une ère néolithique déjà vaincue par les paléontologues de la fin du monde.

La ville de Tegucigalpa est un camp de concentration, une ville minée par la haine, un gros village empêtré dans des bottes qui détruisent à chaque pas l’herbe de l’espérance, s’acharnant pour qu’elle ne repousse plus jamais. Même si la fleur de la résistance croît dans l’asphalte de leurs pas tordus.

Sur chaque trottoir, dans chaque rue, dans chaque allée s’engouffre avec force la lutte contre ces monstres de métal brillant, astiqués avec les chemises de misère de ce Honduras ; dans chaque carabine il y a la haine et l’utopie ; dans chaque T-shirt vert il y a le corps du délit ; dans chaque regard il y a une larme d’amour pour libérer le pays d’orangs-outangs de contrefaçon, issus d’une jungle phosphorescente de vers luisants politiciens sans éclat.

Le feu passe au rouge, il est temps que s’arrêtent les caravanes de fer pourri et les dinosaures de la poubelle universelle de l’histoire, il est temps d’allumer cette lumière rouge de la dignité qui mettra fin à la fureur effrénée de cette écurie métallique qui écrase un espoir selon eux existant -car ils sont convaincus que tout le pays se résume à un M-16.

Mes figurines de plastique sont tombées dans le jardin et se sont perdues entre le tas de feuilles mortes et les tourbillons secs de l’hiver. Je cours chercher de l’aide chez mon papa. Ce sont mes seuls jouets et le vieux, qui lit un petit livre d’Honoré de Balzac, me chuchote à l’oreille, comme un secret d’État sans président : « Laisse-les là , le plastique fond au soleil du matin ».

Il fait jour.


Sur l’auteur

L’artiste graphique Allan McDonald, Thierry Pignolet et Fausto Giudice sont membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d’en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8858&lg=fr

URL de cet article 9234
  

Ukraine : Histoires d’une guerre
Michel Segal
Préface Dès le premier regard, les premiers comptes-rendus, les premières photos, c’est ce qui frappe : la « guerre » en Ukraine est un gâchis ! Un incroyable et absurde gâchis. Morts inutiles, souffrances, cruauté, haine, vies brisées. Un ravage insensé, des destructions stériles, d’infrastructures, d’habitations, de matériels, de villes, de toute une région. Deuil et ruines, partout. Pour quoi tout cela ? Et d’abord, pourquoi s’intéresser à la guerre en Ukraine lorsque l’on n’est pas même ukrainien ? (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"c’est un cliché de journaliste que de souligner le caractère futile de lancer des pierres contre des tanks. Faux. Il est certain qu’il s’agit là d’un acte symbolique, mais pas futile. Il faut beaucoup de courage pour affronter une monstre d’acier de 60 tonnes avec des pierres ; l’impuissance du lanceur de pierres à arreter le tank ne fait que souligner l’impuissance du tank à faire ce qu’il est censé faire : terroriser la population."

Gabriel Ash

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.