Seules les Révolutions et grèves qui bloquent… débloquent les systèmes

Blocages et déblocages ?

Présentation : Les mots ne sont pas qu’une suite de lettres qui s’assemblent. Ils sont souvent la représentation, pour ne pas dire la matérialisation des rapports sociaux qui fondent nos relations. Ainsi le terme « bloquer » donne à priori un sens négatif à l’évolution de ce que le système appelle « progrès ». Si tel est le cas, alors toute opération de « déblocage » devient de fait, un combat pour la liberté…

Pourtant entre « bloqueurs » et « débloqueurs  », si l’on regarde l’Histoire à l’aune des « rapports sociaux » et non du simple rapport juridique de propriété des moyens de production (Capitalisme), la mise en perspective historique donne raison aux « bloqueurs  », aujourd’hui dénoncés, contre les « débloqueurs »… Et si en définitive, c’étaient les « bloqueurs » qui « débloquaient » l’Histoire ???

Du blocage des facs ? Les événements récents du « blocage des facs » face à la loi ORE et les images des « dégâts » occasionnés à cette occasion semble donner raison aux « débloqueurs » des « forces de l’ordre », qui permettent ainsi aux étudiants de reprendre leurs études, rôle dévolue à l’Université…

Pourtant le fait que l’Université de Tolbiac au cours de leur blocage s’intitule « Commune libre de Tolbiac », renvoie bien à cette histoire sociale, matrice de nos ruptures politiques qui sont l’écriture spécifique de notre Pays. La « Commune  », c’est cette période historique de « blocage » de Paris ayant proclamé à la face du monde capitaliste, l’émergence de la Commune (mis en commun) comme système social en rupture avec le capitalisme émergent, dont le seul objectif fut la création du prolétaire, uniquement payé en salaire et non sur la valeur de son travail. Il est rassurant de voir que les étudiants en révolte contre la « modernité » du monde trouvent dans la « commune  » de 1871, les germes de l’espoir. Que cherchent les étudiants en bloquant l’université ? juste à débloquer un système qui fait de la sélection, le moyen d’accéder pour une infime minorité aux emplois de managers du capitalisme financier dominant et bloqueur…

La France un Pays de Révolutions : Notre Pays a cette matrice historique, qu’il ne sait faire les évolutions nécessaires qu’a coup de Révolutions. Macron lui-même a intitulé son livre « Révolutions » mais pour lui et ses soutiens, c’est une Révolution rétrograde d’un retour en arrière vers le règne des banquiers. Pour le reste observons les faits :

  • 1789 fut la Révolution, qui par « le blocage du pouvoir monarchique », l’occupation des châteaux, déclenchant la nuit du 4 août, mis à bas le régime féodal et ses privilèges. C’est donc bien le « blocage Révolutionnaire » des « prises de châteaux » et de destruction des « titres de propriété  » qui « débloquant » le système féodal, participa à la création et à l’Institutionnalisation de la République. Ici le « blocage » fut source de progrès.
  • Les révolutions de 1830, 1848 et 1871 ne furent en définitive que des répliques de 1789, car après chaque Révolution, les « rétrogrades d’ancien régime » voulurent, à chaque fois, revenir sur les « conquis politiques démocratiques », obtenus par les « bloqueurs-débloqueurs » de 1789. Avec par ordre d’apparition Louis XVIII [1], Charles X [2] Louis-Philippe [3], et Napoléon III…qui visait un retour à l’empire. La défaite militaire de ce dernier, déclencha la Commune dont les avancées politiques et sociales sont innombrables [4] et dont certaines ne sont toujours pas appliquées aujourd’hui.
  • La Révolution de 1917 : Les bolchéviques à leur manière, ne furent que des « débloqueurs » du « Tsarisme » plus vieux système féodal en Europe.

J’imagine les antimarxistes primaires se délectant à la lecture des phrases précédentes et pouvant se pavoiser d’avance sur ce « discours » franco-français ou de soutien à une révolution soviétique disparue et anachronique à l’ère de la mondialisation, d’un gauchiste dépassé. Mais que dire alors de…

La Révolution Américaine : Mais voilà la Révolution Américaine… et comment se déclencha-t-elle, si ce n’est, là aussi, que par le « blocage » des navires anglais dans le port de Boston et « l’occupation blocage » de ces mêmes navires. C’était donc bien le système anglais du capitalisme colonial, qui « bloquait » l’émancipation du peuple américain…Et les « bloqueurs américains », sans doute minoritaires au début, ont eu raison de le faire au vu de l’Histoire humaine déroulée et du résultat obtenu (U.S.A première puissance mondiale). En fait de minoritaire, on pourrait même parler « d’avant-garde » puisque ce sont 60 bostoniens, dénommés « les fils de la liberté » qui s’emparèrent des bateaux : « Le 16 décembre 1773, soixante Bostoniens nommés Les Fils de la Liberté grimpèrent à bord des trois navires (le Dartmouth, le Eleanor et le Beaver) costumés en Amérindiens de la tribu des Agniers car ces derniers suscitaient la terreur à cette époque. Silencieusement, entre 18 et 19 heures ils ouvrirent les tonneaux et jetèrent 342 caisses de thé par-dessus bord ». [5] Non seulement ils bloquèrent mais ils détruisirent, de vrais gauchistes.

Ces 60 bostoniens étaient donc encore plus minoritaires que les étudiants occupant les facs aujourd’hui, mais on peut être minoritaire et être dans le sens de l’Histoire, tel est le sens des Révolutions progressistes, qu’il ne faut pas confondre avec les révolutions conservatrices, pour ne pas dire réactionnaires.

Le blocage des résistants : En 1940, les résistants au nazisme et au régime de Vichy étaient aussi peu nombreux, une minorité agissante dont le premier but fut d’appeler à « l’insoumission » et à la Résistance. Puis organisé notamment dans les entreprises (C.G.T-P.C.F) et notamment à la S.N.C.F, ils se mirent à « bloquer  » le système militaire nazi. Dans le même mouvement, au cœur de la nuit noire, ils élaborèrent un programme au titre lumineux « Les jours heureux » dont la portée visait justement à « débloquer » le vieux capitalisme des « rentiers de l’industrie  » qui pactisaient avec le régime : « Mieux vaut Hitler, que le front populaire ». Les « blocages » (déraillements des trains de chars allemands), permirent le succès du débarquement américain et plus tard ce rôle de la Résistance et des « blocages » opérés permirent à De Gaulle de pouvoir s’imposer comme chef de l’Etat légitime. Ce sont donc ces « blocages » qui permirent de « débloquer » la situation militaire et politique, permettant de reconstruire la France, sa sécurité sociale, son école publique, ses hôpitaux, ses Nationalisations et ses services publics. Les blocages et Résistances désormais soutenue par une immense majorité de la population, permirent de sortir du régime de Vichy. D’un coup, le Patronat devint silencieux, acceptant les nationalisations et la Planification.

Des mouvements sociaux : Ce sont les différents mouvements sociaux de « blocage » des productions par grève qui ont obligé le patronat à négocier et à signer des avancées sociales, « débloquant  » de fait la situation immédiate et améliorant la situation de chacun…

  • Les mineurs bloqueurs : Ce sont les 1.300 grèves des mineurs de 1906, « Bloquant » la production des mines qui ont contribué à l’écriture du premier code du travail de 1910, « débloquant » ainsi les protections collectives.
  • Les grévistes bloqueurs de 1936 : En 1936, c’est le « blocage » des entreprises et de la production par les ouvriers en grève qui permirent d’obtenir des « conquis sociaux » et notamment de l’obtention des premiers « congés payés », dont désormais ouvriers, employés ou cadres bénéficient chaque année. Une fois de plus l’Histoire donne raison aux « bloqueurs »… véritables « débloqueurs de système ».
  • Les « bloqueurs » de Mai 1968 : Là encore il fallut que la « classe ouvrière organisée » bloque la production pour obtenir en un temps minimum des « conquis sociaux » d’une importance inégalée (30 % de hausse du SMIG, section syndicale d’entreprise, 3ème semaine de congés payés etc.).
  • Les bloqueurs du Larzac : Face au projet d’extension du camp militaire du Larzac, en 1971, les paysans s’opposèrent et bloquèrent le projet. Avec le recul historique ce blocage était justifié et a permis de « débloquer » un autre avenir [6].
  • Les bloqueurs de la Z.A.D : Face à un projet d’Aéroport indécent au vu des objectifs de CAP 21, les « bloqueurs de la Z.A.D » sont à l’avant-garde de l’humanité qui pense à demain.
  • Les bloqueurs à l’aune des rapports sociaux : Que l’on soit pour ou contre le gouvernement actuel et ses « réformes » le lecteur honnête ne peut contester cette articulation entre « blocages et débloquages de système ». Cette histoire est celle des rapports sociaux sous-jacents qui s’opposent frontalement à « l’histoire des jours qui passent »…

Le blocage médiatique : Les médias aujourd’hui, par leur pratique de répétition en boucle de la phraséologie du système contre les « bloqueurs cheminots » et « bloqueurs étudiants » (« usagers pris en otage », « galères des transports », « grèves qui coutent chers », « blocage des facs », « violence des manifestations »), contribuent au maintien du système bloquant. Mais quel est ce système qui bloque la société ?

Le capitalisme un système bloqué et à bout de souffle. Au-delà des mots utilisés (« modernité », « modernisation  », « management », « entreprenariat  », « mobilité  », « nouveau monde » etc.) qui visent à masquer le réel, le capitalisme, est avant tout un « système bloqué et bloquant ». Arcbouté sur le défense de son privilège d’obtenir du profit par l’exploitation des autres, du fait de son rapport exclusif de propriété des moyens de production et d’échange, il refuse toute évolution sociale, visant à un meilleur partage des richesses et des ressources, expliquant par ailleurs ses crises financières, boursières et de suraccumulation, entraînant la paupérisation le chômage et la précarité du plus grand nombre et ses guerres inhérentes : « le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage  » [7].

Celui-ci est de plus à bout de souffle, car dans un système technologique qui change (« Révolution informationnelle »), il veut nous faire revenir en arrière aux rapports sociaux du XVIII ème siècle (réforme sur le code du travail) et dont l’ubérisation est la matrice, là où « l’humanité qui marche », a besoin de « ruptures d’avenir » d’un progrès social mondialement partagé d’un « autre monde ».

Le capitalisme en tant que système ne peut donc en aucun cas permettre à la société de voir et de se projeter dans l’avenir, car « bloqué  » sur son système de profit financier, primant le développement de la société et faisant des peuples,
de simples variables d’ajustement. Une nouvelle Révolution politique n’est de ce fait point à exclure et Mai 2018 a plus à voir avec 1789 qu’avec Mai 1968, du fait de ce blocage obscurantiste du « tout marchandise », application du « tout profit » appliqué au monde entier (« mondialisation »).

Penser et réfléchir / Ouverture :

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Blocage ou déblocage ? Et l’on voit en définitive selon le regard historique que l’on porte, celui de l’instant donc du marché (« rencontre entre une offre et une demande fixant un prix ») ou une matrice historique sociale, celle renvoyant à une approche en termes de « lutte de classes » la réponse sera différente.

Dans tous les cas, cheminots et étudiants en bloquant, ont ce mérite démocratique, de nous obliger de penser et de réfléchir, car bloquer signifie arrêter le mouvement et nous octroie ainsi le temps de réfléchir.

La critique sur le fait qu’ils sont minoritaires ne tient pas au regard de l’Histoire. De tout temps les premiers bloqueurs ont toujours été minoritaires, mais ils portent en actes, la matérialisation du progrès social à venir d’un « autre monde » à enfanter.

Et si tout le monde se mettait à « bloquer » ce système, la réflexion serait d’autant plus profonde qu’elle pourrait déboucher, non sur un « nouveau monde » [8] idéologie du retour en arrière versus Macron, mais sur un …. « Autre monde » [9] celui qui depuis Spartacus brise les chaines des esclaves dans une démarche nécessairement éruptive et tremblante. Tel est le chemin de l’émancipation.

Pour les étudiants et cheminots bloqueurs, le 28 Avril 2018, Fabrice

[7Jean Jaurès

[8Il est curieux de vois ce Président « moderne » utiliser cette expression qui historiquement désigne l’Amérique, qui fut peuplé par les puissances coloniales des débris de la société (délinquants, repris de justice, prostituées, voleurs etc…).

[9Merci à Téléphone, groupe Rock français aux paroles incisives.


COMMENTAIRES  

30/04/2018 01:38 par alain harrison

Bonjour.

« « Et si tout le monde se mettait à « bloquer » ce système, la réflexion serait d’autant plus profonde qu’elle pourrait déboucher, non sur un « nouveau monde » [8] idéologie du retour en arrière versus Macron, mais sur un …. « Autre monde » [9] » »

Bien, j’emploie souvent « « le nouveau monde » » pour signifier l’alternative radicale au système économique exploiteur actuel. Je comprends bien que Macron-capital a récupéré le sens indiqué dans le texte.

Bon , je vais employé « « autre monde » » pour signifier l’alternative au syst. économie. financier exploiteur de toujours. À travers l’histoire, la capitalisme est bien la première forme économique, il a tout simplement évolué : le roi était le grand capitaliste, tout comme l’Église l’a été très tôt institutionalisé, et les autres. Un compte était un petit capitaliste dépendant des humeurs du roi.

30/04/2018 09:43 par Georges SPORRI

Chers camarades, je suis sûr que vous le savez déjà ... Si un gouvernement de vraie gauche obtenait le pouvoir et essayait de mettre en œuvre une politique égalitaire, les droites au service des bourgeoisies bloqueraient et ruineraient le pays, essayeraient de tout faire pour provoquer l’impopularité et ridiculiser ce nouveau pouvoir forcément stalino-poutino-islamo-maduro-irano-nordcocoréen ...etc.
Et puis, ils apprendraient vite que 55000 bagnoles suffisent pour bloquer le périphérique et que 50 manifestations de 1000 dans 1 ville sont plus difficiles à matraquer qu’une seule de 100 000 ...

30/04/2018 10:09 par Sébastien

C’est cool, grace à votre argumentation, je vais pouvoir prêcher le blocage des frontières auprès de la Gôchosphère. Merci !

"LGS, toujours plus haut, plus fort !"

30/04/2018 18:44 par legrandsoir

LGS, toujours plus haut, plus fort !

eh ouais, pas facile. C’est tous les jours qu’il faut remettre l’ouvrage sur le métier.

30/04/2018 16:51 par Dominique

Le capitalisme un système bloqué et à bout de souffle.

Entièrement d’accord. Mais encore faut-il voir que cela n’est pas une cause mais un symptôme. Symptôme du fait que notre mode de vie, cette société industrielle de consommation de masse est condamnée en raison de la finitude de ses ressources naturelles. La crise actuelle est différente des précédents chocs pétroliers, lesquels avait une raison politique. Cette fois-ci l’augmentation des prix du pétrole a aussi servi de déclencheur à la crise, la raison en était d’ordre géologique, ce qui fait que de telles crises ne peuvent que se reproduire et s’aggraver. Cela ne peut aussi que continuer à provoquer des guerres.

Dans cette crise et ce mode de vie, le capitalisme n’est que l’outil économique. Tout ce que propose le marxisme est généralement de continuer la fuite en avant d’un progrès qui nique la planète en optimisant autrement l’économie et le productividmr, c’est-à-dire en supprimant les privilèges des bourgeois et en les mettant eux aussi au travail obligatoire. Le problème ici est que les opprimés sont conditionnés à vouloir plus, comme dans la pub, et que pour leur donner accès à la société de consommation, les marxistes sont bien obligés de leur promettre une meilleure répartition des fruits du travail commun. Je n’ai jamais d’ailleurs jamais vu une explication convaincante de leur part sur comment ils allaient faire en pratique pour que notre mode de vie cesse le massacre environnemental qu’il produit.

Ce qui nous amène au second danger existentiel, la sixième extinction de masse qui ne s’arrêtera pas en stoppant le massacre, mais uniquement si nous sommes capables d’utiliser les ressources restantes non pas pour fabriquer plus de frigidaires et de pokemons, mais pour réparer les dégâts qui provoquent cette extinction et pour développer des modes de vie pluriels basés sur le local (la seule façon de gérer de façon durable l’environnement et ses ressources est de le faire localement). Et c’est sur qu’un tel programme politique n’est pas porteur, j’ai pu le constater même à Cuba, ce pays de l’homme nouveau du Che où les seuls pubs sont pour la révolution. En effet, les cubains n’idéalisent ni le marxisme ni le capitalisme, ce qu’ils veulent est pouvoir faire comme nous, consommer plus, en priorité des voitures et des voyages. Cela n’enlève rien ni au coté social remarquable de leur révolution, ni à leur internationalisme lui aussi remarquable avant tout de générosité et d’engagement. Mais cela n’en constitue pas moins une fuite en avant du mode de vie qui est en train de niquer la planète. Je constate, je ne juge pas.

Ce qui fait qu’il faudrait que les peuples des grandes puissances se réveillent et montrent l’exemple. C’est-à-dire qu’ils se mettent à exiger l’impossible : renégocier notre mode de vie. C’était cela le sens de Mai 68 avant que des opportunistes comme Kohn Bendit ne le récupèrent et que des ignorants comme les syndicats n’achèvent le travail. Car demander des avantages sociaux sans remettre en cause le fond du problème qui est notre mode de vie suprématiste qui commence par dominer la nature pour pouvoir l’exploiter sans vergogne au lieu de la respecter et pour pouvoir faire de même avec les humains ne règlera pas la sixième extinction de masse, bien au contraire.

Il y a aujourd’hui de plus en plus de manifestations dans de plus en plus de régions de la planète, certaines populaires et porteuses d’un potentiel révolutionnaire, d’autres complètement réactionnaires. Nous avons besoin que tous les peuples du monde réalisent cela, et aussi qu’ils réalisent que le seul avenir de leurs enfants si nous ne stoppons pas la sixième extinction de masse est de revenir au stade minéral, et que donc nous n’avons pas besoin d’une xième révolution qui ne change que la caste au pouvoir et l’importance des miettes laissées aux peuples, mais d’une véritable révolution qui règle le fond du problème, notre mode de vie.

30/04/2018 19:36 par depassage

Les mots sont de véritables pièges à rats. Il faut toujours les interroger, non seulement dans le sens que nous les comprenons, mais dans le sens où les autres les comprennent. C’est un véritable défi permanent. Des exemples, on peut en trouver par milliers. Dans mon cas, j’ai toujours considéré le mot révolution comme un changement obligatoirement positif, quelque chose qui apporte un plus à la vie au sens large et non pas comme une fin pour consolider des intérêts égoïstes et soumettre des peuples pour des prunes en fin de compte. De même pour le progrès que je ne peux pas réduire seulement à quelques avancées technologiques de quelques importances qu’elles soient, mais beaucoup plus dans une amélioration des rapports humains, rapports multiples de différentes natures et dimensions, et surtout à échapper aux aliénations qu’ils nous imposent.

01/05/2018 06:44 par alain harrison

Intéressant, il y a un début de questionnement.

Effectivement sans porter de jugement de valeur, le communisme (sans questionnement profond) est la simple continuité modifiée du capitalisme. Je n’ai pas trouvé ça tout seul.
Krishnamurti, dans une discussion avec un "révolutionaire" indien (Inde) : .... les communisme est la continuité modifiée du capitalisme.

Nous avons à changer de mentalité sur toute la ligne. Mais comment s’en convaincre ?
Il y a peut-être une façon de faire ?
J’ai trouvé un texte comme canevas de réflexion. Il n’est pas question d’approfondir ce penseur, mais juste voir comment il articule l’idée.
Les pathologies de la raison
Christian RUBY
[jeudi 29 janvier 2015]

« « D’une part, ce parti pris d’une faculté de raison antérieure à la déformation capitaliste ; d’autre part, les doutes qu’Adorno nourrissait quant aux chances d’une prise de conscience collective de la réalité capitaliste. » »
« « Honneth en retient l’approche potentielle d’une vie publique émancipée soutenant un Etat démocratique de droit. Emancipation cependant contrée par les effets psychiques du capitalisme que Honneth étudie par l’intermédiaire des travaux de Franz Neumann (la notion de crainte et d’angoisse décrivant alors les formes de politique qui empêchent les citoyens d’acquérir les facultés indispensables à la formation d’une volonté collective). » »
« « Mais c’est aussi grâce à cette partie que l’ouvrage peut se clore sur la question de la justice. Le lien est simple : il passe par le double rapport entre individu et culture et entre individu et démocratie. Pour autant que la théorie critique ait décelé les pathologies sur lesquelles agir, il convient de préciser « au nom de quoi » et dans quel but. D’autant que, remarque Honneth d’emblée, un certain consensus existe autour de l’idée selon laquelle les principes de la justice devraient être renvoyés à l’expression de la volonté commune de tous les citoyens de s’accorder réciproquement les mêmes libertés subjectives d’action. Or, non seulement cette proposition est abstraite, mais elle se tient à l’intersection de deux ordres de considérations : justice sociale et autonomie individuelle y croisent l’idée d’une volonté commune qui ne se réalise que dans la coopération entre sujets. L’affranchissement de l’individu de toute tutelle extérieure étant un acquis historique de la modernité, il reste à savoir s’il définit bien la justice. On sait ce que la plupart font de ce principe, désormais réduit à la notion de liberté individuelle et à une perspective libérale. C’est non seulement de cela qu’il convient de discuter mais encore de l’effet de ces principes dans les relations interétatiques. Au demeurant, Honneth revient par ce biais sur la théorie de la reconnaissance » »
https://www.nonfiction.fr/article-7410-les_pathologies_de_la_raison.htm

Je le répète, nous avons trois outils formidables, dans la mesure que le peuple se mobilisera au fur et à mesure.....

La Constituante par le peuple
Le nouveau pacte social
Le nouveau paradigme économique (le CNR l’avait mis en branle)
Mais les extraits du texte ci-haut regarde le nouveau pacte social.
Je le considère comme un angle d’approche, le sujet individu versus société, l’individu-entrepreneur est la nouvelle mouture libérale, mais effective en ce sens que les générations récentes l’ont en parti adopté, qu’elle fait partie des nouvelles moeurs.
Comment le Marxisme traite-t-il de cette question, et le traite-t-il ?
Comment cette question se décline dans le communisme du XXI è siècle ?
La théorie, la dialectique philosophique analytique a ses qualités et ses défauts. À côté, il faut une description de la situation en fonction de l’ensemble historique, mettre les liens entre les différentes strates (le continuum des faits, le théorie idéologique,....) compréhensibles et en même temps comme pédagogie éducative : rendre tout ou chacun habilité à analyser par lui-même en quelque sorte.
Le nouveau pacte social est sans doute la véritable pièce du changement.
La question économique, est au fond une question technique plus ou moins complexe. L’exemple le plus criant est de nationaliser les banques et d’en avoir le contrôle social pour mettre un terme à ses aberrations.
Le cadre de la Constituante par le peuple est le seul cadre légal démocratiquement parlant. Ceci est à faire passer avec toutes les énergies. Nous devons rendre le véritable sens au mot démocratique. Busch, Sarko, Hollande, Obama en ont fait une parodie meurtrière reconduit et accentué par Macron ,Trudeau et Trump et ci.
La Russie, la Chine, et maintenant l’Inde, il semble que la Chine et l’Inde ont l’intention d’une meilleure relation ?
Le monde multipolaire est sans doute le cadre qui permettra une harmonisation des relation entre la nation et l’universel ?
Mais pour cela, il faut enlever les carcans économiques financiers et leur système institutionnalisé, les goulags du XXI è siècle. Le plus idiot, là dedans, c’est que le consommateur donne les clefs de son incarcération par micro électronique, les puces à double rentabilité : elle vous abreuve en offre d’achat ciblé et elle vous situe dans votre vie, autrement dit, si vous essayez de changer, il y aura sans doute des surprises : soyez conforme à vous-mêmes. Les normes clientélistes ?
Nous pourrons parler de conformisme clientéliste selon les moyens financiers selon la classe à laquelle vous appartenez.
Les castes et le moyen-âge à valeur ajoutée ?
Cette dernière partie, une réflexion improvisée.

01/05/2018 09:22 par Assimbonanga

@Dominique, vous parlez d’or et je partage vos constats à 100%. Il se trouve que c’est dans les ZAD que se réalisent les souhaits que vous exprimez. Et le pouvoir ne s’y est pas trompé : destruction, occupation militaire et dès que les fériés seront passés et auront permis aux gendarmes de prendre quelques repos, il va te vous foutre en l’air tout ça !

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