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Ce derviche vagabond mérite d’être député

Le vote est le seul facteur qui mesure l’implication citoyenne dans une société civilisée. Cinquante-huit ans après la fête de la Toussaint de 1954, les Algériens cherchent leur chemin. La majorité est éveillée et éduquée mais le bon chemin semble être loin de sa visibilité.

Cette majorité sait qu’elle n’a pas une autre terre qui pourra remplacer ce beau pays. Elle sait aussi qu’aucun algérien ne connaîtra le bonheur que si nous arrivons à préserver la paix et la fraternité dans ce refuge longtemps abreuvé du sang pur algérien. L’Algérie est notre espérance parce qu’elle est notre seul refuge. Pour préserver ce refuge sous l’ordre et la loi et aller vers le chemin recherché, la sagesse doit chasser du théâtre politique les Bombard-dits qui incarnent les démons. (Bombard-dits signifie bluffeurs dans le jargon des jeunes). Quelle que soit le taux de participation et quel que soit le résultat des urnes les algériens resteront fidèles à l’Algérie républicaine et respecteront ses principes. Tous les algériens se rappellent de la sauvagerie de la décennie rouge causée par un vote malmené. Certains rembobinent la sagesse de Slimane Amirat. Amirat s’est prononcé clairement et calmement devant le peuple « Si j’ai à choisir entre l’Algérie et la démocratie je choisirai l’Algérie ». Espérons qu’après 10 Mai les électeurs seront sages et choisiront l’Algérie.

Ces jours-ci des questions sérieuses se posent et attendent des réponses. Est-ce que les Algériens fuiront le refuge après le 10 Mai si l’Algérie ne ressemble pas au paradis convoité ? Est-ce qu’ils accepteront le jeu politique si la nouvelle Algérie est une simple copie de l’ancienne ? Est-ce que les représentants élus accepteront les bouches scotchées et le soulier italien dans la figure sans prononcer la plus courte syllabe comme leurs prédécesseurs. Seront-ils à la hauteur de l’honneur et la fierté algérienne ou tout simplement des « benis oui oui » qui ne pensent qu’à leur intérêt ? Seront-ils comme le zéro de l’assemblée sortante ou de vrais héros capables de faire face aux défis du monde moderne ?

Les voix électorales sont très chères et représentent la valeur propre du citoyen quand elles sont bien méritées. Par méritées je veux dire loin de la fraude et la tricherie politique qui consistent à bourrer les urnes pour un candidat papillon. Le peuple a entendu le président de la république Bouteflika dire « fini le bourrage des urnes ». Le peuple respecte si Abdelkader et prend au sérieux ses paroles mais les chevaux de course ne sont ni intéressants ni crédibles, ils risquent de trébucher le 10 Mai.

Les sénateurs et les députes sont des Algériens comme vous et moi. Ils n’ont ni la magie qui tourne le sable d’un Hassi Messaoud asséché en or brillant ni la sorcellerie qui transforme les cendres d’une terre brulée pendant la décennie rouge en argent luisant. Ils doivent être conscients de leur rôle. Ce rôle est bien décrit dans la Constitution. Ils ne doivent pas mentir au peuple. Le respect des limites limite leur compétence. Au-delà des limites même les élus les plus doués deviennent incompétents pour ne pas dire des menteurs.

Les élus doivent savoir que la vérité sort toujours de la bouche des hommes libres et que les esclaves évitent la vérité. En politique, la crainte de dire la vérité pousse souvent les représentants politiques à faire le canard. Les électeurs conseillent aux gens qui pratiquent la politique comme métier (chefs de partis) d’apprendre à faire de la vérité une priorité dans leurs vies. Celle-ci leur permet d’être des hommes libres et les arrête d’être transformés en cane boiteuse qui recherche sa canne pour naviguer dans une mare politiquement agitée. Le jeu de canard se termine chez nous lorsque tous les algériens, de toutes tendances, n’auront plus rien à craindre ni rien à se reprocher. D’Holbach a dit un jour « La crainte ne fait que des esclaves ; et des esclaves sont lâches, bas, cruels, et se croient tout permis quand il s’agit, ou de captiver la bienveillance, ou de se soustraire aux châtiments du maître qu’ils redoutent. La liberté de penser peut seule donner aux hommes de la grandeur d’âme et de l’humanité.  ». Les politiciens ne feront plus le canard quand ils se rendent compte des avantages découlant des dialogues basés sur la vérité et la transparence.

Les missions du député et du sénateur sont clairement définies par la Constitution mais leur vrai rôle est souvent mal connu par la majorité des électeurs. Les électeurs attendent d’eux beaucoup plus qu’ils ne peuvent réellement faire. Les députés et les sénateurs ne détiennent ni la clef du paradis ni la clef de l’enfer quand la serrure est verrouillée par l’arrogance d’un chef de gouvernement expert dans une gestion chiffonnière. Un chef avarié par les mites ou les mythes de la chaise du pouvoir. En plus claire, le passepartout capable de déverrouiller les serrures constitutionnellement et de déloger l’incompétence pacifiquement est dans les mains du peuple quand il est éduqué.

Après ouverture des urnes et comptage des voix le paysage politique envisagé par les électeurs se dessinera. Le résultat des urnes sera maitre de la situation. Certains diront adieu au paradis souhaité. Les autres salueront avec joie et satisfaction la décision des urnes.

Entre ces deux tendances, les abstentionnistes font sandwich inactif. Le sandwich est fait pour être consommé rapidement par la tendance dominante puisque la passivité politique est un signe de faiblesse dans les sociétés démocrates. Une fois les élections terminées, le 11 Mai, la parlote politique et les critiques inutiles n’ont ni place ni valeur. Rien de plus délicat que la différence entre la sincérité et la démagogie quand la campagne électorale hante tous les esprits des candidats avant le 10 Mai.

Du chômage à l’immolation, de la place des nouveaux riches dans notre société au mécontentement des démunies dans nos douars, de l’écologie à la l’exclusion, de l’éducation à la délinquance, de la femme au hidjab à la femme sans haïk, de la corruption à la malhonnêteté administrative, de la modernisation à l’obscurantisme toute une série de problèmes à résoudre sérieusement.

Une longue liste de difficultés fait face aux nouveaux représentants du peuple. Le peuple les sollicite de ne pas omettre la place de notre chère Algérie dans le monde. Il les supplie de respecter le peu d’honneur qui reste pour les algériens dans le monde.

Le peuple crie à haute voix « Tâchez d’élever le débat et abordez les vrais problèmes. Evitez les conflits personnels et rangez-vous du côté du peuple. Montrez-nous vos programmes et arrêtez de vous cacher derrière le programme d’Abdelaziz. Cette cachette est bien connue. Le peuple n’acceptera plus que vous soyez la risée de ceux qui n’hésiteront pas à vous pousser vers le sabotage de votre pays. Les vecteurs de la « sarkoverdose » ne diront pas non pour vous donner un coup de main destructif. Ils sont connus par les conflits basées sur le principe armez-vous nous et tuez-vous. Ils sont spécialistes des conflits en Afrique. Ils ont colonisé l’Afrique et espèrent de la recoloniser sous une autre forme. La réalité libyenne et soudanaise son de très bons exemples du travail de Bernard-Henry Lévy, le philosophe fouteur d’anarchie en Afrique et dans le monde arabe ».

En Afrique chaque tambour appelle les grands danseurs de sa tribu pour animer la cérémonie d’installation du conseil des sages qui gouvernent. Généralement, les tribus ne divulguent jamais les manières nécessaires à la cadence des coups de tamtams qui satisfont les occidentaux, invités d’honneur ou contrôleurs, à cet évènement. Par hasard l’invité d’honneur est souvent Bernard-Henry Lévy. Ce personnage étrange est responsable des bruits des tamtams au Mali et ailleurs. Aujourd‘hui le Mali paye les conséquences de la guerre qu’Obama, Sarkozy et Bernard Henri Levi (BHL), n’ont pas su arrêter en Libye. La réalité veut que le Mali et la Libye soient nos voisins et que BHL vienne de Beni Saf pas loin de Tlemcen.

De la même façon, chez nous chaque homme politique tient un rythme particulier pour sa chanson et chaque politique suit la mélodie du courant qui la balance sans dévoiler ses origines. Du wahhâbisme au Soufisme, du Karadaouisme au Bernardisme, du l’Obama-isme au Castrisme, de la chinoiserie à la francophonie, les algériens ne savent plus sur quel pied danser. Ils essayent de trouver le mouvement d’épaule qui coïncide avec la cadence de la musique de fond qui annonce la joie ou le désarroi après les élections. Dans cette danse le mouvement vertical des épaules refuse catégoriquement les tamtams de Bernard-Henry Lévy. Ce flibustier appelle à la violence et au sang.

Sur la plateforme politique 45 partis dansent et veulent tous bien animer le spectacle du festival électoral. Ils font les intéressants pour attirer des électeurs désintéressés. Hélas ! Des candidats non intéressants devant un public non intéressés est réalité politique que le tamis essaye de cacher. Les partis nouveau-nés ou prématurés, et les indépendants peu connus essayent d’attirer la masse muette et l’éloigner du cercle des Bombard-dits. Le FLN n’est plus ce qu’elle était. Après ses zizanies, les électeurs le confondent avec le FNA.

En plus des mosquées et des écoles, le RND contrôle l’environnement où Zoubida chante sa plus belle chanson. Le groupe des verts porte les couleurs de l’équipe nationale et espère ou prétend contrôler les stades. Le PT a consommé du thé politique à Tizi-Ouzou. Cette expérience dédouble sa fin et le transforme en boite au PTT. Le FFS n’est plus absent. Certains pensent que sa présence va surement modifier l’échiquier politique en absorbant les électeurs qui n’ont jamais voté ou les électeurs qui ont une dent contre le RCD et les dessus du FLN. Méprisant les nouveau-nés prématurés, la classe politique de l’ancien modèle nous propose des nouvelles danses. Et elle à la magie de faire croire que dans son solfège musical le tamtam transportera de la satisfaction et du bonheur à se partager entre de nombreux algériens. Un Mirage de plus pour décourager les musiciens débutants ! En d’autres termes cela s’appelle « le reggae politique pour durer et bien occuper le Saint-Siège avec le même solfège et les mêmes musiciens ».

Dans le monde politiques illusoire, certains politiciens veulent effacer leur musique reggae et la remplacée par une nouvelle musique inventée par le fameux flutiste Bernard-Henry Levy. Ce flutiste sait faire danser les serpents en Asie.

Il a appris ce métier en 1971 chez les bengalis. Il l’applique dans les pays africains voisins sous le slogan « démocratie bernardienne, la guerre sans l’aimer » Bernard-Henri Levy, ce ministre officieux des affaires étrangères française, et ses acolytes, chez nous et ailleurs, attendent la moindre occasion pour jouer la musique de la tromperie bernardienne en Algérie. Voici comment les occasions se pressentent. Ecoutons Bernard-Henry Lévy évaluant un cadre algérien « Chérif Rahmani, ministre gouverneur d’Alger, est ouvert. Brillant.

Il est typique de la nouvelle génération de “quadras” qui arrivent aux affaires et poussent vers la porte les caciques discrédités du FLN (Référence : le Monde diplomatique Janvier 1998). L’ex gouverneur d’Alger nommé « un Etat dans l’Etat », fut limogé par le président Bouteflika en 2000. En 2012 il se trouve en tête de liste RND à Djelfa.

La politique est non-linéaire et ne montre pas ses frottements. Elle suit la loi d’influence qui ne fait pas la différence entre les lentilles et les haricots secs quand la patate devient un plat de résistance très rare chez les « RND-istes » avant le 10 Mai.

Quinze ans après Bernard-Henry Lévy voit Zohra Drif comme une criminelle et une terroriste (Reference Le Point Avril 2012). Que l’industrie des médias fasse de cet homme comme elle veut, il reste toujours dans ma mémoire un guignolet animé par la corruption intellectuelle.

En contraste, Zohra restera une héroïne enveloppée de courage et de sacrifice. En outre, Zohra ne devait pas accepter une interview menée par ce produit sioniste dont la philosophe officielle est au service des intérêts d’Israël. Les responsables du ministère des Moudjahidine devaient de lui expliquer le fond de la décharge intellectuelle de ce pitre.

Pour résumer sa tactique je vous laisse le soin de lire ses déclarations après la chute de Kadhafi. Dans cette déclaration Bernard-Henri Lévy précise le fond de sa pensée « J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom, ma volonté d’illustrer ce nom et ma fidélité au sionisme et à Israël. Comme tous les juifs du monde, j’étais inquiet. Malgré la légitime anxiété, c’est un soulèvement qu’il convient d’accueillir avec faveur : on avait affaire à l’un des pires ennemis d’Israël. » (Référence : Journal Humanité Novembre 2011).

En conclusion : Les législatives sont bien exprimées par la philosophie d’un derviche vagabond errant dans la plaine de Boufarik « Le printemps dans un champ de fleurs dans la Mitidja n’est pas le résultat des urnes bourrues de faux bulletins.
C’est la volonté d’un peuple décidé de vivre dans la liberté, la dignité et la tranquillité à côté de ses roses et loin des citrouilles remplies de butins
 » Pour expliquer sa philosophie il dit « la citrouille a un lien avec premier Novembre 1954. Le soir de la Toussaint, les enfants français évident une citrouille dans laquelle ils pratiquent des entailles simulant les yeux, un nez, une bouche. Une chandelle éclaire l’intérieur de cette tête de mort. Les enfants placent cette tête au bord du chemin et sollicitent les passants quelque monnaie « pour les âmes ». Le même soir les enfants d’Algérie (les fils de la Toussaint) déclenchaient la révolution en Algérie. Il continue, une fois la « zerdah » (ripaille) terminée les élus diront adieu au marabout et ne reviendront le revoir qu’après cinq ans » Les paroles de ce derviche éclairent le coin sombre d’un lieu où des candidats non intéressants font face à un publique désintéressé. Ce derviche vagabond mérite d’être député.

Omar Chaalal
Pr. Associé en Génie des Procédés

Le Quotidien d’Oran

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