RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Chili : à quelques heures de l’élection

photo : Rafael Martinez

Dans quelques heures, le destin du Chili va se définir une fois de plus, et de nouveau, nous nous trouvons confrontés à l’alternative de voter entre le pire et le moindre mal.

Si je pouvais voter au Chili, ce serait pour Frei au deuxième tour. Je n’ai pas aimé son gouvernement, je n’aime pas la Concertation, mais je ressens très clairement que Piñera représente un retour néfaste vers le passé qu’aucun homme ou femme de gauche responsable pourrait permettre par omission.

Quelque chose a changé lors de ces élections, et c’est que, désormais, on ne peux pas voter blanc, simplement voter, déléguer et oublier la question jusqu’à la prochaine élection.

Si Frei gagne, il faudra exiger, sous toutes les formes de participation citoyenne, qu’il respecte ses engagements électoraux et bien plus.

Si Frei gagne, ce sera parce qu’une gauche responsable a sauvé la Concertation et cette même gauche devra exiger l’accomplissement de questions fondamentales pour un retour à une entière normalité démocratique.

Le Chili a besoin d’une nouvelle Constitution, et il y en a assez des retouches et des corrections mièvres à la Constitution qu’a laissé la dictature.

Le pays a besoin d’une Constitution qui représente tous les chiliens et les chiliennes, par dessus tout les minorités qui souffrent de ségrégation, les Mapuches et les autres ethnies qui font aussi partie de la nation. Une nouvelle Constitution qui permette d’abroger définitivement les lois odieuses qu’a laissé la dictature, comme celle de l’Éducation, et qui ouvre le chemin pour que la justice condamne de manière exemplaire tous ceux qui ont violé l’institution démocratique. Une nouvelle Constitution qui nous protège de l’assassinat d’enfants mapuches et de l’application d’une pseudo-légalité anti-terroriste pour ceux qui demandent leurs droits ancestraux, et s’opposent à la spoliation d’un territoire qui leur appartient depuis qu’ils sont sur la terre chilienne.

Si Frei gagne, ce sera parce qu’une gauche démocratique et responsable aura sauvé la Concertation et cette même gauche devra lui exiger une récupération urgente du rôle de l’État dans des domaines aussi sensibles que l’Éducation ou la Santé, l’évaluation et la dignité du travail, le transport et la destination de notre principale richesse minérale, le cuivre.

Si Frei gagne, ce sera grâce aux voix d’une gauche qui, représentant le désir de la majorité, exige la fin de la domination du marché comme unique force décisive de l’avenir de tous.

Si Piñera gagne, malgré les défenseurs de « l’alternance », le Chili sera gouverné par un marchand de pacotille dont la fortune a des origines douteuses, par un « entrepreneur triomphant » du style Berlusconi, par un négationniste de la complexité sociale du style Aznar, en définitif par un maître d’oeuvre du luxe et de l’inégalité.

Que diable ! Il faut choisir entre deux maux et j’appelle à voter pour le moindre mal, à voter pour Frei dans quelques heures

Luis Sepúlveda
Gijón, samedi 16 janvier 2010

Texte publié sur le blog de Luis Sepúlveda, diffusion autorisée en mentionnant la source.

http://www.lemondediplomatique.cl/-Luis-Sepulveda-.html

Traduction : Jean-Michel Hureau

URL de cet article 9821
  

Maurice Tournier. Les mots de mai 68.
Bernard GENSANE
« Les révolutionnaires de Mai ont pris la parole comme on a pris la Bastille en 1789 » (Michel de Certeau). A la base, la génération de mai 68 est peut-être la première génération qui, en masse, a pris conscience du pouvoir des mots, a senti que les mots n’étaient jamais neutres, qu’ils n’avaient pas forcément le même sens selon l’endroit géographique, social ou métaphorique où ils étaient prononcés, que nommer c’était tenir le monde dans sa main. Une chanson d’amour des Beatles, en fin de compte très (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La CIA contrôle tous ceux qui ont une importance dans les principaux médias."

William Colby, ancien directeur de la CIA

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.