Je remets ça là à toutes fins utiles :
« quand nous parlons de « capital », sans autre précision, nous excluons toujours ce que les économistes appellent souvent - et à notre sens assez improprement - le « capital humain », c’est-à-dire la force de travail, les qualifications, la formation, les capacités individuelles. » (Piketty, Le Capital au XXI siècle)
Pour reprendre la formulation en vigueur dans les entreprises Capital des ressources humaines serait plus adapté, il s’agit évidemment des ressources qui intéressent le « capital », la dénomination exacte doit être quelque chose comme : Capital des ressources humaines du capitalisme financier.
Capitalisme financier est en effet la formulation la plus correcte pour définir ce « capital », voici la définition que donne le Larousse de la finance : « Ensemble des professions qui ont pour objet la monnaie, l’argent et ses moyens représentatifs, notamment les valeurs mobilières », le Capitalisme financier a donc pour objet la monnaie, l’argent et ses moyens représentatifs, notamment les valeurs mobilières.
D’évidence nous avons affaire à plusieurs forme de capitalisme, la définition générique que j’en donnerai est : système visant à l’accroissement de valeur de ressources données.
Dans le cas du Capitalisme financier il s’agit de l’accroissement de valeur en argent et de valeurs mobilières, soit de fait l’accumulation de ces ressources (ce que je dis n’entre donc pas en contradiction avec le marxisme et sa théorie de la valeur mais en hérite, seulement l’objet de Marx est le Capitalisme financier, pas le capitalisme dans son ensemble) (notez que le Capitalisme financier que nous observons est soumis à une organisation néo-libérale).
Dans le cas du Capitalisme des ressources humaines du capitalisme financier, les ressources sont la force de travail, les qualifications, la formation, les capacités individuelles nécessaires à l’accroissement d’argent et de valeurs mobilières ; toutes autres qualités humaines n’étant pas pertinentes ici (alors certes l’humain n’est pas une marchandise mais tout de même une ressource comme une autre, la réification est moindre mais bien réelle).
Il existe un Capital humain humaniste qui vise à l’accroissement des qualités essentielles de l’être humain ; sans autres précisions c’est ce capitalisme là qui se cache derrière « capital humain » et paraît donc effectivement impropre pour la discipline strictement économique (surtout dans le cadre du Capitalisme financier néo-libéral).
(oui, la formulation complète et définitive est : Capitalisme des ressources humaines du capitalisme financier néo-libéral, pour ce qui nous concerne) (soit en clair : Système d’accroissement de valeur des ressources humaines nécessaires au système d’accroissement de valeur des ressources financières dont l’organisation est soumise à une idéologie visant à la domination).
« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » (Camus, Sur une philosophie de l’expression)