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En grève générale 600’000 étudiants et 61 universités publiques

Colombie, le gouvernement refuse des fonds pour l’éducation et ordonne la répression !

Plus de 250 détenus en procédure judiciaire et 500 blessés de différents degrés de gravité, parmi eux, des étudiants qui ont perdu la vue, c’est le bilan laissé jusqu’à présent par les attaques perpétrés par les forces publiques, l’ESMAD et la police colombienne contre les manifestations de protestation que les étudiants universitaires mènent dans toute la Colombie depuis plus de deux mois.

Un nombre supérieur à 600’000 étudiants appartenant à 61 établissements d’enseignement public, dont 32 universités, sont en grève générale accompagnés par des enseignants et de la communauté en générale. Ils réclament plus de budgets et de financements pour le bon fonctionnement des établissements publics d’enseignement supérieur en Colombie, a confirmé Fabricio Muñoz, responsable des étudiants et responsable de l’Association colombienne des étudiants universitaires, ACEU.

"Nous luttons pour sauver l’université publique du pays. En effet, depuis 1992, en Colombie, les différents gouvernements ont mis en place un processus de définancement de la éducation supérieur, qui a noyé le budget des établissements public à caractère scientifique et technologique ; les obligeant à augmenter les frais de scolarité et à vendre leurs services aux entités privées, entre autres. Les problèmes de financement et tout ce qui en résulte ont pour conséquence la perte de la mission, vision et valeurs des universités en tant que scénario de pensée." a indiqué le leader des étudiants.

Muñoz a dit : "L’Etat colombien doit aux universités publiques plus de 18,2 milliards de pesos (environ 60 millions de dollars), ce qui nécessite une injection budgétaire urgente de 4,5 milliards de pesos (environ 15 millions de dollars) et le gouvernement ignore nos revendications et les mobilisations, puis, il a tenté de s’asseoir pour dialoguer avec le mouvement des étudiants, mais, il ne l’a fait qu’avec les directeurs des universités à qui il a promis une augmentation dérisoire qui ne résoudrait pas le déficit de fonctionnement des universités aujourd’hui. Nous avons une table de dialogue avec le gouvernement mais cela n’a pas avancé car le gouvernement n’a aucune volonté de résoudre ce grave problème, ni de formuler des propositions à leur intention ».

Le leader étudiant a réitéré que "la seule réponse du gouvernement d’Ivan Duque contre la protestation est la répression, la persécution, l’emprisonnement, la judiciarisation et le passage à tabac des étudiants qui se mobilisent. « Nous sommes devant un gouvernement fasciste qui cherche seulement la stigmatisation et la criminalisation de la protestation ». En outre, il y a des centaines d’assassinats de dirigeants paysans et sociaux. Nous, les étudiants, avons peur de ce qui pourrait se passer lors de prochains jours de mobilisation que nous organisons en raison des menaces lancées par le ministre de la Défense qui ne propose que la répression.

Le porte-parole du leader étudiant de l’ACEU a confirmé que les journées de protestation en Colombie se poursuivront les 7 et 13 décembre et a appelé à la solidarité internationale afin que les étudiants de différentes universités en Europe, ainsi que les exilés colombiens et la communauté latino-américaine les soutiennent avec des journées de sensibilisation dénonçant la situation grave à laquelle les étudiants de l’enseignement supérieur en Colombie sont confrontés.

Finalement, Fabricio Muñoz a exprimé sa gratitude pour le soutien que les secteurs politiques et sociaux à l’étranger ont apporté en solidarité avec les luttes du mouvement étudiant, syndical et social colombien, en particulier à la Conférence Universitaire des Associations d’Etudiants de l’Université de Genève, Suisse-CUAE, le syndicat UNIA et le parti Solidarité. Cette journée aura lieu le 13 décembre au siège de UniMail, organisé par La plate-forme Suisse-latino-américaine pour la paix en Colombie" qui est constitué, entre autres, par le Parti Communiste Colombien, le nouveau parti FARC, La Colombie Humaine, Les Constituants des Exilés Colombien, Aipazcomun et On y Va.

Eliécer Jiménez Julio

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