RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Combat ouvrier contre les licenciements et répression bourgeoise

Les licenciements massifs d’ouvriers et d’ouvrières se poursuivent et se ressemblent. En quelques années seulement, des centaines de milliers de travailleurs ont perdu leur emploi et se trouvent dans des situations personnelles et familiales dramatiques. Aucun secteur de l’activité économique n’est épargné. De l’automobile au pétrole en passant par le BTP, l’industrie lourde, l’industrie agroalimentaire, le textile, les télécommunications, les transports aériens etc., les entreprises ferment ou suppriment des emplois privant ainsi des hommes et des femmes de leur unique source de revenu, le travail.

La liste des entreprises, petites et grandes, qui procèdent aux licenciements collectifs ne cesse de s’allonger (1). Et l’avenir reste sombre pour les salariés qui possèdent encore un emploi. La politique d’austérité menée par Sarkozy et poursuivie par Hollande ne peut qu’aboutir à ce désastre économique et social. D’autres travailleurs seront sacrifiés sur l’autel du profit. Aucune autre classe sociale ne subit autant que la classe ouvrière les conséquences de la crise du capitalisme et les politiques d’austérité qui l’accompagnent menées par les gouvernements successifs. Et pourtant, c’est bel et bien cette classe qui est à la base de toutes les richesses produites dans la société. Cette oppression qui s’exerce sur la classe ouvrière reflète et résume à elle seule les tares de la société capitaliste.

Alors que la résistance ouvrière s’organise un peu partout contre cette brutalité patronale, Hollande et son gouvernement s’inquiètent non pas pour l’avenir des ouvriers, mais des risques « d’implosions ou explosions sociales ». Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, va jusqu’à menacer les ouvriers qui se battent pour sauvegarder leurs emplois : «  Il n’y a pas de place pour la violence, et je lance évidemment un avertissement, la police, elle fait son travail, mais on ne peut pas admettre qu’on cherche à casser l’outil de travail » déclarait-il sur Europe1. Ce sont les patrons qui ferment les usines, détruisent les emplois et condamnent les travailleurs au chômage et à la misère et ce sont les salariés qui sont accusés de vouloir « casser l’outil de travail » !

Mais le gouvernement ne se contente pas d’accuser, il envoie ses troupes mater les salariés en lutte comme les patrons envoient leurs vigiles briser les grèves ouvrières. Face à la détresse des travailleurs, le pouvoir en place n’a rien d’autre à offrir que la répression. Ainsi lors d’une manifestation internationale devant le parlement européen à Strasbourg, la police de Hollande et de Valls n’a pas hésité à tirer des balles en caoutchouc à hauteur d’homme sur les métallos d’ArcelorMittal. John David, un jeune travailleur belge de 25 ans a perdu définitivement l’usage de son oeil. Les cars des métallos ont été arbitrairement arrêtés à la frontière et fouillés de fond en comble dans des conditions humiliantes. Ces provocations policières et cette violence gratuite à l’encontre des travailleurs montrent, si besoin est, à quel point cette classe est méprisée.

Les médias bourgeois, de leur côté, ne cessent de présenter les salariés en lutte contre les licenciements comme des « casseurs d’emplois », des « irresponsables » qui font « régner la terreur » dans les ateliers PSA à Aulnay-sous-Bois par exemple (2). Leur combat contre le despotisme patronal est déformé, dénigré et méprisé par une presse possédée et dirigée par des groupes puissants (Bouygues, Lagardère, Dassault, Arnault, Bolloré etc.). L’angoisse des salariés d’être reclassés ou précipités dans le chômage est soigneusement occultée. Les médias bourgeois connaissent très bien les traumatismes et les drames qui ravagent au quotidien la vie des chômeurs. Mais ces souffrances sont délibérément ignorées ou présentées comme étant liées à des problèmes personnels ou psychologiques. Ils savent que le chômage tue et parfois d’une manière violente et tragique. Certains chômeurs vont jusqu’à mettre le feu à leur propre corps ; d’autres, plus nombreux, se suicident pour protester contre la situation inhumaine que leur impose la société bourgeoise (3). Les chômeurs n’ont plus de place dans cette société qui les méprise ; ils sont déjà morts socialement. L’ouvrier doit souffrir et le chômeur mourir pour que la société bourgeoise continue à vivre.

Patrons, gouvernement et médias sont ainsi unis contre les travailleurs qui ne font que défendre dignement leurs emplois.

Malgré des conditions de lutte difficiles et un rapport de force largement favorable aux patrons, les travailleurs restent debout et mènent un combat formidable. Leur résistance commune contre les capitalistes et leurs représentants politiques et médiatiques forge et aiguise leur conscience de classe. Dans la lutte, les travailleurs apprennent à ne compter que sur eux-mêmes. Ils savent qu’ils sont seuls face à la bourgeoisie et les pouvoirs immenses dont elle dispose. Cette opposition irréductible entre patrons et ouvriers, entre oppresseurs et opprimés n’est que l’expression d’une lutte de classe contre classe. L’histoire et l’actualité la plus immédiate enseignent aux travailleurs qu’ils forment une classe particulière non seulement exploitée, mais aussi méprisée, humiliée et réprimée par la bourgeoisie. Cette oppression montre à l’évidence que nous vivons dans une société fondée sur l’antagonisme de classes. La bourgeoisie prétend partout représenter la société toute entière, alors qu’elle ne représente en fait que ses propres intérêts comme le prouve l’existence d’une autre classe sociale asservie et dominée. Les travailleurs du monde entier n’ont rien à attendre de cette société. Leur combat quotidien contre les agressions du capital est nécessaire et indispensable. Mais il ne s’agit là que des luttes contre les effets inévitables du système qui les transforme en marchandise vendable sur le marché. Les travailleurs doivent oeuvrer en même temps à la transformation radicale de la société. Dans ce combat « les prolétaires n’ y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner » écrivaient Marx et Engels dans le Manifeste du Parti Communiste.

Mohamed Belaali

(1) http://www.collectifcontrelespatronsvoyous.com/

Voir également les études réalisées par Trendeo : http://www.trendeo.net/publications/

(2) Voir entre autres : http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/20130...

http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2013/01/31/10001-20130131ARTFIG00805...

(3) http://www.actuchomage.org/2012020719232/La-revue-de-presse/suicides-e...


URL de cet article 19588
  

Harald Welzer : Les Guerres du climat. Pourquoi on tue au XXIe siècle
Bernard GENSANE
Il s’agit là d’un ouvrage aussi important que passionnant. Les conclusions politiques laissent parfois un peu à désirer, mais la démarche sociologique est de premier plan. Et puis, disposer d’un point de vue d’outre-Rhin, en la matière, permet de réfléchir à partir d’autres référents, d’autres hiérarchies aussi. Ce livre répond brillamment à la question cruciale : pourquoi fait-on la guerre aujourd’hui, et qui la fait ? L’auteur articule, de manière puissante et subtile, les questions écologiques, les (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d’oppresseurs les récompensent par d’incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d’en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d’entourer leur nom d’une certaine auréole afin de « consoler » les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l’avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire.

Lénine

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.