Constitution Européenne : On les appelle " directives Dracula" car elles craignent la lumière.


Qui lit le projet de constitution y trouve Bolkestein...


LES PROJETS DE DIRECTIVE BOLKESTEIN ET DE CONSTITUTTION EUROPÉENNE N’ONT-ILS VRAIMENT RIEN A VOIR ?


Dés mars 2004, le projet de directive Bolkestein proposée à l’unanimité par la commission européenne (inclus Michel Barnier et Pascal Lamy) avait été approuvé par tous les Chefs d’Etat et de gouvernement. Dés ce moment, tous les antilibéraux ont essayé d’alerter sur les dangers de cette directive, ainsi que sur celle visant à allonger la durée du travail " opt out " : toutes deux, sous prétexte de faciliter la libre circulation des services et la liberté d’établissement, ont pour principale fonction de niveler vers le bas le droit du travail des pays de l’Union européenne et d’enlever aux institutions élues (municipalités, régions, parlements nationaux) la possibilité d’édicter des règles protectrices des usagers et des consommateurs.


Voilà qu’un an aprés, certains semblent se réveiller et rejeter ces directives : Chirac et Dsk. On en se voit se ruer pour signer des appels contre Bolkestein. Bravo ! Mais encore faudrait-il en exiger le " retrait ". Et ne
pas seulement se contenter d’une diversion et de quelques aménagements. Comment expliquer que ces deux projets
de directives arrivent au même moment que le projet de Constitution, tous approuvés par les mêmes Chefs d’Etat et de gouvernement dans les mêmes réunions ? N’y a t il pas de toute évidence un lien entre Bolkestein et la constitution Giscard ?


Les projets de directive et de Constitution ont été approuvés par le même Conseil des chefs d’Etat et de Gouvernement.


Lors du sommet européen des 25 et 26 mars 2004, les chefs d’Etat et de gouvernement ont confirmé leur volonté de voir la directive Bolkestein aboutir dès 2005 et affirmé : " l’examen du projet de
directive sur les services doit être une
priorité absolue "
.

Le 6 août 2004, ces mêmes Chefs d’Etat et de Gouvernement ont approuvé le projet de Constitution européenne. Le même arbre donnerait-il des fruits différents : des poires en mars et des pommes en août ? Un projet de directive libérale en mars et un projet de Constitution nous protégeant du libéralisme en août ?


Aucune garantie pour les services publics dans le projet de Constitution.


Tout d’abord, le projet de Constitution n’utilise jamais le terme de " services publics ". Le terme " public " est banni du vocabulaire de l’Union européenne. Le projet de Constitution ne veut connaître que les Services d’Intérêt Economique Général (SIEG).

Le respect de l’accès aux SIEG n’apparaît que dans l’article II-36. Mais cet article ne crée aucun droit nouveau : le projet de Constitution se contente d’affirmer que l’Union " reconnaît et respecte l’accès aux services d’intérêt général tels qu’il est prévu dans les législations et pratiques nationales ". Il n’implique en aucun cas la création de services d’intérêt général lorsqu’ils n’existent pas.

Ce n’est qu’à l’article III-122 que les SIEG trouve une base juridique.
Mais le contenu de cet article se contente de reprendre, sans changement significatif, ce qui était déjà inclus dans l’article 16 du Traité instituant la Communauté Européenne (TCE) : " ... l’Union et les Etats membres... veillent à ce que ces services fonctionnent sur la base de principes et dans des conditions, notamment économiques et financières, qui leur permettent d’accomplir leurs missions ". Rien de nouveau, donc, sous le soleil et aucune raison de se féliciter puisque cet article n’a pas apporté la moindre protection à la libéralisation des services publics des Etats membres de l’Union : transport ferroviaire, transport aérien, services postaux, télécommunications, énergie...

Et, comme dans le Traité instituant la Communauté Européenne (TCE), cet article soumet les SIEG à deux autres articles qui en fixent aussitôt les limites étroites. Dans le projet de Constitution, il s’agit des articles III-166 et III-167 qui reprennent intégralement les articles 86 et 87 du TCE. Ces deux articles interdisent aux SIEG de bénéficier d’aides publiques qui " faussent ou qui menacent de fausser la concurrence " et les soumettent aux règles de la concurrence. C’est ces deux articles qui ont servi de point d’appui à l’offensive continue contre les services publics des Etats-membres depuis plus de dix ans. Le projet de Constitution par son absence de définition des " services publics " et par la soumission à la concurrence qu’il impose aux SIEG ne présente, contrairement à ce qu’affirment les partisans du projet de Constitution, aucune garantie contre l’un des aspects les plus négatifs de la directive Bolkestein : son attaque en règle contre les services publics.

Pire, l’article III-48 encourage la libéralisation des services : " Les Etats membres s’efforcent de procéder à la libéralisation
des services au-delà de la mesure qui est obligatoire... " !


Les articles 1-3 et 1-4 du projet de Constitution : première base juridique du projet de directive


Par contre, la directive Bolkestein trouve une sérieuse base juridique dans deux articles du projet de Constitution.

L’article 1-3 alinéa 2 affirme, tout d’abord que l’Union se fixe pour objectif " un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée ".

L’article 1-4 considère comme " libertés fondamentales " : " La libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux, ainsi que la liberté d’établissement...garanties par
l’Union... "

C’est, en effet, au nom de cet objectif, de la libre circulation des services et de la liberté d’établissement que la directive Bolkestein va tenter de lever tous les obstacles qui entravent ces " libertés " : les services publics, les monopoles de Sécurité sociale, les droits du travail nationaux, la protection des usagers et des consommateurs.


Le Titre III de la IIème partie du projet de Constitution : deuxième base juridique du projet de directive


L’article III-137 stipule : " les restrictions à la liberté d’établissement des ressortissants d’un Etat-membre sur le territoire d’un autre Etat membre sont interdites. "

Le projet de directive Bolkestein tire toutes les conséquences de cet article. Pour faciliter la circulation des services, il veut interdire tout obstacle administratif à l’établissement des prestataires de services. Un prestataire de services serait soumis uniquement à la loi de son
pays d’origine et ne devrait donc plus se conformer à des règlements et des exigences administratives nationaux divergentes.

On ne pourrait, ainsi, exiger d’une société prestataire de services qu’elle ait un siège social dans le pays où elle exerce, ni même une adresse ou un représentant, ni de se soumettre aux règles applicables au même service dans le pays (être inscrit dans un ordre, posséder un accès à la profession...)

L’article III-144 précise " les restrictions à la libre prestation des services à l’intérieur de l’Union sont interdites à l’égard des ressortissants des Etats membres établis dans un Etat membre autre que celui du destinataire de la prestation ".

Impossible donc, comme le prévoit la directive Bolkestein, d’imposer aux officines pharmaceutiques venant d’un autre pays de l’Union des normes d’implantation en fonction de la population ou d’une distance géographique minimum entre prestataires, comme c’est aujourd’hui
la règle en France.

Impossible, aussi, d’imposer (en dehors de normes incontrôlables en matière de salaires minimum et de durée du travail) à des entreprises de construction polonaises ou baltes, le respect des conventions collectives ou tout simplement du droit du travail du pays destinataires.
Impossible, également, d’imposer à une entreprise de construction slovaque ou lettone le respect des règles de sécurité pour les échafaudages ou les chantiers de désamiantage...

Pour couronner le tout, le prestataire de soins s’installant dans un pays tiers ne sera plus obligé de respecter le système de Sécurité sociale du pays hôte. Pour la directive Bolkestein, en effet, le respect des systèmes nationaux de Sécurité sociale serait contradictoire avec la libre circulation des services dans l’Union... Cette directive complèterait parfaitement la réforme Douste-Blazy pour remettre en cause toute politique de santé publique en France.

L’article III-145 donne une définition très large des " services " : " Aux fins de la Constitution, sont considérés comme services, les prestations fournies normalement contre rémunération ". Combinée à l’absence de définition des services publics et aux restrictions apportées aux SIEG au nom de la concurrence " libre et non faussée " dans le projet de Constitution, cette définition extrêmement large des services offre un solide
point d’appui à l’entreprise de démolition des services publics orchestrée par la directive Bolkestein.

Car, en pratique, à part la police, la justice (pas les frais d’ avocats...) ou l’armée, aucun service public n’est gratuit : on paie l’inscription en fac, une partie de l’enseignement est privé et l’enseignement est donc payant, une partie des frais hospitaliers sont à la charge du patient... donc être, selon le projet de Constitution et la directive Bolkestein, considéré comme des " services " et mis en concurrence avec des " services " fournis par des sociétés privées d’un autre Etat de l’Union...


Un projet de directive conforme à la volonté du projet de Constitution d’interdire l’harmonisation des dispositions législatives des Etats-membres.


C’est notamment le cas de l’article III- 210 qui interdit tout harmonisation entre les droits du travail des Etats-membres de l’Union.

Il est regrettable que les partisans du projet de Constitution ne se soient pas aperçus que cet article était en parfaite contradiction avec " la démarche communautaire " (la fameuse méthode Delors) dont ils se réclament " qui vise à rapprocher et à harmoniser les dispositions des Etats membres ".

D’autant que l’article III-209 précise sans la moindre ambiguïté que c’est le " fonctionnement du marché qui favorisera l’harmonisation des systèmes sociaux ". C’est très exactement l’objectif de la directive Bolkestin : favoriser l’harmonisation par le bas des systèmes
sociaux en les mettant en concurrence directe les uns avec les autres.

En fait, ce projet de directive arrive au moment opportun pour les libéraux : au moment où entrent dans l’Union dix pays d’Europe centrale et orientale dont les droits du travail et de protection des consommateurs sont nettement inférieurs à ceux de l’Europe des quinze. C’est donc tout à fait sciemment que la directive Bolkestein prend appui sur l’article III-210 pour organiser le dumping social entre les dix et les quinze.


Le "principe du pays d’origine" :

avant, pour délocaliser, ils déplacaient les machines,
maintenant ils déportent les humains à bas prix


ON LES APPELLE " DIRECTIVES DRACULA " CAR ELLES CRAIGNENT LA LUMIÉRE


Poisson-pilote de son gouvernement, l’entrepreneur letton Laval anticipe l’adoption de la directive Bolkestein.

Cet entrepreneur avait commencé la construction d’une école en Suède et refusé de signer les accords collectifs suédois au prétexte qu’il était déjà signataire des accords en vigueur en Lettonie qui est un pays membre de l’UE.

Dagnija Stukena, porte-parole du ministère letton des Affaires étrangères condamne sans appel le boycott des syndicats suédois en s’appuyant sur le projet de Constitution : " L’action des syndicats suédois est en contradiction avec l’essence même de l’UE et la possibilité pour tous les citoyens de travailler librement dans l’UE " (Libération du 1er février 2005).


L’effet Dracula


Le vampire Dracula, prince des ténèbres, ne supportaient pas la lumière du jour qui le transformait en poussière. A la fin des années 1990, cet " effet Dracula " avait frappé le projet d’Accord Multilatéral sur les Investissements. Lorsque ce projet a été mis en pleine lumière par ceux que l’on n’appelait pas encore les altermondialistes, ses promoteurs avaient alors, prudemment, fait marche arrière. Mais ils n’ont pas renoncé, leur repli n’était que tactique : ils essaient, aujourd’hui, de refaire passer ce plat épicé dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce.

Il semblerait que le même phénomène commence à se produire avec la directive Bolkestein. Les mobilisations organisées par ATTAC et des syndicats avec la participation du Parti Socialiste en Belgique, la montée au créneau (même tardive) des dirigeants socialistes français, après celle d’ATTAC, du PCF et des syndicats ont contribué à mettre en lumière le contenu du projet de directive et semé la panique parmi ses promoteurs.
Le Parlement européen qui avait donné un avis favorable au projet de directive en février 2003 change son fusil d’épaule. Chirac qui l’avait approuvé, comme tous les chefs d’Etat, en mars 2004 fait mine de découvrir les menaces de dumping social que recèle ce projet
de Directive.
Le président de la Commission européenne, Jean-Manuel Barroso finit par tirer de tout cela la conclusion que cette directive doit être " remise à plat ".


Ne pas baisser la garde


Le repli de Barroso et de Chirac est un succès mais ce n’est qu’un succès temporaire : leur repli n’est qu’un repli tactique dans l’attente de jours meilleurs. Le président de la Commission européenne a d’ailleurs aussitôt réaffirmé la nécessité de ne " pas perdre de vue (les) principaux objectifs " de cette directive. Il a aussitôt réaffirmé la pertinence du " principe du pays d’origine " qui est le principe fondamental du projet de directive puisqu’il permet aux prestataires de services de ne pas dépendre de la législation du pays destinataire mais de leur pays d’origine. " La Commission n’a aucune intention de retirer la directive sur la libéralisation des Services, dite "Bolkestein", mais est prête à travailler avec le Parlement européen et les Etats membres "pour trouver des solutions à des problèmes difficiles", a indiqué dès le 3 février la porte-parole de la Commission, Françoise Le Bail.

On peut donc compter sur Barroso pour ne pas perdre de vue les " principaux objectifs " des libéraux : pour eux, la libéralisation du marché des services (70 % du PIB de l’Union) est une priorité, maintes fois réaffirmée.

Ce qui aujourd’hui les fait surtout reculer, c’est le referendum français sur le projet de Constitution européenne. Ils comprennent que le mécontentement social pourrait très bien s’emparer du referendum chiraquien et, sans se tromper le moins du monde de colère, bien
au contraire, dire non à la fois au libéralisme en France et en Europe.

La mise en lumière de la directive Bolkestein et la mobilisation pour le retrait (et non pour la " remise à plat " !) de cette directive scélérate est donc plus que jamais nécessaire Mais, la directive Bolkestein n’est que la mise en application au domaine des services du projet de Constitution européenne : le moyen le plus sûr d’empêcher cette directive de voir le jour passe donc d’abord par le rejet de ce projet de
Constitution lors du referendum.

Jean-Jacques Chavigné


Schroeder se rallie a la directive Bolkestein et au principe du "pays d’origine"


Non seulement Schroeder vient d’apporter son soutien a la directive Bolkestein de maniere generale, mais il vient egalement de donner son accord a l’aspect le plus controverse de cette directive, le principe du "pays d’origine" (Cf communique, ci-dessous). Pendant combien de temps encore Hollande va-t-il continuer a nous parler du soi-disant « combat des partis sociaux-democrates europeens contre Bolkestein » ?

Avec Blair soutenant bien evidemment cette directive et le ralliement de Shroeder, la ligne de defense hollandaise d’une social-democratie europeenne luttant pour une Europe sociale vole en eclats.

Il n’est pas inutile de rappeler la strategie en deux temps de Hollande :

1) approuver la constitution ;

2) une social-democratie unie sera en mesure de mener un combat pour orienter l’Europe a gauche et nous garder des politiques neoliberales contenues dans la partie III de la Constitution (c’est-a-dire les 2/3 du texte).

Or, cet episode Bolkestien vient de montrer une fois de plus que :

1) il n’y a aucune unite social-democrate en Europe pour une Europe « sociale » (cela n’est pas nouveau, nous avons eu le loisir de le constater a de multiples reprises depuis 1997) ;

2) pour ce qui est de construire d’une hypothetique Europe « sociale », le PS francais se retrouvera a coup sur en opposition vis-a-vis du New Labour britannique et tres probablement du SPD ;

3) il est bel et bien illusoire de pretendre realiser une Europe « sociale » dans ces conditions, surtout quand on doit en plus composer avec une Commission ultra-liberale, un parlement domine par la droite et des Etats-membres largement majoritaires a droite.


Conclusion :


- Bolkestein n’a aucunement du "plomb dans l’aile" a la suite du "combat des socialistes en Europe" (car ledit combat n’existe pas !). Cette directive va etre ressortie en l’etat des tiroirs de la Commission juste apres le referendum francais et adoptee sans aucun changement majeur. Cette information est totalement publique pour qui veut bien tendre un peu l’oreille (le ralliement de Schroeder ne fait d’ailleurs que confirmer l’adoption a venir de Bolkestein) ;

- La strategie qui consiste a voter une constitution qui autorise/facilite/promeut d’autres Bolkestein, alors qu’une fois adoptee, ni le PS, ni la France n’auront les moyens d’enrayer de nouvelles derives neoliberales (pour les raisons, Cf supra), est donc une strategie qui est vouee a l’echec et qui est porteuse de desastres politiques a venir pour l’Europe, notre pays et notre parti.

Philippe Marliere (D&S)


Londres, 23.02.2005

Germany pledges support for Directive on Services

The German Economics Minister, Wolfgang Clement, has said that Germany will support the European Commission’s controversial draft Directive on Services. Campaigners had hoped that German Chancellor Gerhardt Schroeder’s critical remarks about the Directive would kill the deregulation package off by denying it a qualified majority in Europe’s Council of Ministers.
However, Mr Clement indicated that, subject to some amendments, the Directive would be acceptable. In particular he said that that the German government would support the most controversial section : the "country of origin principle", which would allow a company set up in one country to provide a service in another according to the laws of their "home" country, not the country where the service is provided. Mr Clement said, "The current position of the government is that we should retain the country of origin principle and that is what will happen."
The announcement signals the EU’s continuing determination to push through the Directive. The critical remarks from Germany and France in recent weeks are welcome, but fall far short of ending the threat of the "country of origin" principle.

Source : Centre for a Social Europe (Londres)


A ceux qui veulent comprendre " l’opt out "


Comment passer de 48 à 65 h maxima
hebdomadaire


La commission européenne a ouvert le débat le 30 décembre 2003, dans l’indifférence
générale (sauf de D&S). Elle l’a clos le 30 mars 2004. Il s’agissait d’étudier
l’élargissement possible de ce qui s’appelle " l’opt out ", une clause que s’étaient réservés
les Britanniques dans la directive 93-104 qui fixait la durée maxima du travail
à 48 h pour toute l’Europe des 15. Cette clause était contenue dans l’article 18 :
elle permettait à un salarié de " renoncer à son droit de ne pas travailler plus de
48 h " à trois conditions :

- la première, c’est qu’il le fasse de son plein gré, librement. (Ce sont les " heures
choisies "
de Raffarin)
. C’est évidemment absurde puisque le salarié est " subordonné
"
et que cela lui est imposé... sinon, il n’a pas de contrat...

- la seconde, c’est qu’il soit placé sous surveillance d’un médecin du travail. (Quel
aveu, travailler plus de 48 h nuit à la santé). C’est aussi vain : il n’y a pas assez de
médecins du travail et les visites ont été espacées.

- la troisième, c’est que les heures au-dessus de 48 h soient comptabilisées. Absurde :
elles ne le sont déjà pas en-dessous, il n’y a pas assez de moyens de contrôle ni de
sanctions.

Mais, malgré le caractère très improbable de ces " conditions ", la commission européenne
feignait d’étudier la possibilité de dépasser les 48 h. Son problème était
que les 10 nouveaux pays entrant le 1er mai 2004 n’avaient pas cette durée maxima
du travail. Elle y voyait donc l’occasion de déréglementer ce qui l’avait été en 1993.
La commission préféra laisser passer les élections du 19 juin 2004 et ne présenta un
projet de directive que le 22 septembre 2004. Cette fois, elle allait loin : il s’agissait
de réviser la directive 93-104 toute entière, en fixant une durée maxima à 65 h voire
à 72 h.

Pour cela la commission se mit à étudier le problème posé par l’arrêt Jaeger (9 sept
04) et les médecins allemands. Ceux-ci faisaient parfois des permanences à l’hôpital
qui pouvaient atteindre 72 h en alternant, heures de travail "normales", heures
"d’astreinte" et heures "de garde" : ils demandaient à être payés totalement et
l’avaient obtenu.

La commission propose donc de dissocier chaque catégorie d’heures, de ne pas faire
entrer les heures d’astreinte dans la durée maxima qui passerait ainsi à 65 h et de
déduire les heures de garde qui ne compteraient pas dans la limite de 72 h.

On retrouve la loi Borloo qui a déduit du temps de travail, le temps de trajet qu’effectue,
par exemple, un ouvrier du bâtiment lorsqu’il passe prendre la camionnette
et les outils au siége de l’entreprise puis se rend sur le chantier. Ou encore le temps
de trajet d’un prof parisien qu’on envoie faire un cours.. à Lille ! En étendant "l’opt
out"
et en redéfinissant la durée du travail effectif, aussi bien la commission européenne
que le gouvernement Raffarin agissent de concert.
Détruire ainsi la seule durée harmonisée maxima de 48 hebdomadaire de travail entre
tous les pays de l’union, entre parfaitement en cohérence avec le projet de constitution
qui " exclut toute harmonisation fiscale et sociale "

Sont hypocrites tous ceux qui ont refusé de faire la lumière et de mener campagne
contre l’extension de l’opt out, depuis un an que cette question est sur la table ! Sont
également hypocrites tous ceux qui feignent de la découvrir et prétendent que cela
n’a aucun rapport avec la constitution. Gérard Filoche.


Article 18 de la directive 93-104 " opt out "


Dispositions finales


1. a) Les États membres mettent en vigueur les dispositions législatives, réglementaires
et administratives nécessaires pour se conformer à la présente directive au
plus tard le 23 novembre 1996 ou s’assurent, au plus tard à cette date, que les partenaires
sociaux mettent en place les dispositions nécessaires par voie d’accord, les
États membres devant prendre toute mesure nécessaire pour pouvoir à tout moment
garantir les résultats imposés par la présente directive. (Durée maxima
hebdo de 48 h)

b) i) Toutefois, un État membre a la faculté de ne pas appliquer l’article 6 tout en
respectant les principes généraux de la protection de la sécurité et de la santé des
travailleurs et à condition qu’il assure, par les mesures nécessaires prises à cet
effet, que :

- aucun employeur ne demande à un travailleur de travailler plus de quarante-huit
heures au cours d’une période de sept jours, calculée comme moyenne de la période
de référence visée à l’article 16 point 2, à moins qu’il ait obtenu l’accord du
travailleur pour effectuer un tel travail,

- aucun travailleur ne puisse subir aucun préjudice du fait qu’il n’est pas disposé
à donner son accord pour effectuer un tel travail,

- l’employeur tienne des registres mis à jour de tous les travailleurs qui effectuent
un tel travail,

- les registres soient mis à la disposition des autorités compétentes qui peuvent interdire
ou restreindre, pour des raisons de sécurité et/ou de santé des travailleurs,
la possibilité de dépasser la durée maximale hebdomadaire de travail,

- l’employeur, sur demande des autorités compétentes, donne à celles-ci des informations
sur les accords donnés par les travailleurs pour effectuer un travail dépassant quarante-huit heures au cours d’une période de sept jours, calculées comme moyenne de la période de référence visée à l’article 16 point 2.
Avant l’expiration d’une période de sept ans à compter de la date visée au point a),
le Conseil, sur la base d’une proposition de la Commission, accompagnée d’un rapport
d’évaluation, réexamine les dispositions du présent point i) et décide des suites
à y donner. "


- Source : Démocratie & Socialisme, extrait du N° 122 Février 2005
www.democratie-socialisme.org


Campagne du NON au Référendum : calendrier des réunions publiques avec Marc DOLEZ, Gérard FILOCHE et Jacques GENEREUX

- Voir ici le calendrier : www.democratie-socialisme.org/article


L’Europe malTRAITEe : une vidéo en ligne. A voir absolument.

- Lire entre autres :

Constitution : Dix mensonges et cinq boniments.



La directive Bolkestein « retirée » jusqu’au 29 mai ! par Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche.

Constitution : sept questions, sept réponses négatives, par Jean Gadrey.

Une mauvaise Constitution qui révèle un secret cancer de notre démocratie, par Étienne Chouard.


Mais comment peut-on prétendre que la directive Bolkestein n’est pas fondée dans le projet de constitution ? G. Filoche et J.J. Chavigné.





COMMENTAIRES  

24/02/2005 12:53 par sined

Hélas ! On n’est jamais aussi bien trahi que par les siens. Voir Philippe HERZOG et Jack RALITE cotoyer un Alexandre ADLER ! Enfin, ils peuvent faire semblant de débattre ces beaux Messieurs. On ne pourra quand même pas tromper les gens indéfiniment !

24/02/2005 13:45 par Anonyme
24/02/2005 14:10 par Anonyme

Blair, Schroeder & Bolkestein et opt out : de la dynamite !


La position du gouvernement allemand favorable à la directive Bolkestein a été rapportée dans un article publie par le trés sérieux quotidien The Financial Times, le mardi 22 fevrier.

L’article s’intitule : "Berlin warns of further rise in jobless rate" (p. 6).

On aimerait bien savoir ce qu’en dit la delegation SPD à Bruxelles qui, officiellement, se bat contre Bolkestein...

Voici également la position officielle du gouvernement Blair qui
est trés favorable à Bolkestein
, ce qui ne nous surprendra pas.

Voici reproduit ce que dit le site du ministère du commerce et de l’industrie.

Parmi les points "positifs" de la directive, ils citent le principe du
"pays d’origine" !!!

Ci dessous l’article du Financial Times (voir en particulier le dernier paragraphe) et le passage du site gouvernemental .

Les jeux apparaissent déjà faits dans le dos des militants socialistes et des peuples européens.

Berlin warns of further rise in jobless rate
By Bertrand Benoit in Berlin
Published : February 22 2005 02:00 | Last updated : February 22 2005 02:00

Financial Times

Wolfgang Clement, Germany’s economics and labour minister, has warned that unemployment in Europe’s largest economy would reach a new record this month after breaching the 5m mark in January. The February figure will be significantly higher, Mr Clement told the FT and FT Deutschland yesterday.

Although largely due to statistical adjustments, the steep jump in
unemployment to its highest level since 1932 has put the government on the
defensive and left Mr Clement politically vulnerable. Analysts have blamed
unemployment for the ruling Social Democratic party’s latest electoral
defeat, in Schleswig-Holstein on Sunday. The SPD will now seek to form a
minority government in the state after losing its absolute majority. Mr 
Clement admitted the jump in unemployment came as a surprise. The number of welfare recipients who officially became unemployed after Hartz IV, the
latest labour market reform, came into force in January was higher than had
been expected. However, echoing economists who have pointed at positive
trends in the underlying figures, he said joblessness would recede during
the year. German companies enjoy a degree of flexibility never seen before.
I would say flexibility is higher than in most neighbouring countries. We
have seen moderate wage developments thanks to sensible wage agreements.
Today we are even competitive vis-a-vis e a stern Europe. Many economists
have hailed recent improvements in corporate competitiveness under the
effect of the government’s social security and labour market reforms,
cost-saving deals between managers and unions, and moderate price
developments at home.

These changes in labour market legislation will pay dividends for German
corporates, wrote Rolf Egeti, head of European equities at ABN Amro,
yesterday. The fall in German unit labour costs had not only buttressed the
country’s exports, Mr Clement said, but had also made offshoring - the
relocation of activities to lower-cost markets - unattractive. The
offshoring discussion is coming to an end in companies, he said. Some
businesses have made decisions that cost workers a lot. The competitiveness
gains have come at a price. But the flipside is that we have now reached a
state where offshoring stops making sense. He brushed aside the results of
an unpublished study by the German chambers of commerce, which, according to weekend leaks, showed business would relocate up to 150,000 jobs abroad by 2007.

Separately, Mr Clement also said the German government would support the
European Commission in liberalising services in the EU despite considerable
domestic opposition. He said the government had endorsed the country-of
origin principle underpinning a directive drafted by the Commission a year
ago, whereby businesses can offer services across the EU if they abide by
the laws of their own countries. Gerhard Schroder, chancellor, recently
criticised the directive. But Mr Clement suggested a deal had been struck
between opponents and supporters of the directive in the government - more
safeguards for vulnerable sectors against the preservation of the
country-of-origin principle. The current position of the government is that
we should retain the country- oforigin principle and I assume that is what
will happen, the Social Democratic party veteran said. The directive has
raised opposition in the ruling Social Democratic and Green parties and in
the justice and consumer ministries. The SPD group in parliament has said
the draft legislation would erode the country’s high standards.

Source : The Department of Trade and Industry, United Kingdom
(http://www.dti.gov.uk/).
Subject : EU Directive on Services
Current Position :
The European Commission has
http://europa.eu.int/eur-lex published
proposals to improve the free flow of services around the EU in an effort
to unlock European businesses’ potential, increase productivity and job
creation and deliver benefits to consumers through greater competition.
The proposals, which are part of the
http://www.dti.gov.uk/ewt/reform.htm Lisbon economic reform agenda agreed
by European leaders in 2000, were described by the then Internal Market
Commissioner Frits Bolkestein as "potentially the biggest boost to the
Internal market since its launch in 1993"

1) What exactly is the Commission proposing ?

The key elements of the Commission’s proposals are :

Freedom to establish a business in another Member State
* A review by all Member States of the administrative procedures they
require foreign service providers to complete in order to establish on
their territory i.e. that these be in line with EU law, non-discriminatory
and proportionate. Also :

- création of single points of contact where providers can comply with all
necessary formalities ;

- simplification of authorisation procédures to make them more transparent ;

- easy availability and provision of intelligible information.

Freedom to provide services abroad, without being established there :

·Application of the principle of mutual recognition on the basis
of country of origin. This would mean a business based in
one Member State would be able to provide its services to customers
in another Member State, where it is not established, on the basis
of the regulations of its home country.

2) What does the UK Government think of this Directive ?

As a champion of the European single market, the UK strongly supports the
market-opening aim of the Commission’s proposals and shares its objective
to see the Internal Market become a reality for services as well as goods.
The Government’s commitment to this objective has been reiterated in HM
Treasury’s February 2003 White Paper http://www.hm-treasury.gov.uk/documents/Meeting the Challenge : Economic Reform in Europeand by the Chancellor in his
http://www.hm-treasury.gov.uk CBI
annual dinner speech in May. Greater market access and the ensuing
competition among service providers should bring benefits to businesses and
consumers alike this was the vision shared by all European leaders at
Lisbon in 2000.

L’info provient de
Dr Philippe Marliere
Senior Lecturer in French and European Politics
University College London
Gower Street London WC1E 6BT Great-Britain

Schroeder se rallie à la directive Bolkestein et au principe du "pays d’origine"

Non seulement Schroeder vient d’apporter son soutien à la directive Bolkestein de manière génerale, mais il vient également de donner son accord à l’aspect le plus controversé de cette directive, le principe du "pays d’origine" (Cf communiqué, ci-dessous).

Avec Blair soutenant bien évidemment cette directive et le ralliement de Shroeder, la directive Bolkestein n’a aucunement du "plomb dans l’aile" à la suite du "combat des socialistes en Europe" (car ledit combat n’existe pas !). Cette directive va être ressortie en l’état des tiroirs de la Commission juste après le referendum français et adoptée sans aucun changement majeur.
Cette information est totalement publique pour qui veut bien tendre un peu l’oreille (le ralliement de Schroeder ne fait d’ailleurs que confirmer le récent soutien de Barroso à Bolkestein).

On comprend que Chirac veuille mettre le vote le 8 mai pour des raisons de politique intérieure, il brade l’information, le débat européen, et force le pas, parce qu’il veut à tout prix gagner et porter un mauvais coup au mouvement social, aux droits des salariés français et européens.

Source : Centre for a Social Europe (Londres), 23.02.2005

Germany pledges support for Directive on Services

The German Economics Minister, Wolfgang Clement, has said that Germany will support the European Commission’s controversial draft Directive on Services. Campaigners had hoped that German Chancellor Gerhardt Schroeder’s critical remarks about the Directive would kill the deregulation package off by denying it a qualified majority in Europe’s Council of Ministers.
However, Mr Clement indicated that, subject to some amendments, the Directive would be acceptable. In particular he said that that the German government would support the most controversial section : the "country of origin principle", which would allow a company set up in one country to provide a service in another according to the laws of their "home" country, not the country where the service is provided. Mr Clement said, "The current position of the government is that we should retain the country of origin principle and that is what will happen."

The announcement signals the EU’s continuing determination to push through the Directive. The critical remarks from Germany and France in recent weeks are welcome, but fall far short of ending the threat of the "country of origin" principle.

En note :

Le patronat de St-Yorre s’exerce à essayer prématurément la constitution européenne en menaçant de « lock out » ses 294 salariés.

En effet, parmi tous ses articles, la constitution européenne introduit un « droit de grève » pour les deux parties, salariée et patronale… c’est-à -dire le lock out et la grève…

Voilà pourquoi les patrons de Sédiver envisagent de braver les tribunaux, bientôt si elle est votée telle quelle la constitution européenne de Giscard leur donnera un droit de lock-out que le droit français n’envisage pas…

(tout comme hier une entreprise polonaise proposait d’amener des salariés polonais à 5 euros de l’heure pour faire des cueillettes en Bretagne (lire D&S n°121 et "on achève bien les inspecteurs du travail" ed JC Gawsevitch)

Tout comme des travailleurs lettons viennent à des prix lettons travailler en Suède prenant la place des salariés suédois
(cf D&S n°121 et site "democratie-socialisme.org" )

Tout comme des entreprises britanniques viennent en France, déjà , travailler de façon dissimulée avec des horaires britanniques...

La "concurrence libre et non faussée" , c’est la loi de la jungle, c’est la guerre de tous contre tous ! C’est la guerre et la xénophobie ré-introduites en Europe, par le projet de constitution libérale et ses annexes...

Tout progrès humain ne commence que lorsqu’on régule la concurrence, lorsque les lois de la République s’imposent au marché, et non pas l’inverse.
Gérard Filoche , D&S le 23/2/05

27/02/2005 18:53 par Anonyme

Matraquage et « neutralité »

Le déséquilibre est flagrant.

Extrait

Le journal Les Échos, par exemple, du 17 au 23 février, a publié 23 articles, brèves, entrefilets, chroniques relatifs au référendum. Le "oui" a été mentionné 18 fois (78 %). Le "non" est systématiquement traité à partir du camp du "oui" ; il est présenté comme un risque ; il serait négatif et tournerait le dos à l’Europe ; il est associé à la "grogne sociale". Quand il est mentionné, il est quasiment toujours représenté par le "non" de droite ou d’extrême droite.

Le journal Le Figaro, pendant la même période, n’a mentionné qu’une fois le "non", représenté par Charles Pasqua.

L’émission "Question directe", sur France Inter, depuis septembre 2004, a invité 16 fois le Parti socialiste (dont 4 membres favorables au "non") ; 15 fois l’UMP ; 6 fois l’UDF ; 2 fois le PCF ; 1 fois les Verts (dont le représentant était favorable au "oui") ; 1 fois Philippe de Villiers. Au total : 34 personnalités favorables au "oui" et 6 favorables au "non".

L’émission "Respublica", sur France Inter, depuis mai 2004, a invité 9 fois le PS (dont 2 représentants favorables au "non") ; 11 fois l’UMP ; 3 fois l’UDF ; 2 fois le PCF ; 3 fois les Verts (tous les représentants étaient favorables au "oui") ; 1 fois le MRC ; 1 fois la LCR. Au total : 24 personnalités favorables au "oui" et 7 favorables au "non".

Ces quelques exemples témoignent d’une parodie de débat démocratique et d’un mépris affiché des millions d’électrices et d’électeurs qui ont ou vont décider de voter pour le "non", qui sera peut-être le choix de la France.

C’est la raison pour laquelle les premiers responsables des organisations signataires iront manifester, le vendredi 4 mars, à 14h00, devant le Palais de l’Élysée.

Ils demandent :
- que le "non" antilibéral, dans lequel se reconnaît un très grand nombre d’organisations, de syndicats, d’associations, puisse enfin s’exprimer dans le débat public ;

- que le temps d’antenne, sur les radios et télévisions, avant et pendant la campagne officielle, soit équitablement réparti entre partisans du "oui" et du "non" ;

- que pendant la campagne officielle, des organisations non politiques puissent bénéficier d’un temps de parole sur les radios et les télévisions ;

- qu’une table ronde soit organisée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel avec les signataires ;

- que des débats contradictoires soient organisés entre partisans du "oui" et du "non" sur les radios et télévisions ;

- que le statut de l’émission "France Europe express" soit clarifié pendant cette période ;

- que le traité constitutionnel soit adressé dans les plus brefs délais aux citoyens ;

- que les messages de propagande en faveur du "oui", diffusés par le gouvernement sur les radios, soient annulés. ( Voir ci -dessous )

Action Consommation, Les Alternatifs, Alter - 100 % altermondialistes, Alternatives Citoyennes, Attac France, Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes "Ruptures", Comité Valmy, Confédération Paysanne, Convergence Citoyenne pour une Alternative de Gauche, Coordination Nationale Gauche Républicaine (CNGR), Le Cactus Républicain, Fédération Nationale des syndicats du spectacle, de l’audiovisuel et de l’action culturelle (FNSAC-CGT), Fondation Copernic, Forces Militantes, Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale (MARS), Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), Parti Communiste Français (PCF), Pour une République Sociale (PRS), Parti des Travailleurs (PT), Les Pénélopes, Raisons d’Agir, Réseau Féministe "Ruptures", Syndicat Français des Artistes interprètes (SFA), Syndicat National de la Radio Télévision (SNRT), Syndicat National des Techniciens et Réalisateurs (SNTR), Syndicat National des Professionnels du Théâtre et des Activités Culturelles (SYNPTAC), Syndicat Français des Réalisateurs (SFR), Syndicat Général des Travailleurs de l ¹Industrie du Film (SGTIF), Syndicat National des Artistes Plasticiens (SNAP), Syndicat National de l ¹Enseignement Supérieur (SNESUP), Union des Familles Laïques (UFAL), Union Syndicale Solidaires.

Communiqué reçu le 26 février 2005 (Acrimed)

www.acrimed.org/article1927.html


Lettre ouverte au CSA, à Radio France et au Ministère de la propagande

Publié le mardi 22 février 2005

Mesdames et Messieurs les responsables du CSA, de Radio France et du Ministère délégué aux affaires européennes,

Le ministère délégué aux Affaires européennes a lancé une campagne radiophonique destinée à inciter les Français à s’informer sur le Traité constitutionnel européen, qui sera soumis à ratification par référendum. Cette campagne, a démarré lundi, passe par des spots diffusés par 11 chaînes de radios en métropole et 5 dans les DOM-TOM. Dans un communiqué à l’AFP, le ministère insiste sur la « neutralité » de ce dispositif.

Or le premier texte que l’on peut entendre dans ces spots porte sur l’article 47 sans préciser que la citation ne concerne pas tout l’article comme on peut le croire mais un très court extrait.

Voici le texte du spot : « Article 47 ; Des citoyens de l’Union, au nombre d’un million au moins, peuvent inviter la Commission à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu’un acte juridique de l’Union est nécessaire. » Suivent des informations pratiques sur les moyens de se procurer le texte de la Constitution...fin du flash (1).

L’alinéa 4 de l’article I -47 dans sa totalité est ainsi libellé : « Des citoyens de l’Union, au nombre d’un million au moins, ressortissants d’un nombre significatif d’États membres , peuvent prendre l’initiative d’inviter la Commission, dans le cadre de ses attributions , à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu’un acte juridique de l’Union est nécessaire aux fins de l’application de la Constitution. »

A qui fera-t-on croire que la présentation tronquée de cet article, destinée à mettre en valeur une « avancée démocratique » sans en préciser les limites, relève de la pure et simple information ?

Nous demandons par conséquent

- A Monsieur Dominique Baudis, Président du CSA, garant de l’équilibre de l’information et de l’honnêteté des contenus, ce qu’il entend faire pour les surveiller effectivement sans s’abriter derrière le prétexte que nous ne serions pas dans le temps de la campagne électorale officielle.

- A Monsieur Jean-Paul Cluzel, Président de Radio France, ce qu’il entend faire pour refuser de diffuser des messages aussi contestables ou, au moins, pour les compléter afin de contrecarrer la propagande par une véritable information.

- A Madame Claudie Haigneré, Ministre déléguée aux Affaires européennes, ce qu’elle entend faire pour rappeler à ses services ce qui distingue l’information civique d’une campagne électorale à sens unique.

Avec nos salutations citoyennes et distinguées

Premiers signataires (Dernière actualisation : le 26 février à 18h35) [1]

- Acrimed (Action-Critique-Médias)
- Action Consommation
- Act-up (Toulouse)
- ADAS (Association de Défense des Assurés Sociaux)
- ALADIR, (Association Littéraire pour un Autre Développement de l’Ile de la Réunion)
- Altermonde-le village
- Alter-100% altermondialistes
- Alternative citoyenne, La Gauche Autrement (Basse Normandie)
- Amis du Monde Diplomatique (Orléans, Strasbourg, Tourraine, Vaucluse)
- Amis du Monde Diplomatique et d’Alternatives Economiques du Val de Saône
- Association culturelle Paul Renotte
- Association « Arts et monde social »
- Association de la gauche républicaine (AGR)
- Association des cyber-journalistes (ACJ)
- Association « Faire Le Jour »
- Association « Les vidéophages »
- Association « Les Musicophages » (Toulouse)
- Association Raisons d’agir
- Association Voir&Agir
- ATTAC (Association pour la Taxation des Transactions pour l’Aide aux Citoyens)
- Chiche !, mouvement de jeunesse de l’écologie politique
- Civimed Initiatives
- Collectif Surréaliste (éditions alternatives)
- Collectif Berry-media
- Collectif « Rouges vifs 13 »
- Collectif mâconnais pour la paix au Proche-Orient
- Comité Attac Mâcon
- Comité Citoyen Romainvillois
- Divergence FM (Montpellier)
- ESPOiR (Ecologie Sociale Populaire dans l’Océan indien et à la Réunion)
- Fédération des Vidéos des Pays et des Quartiers
- FSU
- Groupe de Pernes (Vaucluse)
- La Maison d’Orient (Marseille)
- La Mare aux canards (association de production audiovisuelle)
- Les Alternatifs
- Lillepop (Le site des Tribus du Nord de la France)
- Observatoire français des Médias (OFM)
- Observatoire grenoblois des médias (OGREMED)
- RACCFC ((Rassemblement des auditeurs contre la casse de France Culture)
- Résistance à l’agression publicitaire (RAP)
- SNJ-CGT
- SGTIF-CGT (Syndicat Général des Travailleurs de l’Industrie du Film)
- SNRT CGT de Radio France
- SNTR-CGT (Syndicat National des Techniciens et Réalisateurs)
- Sud Culture
- Sud FPA (Formation Professionnelle des Adultes)
- Sud Spectacle
- TV-Bruits
- Union des familles laïques (UFAL)
- URFIG (Unité de Recherche, de Formation et d’Information sur la Globalisation)
- Zalea TV

[1] Signatures des associations, collectifs, syndicats, organisations diverses à adresser à acrimed@wanadoo.fr.

www.acrimed.org/article1928.html

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