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Entretien avec Emmanuel Todd sur le mouvement Nuit Debout

Emmanuel Todd : « Nuit debout contre le grand vide »

Fakir : C’est un petit truc, Nuit debout…

Emmanuel Todd : Il ne faut pas dire ça. D’abord, c’est peut-être une petite chose mais au milieu de rien. Et ça, le fait que les médias s’intéressent à cette petite chose, c’est aussi un signe du grand vide. Les journalistes, qui certes appartiennent à des grands groupes, liés à l’argent, qui certes ne remettront jamais en cause ni l’euro ni l’Europe ni le libre-échange, mais qui sont des gens diplômés, pas toujours bêtes, ils sentent ce grand vide. Ils savent qu’ils donnent la parole à des hommes politiques méprisables, inexistants, tellement creux. Eh bien, ce qui se dit, ce qui se passe place de la République, et sur les places de province, parce qu’il faut regarder l’ouest de la France, Rennes, Nantes, Toulouse, la jeunesse des villes universitaires, ce qui se dit sur ces places, pour aussi farfelus que ce soit, ça vaut toujours mieux que ce grand vide. Et il ne s’agit pas seulement de remplir des pages, de vendre du papier…

Fakir : Ça remplit l’âme ? C’est l’indice d’une crise métaphysique ?

E.T. : Presque ! Et puis, pour aussi petit que ce soit, c’est peut-être un signe avant-coureur. Regardez Occupy Wall Street. Quelques mois après, je regardais les sondages qui paraissaient aux Etats-Unis, les jeunes devenaient favorables à l’Etat, à du protectionnisme. Et aujourd’hui, certes Bernie Sanders a perdu contre Hilary Clinton, mais il s’est revendiqué du « socialisme » aux Etats-Unis, et ses thèmes font maintenant partie de la campagne.

Fakir : Donc ça pourrait mener à un basculement ?

E.T. : C’est sans doute une étape dans la maturation des esprits. Déjà, si ça pouvait conduire à un engagement simple, chez les jeunes : « Plus jamais nous ne voterons PS ! » Je me porte beaucoup mieux, c’est une libération spirituelle, depuis que j’ai fait ce serment pour moi-même. Je rêverais de la mise à mort du PS. C’est peut-être ce que va nous apporter Hollande, il y a là une ouverture pour se débarrasser du parti socialiste. Et il existe désormais un boulevard à gauche.

Fakir : Mais ce sont des bobos qui se réunissent ?

E.T. : C’est facile de dire ça. Les jeunes diplômés du supérieur, c’est désormais 40 % d’une tranche d’âge. Ce n’est plus une minorité privilégiée, c’est la masse. Il y a donc un énorme potentiel d’extension du bobo. Et surtout, il faut comprendre, faire comprendre, que les stages à répétition, les boulots pourris dans les bureaux, les sous-paies pour des surqualifications, c’est la même chose que la fermeture des usines, que la succession d’intérim pour les jeunes de milieu populaires. La baisse du niveau de vie, c’est pour toute une génération.

Fakir : Donc la réunion des deux jeunesses est en vue ?

E.T. : Avec un marxisme simpliste, on dirait que oui, ça doit bien se passer, les intérêts objectifs sont les mêmes. Mais le système scolaire, notamment, opère une stratification, il sépare tellement les destins, trie, évalue, que la jonction ne va pas de soi. Et on voit que la jeunesse populaire se tourne massivement vers le Front national…

Fakir : A cause, donc, d’habitudes culturelles différentes ? La techno contre Manu Chao ?

E.T. : Je ne sais pas ça, moi. Il ne vous aura pas échappé que je ne suis pas jeune !
C’est d’ailleurs une chose très positive : voilà quelque chose qui appartient aux jeunes. Enfin ! La société française est sous la coupe des vieux et des banques. Non seulement pour les richesses, mais pour le pouvoir surtout : le suffrage universel devient un mode d’oppression des jeunes par les vieux, qui décident d’un avenir qu’ils n’auront pas à habiter. Je milite pour la mise à mort de ma génération. Donc, l’idée d’un territoire libéré, à la fois des vieux et des banques, ça ne me déplait pas. C’est pour cette raison que l’éviction de Finkielkraut m’est apparu comme une bonne nouvelle. Jusqu’ici, je trouvais les jeunes trop gentils, au vu de la domination qu’ils subissaient.

Fakir : Mais dans ce mouvement, il y a comme un refus de l’organisation…

E.T. : C’est le drame de cette jeunesse : c’est nous, en pire. Les soixante-huitards ont découvert les joies de l’individualisme, mais ils avaient derrière eux, dans leur famille, une solide formation dans des collectifs : le Parti communiste, l’Eglise, les syndicats. Là, ces générations sont nées individualistes, ce sont des soixante-huitards au carré, quasiment ontologiques. Il n’y a même pas le souvenir de ces collectifs forts. Et la volonté de ne pas s’organiser est presque élevée au rang de religion.

Mais c’est terrible parce que s’ils savaient, s’ils savaient à quel point les mecs en face d’eux, les patrons, l’Etat, le Parti socialiste, les banques sont organisés. Ce sont des machines. Et moi qui suis plutôt modéré, keynésien, pour un capitalisme apprivoisé, je me souviens de la leçon de Lénine : « Pas de révolution sans organisation » !

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 http://www.fakirpresse.info/emmanuel-todd-nuit-debout-contre-le-grand-vide
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COMMENTAIRES  

20/04/2016 23:10 par André

Le mouvement social actuel, le point sur la CGT et le Syndicalisme français, les nuits debout, , , , Stéphane Sirot, analyse
Pour l’écouter  : http://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/LibrePensee/CHDM160421.mp3

Stéphane Sirot, Historien spécialiste du syndicalisme et du mouvement ouvrier fait le point sur la situation actuelle, Syndicats, CGT, Conflits syndicaux, Nuit debout . . . .

Stéphane Sirot est un historien français. Il est spécialiste de l’histoire et de la sociologie des grèves, du syndicalisme et des relations sociales. Il enseigne l’histoire politique et sociale du XXe siècle à l’Université de Cergy-Pontoise et l’histoire et la sociologie du syndicalisme et des relations sociales à l’Institut d’administration des entreprises de l’Université de Nantes.
• 1884. Des syndicats pour la République, Lormont, Le Bord de l’eau, coll. « 3e culture », 2014, 114 p., ISBN 9782356873040
• Le syndicalisme, la politique et la grève. France et Europe : XIXe-XXIe siècles, Nancy, Arbre bleu éditions, coll. « Le corps social », 2011, 360 p., ISBN 979-10-90129-00-9
• Les syndicats sont-ils conservateurs ?, Paris, Éditions Larousse, coll. « À dire vrai », 2008, 126 p., ISBN 978-2035839718
• La grève en France. Une histoire sociale, XIXe-XXe siècle, Paris, Éditions Odile Jacob, coll. « Histoire », 2002, 306 p., ISBN 978-2738111722
• Maurice Thorez, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Facettes », 2000, 301 p., ISBN 978-2724607963
• Histoire sociale de l’Europe : industrialisation et société en Europe occidentale, 1880-1970 (codirection avec François Guedj), Paris, Éditions Seli Arslan, coll. « Histoire, cultures et sociétés », 1998, 411 p., ISBN 978-2842760144

C’est un extrait de l’émission : C’est l’heure de l’mettre , sur Radio Campus Lille.
Le lien vers l’intégrale de l’émission : http://www.campuslille.com/index.php/entry/utopie-capitalist
Stéphane prend la parole à la 11 iéme minute.

21/04/2016 01:59 par Jean Cendent

Une fois encore, un grand penseur français actuel nous parle .
......Mais c’est terrible parce que s’ils savaient, s’ils savaient à quel point les mecs en face d’eux, les patrons, l’Etat, le Parti socialiste, les banques sont organisés. Ce sont des machines.....
Non la horde zombie ne sait pas que : les hierarchies pyramidales, les flics, les gardiens de la paix , les militaires, les politiques professionnels et leurs aspirants amateurs , l’argent, la bourse, les marchés financier, les prisons, la corruption, les bourgeois, les patrons, les matons, les actionnaires, les faux/vrais intellectuels mais bien peigne-cul, les armes , les armées , les caméras sécuritaires, l’état re-pyramide, l’état bolchevique, l’état d’urgence, l’état de siège, l’état re-patronnal, les partis jaunes / lesquels ? les syndicats jaunes / lesquels ? les CRS, gendarmes, BAC, municipale, flash-ball, taser, shocker, matraque électrique ou traditionnelle, canons , fusils, mitraillettes, mitrailleuses, pistolets, infiltrations, manipulations, justice nulle part police partout, chantage à l’emploi, travail subi=travail soumi=travail pourri=tripalium=machine/torture, les drogues, l’alcoolisme,
les antidépresseurs, les bombes, les attentats, la désosialisation des individus, les violences, les tueurs, le racket, le chantage, le meurtre, les assassinats, l’aliénation, la folie, l’humiliation, la terreur, l’injustice , la pauvreté, l’ultra-richesse des 1%, le gaz lacrymogène, la répression / état / pouvoir, l’ordre bourgeois ou des nantis, la banque mondial, le FMI, les affamés, la dignité humaine souillée/volée/violée/détruite, les drones, les trônes, les avions, les hélicoptères, les milices, les certitudes de ceux qui connaissent tout, derrières leurs claviers, Marx est grand, Marx est bon, Marx est beau ,Marx est dieux et fait l’homme surtout et la femme à son image mais Marx ne vient pas les aider comme dieux car Marx a toujours raison, la trahison, la pollution, le chaud , le froid, la mort , NON !la horde zombie ne sait pas et pour cause !

.........Et moi qui suis plutôt modéré, keynésien, pour un capitalisme apprivoisé, je me souviens de la leçon de Lénine : « Pas de révolution sans organisation » ! .......
Et on a vu ce que cela a donné L’ORGANISATION.

21/04/2016 10:01 par legrandsoir

Et on a vu ce que cela a donné L’ORGANISATION

Le petit pb est qu’on attend toujours de voir ce que ça donne l’absence d’organisation. Les désorganisés sont toujours dans le camp qui subit, jamais dans celui qui agit, qui se donne les moyens de changer les choses.
MV

21/04/2016 09:35 par cunégonde godot

Le peuple français tout entier (pas seulement les "jeunes") comprend enfin que la propagande qui le pousse à la haine de l’Etat-nation (une propagande intensive historiquement diffusée plus encore à gauche qu’à droite), le pousse en vérité à la haine de soi et à la résignation.

Le Front national cherche à renouer (ou fait semblant de renouer) avec le roman national, c’est pour cela qu’il attire une partie du peuple – et influence souterrainement l’autre partie, bien que celle-ci s’en défende dans des postures surjouées.

Le racisme anti-vieux délirant de M. Todd est une des variantes de la propagande incessante contre la France – contre p.ex. son système des retraites par répartition que le capitalisme apatride par définition n’a jamais accepté.

Le néo-populisme poussant à la guerre intergénérationnelle est évidemment au service du système européiste et mondialiste prédateur, qui dirige la manœuvre une fois de plus.

En rejetant M. Finkielkraut, qui lutte depuis toujours (quoique l’on puisse penser de l’homme) contre la décadence occidentale et invite à renouer avec le roman national, tout en invitant M. Varoufakis, qui voudrait sauver l’ "Europe", et donc sauver le capitalisme mondialiste, NuitDebout a choisi son camp. C’est parfaitement clair. La presse l’a bien compris...

21/04/2016 09:36 par Olivier Perrin

"Et aujourd’hui, certes Bernie Sanders a perdu contre Hilary Clinton", à noter une information passée inaperçue en France, lors de ce super mardi à New York où Hilary l’aurait emporté avec 57 % des voix, 125 000 électeurs démocrates de Brooklyn (lieu de naissance de Bernie) ont été empêchés de voter à ces primaires... La machine Clinton fonctionne à plein régime.
(source : CNN Chile) :
La demócrata Hillary Clinton y el republicano Donald Trump se impusieron en las primarias presidenciales del estado de New York de este martes.
Tal como lo preveían las encuestas el triunfo de Clinton fue reñido y lo hizo con un 57% de los votos, mientras que su oponente Berny Sanders alcanzó un 43%.
Mientras que en el bando de Trump, el multimillonario le ganó con un 62%, la segunda cifra más alta fue de 23% obtenida el gobernador de Ohio, John Kasich. "Ya no queda mucha carrera por delante. En base a lo que estoy viendo en la televisión, el senador Cruz está cerca de quedar matemáticamente eliminado", sostuvo el magnate.
La jornada de votos se desarrolló con tranquilidad, aunque empañada por un error en las listas electorales demócratas de Brooklyn que dejaron sin poder ejercer su derecho a 125 mil personas en el distrito de origen de Sanders.

21/04/2016 11:23 par andré martin

François Ruffin Président !

Pour la séparation du Medef et de l’Etat

Pour la séparation de la CFDT et de l’Etat

ça sent le GATTAZ ça va péter !

... et 100 autres slogans de résistance

21/04/2016 11:57 par legrandsoir

J’ai fait un débat avec Ruffin à fête de l’Huma et je l’ai retrouvé au remue-Méninges du PG à Toulouse où nous participions chacun à un débat.
Je ne veux pas parler pour lui, mais je crois savoir quel rassemblement il souhaite et autour de qui.
Mx
PS. Le meilleur journal d’humour, de dessins, d’enquêtes, de positionnement pour les petits, les obscurs, les sans grades est Fakir qu’il a créé.

21/04/2016 15:21 par Jean Cendent

LGS merci pour votre intérêt à mon égard
vous auriez pu svp reprendre l’intégralité du propos final de Mr Todd même coupé en 2 ( pour ma part )
1) pour démontrer que les zombies de Nuit Debout, savent plus que moins ou pas, les multiples dangers qu’ils doivent affronter . J’en ai fait une liste certes ni exhaustive ni exotique mais j’ai égratigné Marx* ( moins que l’ont fait Staline ou Mao non ? Si ....alors je vais être crucifié ? / pourtant je vous aime beaucoup malgré que vous laissiez dire sans le carton jaune « C’est un peu court. Ici, on préfère les arguments » le Rock c’est de la merde ) Mais bon c’est l’histoire de ma vie merdique de condamné d’avance ( ou con tout court....)
2 ) pour démonter que l’organisation de Lénine et les bolcheviques c’est peut être pas la meilleur ? Si, ah ! bon .... re-crucifixion, alors ?( par contre comme nom de groupe de Rock c’est : the best group of rock repression against the communist ideal .... toujours non ?)

Mais c’est terrible parce que s’ils savaient, s’ils savaient à quel point les mecs en face d’eux, les patrons, l’Etat, le Parti socialiste, les banques sont organisés. Ce sont des machines. Et moi qui suis plutôt modéré, keynésien, pour un capitalisme apprivoisé, je me souviens de la leçon de Lénine : « Pas de révolution sans organisation » !

 l’absence organisation n’est pas le synonyme de la désorganisation
 l’organisation n’est pas le synonyme du bolchevisme léniniste ( comme le laisse penser Mr Todd )
 Lénine c’est aussi l’organisation de Kronstadt / des traites, Makhnovchtchina / des traites , le Goulag " dit, le travail dans la joie " / des traites , le phagocytage de toutes autres idées communistes / des traites, les anarchistes ( même espagnols / oui mais c’est Joseph, le fils ...) / des traites, Jean Cendent ce misérable microbe / un traite .
 l’anomie ( absence d’organisation sociale / chaos capitaliste) n’est pas le synonyme d’anarchie .
Mais tout ceci est faux ....?

Bon d’accord je suis sérieux maintenant, promis par saint Jean-Luc je vote Melenchon 2017, c’est bon j’ai votre pardon , je n’irai pas en enfer , MERCI, LGS.

Peace and Love , brothers and sisters et comme disait Malcolm X , phrase souvent utilisée comme citation du jour au GS :
Je suis pour la vérité, peu importe qui le dit.
Je suis pour la justice, peu importe en faveur ou au détriment de qui.
-Mr Maxime Vivas comme vous m’avez interpellé et j’en suis heureux, je dis Monsieur parce que je vous respecte et que j’ai de la considération et vous estime , pensez vous qu’une personne issue du même milieu que vous , mais née dans les années 70 / 80 pourrait avoir le même parcours professionnel que le votre ?

* Qui lui suivant ses écrits me considère comme un sous-prolétaire ( lumpenprolétariat ) donc un chose infâme, un rebut, un voleur , un mendiant,un chiffonnier ( Emmaüs ?), un rémouleur, un re-tanneur, un saltimbanque, ( les roms , les manouches , les tziganes , peut être ? ) un écrivassier**, en bref, un collabo / un traite à sa classe, à supprimer, c’est dur pour le moral quand on pense que je ne cherche que l’amour et la fin de tout système capitaliste et dictatorial .
** Est ce qu’un écrivassier c’est pas un peu comme un mauvais journaliste, journaliste disqualifié et donc qui juge le fait d’être un bon journaliste ou un bon écrivain Mr Karl Marx ? Ah ce bon Karl il a compris bien des choses sur le capital et la plus-value mais certaines fois j’ai comme l’impression qu’il ne se les applique pas à lui même , problème d’ego peur être ? Un humain n’est qu’un humain est Marx est un humain, non ?
La meilleur partie de Marx c’est pas Karl mais Rosa Luxemburg....

21/04/2016 15:46 par legrandsoir

pensez vous qu’une personne issue du même milieu que vous , mais née dans les années 70 / 80 pourrait avoir le même parcours professionnel que le votre ?

Je crois que ça serait difficile. J’ai connu l’époque de la "méritocratie", des concours anonymés où l’on pouvait gravir tous les échelons en étant un militant. Il suffisait d’étudier, de concourir et de réussir. Les inconvénients étaient ensuite à la marge, sans risque majeur pour la paie (si, sur les primes) ni pour la sécurité de l’emploi. J’ai été cadre sans cesser d’être militant et cela m’a coûté des broutilles vénielles dont je m’enorgueillis finalement comme de blessures reçues au combat.
Je suis pour des promotions professionnelles par examens ou concours où les noms des candidats sont inconnus des examinateurs (sauf pour l’oral...).

Aujourd’hui j’écris des livres et mon image me dessert chez les grands éditeurs qui appartiennent tous (ou presque) à des oligarques. C’est gênant, mais pas bloquant à 100%. Nous ne vivons pas une époque de bisounours, mais celle des banquiers.
"Fais énergiquement ta longue et lourde tâche/Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler,..." (A de Vigny, la mort du loup).

21/04/2016 16:09 par gelmad

"Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir".
J.J. Rousseau, Du contrat social, Livre I, §1.3 -

Concernant "l’organisation de l’oligarchie" , peut-être que chacun devrait méditer sur cette affirmation de JJ Rousseau et agir en conséquence ?

21/04/2016 17:53 par Jean Cendent

Bonjour,
Merci pour votre réponse sincère et surtout d’une rare honnêteté, vu l’époque actuelle, dirigée par la mentalité partiale et inquisitrice des banquiers. C’est la différence entre nous, moi j’ai plus que la désagréable sensation d’avoir reçu une croix ou plutôt un coup de pelle en pleine face ( ou gueule ) pour à jamais me la faire fermer .
Mais je ne suis pas le seul dans ce cas c’est presque un problème générationnel depuis le milieux des années 80, enfin pour les personne du peuple-classe ( non riche ) de compter pour du beurre et de devoir s’estimer heureux d’avoir les miettes .
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de problèmes, pauvretés, guerres, etc.. dans les années 50 , 60, mais l’esprit « banquier » était moins présent ?
Et cela peut changer bien des choses dans une vie, surtout quand on n’a pas l’esprit banquier ou commercial .

21/04/2016 19:17 par placide

Intéressante cette interview.

Et j’en retiens effectivement la conclusion. Pas de révolution sans organisation.
Oui ce qui manque c’est bel et bien une organisation pour la classe des travailleurs. Moi qui suis jeune je le vois bien. Il manque un parti communiste. Donc il faut le reconstruire. Pas pour ce faire plaisir, pas par idéologie, mais parceque c’est une nécessité vitale.
Une nécessité vitale que le mouvement social en France a déjà expérimenté bien trop souvent. On n’a pas la même force avec un PCF aligné derrière le PS, discrédité et à 2% ou avec le PCF clair, net offensif et tourné vers les travailleurs appelant un bonnet blanc un bonnet blanc et un blanc bonnet itou.

Maintenant, si je trouve aussi le boulot fait par Fakir intéressant (comme celui d’autre tel Le grand soir, initiative communiste, etc.), je n’oublie pas non plus que Fakir et Ruffin fait aussi parti de tous ceux qui chantent la petite musique (plus ou moins inconsciente) de la désorganisation, ou plutot de l’apolitisme. Indépendant des parti disent ils. Je ne suis pas encarté. Fakir est non partisan. Pourtant prendre parti et s’organiser, ce à quoi nous invitent ici Fakir et Todd... c’est exactement faire un parti. S’engager, vraiment. Je sais bien que les intellectuels y rechignent (c’est embêtant de se soumettre à la loi démocratique et de respecter et bien plus confortable de se placer en universitaire au dessus de la mélée, en patron de journal hors du débat etc...) mais c’est pourtant comme cela que l’on construit le lien de confiance et d’action avec la classe populaire.

Moralité, indignons nous, levons nous la nuit, mais surtout engageons nous et organisons nous en reconstruisant le parti de la classe des travailleurs qui nous fait défaut

21/04/2016 22:50 par Jean Cendent

Malgré la règle XYZ du GS : les "droits de réponse" à la noix
....Nuit Debout a choisi son camp. C’est parfaitement clair. La presse l’a bien compris...
 Quelle presse tout le monde les trouve « nuls et ridicules » des infirmes de l’organisation et de la futurologie .
 Quel camp, s’il vous plaît, il faut aller jusqu’au bout de son raisonnement.
Car affirmer avec tant d’érudition que le rock c’est de la merde, cela démontre une ouverture d’esprit et une acuité musicale et sensoriel incontestable et effectivement proche de la grisaille Finkielgrotesque :
MA France à Moi comme JE la conçoit MOI !

Je sais bien GS, tss, tss, tss, tss, ( en même tant c’est le décompte du batteur pour lancer au charley une chanson )

22/04/2016 08:26 par babelouest

Je pense que Jean Cendant a la faiblesse de mélanger des inconciliables, Lénine et la Makhnovchchtina.Le bolchevisme avec l’anarchie. Dois-je rappeler la forte phrase de Michel Bakounine " L’anarchie, c’est l’ordre sans la hiérarchie " ?

Notre amie Cunégone nous rappelle fort bien ce paradoxe pour un mouvement qui se veut de rejet d’un système, d’accueillir aussi favorablement Varoufakis, un homme du système à part entière. Il aurait dû être rejeté tout autant que Fielkinkraut, quoique pour de toutes autres raisons. En revanche, que quelqu’un comme mon ami Sylvain Baron, pacifique pourfendeur du drapeau européen et son monde, soit accueilli avec un couteau augure fort mal de la suite, et confirme l’accueil de Varoufakis (du moins à Paris).

Vive l’Internationale (et non la mondialisation), seule façon dans un premier temps de reprendre la main sur nos ennemis les financiers. Vive la lutte des classes ! En fait, vive ce que le PCF a abandonné dans sa déroute.

22/04/2016 15:53 par SEPH

Je vous recommande la vidéo de Frédéric Lordon à la bourse du Travail le 20 Avril 2016 :
http://www.dailymotion.com/video/x462k72_frederic-lordon-a-la-bourse-du-travail-le-20-avril-2016-51-mars-nuit-debout-l-etape-d-apres_news

Lordon a mille fois raison.

22/04/2016 18:12 par palamède Singouin

@ Jean Cendent

( en même tant c’est le décompte du batteur pour lancer au charley une chanson )

Le rôle de la "charley" dans le jazz, le blues, le rock et toute la musique populaire c’est quelque chose d’inaccessible à Cunégonde !

Bon....je suis un peu hors sujet, c’était juste pour détendre l’atmosphère !!!!!

22/04/2016 18:25 par Jean Cendent

Bonjour,

1 L’article est très bon dans son ensemble sauf la fin justement par rapport à Lénine .
2 Des faiblesses j’en ai des tonnes, je suis même la faiblesse incarnée mais non, je ne confond pas le bolchevisme ( je suis contre tout totalitarisme ) et l’anarchie , tout ce que j’ai écrit sur LGS en est la preuve . Ex : sur cette même page : L’ORGANISATION faite par Lénine et Trotsky contre la Makhnovchtchina= traite pour les 2 élites éclairées, puis par le « fils » joseph contre les anarchistes et communistes « déviants » pendant la guerre d’Espagne, etc .... L’anarchie, c’est l’ordre sans la hiérarchie et patati et patata, c’est ce que j’écris sur cette même page. ( fort mal, pour effectivement ne pas être compris ) .
3 Comme j’ai écrit aussi, Nuit Debout n’est pas uniquement QUE la place de la république = Paris= le centre du monde et qu’il y a aussi des villes de – 50 000 habitants. A propos de l’article :Nuit Debout comment dépasser etc...du 09/ 04 / 2016 , page ou d’ailleurs je remercie babelouest , alors oui peut être que je suis naïf, stupide et con .
4 Si les Marxistes peuvent être dogmatique ( trop souvent en partance pour les élites éclairées bolcheviques ) les anarchistes aussi, parfois. Je n’apprécie aucun modèle de société hiérarchique ( pour ma part j’en suis une victime ) mais je ne condamne pas les militants « dit de base » du (ou des ) mouvement communiste dans son ensemble pour autant ( notre ennemi commun étant le capitalisme ) idem pour un syndicat comme la CGT .
5 Je ne comprend même pas et je ne suis pas le seul au vu des résultats de chaque élection qu’ils restent des Léninistes, Trostkistes et plus si affinité en France et pourtant ( mais je suis un mauvais anarchiste, mais peut être pas le seul ) je vote quand c’est possible pour l’extrême gauche et trouve des propositions intéressantes dans le programme du PRCF et j’ai signé leur pétition contre l’europe*et vous ? ( mais la dictature même du prolétariat pour ma part, c’est Niet )
6 Vu que je suis pas intelligent et que « presque » tout le monde déteste Nuit Debout*, je repose ma question si Nuit Debout à choisi son camp dite lequel, merci.
*( essayer de faire quelque chose c’est mieux que de ne rien faire, non ?)
7 J’apprécie le peuple Cubain ( mais les autres aussi ) pour leur esprit de résistance et aussi parce qu’il aime la musique ( comme beaucoup sur les 2 continents américains et les caraïbes )
8 C G n’est pas mon amie car je suis de la merde ( comme sous-prolétaire " vs Marx ", comme sous-merde " vs française " ) étant un sous-ouvrier-musicien en autre de Rock.
9 Quoi d’autre ? Je fais des fautes d’orthographes, je me trompe, je doute .... Je trouve cette phrase très bien : "Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir".
Voilà maintenant vous pouvez sortir vos : crucifie, gousse d’ail, eau bénite ( par le petit père des peuples ), marteaux, faucilles, et dialectiques, mais je ne concours pas pour le jeux de celui ou celle qui pisse le plus loin .

« Si vous n’êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et aimer ceux qui les oppriment. » – Malcolm X

22/04/2016 22:22 par Jean Cendent

Malgré la règle XYZ du GS : les "droits de réponse" à la noix
 Je ne connais pas Sylvain Baron, après quelques recherches, c’est pas mézigue qui l’empêcherai de décrocher tous les drapeaux qu’il veut . Pour ma part il y a longtemps des amis en décrochaient d’autres pour les planter sur un tas de fumier ( bon d’accord l’alcool y était pour beaucoup, plus qu’une pensée politique, quoique.... ) Enfin cela ne manqué pas d’un certain humour* ? Mais, bon l’humour c’est suivant les goûts et les couleurs .
 le PCF a abandonné Bakounine *( c’est vrais ! Et c’est dommage , non ? )

24/04/2016 18:44 par Shanan Khairi

J’aime bien Emmanuel Todd. Ses travaux sur les systèmes familiaux sont passionnants. Moins original (débat depuis longtemps en cours aux USA ou au Japon), il est cependant l’un des rares à porter la problématique des répercussions socio-politiques du vieillissement de la population dans le débat public européen. Et il ne cède pas à la vague de droitisation s’abattant sur les "intellectuels médiatiques" et tente de préserver une forme d’humanisme dans son travail. Et puis il a un tempérament énervé et un peu frontal qui le rend sympathique.

Ceci dit, je ne sais si c’est du fait de ses origines sociales ou de sa vie à Paris mais son ignorance des réalités du monde populaire et du monde de la grande pauvreté ainsi que son obsession anti-Europe me laissent souvent dubitatif...

Nuit Debout m’est sympathique. Malheureusement, comme souvent, ce mouvement semble essentiellement porté par la frange progressiste des classes moyennes. Les classes populaires restent essentiellement atones face à ce mouvement... Wait and See...

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