RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Et si les incroyants c’étaient nous ?

Voilà une question pour le moins inappropriée, me diront plusieurs croyants, d’autant plus qu’elle surgit au moment même où le Vatican lance à Paris le « parvis des Gentils », structure de rencontre entre catholiques et non-croyants. Mais n’est-ce pas justement le bon moment de nous interroger sur la nature de la foi que nous témoignons à travers notre profession de foi, nos rites et nos liturgies ? Vivons-nous une « foi de culture » ou une « foi, don de Dieu et d’engagement » ? Le dialogue va-t-il porter sur une foi « culturelle » ou une foi « d’engagement » ?

Est-il possible que notre foi ne réponde finalement qu’à l’enveloppe culturelle à l’intérieure de laquelle elle s’est développée sans pour autant répondre à cette foi, « don de Dieu et d’engagement de vie » ? Est-il possible que cette dernière puisse s’exprimer en dehors des formes culturelles et cultuelles traditionnelles ? Dans ce contexte de la double expression de la foi, la question soulevée demeure légitime et plus que jamais pertinente. Un véritable dialogue entre croyants et non croyants devrait reposer tant pour les uns et que pour les autres sur les fondements de leurs engagements au service d’une humanité en quête de justice, de vérité, de vie.

Supposons un instant que Caïphe, le grand-prêtre de la foi religieuse hébraïque du temps de Jésus, ait voulu ouvrir un dialogue entre croyants et non croyants. Dans quel camp Jésus de Nazareth aurait-il pu se faire reconnaître ? Du point de vue de Caïphe il ne pouvait pas être du nombre des croyants. Il a d’ailleurs été lui-même à la tête de la mobilisation pour le faire arrêter et condamner à mort. Pourtant qui des deux était le véritable croyant ?

Beaucoup de croyants et de non croyants remémorent cette année le 30ième anniversaire de l’assassinat de Mgr Oscar Romero alors qu’il célébrait l’eucharistie dans une chapelle à San Salvador. Il avait été, à plusieurs reprises, la cible de menaces de mort, mais elles n’ont jamais affecté sa foi ni son engagement au service de la justice et des plus déshérités de son peuple. Le 4 décembre 1977 il disait ceci :

« Une religion de messes dominicales, mais de semaines injustes ne plaît pas au Seigneur. Une religion de beaucoup de prières, mais au coeur gonflé d’hypocrisies n’est pas chrétienne. Une Église qui ne chercherait que son bien-être, qui n’aurait d’intérêt que pour ramasser de l’argent, s’assurer beaucoup de commodité, mais qui oublierait de dénoncer les injustices, ne serait pas la vraie Église de notre Divin Rédempteur. »

Le 15 décembre 1978, il a ces paroles :

« Lorsque quelqu’un donne du pain à celui qui a faim on le considère comme un saint, mais si quelqu’un demande quelles sont les causes qui font que le peuple a faim, il sera aussitôt identifié au communisme et à l’athéisme. Il y a toutefois un athéisme plus près et plus dangereux pour l’Église : l’athéisme du CAPITALISME qui s’impose lorsque les biens matériels sont érigés en idoles et se substituent à Dieu. »

Ces quelques exemples illustrent bien le fait que la foi n’a pas la même évidence pour tous et toutes. L’apôtre Jacques ne dit-il pas : « Toi, tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu fais bien. Les démons le croient aussi, et ils tremblent. » (Jc. 2,19)

En somme le regard du croyant à l’endroit de lui-même doit être très critique alors qu’à l’endroit du non croyant il doit être très ouvert. J’espère que ce sera ce regard qui inspirera le cardinal Ravasi, chargé d’organiser ce dialogue entre croyants et non-croyants.

Oscar Fortin

Québec, le 25 mars 2011

http://humanisme.blogspot.com

URL de cet article 13226
  

Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, historien, blagueur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Ce que nous faisons au Vietnam, c’est utiliser des Noirs pour tuer des Jaunes afin que les Blancs puissent garder la terre qu’ils ont volé aux (peaux) Rouges".

Dick Gregory (1932-2017)

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.