Eiland, ancien conseiller à la sécurité nationale du gouvernement israélien, affirme que Gaza doit être considérée comme un « Etat » ennemi.
« Puisque Gaza est de fait un Etat en confrontation militaire avec nous, la bonne façon de faire pression sur eux est l’arrêt complet des fournitures en provenance d’Israël, non seulement de l’électricité et du carburant, mais aussi de la nourriture et de l’eau, » écrit-il dans un article en hébreu publié dans Mako, un site Web affilié à la chaîne Canal 2 de la télévision israélienne.
« Un Etat ne peut pas à la fois attaquer et nourrir l’ennemi, alors qu’il vous tire dessus, car cela donne à l’autre pays une marge de manœuvre - et encore une fois, je me réfère à la bande de Gaza comme un pays, parce que le régime est soutenu par son peuple », ajoute Eiland.
Israël légalement tenu de fournir la population de Gaza
Eiland semble croire que la fiction que Gaza serait un "Etat" souverain atténuerait en quelque sorte la culpabilité pour ce qui équivaudrait à des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre massifs.
Conformément à l’article 55 de la Quatrième Convention de Genève, « la Puissance occupante a le devoir d’assurer la nourriture et des fournitures médicales de la population ; il doit, en particulier, importer les vivres, les fournitures médicales et autres articles si les ressources du territoire occupé sont insuffisantes ».
En vertu du droit international, le « désengagement » israélien en 2005 de Gaza n’a pas mis fin à son occupation militaire du territoire, car Gaza reste sous le « contrôle effectif » d’Israël.
Pourtant, Israël a depuis longtemps violé son obligation en limitant délibérément les besoins fondamentaux de la population de Gaza et a délibérément détruit leurs sources alimentaires, y compris les terres agricoles, les fermes de volaille et de produits laitiers.
Alors qu’Eiland appelle à couper tous les aliments et l’eau, l’occupation israélienne applique déjà depuis longtemps une limitation stricte à des fins politiques de l’apport alimentaire aux Palestiniens dans la bande de Gaza.
Les attaques délibérées d’Israël sur les infrastructures civiles de Gaza ont créé une « catastrophe de l’eau », privant déjà chaque habitant de l’accès à un approvisionnement sûr et sécurisé de l’eau.
Le siège brutal d’Israël est précisément ce contre quoi la résistance palestinienne dans la bande de Gaza se bat actuellement.
Possible intention génocidaire
Eiland a récemment déclaré dans Yedioth Ahronoth, le plus grand quotidien d’Israël, que puisqu’ils ont élu le Hamas, la population de Gaza dans son ensemble « est à blâmer pour cette situation, tout comme les Allemands étaient à blâmer pour l’élection de Hitler et ils l’ont chèrement payé, et à juste titre. »
L’appel du général Eiland - qui pourrait relever de l’incitation au génocide - ainsi qu’à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité - n’est que la dernière proposition d’extermination d’un dirigeant israélien.
Moshe Feiglin, vice-président de la Knesset, le parlement israélien, par exemple, a récemment appelé à déplacer la population de Gaza vers les camps de concentration, puis de les expulser afin que la bande de Gaza puisse être réinstallée avec les Juifs.
« La faim ou la reddition » reflète la politique en Syrie
Le gouvernement des Etats-Unis, principal soutien d’Israël, n’a pas formulé la moindre critique sur les propositions d’Eiland, ni tenté quoi que ce soit pour mettre fin au siège israélien. Toutefois, il considère que « mourir de faim ou la reddition » comme un crime grave lorsqu’il est utilisé par le gouvernement syrien contre les zones contrôlées par l’opposition.
Cela a été le cas dans plusieurs zones, notamment le camp de réfugiés de Yarmouk où, selon Amnesty International, le gouvernement syrien a « utilisé la famine comme arme de guerre pour parvenir à ses fins. »
Le mois dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution demandant que « toutes les parties syriennes au conflit », y compris le gouvernement et l’opposition, « permettent la livraison immédiate et sans entrave de l’aide humanitaire directement aux personnes concernées dans toute la Syrie », ainsi que le « retrait immédiat de tous les obstacles à l’acheminement de l’aide humanitaire. »
En revanche, la soi-disant « communauté internationale », dirigée par les Etats-Unis, a soutenu et justifié le siège de Gaza par Israël depuis près de huit ans.
Ali Abunimah
Traduction "heureusement qu’Israël est une grande démocratie, sinon on aurait tendance à critiquer" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.