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Grande-Bretagne : Le projet de privatisation de l’ école est voté.


L’école privatisée


Tony Blair présente son projet de loi qui ouvre en grand l’école publique au secteur privé.


16 mars 2006


Écoles passant sous la coupe de Microsoft, d’USB (banque) ou Toshiba, ou bien gérées par des Églises, des associations religieuses et même des clubs de foot, ce n’est pas une fiction mais une perspective bien réelle que devrait permettre le projet de loi de Tony Blair sur l’éducation en Angleterre (dans une moindre mesure le pays de Galles, pas du tout l’Écosse qui a son propre système éducatif). Ce texte, un document de plus de deux cents pages publié fin février, promettant de « meilleures écoles pour tous » afin « d’élever le niveau » des collèges uniques (comprehensive schools), était examiné hier soir aux Communes et son adoption dépend largement de l’approbation des conservateurs, favorables à cet assaut généralisé du privé dans l’école publique. Le premier ministre travailliste ne peut en effet compter sur sa propre majorité, une cinquantaine de députés du Labour étant entrés en rébellion contre le projet de loi, synonyme pour eux d’école à deux vitesses. Blair « le modernisateur » sauvé par les tories : la situation ne manque pas de sel, mais elle est inquiétante. Car jamais la privatisation de la sphère publique n’a été aussi poussée et l’offre pour le plus grand nombre aussi rétrécie.

Le premier ministre a dit sa détermination à faire voter sa loi « cruciale », bien que contestée, portant notamment sur « l’autonomie des écoles publiques ». La semaine dernière, il a concédé qu’il « préférerait » voir son texte passer avec le soutien des élus travaillistes, même si beaucoup craignent une « privatisation rampante » de l’enseignement public. Mais il avait aussitôt assuré que l’essentiel était de faire ce qui est bon pour le pays, « sans tenir compte des questions de dogmes et de doctrines ». Pour cette raison, il s’accommodera du soutien du parti conservateur. Toutefois il lui faudra franchir l’obstacle des débats que le gouvernement cherche à écourter (on dit « programmer » aux Communes) pour mieux faire passer la loi plutôt que d’examiner le projet ligne par ligne, renvoyant le vote à l’été. Complication supplémentaire : les conservateurs et leur nouveau leader, David Cameron, entendent faire parler d’eux en chargeant la barque de la « réforme » et pourraient faire cause commune avec les travaillistes récalcitrants pour jouer les prolongations.

Sur le fond, la pilule a du mal à passer. La possibilité offerte à toutes les écoles publiques de s’affranchir de la tutelle des collectivités locales et d’être désormais gérées par un trust school, une fondation, sous la direction d’un sponsor ou d’un mécène privé, révulse parents, enseignants, syndicats, militants travaillistes (selon un récent sondage YouGov, seuls 25 % d’entre eux sont favorables à la loi) et des personnalités comme Neil Kinnock, ancien leader du Labour, ou Estelle Morris, ex-ministre de l’Éducation. Non seulement Blair offre une large liberté aux « écoles autonomes » (qui continueront de recevoir des fonds publics), mais les mécènes et autres bienfaiteurs seront propriétaires des terrains et des bâtiments, pourtant payés intégralement par les deniers publics. Ces écoles pourront en outre recruter les enseignants ainsi que les élèves de leur choix, même si le mot de sélection (concession minime faite aux opposants) est officiellement banni et si les écoles sont censées agir « en conformité » avec un code de conduite que la ministre de l’Éducation, Ruth Kelly, a pourtant refusé de rendre obligatoire. Concurrence entre établissements, sélection entre riches et pauvres, à l’école de Blair le sponsoring privé est roi. Microsoft, entre autres entreprises, est déjà sur les rangs.

Bernard Duraud

 Source : www.humanite.presse.fr


Le projet de réforme de l’éducation en Grande-Bretagne voté


16 mars 2006


Le premier ministre britannique, Tony Blair, a remporté, mercredi 15 mars, un vote-clé au Parlement sur son projet de réforme de l’éducation, mais a dû compter sur le soutien de l’opposition conservatrice.

Le projet de loi autorise les écoles publiques qui le souhaitent à prendre leur indépendance des autorités locales et à être gérées par un "trust", une fondation, sous la direction d’un parraineur privé qui peut être une association, un groupe religieux, une entreprise, une université ou un groupe de parents d’élèves. Parmi les parraineurs qui se sont déjà déclarés figurent l’Eglise anglicane, un milliardaire musulman ou les géants du logiciel Microsoft et de l’audit KPMG. Le texte, adopté par 458 voix (115 députés ont voté contre), a franchi la première étape de son parcours parlementaire et va désormais être examiné en détail en commission.


FRONDE AU SEIN DU PARTI TRAVAILLISTE

Mais 52 députés travaillistes ont voté contre, forçant le premier ministre à dépendre du soutien tory. Une rébellion de plus de 35 députés travaillistes forcera Tony Blair à compter sur l’opposition pour faire adopter sa réforme lors du débat ultérieur au Parlement, ce qui affaiblira son autorité. Avec une majorité de 69 sièges à la Chambre des communes, Tony Blair aurait aimé faire adopter le texte avec les seuls travaillistes, et a négocié pendant quatre mois pour réduire la fronde. "C’est un projet de loi Labour et il doit être soutenu par les députés Labour", a déclaré avant le vote Tony Blair devant les Communes, assurant qu’en améliorant l’école publique, il bénéficierait aux plus modestes.

Le premier ministre est "ravi que trois députés travaillistes sur quatre aient soutenu le projet de loi, et de disposer d’une telle majorité à la Chambre des communes", a affirmé après le vote la ministre de l’éducation, Ruth Kelly. Tony Blair a remporté par 300 voix contre 290 un vote sur la procédure, accélérant le calendrier d’examen du texte. Sans ce vote, le débat aurait pu se prolonger jusqu’à l’été, accroissant l’embarras pour le gouvernement. Pour M. Blair, cette réforme va améliorer le fonctionnement des écoles publiques en s’inspirant des recettes des écoles privées et chrétiennes, actuellement submergées de demandes de parents qui fuient les écoles publiques. Tony Blair lui-même, lorsqu’il habitait à Islington (nord de Londres), a fait éduquer ses enfants dans une école catholique à Fulham, à l’autre bout de la capitale. Les rebelles voient dans le texte une privatisation rampante de l’éducation.

Avec AFP et Reuters

 Source : www.lemonde.fr


France : Chronique d’une mort annoncée : L’école maternelle, par Attac Midi Pyrénées.


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« Marine Le Pen amène le pire » (*)
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(*) Anagramme imparfaite cueillie sur Internet. Ce livre (publié par les éditions Golias) est une compilation de documents révélateurs de l’analogie entre le FN d’hier et celui d’aujourd’hui. Y sont démontrées la difficulté pour Marine Le Pen, malgré les habiletés tribuniciennes, à se dépouiller des oripeaux paternels les plus exécrables, la distorsion entre le discours du FN ripoliné et son programme, entre son programme et ses objectifs. Sont mis en relief le fiasco du FN dans les (…)
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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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