RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
11 

Hamon, le candidat qui prend les terroristes pour des démocrates

En décembre 2016, Benoît Hamon voulait voler au secours des populations d’Alep bombardées par le méchant Poutine. Il a même déclaré que s’il était président de la République, il y serait allé, comme Mitterrand à Sarajevo. Lors des primaires qui l’ont désigné comme candidat du PS, il s’est opposé à toute aide financière destinée au peuple syrien. « Arroser les zones contrôlées par Bachar al-Assad, je ne vois pas bien en quoi cela doit être une priorité de l’Union européenne quand il existe tout une autre Syrie avec d’autres partenaires possibles, comme les villes quasi autonomes autogérées ».

Les zones tenues par les groupes takfiristes, pour M. Hamon, c’est un territoire indépendant, une commune libre où l’on applique gentiment les recettes de l’autogestion, comme dans le programme du PSU des années 70. C’est là, dans ces lieux idylliques où règne la démocratie, que se trouvent les « partenaires possibles » de la France. On les aime tant, chez les socialistes, ces bandes armées qui s’estiment dépositaires du destin de la Syrie ! Elles s’emploient à la détruire, elles ne vivent que de rapines, elles coupent les têtes et imposent la charia wahhabite. Mais peu importe. La bouche en cœur, M. Hamon veut y voir les amis de la France.

Assassinats de fonctionnaires et de leurs familles, attentats à la voiture piégée qui fauchent les passants, false-flags meurtriers à l’arme chimique, tirs de mortiers qui tuent les écoliers, exécutions de conscrits capturés lors des combats, pollution des sources d’eau potable, destruction des infrastructures et saccage du patrimoine historique, les partenaires de M. Hamon n’ont pas fait dans la dentelle. Le peuple syrien a payé cher son refus de prendre les armes contre le gouvernement. Mais quelle importance ! Rue de Solferino, on l’aime tant, cette bacchanale qui se prend pour une révolution.

Le candidat socialiste feint de l’ignorer, mais les takfiristes ne sont pas tombés du ciel. Ce sont des mercenaires rémunérés par des dynasties corrompues et des puissances occidentales qui ont juré la perte du seul Etat séculier de la région. S’ils se multiplient, c’est parce qu’il y a de puissantes organisations internationales pour les recruter, les encadrer et les armer jusqu’aux dents. Ces organisations, elles, ont de puissants alliés sans lesquels elles n’auraient jamais eu des milliards de dollars, des 4X4 et des missiles TOW. Parmi ces alliés, la France d’un certain Hollande, qui a livré des armes aux terroristes, est mouillée jusqu’au cou.

Al-Qaida, ses clones et ses avatars ne sont ni l’expression d’un élan mystique, ni la nouvelle version du romantisme révolutionnaire. Ce sont des entreprises nihilistes qui doivent leur nocivité exponentielle, depuis vingt ans, aux manœuvres impérialistes dont le Moyen-Orient est la victime. Elles ne sont pas nées par génération spontanée. Elles sont le fruit des accouplements entre les apprentis-sorciers de Washington et les monarchies réactionnaires du Golfe. C’est un secret de polichinelle. Mais M. Hamon préfère délirer sur l’autogestion à la sauce takfirie et enfumer l’opinion en accréditant la fable ridicule d’une révolution démocratique.

Les exactions de ces bandes mafieuses sont des crimes répondant à la définition précise du terrorisme, c’est-à-dire l’exercice d’une violence aveugle contre des civils en vue d’obtenir un résultat politique. Ce terrorisme est perpétré par une soldatesque recrutée dans 110 pays pour accomplir les basses besognes exigées par ses donneurs d’ordres. Supplétifs de cette OTAN à laquelle les socialistes français tiennent comme à la prunelle de leurs yeux, ces petites frappes ont pour seule fonction de fournir sa piétaille au « regime change » fomenté par Washington, Paris et Londres.

Voir dans ces mercenaires des révolutionnaires épris de justice est une imposture colossale. S’acharnant sur le moindre vestige d’une culture qui la dépasse, cette lie de l’humanité accomplit le sale boulot pour lequel on la paie. Elle ressemble à la pègre utilisée lors du coup d’Etat bonapartiste de 1852 : « Rebuts et laissés-pour-compte de toutes les classes sociales, vagabonds, soldats renvoyés de l’armée, échappés des casernes et des bagnes, escrocs, voleurs à la roulotte, saltimbanques, escamoteurs et pickpockets, joueurs, maquereaux, patrons de bordels, soûlographes sordides .. » (Karl Marx, « Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte ») .

Chouchous de la Hollandie, les mercenaires qui dévastent la Syrie ressemblent à ces voyous à la solde du capital, à cette meute sans foi ni loi, à ces exécutants des basses besognes dont les puissants louent les services pour commettre des massacres analogues à ceux qu’un ministre socialiste, l’ignoble M. Fabius, osa qualifier de « bon boulot ». On aura beau tenter de nous en persuader ad nauseam, non, les pseudo-rebelles démocrates et coupeurs de tête ne sont pas des révolutionnaires. Ils sont la chair à canon de l’impérialisme dont M. Hamon est le laquais solférinien.

Bruno GUIGUE

URL de cet article 31476
  

DEPUIS LA NUIT ET LE BROUILLARD - FEMMES DANS LES PRISONS FRANQUISTES - de Juana Doña
traduit par à ngeles Muñoz avec la collaboration de Sara Albert Madrid, février 1939. La Guerre d’Espagne touche à sa fin. Leonor va connaître l’exode, la torture, la condamnation à mort, et les longues années de prison... L’horreur quotidienne de l’univers carcéral franquiste tel que l’ont vécu des milliers de femmes et d’enfants est décrite ici par Juana Doña avec un réalisme sans concession et sans complaisance. Ce livre est son témoignage. Écrit en 1967, publié seulement après la mort du dictateur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’un des plus gros mensonges officiels de notre temps est que les États-Unis et le Royaume-Uni sont en guerre contre l’islam radical. De l’Afghanistan à l’Arabie Saoudite en passant par la Syrie et la Libye, les extrémistes islamiques ont été pendant des décennies un allié vital dans leur véritable guerre : contre l’indépendance, l’unité panarabe et la souveraineté économique au Moyen-Orient.

Matt Kennard

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
123 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.