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Du fond de sa cellule, un prisonnier politique états-unien parle

ISRAEL : un Etat colonial qui met en place un système d’apartheid ! (1)

Une déclaration de Mumia Abu-Jamal, suivie de : « RSF et Mumia Abu-Jamal »
LGS

Il y a six ans, quand Israël bombardait massivement Gaza, plus de 700 Palestiniens, hommes, femmes et enfants, furent massacrés. Ceci se passait sous la présidence de Bush avec le soutien massif d’un gouvernement conservateur qui applaudissait des deux mains.

Aujourd’hui, avec un gouvernement « progressiste » nous voyons que les choses ont changé sous la présidence de Barack Obama : c’est encore pire car, par rapport à 2008, Israël va sans doute doubler le nombre de morts. Nous n’en sommes pas loin avec déjà 1.350 Palestiniens tués (NDLR plus de 2.000 à ce jour dont 500 enfants).
En regardant ou en écoutant les informations on pense à ce vieux dicton : « En période de guerre la première victime est la vérité ». En effet, en dépit d’une campagne de presse qui affirme qu’Israël « veut protéger les populations civiles palestiniennes » dans sa guerre contre le Hamas, il est évident de constater que cette population est au contraire la cible privilégiée. Si vous ne me croyez pas, écoutez ceci : Zeev Schiff (2), journaliste réputé sur les questions militaires au journal israélien Haaretz, déclarait il y a quelques années que « L’armée israélienne a toujours ciblé les populations civiles » et d’ajouter « elle le fait de façon délibérée et calculée ».

Si l’on s’en tient à la lecture de la presse américaine c’est invraisemblable : elle mentionne à peine la souffrance des Palestiniens, laissant la parole et la part belle aux Israéliens. Elle ne mentionne pas plus l’origine de ce carnage : plus d’un demi-siècle de violations des règlements internationaux, confiscation de terres et des ressources en eau, occupation militaire des terres palestiniennes sous la houlette d’un gouvernement colonial et cruel, qui n’a que mépris pour la population palestinienne et ne vise qu’à lui confisquer ses terres par appât du gain.

Gaza est devenu la plus grande prison de la planète à ciel ouvert passé sous la domination d’un gouvernement qui a établi un système d’apartheid et qui tue ses habitants comme de la volaille.

Quand Obama, faisant écho à son prédécesseur, Bush, parle d’Israël il déclare : « ce pays a le droit de se défendre » … La Palestine n’aurait-elle pas le même droit ?

Mumia Abu-Jamal

(1) Mumia Abu-Jamal s’exprimait sur PRISON RADIO le 30 juillet dernier. Vous pouvez l’écouter (en anglais) en cliquant sur ce lien : https://webmail22.orange.fr/webmail/fr_FR/download/DOWNLOAD_READ_MP3.html?IDMSG=68730&PJRANG=2&NAME=Israel+SettlerColonialistApartheidSt.mp3&FOLDER=INBOX

(2) Zeev Schiff a reçu plusieurs prix comme le prix Sokolov en 1975, le prix Amos-Lev (pour les articles militaires) ainsi que le prix Sarah-Reichenstein (pour ses interviews).

Collectif français de soutien à Mumia Abu-Jamal
rassemblant une centaine d’organisations et de collectivités publiques
43, boulevard de Magenta 75010 Paris / TEL : 01 53 38 99 99 / E MAIL : contact@mumiabujamal.com
MEMBRE DE LA COALITION MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT
www.mumiabujamal.com

EN COMPLEMENT :

RSF et Mumia Abu-Jamal

Extrait de "La face cachée de Reporters sans frontières" (Aden éditions 2007).

Et que dire de ce dialogue avec un internaute lors du forum en ligne organisé par le Nouvel Observateur le 22 octobre 2004.

« Internaute : « Un journaliste noir Américain, Mumia Abu-Jamal est en prison au USA depuis plus de 20 ans pour un crime dont il est innocent. Pouvez-vous préciser l’action que RSF a menée pour sa libération ? »

Robert Ménard : « Nous n’avons rien fait et nous ne ferons rien. Il ne s’agit pas d’une affaire de liberté de la presse. »

En êtes-vous sûr, Robert Ménard ? Avant son arrestation, Mumia Abu-Jamal était considéré par le FBI comme l’une des personnes « à surveiller et interner en cas d’alerte nationale « . Journaliste de radio apprécié, lauréat de plusieurs prix, il est surnommé « la voix des sans-voix »pour sa critique de la corruption de la police et des dirigeants politiques locaux qui obtiendront qu’il soit licencié. Il devient alors chauffeur de taxi. Le 9 décembre 1981, alors qu’il vient de déposer un client, Mumia Abu-Jamal est grièvement blessé lors d’une fusillade au cours de laquelle un policier sera tué. Au terme d’une enquête orientée et bâclée, il est condamné à mort. Bien ! Un journaliste opposant est à l’ombre. En juin 1999, un ancien tueur à gages avoue avoir tué le policier dans le cadre d’un contrat mêlant police et mafia. Sous un prétexte procédurier, ses aveux ne seront pas retenus.

Des comités de soutien se sont constitués un peu partout dans le monde, de nombreux livres ont été écrits, des films tournés. Mumia a été fait citoyen d’honneur de plusieurs villes (dont Paris), un rue porte son nom à Saint-Denis (93).

Bref, le sort de cet innocent, enfermé 23 heures sur 24 dans une minuscule cellule a ému l’opinion internationale qui a su empêcher par deux fois son exécution, en 1995 et en 1999. Mais l’émotion a trouvé les volets baissés devant le fond de commerce RSF. La malheureuse était pourvue d’un anti-Sésame : la remise en cause de l’emprisonnement d’un journaliste contestataire dans un pays adoré et distributeur de dollars.

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