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Jérôme Cahuzac : un médecin passé, avec armes et bagages, dans le camp de l’industrie pharmaceutique

C’est à la vigilance d’Anne Jouan que nous devons d’avoir appris ceci (site du Figaro, le 4 avril 2013) : "Pouvoirs, la célèbre revue d’études constitutionnelles et politiques, créée en 1997, aux Presses universitaires de France, a accueilli, en 1999, la prose de Jérôme Cahuzac. À cette date, l’ancien conseiller médicament de Claude Evin (de 1988 à 1991) est alors conseiller général du Lot-et-Garonne. En 1993, il avait créé une entreprise de conseil pour l’industrie pharmaceutique."

Voici donc un chirurgien qui aura franchi le pas qui va de la médecine aux "conseils" : dans le cabinet d’un ministre de la Santé, comme élu local, et auprès de l’industrie du médicament. Son aptitude à fournir des "conseils" se sera donc trouvée peu à peu vérifiée, tandis qu’en retour, lui-même a pu s’interroger sur le niveau de rémunération que pouvait obtenir ce service de conseil auprès des différentes institutions.

Or, si Jérome Cahuzac a effectivement fait fortune, il semble bien que cela soit dû à sa fréquentation du troisième segment ici délimité : est-ce conforme à la représentation qu’il s’est faite de la hiérarchisation des divers pouvoirs et de leur possible évolution dans le temps ?

Pour tenter d’apporter une réponse aussi précise que possible à cette question, revenons au texte d’Anne Jouan :

"C’est donc un homme qui connaît parfaitement les rouages des laboratoires qui s’exprime."

Par anticipation, complétons cette appréciation en remarquant que son intervention dans la revue Pouvoirs laisse à penser que Jérôme Cahuzac a pu également être de bon conseil pour lui-même en ce qui concerne la possible rémunération des places à prendre dans le système des pouvoirs qui s’organisent entre l’Etat, la médecine et l’industrie pharmaceutique.

Pour commencer de s’en convaincre, il suffira de lire la conclusion qu’il donne aux dix-huit pages de l’article très documenté qu’il a rédigé en 1999 :

"L’industrie pharmaceutique est théoriquement dépendante des médecins, seuls capables de prescrire, et de l’Etat, seul fondé à mettre un médicament sur le marché et à lui accorder un prix dès lors qu’il est remboursable aux assurés sociaux. L’évolution constatée ces vingt dernières années est qu’en fait les médecins, volens nolens, subissent une très grande influence de la part de l’industrie et que l’Etat, parce qu’il n’a jamais, jusqu’à une date récente, et en dehors de périodes brèves, su tenir une position claire et ferme, a échoué dans sa maîtrise des dépenses pharmaceutiques comme dans sa volonté de constituer des pôles industriels pharmaceutiques de niveau mondial."

Selon Jérôme Cahuzac, le vent de l’évolution soufflait donc, en 1999, dans le sens des intérêts de l’industrie du médicament...

Il n’est que de voir, comment, depuis 23 ans déjà, le Médiator, qui avait entamé sa commercialisation en 1976, cavalait de cabinet médical en cabinet médical, alors que, dès février 1977, la revue du Syndicat de la médecine générale, Pratiques ou les cahiers de la médecine utopique, déclarait à propos de Jacques Servier :

"Mais pourquoi donc ne nous dit-il pas que son Médiator, sur le plan chimique, est un dérivé de l’amphétamine, et un dérivé d’un autre produit de son laboratoire, l’anorexigène Pondéral ?"

Et concluait :

"[...] dans quelques années, quand on commencera à savoir un petit bout de la vérité, ça en fera déjà des millions de boîtes de Médiator vendues !... Et avec tout cet argent, les laboratoires Servier auront bien vécu... et aussi inventé "benflobis", pour lequel il faudra dix ans de plus pour affirmer quelque chose... et... avec tout cet argent..."

On croirait effectivement Perrette et le pot au lait...

Michel J. Cuny

»» http://unesanteauxmainsdugrandcapital.hautetfort.com
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RÉVOLUTIONNAIRES, RÉFUGIÉS & RÉSISTANTS - Témoignages des républicains espagnols en France (1939-1945)
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Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d’oppresseurs les récompensent par d’incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d’en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d’entourer leur nom d’une certaine auréole afin de « consoler » les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l’avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire.

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