Plein écran
commentaires

"L’affaire Exxon Mobil est une stratégie pour abattre Chavez"

Environ 12,000 millions de dollars de PDVSA sont gelés sur la demande de EXXON. L’impérialisme a lancé une attaque contre les biens de tous les vénézueliens, en prétendant empêcher ce peuple de récupérer ses ressources basiques. C’est ainsi qu’il faut interpréter le fait que la société pétrolière Exxon Mobil Corp a obtenu des décisions judicaires gelant plus de 12.000 millions de dollars sur les biens de Pdvsa, dans le même temps où elle se prépare à contester la nationalisation d’un projet multimillionnaire. Voici un certain nombre d’interventions sur ce sujet à Telesur la chaîne d’etat de la télévision vénézuélienne, dont celle de James Petras et de divers experts commentant cet événement inquiétant. Par ailleurs nous tentons d’analyser cette étape de l’offensive des transnationales et des Etats-Unis dans le cadre de nos études sur l’actuelle crise systémique. D. Bleitrach

Les travailleurs du pétrole placent le drapeau vénézuélien dans un complexe pétrochimique de ce pays. Le dernier premier mai est entré en vigueur la nationalisation des réserves de la Ceinture de l’Orénoque.

TeleSUR _ 08/02/08 - Exxon mobil est la pointe de l’iceberg (…) plus encore d’intérêts et d’autres pétroliers vont emboîter le pas » a expliqué James Petras, , en ajoutant que « ceci n’est pas un simple acte économique. Il participe de la stratégie des Etats-Unis pour affaiblir le gouvernement élu »

Le sociologue étasunien James Petras a qualifié le prétendu bloquage des actifs de la société nationale pétrolière du Venezuela (PDVSA) annoncé par la transnationale pétrolière Exxon Mobil comme « une tentative pour abattre le gouvernement » du président venezuélien Hugo Chavez et « transférer les politiques pétrolières nationales sous le contrôle des majors ».

Dans un interview exclusif pour TeleSUR, Petras a déclaré que l’action en justice initiée par Exxon Mobil sera suivie d’autres semblables qui seront introduites par les autres transnationales qui sont en train d’exploiter le pétrole vénézuélien, puisque le tout fait partie d’une plan qui cherche « à renégocier tout le projet de nationalisation du pétrole » le tout avec l’appui des Etats-Unis.

Depuis 2001, le Venezuela a conduit une politique de récupération du contrôle de sa principale ressource naturelle, le pétrole.

Non seulement a été dénoncé l’existence de 32 conventions appelées « opérationnelles » et qui faisaient que les transnationales payaient des passe-droit d’à peine un pour cent, le gouvernement vénézuélien a annoncé la création d’entreprises mixtes dans lesquelles l’Etat devenait un actionnaire majoritaire, en laissant une importante particiaption (jusqu’à 40%) aux entreprises étrangères.

Selon les chiffres officiles ceci a permis la récupération de milliers de millions de dollar pour le trésor. Par exemple, entre 1993 et 2002, le venezuela a perdu environ 6 milliards 760 millions de dollars de bénéfice.

Avec le procés de négociations, qui s’est déroulé sur deux ans, le gouvernement a abouti en mars 2007 à de nouveaux accords avec les entreprises transnationales qui opèrent dans la Ceinture pétrolière de l’Orénoque, parmi lesquelle l’étasunienne Chevron, BP du Royaume Uni, Total de France et la Norvégienne Statoil. Mais Exxon Mobil, et Conoco-Philips réfusèrent de négocier et entamèrent une action judiciaire contre le pays.

Sous le motif que PDVSA assumerait les activités qui incombent à ses associés, protégés dans la législation nationale qui prévoit que les transferts d’intérêt, actions, participations et droits par la loi ne génèrent pas des obligations fiscales au pays.

Selon ce qui a été expliqué par le gouvernement vénézuéliens en diverses occasion, gisent dans la Ceinture de l’Orenoque les plus grands dépôts d’hydrocarbure du monde, estimés par le gouvernement de l’ordre d’environ 236 mil millions de barriles.

De telles résèrves sont considérées comme stratégiques non seulement pour le Venezuela mais aussi pour un pays « pétrole dépendant » comme les Etats-Unis.

« Exxon Mobile est la pointe de l’iceberg. Ecore plus d’autres pétroliers et d’autres intérêts vont lui emboiter le pas ».a explique James petras, en ajoutant que « ceci n’est pas simplement un acte économique. C’est une partie de la stratégie des Etats-Unis pour affaiblir le gouvernement, c’est une politique d’aggression pour renverser le gouvernement élu ». .

L’étude nordaméricaine a ajouté divers scenarios prévu sur l’agenda de Washington,comme « créer des mécontentements sur la politique sociale de Chavez », créer des exigences économiques dans l’intérieur du pays - comme on l’a vu avec la pénurie des aliments de base- et depuis l’extérieur « étrangler » l’économie.

Petras a averti que la société ptrolière d’Etat venézuélienne doit repenser la distribution de ses biens à l’extérieur parce que s’il n’est pas pris une décision intelligente « elle va souffrir d’autres coups de force. PDVSA ne peut pas avoir confiance dans l’extérieur pour maintenir ses investissements » a-t-il précisé.

« Viol sans limite »

D’autre part , selon ce qu’a affirmé ce vendredi l’expert David Paravisini à la châine d’etat Venézuélienne de Télvision, la décision judiciaire de bloquer les actifs extérieurs de Pdvsa sur demande du consortium étasunien Exxon Mobil, sans envisager la temporalité, constitue un « Viol sans limite ».

Egalement l’ex-président de la Commission de l’Energie et des Mines du Parlement venézuélien a indiqué que cette action représente une action totalement abusive.

« ceci est une espèce de signe de vie d’un colosse frustré qui se croit assuré que ce pétrole devrait être à lui » a-t-il ajouté, en rappelant que la requête correpond à une mesure préventive organisée par Exxon Mobil pour prévenir l’abitrage qui l’oppose à PDVSA.

Le groupe étasunien est arrivé à la fin de 2007 devant le Centre Internationale de Reglement des Contentieux Relatifs aux investissements (CIADI en espagnol) en protestant contre son retrait forcé de l’association stratégique du Cerro Negro, qui opère dans la Ceinture Pétrolifère de l’Orénoque.

En franchissant ce pas, a indiqué Paravisini, le plus grand groupe pétrolier du monde a défendu l’argument qu’il sauvait ses garanties dans l’attente de l’exécution d’une éventuel arrêt du CIADI. L’expert a souligné que les documents initiaux qui exposent l’origine de l’association avaient établis que celle-ci serait régi par les lois du Venezuela.

Paravisini a estimé qu’un moyen de ce type, lequel abouti à un gel des actifs estimé à environ 12 milliards 300 millions de dollars « n’aura pas d’effets immédiats sur PDVSA »à moins que cela puisse affecter la confiance en matière de prêts.

PDVSA affronte un géant

Les bénéfices de Exxon Mobil sont supérieurs au PIB de pays comme Israël, le venzuela, la Malaisie ou la République tchèque. Cependant cette compagnie développe des campagnes de désinformation à hauteur de centaines de millions de dollars, dans laquelle elle prétend se présenter comme une entreprise avec un souci écologique.

Aujourd’hui, Exxon Mobil est la compagnie pétrolière à l’origine de la plus grande émission de gaz de la planète. Les mouvement mondial pour les forêts tropical, estime que anuellement elle émet plus de 209 millions de tonnes de dioxide de carbone. Ses opérations et brûlage de produits depuis sa fondation dans le siècle passé a causé entre 4,7 et 5,3 pour cent du total des émissions de dioxide de carbone émis dans le monde ?

De surcroit, Exxon Mobil a financé pour 16 millions de dollars 43 organisations et lobbies ayant comme objectif de nier la rélité du changement climatique pour empêcher les actions pour lutter contre celui-ci.

Pour : TeleSUR
Date de publication :08/02/08

* * * * * *

EN COMPLEMENT :

par Paul Loubière (Challenges)
Challenges.fr | 08.02.2008

voici comment l’hebdomadaire financier français juge de l’affaire Exxon

D’UN côté, Exxon-Mobil, avec un chiffre d’affaires de 404 milliards de dollars (en gros, l’équivalent du PIB de la Suisse) et 40 milliards de dollars de bénéfice en 2007. De l’autre, l’Etat vénézuélien. Au centre de la querelle, l’expropriation d’Exxon Mobil des pétroles de l’Orénoque. Exxon Mobil a réagi en entamant des procédures visant à geler 12 milliards de dollars d’avoir vénézueliens dans le monde entier afin de compenser les pertes qu’il estime avoir subies.

Bien sûr, la procédure n’a pas pu être lancée sans l’aval au moins implicite de la Maison Blanche. On assiste donc à l’ouverture de la chasse au Chavez, ce président inclassable, à la fois populiste, de gauche et surtout farouchement anti-américain, voire anti-occidental. Impossible de le détrôner en fomentant un coup d’Etat. On va donc le coincer là ou ça fait mal via les avoirs de la PDVSA, la compagnie pétrolière nationale vénézuélienne. La chasse au Chavez se fait par l’intermédiaire d’Exxon qui roule à la fois pour lui et pour le gouvernement américain.

C’est la première fois qu’une entreprise privée s’attaque aussi directement à un Etat avec une telle ampleur. Les précédents (contre la Russie notamment) n’étaient que des broutilles en comparaison. Quel que soit le résultat de la bataille, le simple fait qu’elle ait lieu, montre un renversement des pouvoirs : un Etat n’a plus seulement à craindre une révolution, une élection, une offensive diplomatique ou militaire, les coups peuvent venir de la justice internationale.

L’attitude d’Exxon Mobil est tout à fait conforme à la judiciarisation de la société américaine où le moindre grief donne lieu à des procès. Côté vénézuélien, la nationalisation des richesses nationales n’a rien de surprenant : l’Arabie Saoudite, l’Algérie, la Russie et la plupart des pays pétroliers ont fait la même chose, du moins ceux qui tirent l’essentiel de leurs revenus de la manne pétrolière.

La bataille dépasse le cadre d’Exxon-Mobil contre le Venezuela. Il s’agit bien d’une lutte idéologique entre deux visions du monde : le sous-sol appartient-il à l’Etat ou appartient-il aux investisseurs ? Pour la première fois, les Etats-Unis demandent à la justice internationale de trancher entre deux visions du monde. Est-ce vraiment son rôle ?

par Paul Loubière, grand reporter à Challenges,
vendredi 8 février

Traduit par Danielle Bleitrach

 http://socio13.wordpress.com/2008/02/09/james-petras-%c2%ab-l%e2%80%99affaire-exxon-mobil-est-une-strategie-pour-abattre
Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

11/02/2008 09:56 par vladimir

le boycott d’EXXON MOBIL ESSO est en cours depuis 2003 au moins !!!
Mais les politiques se gardent bien de le faire savoir :

La communauté internationale et Greenpeace contre E$$O & Bush

1988 - Création par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

9 mai 1992 - Adoption de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. L’objectif à long terme de la Convention est d’empêcher « toute perturbation anthropique (du fait de l’homme) dangereuse du système climatique ».

11 décembre 1997 - Adoption du Protocole de Kyoto selon lequel les pays industrialisés réduiront le volume total de leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 5% par rapport à leurs niveaux de 1990, au cours de la période 2088-2012. Cet engagement juridiquement contraignant doit conduire à un renversement historique de la tendance à la hausse que connaissent ces pays depuis environ 150 ans. Les Etats-Unis s’engagent à réduire leurs émissions de 7%.

1998 - 2000 - Les Etats-Unis ne ratifient pas le Protocole. L’administration Clinton se heurte à une opposition farouche du Parti Républicain.

2000 - Campagne d’élection présidentielle aux Etats-Unis. ExxonMobil, la plus grande multinationale pétrolière au monde, soutient la candidature de George W. Bush. 91% des dons électoraux d’ExxonMobil, c.-à -d. 1,367 millions de dollars, vont au Parti Républicain. Dans une campagne publicitaire, ExxonMobil explique ce qu’elle attend en contrepartie : « le Protocole de Kyoto irréaliste et économiquement dangereux (doit) être repensé ».

31 décembre 2000 - Les bénéfices d’ExxonMobil pour l’année 2000 se chiffrent à 17 milliards de dollars.

20 janvier 2001 - George W. Bush est élu président des Etats-Unis.

Janvier 2001 - 3e rapport du GIEC : « Le réchauffement climatique au cours des 50 ans est principalement dû aux activités humaines (...) Les modifications récentes des températures régionales ont eu des impacts notables sur de nombreux systèmes biologiques et physiques (…) Nous sommes face à des risques d’impacts irréversibles de grande échelle (…) D’ici 2025, l’expansion de la sécheresse fera que 5 milliards de personnes - soit 2 personnes sur 3 - manqueront d’eau et davantage encore de nourriture (…) En 2050, les perturbations du climat coûteront annuellement 304 milliards de dollars ».

Mars 2001 - George W. Bush déclare le retrait des Etats-Unis du Protocole de Kyoto. Il précise qu’il considère le Protocole comme « mort » ! Bush annonce un « plan climat » alternatif.

8 mai 2001 - Greenpeace lance sa campagne StopE$$O. Le message est clair : Pour arrêter le réchauffement de la planète, il faut arrêter Esso.

Octobre 2001 - Le vice-président d’ExxonMobil révèle que le « plan climat » de l’administration Bush « ne sera pas très différent de ce que vous avez pu entendre de nos positions ».

1 décembre 2001 - 1ère journée StopE$$O au Royaume-Uni : plus de 300 stations Esso se retrouvent encerclés d’activistes qui incitent les automobilistes à boycotter Esso.

31 décembre 2001 - Les bénéfices d’ExxonMobil pour l’année 2001 se chiffrent à plus de 15 milliards de dollars.

14 février 2002 - George W. Bush rend public son « plan climat » : les émissions de CO2 des Etats-Unis pourront augmenter de 22 à 57%, c.-à -d. 29 à 64% plus haut que l’objectif Kyoto que l’administration Clinton avait approuvé en 1997 ! George W. Bush rembourse sa dette envers ExxonMobil !

Août 2002 - Des lobbyistes financés par ExxonMobil félicitent Bush pour son absence au Sommet de la Terre des Nations Unies. Ils précisent : « Le réchauffement climatique est la question environnementale la moins importante, et nous espérons que vos négociateurs la maintiendront hors des débats et loin des projecteurs ».

Septembre 2002 - Le boycott contre Esso fonctionne au Royaume-Uni : un sondage révèle qu’un quart de ses clients, près d’un million d’automobilistes, ont arrêté de faire le plein chez Esso.

25 octobre 2002 - 600 activistes de Greenpeace, venant de 30 pays, bloquent de manière pacifique les 28 stations Esso au Luxembourg pendant une journée. Ils exigent que la société arrête de saboter le Protocole de Kyoto.

31 décembre 2002 - ExxonMobil enregistre un bénéfice de 15,3 milliards de dollars pour l’année 2002.

6 janvier 2003 - Esso Luxembourg et 22 des 26 exploitants entament une poursuite en dommages-intérêts contre Greenpeace. Ils réclament au total 123.275,16 Euros de dommages et 186.000 Euros d’indemnités de procédure.

17 mai 2003 - Greenpeace lance sa Boycott-E$$O-Tour à Luxembourg.

28 mai 2003 - Assemblée Générale Annuelle d’ExxonMobil à Dallas (USA). 22% des actionnaires exigent un rapport comment la société entend réagir à la pression publique qui demande le développement significatif de sources d’énergie renouvelables.

30 juin 2003 - Audition Esso/Greenpeace au Tribunal de Paix à Esch/Alzette.

 ? Date ? 2003 - Le protocole de Kyoto entre en vigueur. Le monde entier - à l’exception des Etats-Unis - s’engagent pour que des mesures pour la protection du climat soient mises en oeuvre.

 ? Date ? - Les Etats-Unis ratifient le Protocole de Kyoto.

 ? Date ? - ExxonMobil décide d’abandonner toute exploration d’énergies fossiles nouvelles et d’investir 100 milliards de dollars dans un programme pluriannuel de développement d’énergies renouvelables. Greenpeace nomme le PDG d’ExxonMobil membre d’honneur de son organisation

http://stopesso.static.greenpeace.org/lux/fr

12/02/2008 17:14 par Numancia MP

Le premier article (signé James Petras) commence avec ces mots : « Environ 12,000 millions de dollars ». Le deuxième article fair référence plus nettement à « 12 milliards de dollars ». En fait ce dernier chiffre a été mis en circulation par la grande presse pro-impérialiste, sur la base des communiqués... d’Exxon Mobil (apparemment), l’une des plus importantes multinationales du monde. Cela fait partie de la tactique d’épouvante à l’extérieur du Venezuela. La somme de 12 milliards de dollars relève de la propagande aux fins d’intimidation pour les éventuels candidats au nationalisme dans le monde et de démobilisation pour les éventuels partenaires commerciaux du Venezuela.

Le premier article corrige cette fausse information, probablement sans le vouloir,en donnant une somme 1000 fois inférieure.

Numancia MP

PS : Bravo pour le nouveau site.

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.