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L’Algérie dans un processus révolutionnaire

Quand un peuple rencontre son destin 

Le cycle des manifestations qui ont commencé le 22 février en Algérie et qui se déroulent en ce moment sont un mouvement historique qui marquera certainement la refondation et la renaissance de l’État moderne algérien. L’obstination du régime agonisant à se maintenir au pouvoir en présentant un impotent intégral pour un cinquième mandat finira par provoquer sa chute. Pour accélérer celle-ci, les manifestants doivent garder la pression dans la rue et entamer une transformation qualitative de la méthode de lutte en allant vers des grèves générales, voire une désobéissance civile, jusqu’à ce que le régime tombe. Il ne faut rien lâcher. La rue a commencé par des revendications relevant du bon sens, c’est-à-dire de ne pas se voir imposer un vieil homme grabataire qui, selon la propre Constitution du régime, ne devrait pas être président en avril 2019 pour la simple raison qu’il est malade et constitutionnellement inapte. Les rapports des services de renseignement avaient pourtant indiqué bien avant la manifestation du 22 qu’il allait y avoir un mécontentement populaire et une instabilité majeure. Mais comme une bête blessée, ce régime est en train de montrer qu’il fonctionne par la méthode du choc en maintenant la candidature d’un vieillard sénile, emmenant le pays dans l’impasse et la folie, et ce, malgré l’opposition du peuple. S’ils sont dans cette démarche, c’est qu’ils n’ont pas de plan, ni A ni B ni C. Ils ont toujours fonctionné à la petite semaine en gérant le temps, en driblant, en faisant diversion, en utilisant la ruse, en intoxiquant via les relais médiatiques corrompus et en procédant au replâtrage permanent d’un édifice dont les fondements sont en train de se fissurer de plus en plus. Le peuple ne doit surtout rien attendre de ce régime. Toutes les annonces qui sont faites aujourd’hui nous font penser au colonialisme à l’époque de la Révolution de Novembre quand le régime colonial promettait des réformes. Rien de bon ne viendra de ce régime pourri, il ne peut produire que des diversions et de l’enfumage. Son agenda est disqualifié totalement, seul l’agenda du peuple compte désormais.

Les manifestations de ce dimanche 3 mars sont très importantes dans la riposte contre la candidature infâme de l’impotent qui persiste à insulter le peuple en s’accrochant au pouvoir alors qu’il n’est même pas sur le territoire national. Il ose présenter sa candidature au Conseil constitutionnel par procuration, lui dont le règne s’est caractérisé par une gouvernance par procuration, notamment par sa fratrie. Toute la famille a passé la soirée d’hier samedi dans une aile de l’hôpital universitaire à Genève, occupant les chambres 75, 76, 77, 78 du 8e étage. Ils étaient tous autour du candidat président comateux : les frères Saïd et Nacer, la sœur Zhor, une commère devenue décideur en Algérie, Ouyahia, et Gaîd Salah. Pendant que le pays vit des moments dangereux et historiques à la fois, eux fêtaient l’anniversaire de la momie. Comme je l’ai dit bien souvent, ce cercle très restreint menace aujourd’hui la stabilité du pays et les intérêts stratégiques des partenaires qui assumeront eux aussi les conséquences de l’effondrement de l’Algérie, à Dieu ne plaise. La France joue sur les deux tableaux, en les soutenant d’un côté et, d’autre part, en étant attentive à la rue et à une autre alternative qui se profilerait avec le rapport de force entre le peuple et le clan Bouteflika. Nous continuons de dire qu’il n’est pas suffisant que les services de renseignement français déclassifient des dossiers secrets qui évoquent le parcours criminel et débauché de ce Bouteflika et son implication dans l’assassinat de Krim Belkacem, il faut des prises de positions claires. Cela vaut pour les USA et l’Europe. Si demain le sang des Algériens coule, vous serez tous coupables.

Ces Bouteflika représentent un néocolonialisme débridé. Ils forment une caste de dégénérés, des fous furieux qui utiliseront tous les moyens pour se maintenir au pouvoir. Nous les mettons en garde, si une seule goutte de sang coule, vous en payerez les conséquences. Nous avons vu avec le leak d’une communication téléphonique entre Abdelmalek Sellal et Ali Haddad enregistrée et fuitée par le DRS, à quel point ces gens sont capables de tout, y compris de tirer sur le peuple. Alors que cette fuite enflammait les réseaux sociaux, la presse algérienne, n’écoutant que son courage, a préféré ne pas en parler. La BBC y a, fort heureusement, consacré une émission. Ces crapules du régime pourri sont prêts à tout pour rester au pouvoir, ils ont été jusqu’à libérer des droits communs des prisons pour perturber les manifestations. Par ailleurs, on a trouvé sur le chemin de la manifestation des sacs remplis de pierres. Ce n’est pas pour rien que la première victime de ce grand mouvement fut le fils de Benyoucef Benkhadda. Quel symbole ! Le pauvre homme est décédé suite à un arrêt cardiaque lors d’une bousculade provoquée par des casseurs à la solde du régime pourri. Ce n’est pas le peuple qui est violent, ce sont les Bouteflika et toute leur clique ! Qu’ils sachent que nous les combattrons en Algérie et à l’international par tous les moyens. Ils seront châtiés pour leurs méfaits.

Aux forces armées, il ne faut plus désormais suivre les ordres de Gaïd Salah, ce larbin affairiste et corrompu ne sert pas les intérêts de l’Algérie mais les siens propres et ceux de la famille Bouteflika, sans parler des biens que son fils s’est accaparés à Annaba. Aujourd’hui, la cohésion de l’armée est menacée par l’entêtement de son chef à soutenir les Bouteflika. Sous le commandement de Gaïd Salah, l’ANP a connu la page la plus sombre de son histoire. Il en portera la responsabilité dans cette vie avant l’autre. Ahmed Gaïd Salah, qui fanfaronnait au siège du MDN quand le général Toufik a été évincé, en clamant qu’il était un lion. Tu finiras comme un lapin, Gaïd Salah. Tu vas finir avec tes amis Bouteflika dans les poubelles de l’Histoire, considéré comme traître de la nation parce que tu as pensé à tes intérêts et ceux de la famille Bouteflika avant ceux de l’Algérie qui, sache-le, te survivra et survivra à ton maître. Chacun est responsable de ses actes. Je ne voulais pas attaquer le commandement de l’armée mais tu as dépassé les limites. L’ANP n’est pas la propriété des Bouteflika et des Gaïd Salah, c’est l’armée du peuple algérien ! Tu partiras avec les Bouteflika et tu tomberas avec eux. Tu n’as même pas appris à gérer ta communication, comme ton chef. Le peuple a bien entendu que tu le menaçais dans ton dernier discours pour le retirer quelques heures plus tard. Un lion, dis-tu ? Vous partez en vrille, toi et tes Bouteflika qui t’ont rendu riche, alors que tu n’étais rien. Rappelle-toi ce que tu étais sous les ordres de feu le général Lamari. Bref, chacun a choisi son camp, notre camp à nous est le peuple et n’a jamais été que le peuple.

Les politiciens et l’opposition doivent rejoindre le peuple en démissionnant de toutes les instances du pouvoir pour rejoindre le peuple au lieu de rester figés en suivant l’agenda biologique de Bouteflika et en attendant la fumée blanche qui sortira de Zéralda. Ils continuent à suivre un bourrin qui ne peut offrir que chaos et dévastation. Les terres du régime sont noires et stériles, rien ne peut y pousser, ni idée, ni projet. Il faut abattre ce régime. C’est la demande du peuple. Tout ce qui lié à l’ancien régime est obsolète. Nous sommes dans un processus révolutionnaire qui impose des mesures et une organisation révolutionnaires. Pour cela, les partis politiques qui se disent de l’opposition doivent suivre l’agenda du peuple, se dissoudre et encadrer le peuple. Arrêtez de subir et de réagir : proposez et encadrez, sinon vous apporterez la preuve que vous êtes inutiles. Le processus électoral n’a aucune importance ni utilité, il faut le dépasser. Le peuple a placé très haut la barre des revendications et ça continuera. Un seul décideur, c’est le peuple. Les hommes libres au sein de toutes les institutions doivent rejoindre le peuple. Tous les patriotes doivent répondre à l’appel du peuple. Celui-ci doit cristalliser sa demande de liberté et la transformer en revendication du départ de tout le régime avec toutes ses composantes politiques, économiques et médiatiques. Je le répète, ce n’est pas un processus ordinaire et normal. Les conséquences des violations successives de la Constitution qui ont mené à consacrer l’illégitimité de ce régime nous ont poussés vers ce processus révolutionnaire. Le régime s’est condamné lui-même à mourir de cette manière avec des centaines de milliers, voire des millions, de manifestants dans tout le pays. Ils ont peur de payer pour leurs méfaits et veulent se prémunir des poursuites à leur encontre. On n’a jamais vu nulle part un régime gouverner contre le peuple et malgré le peuple.

Il ne faut pas écouter les médias, les politicards du régime et autres mercenaires à la solde des Bouteflika, ils sont tous dépassés, et ça ne sert à rien de mettre X à la place de Y. On se fout de vos changements, remplacer Sellal, nommer Lamamra, c’est terminé vos rafistolages, votre débat ou votre conférence nationale. Ce n’est que de l’enfumage parce que vous n’avez pas de feuille de route précise, vous voulez seulement gagner du temps et continuer à piller le pays pour le livrer aux puissances étrangères. En effet, ce régime constitue un danger pour la stabilité de l’Algérie et de l’Afrique, et qui aura des répercussions dans le monde. La crise syrienne a vu un million de Syriens réfugiés en Allemagne, la politique de soutien à Bouteflika de Macron, et avant lui de Hollande, provoquera l’effondrement du pays et une immigration qui se comptera en millions, 14 millions d’Algériens, selon certains think tanks occidentaux. On ne répètera pas assez que si l’Algérie tombe, les répercussions seront mondiales.

J’appelle les médecins afin qu’ils refusent de délivrer une attestation à Bouteflika pour le cinquième mandat, comme cela a été le cas pour le quatrième, sinon ils en porteront la responsabilité devant le peuple algérien. J’appelle aussi le professeur Jacques Monségu d’arrêter de jouer au jeu qu’il pratique avec les Bouteflika. Où est votre conscience et votre déontologie, ont-elles été muselées par les dollars et euros que les Bouteflika vous ont versés ? J’accuse le professeur Sahraoui d’avoir trahi le serment d’Hippocrate en délivrant le certificat médical qui, en 2014, a permis à Bouteflika de rempiler pour son quatrième mandat dont on subit les conséquences aujourd’hui. Vous rendrez des comptes au peuple algérien. Les Bouteflika et ceux qui les servent sont accusés de haute trahison. Ce régime est mort et ne garantira rien à personne. Le peuple s’en fout du remaniement du gouvernement. Il veut que vous partiez tous. Au lieu de cela, le régime pourri ose nous proposer Zanqat el-hbal, en promettant, via une énième lettre du président comateux écrite par Saïd et Nacer, si Bouteflika est élu, une présidentielle anticipée où il ne sera pas candidat ! Nous nageons en plein délire. On n’a jamais vu ça dans toute l’histoire de l’humanité. Peuple algérien fier et glorieux, il ne faut pas lâcher prise, ils sont à bout, il faut juste donner un bon coup de pied pour que le mur s’effondre. Saïd, réveille-toi, le peuple se balade dans les rues avec le cercueil de ton frère ! Vous avez raté le train de l’Histoire, vous finirez à l’égout.

Maintenant, c’est le peuple qui décide, il a décidé de rejeter les Bouteflika : no pasaran !

Mohsen Abdelmoumen

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L’Etat voyou
William BLUM
Quatrième de couverture « Si j’étais président, j’arrêterais en quelques jours les attaques terroristes contre les États-Unis. Définitivement. D’abord, je présenterais mes excuses à toutes les veuves, aux orphelins, aux personnes torturées, à celles tombées dans la misère, aux millions d’autres victimes de l’impérialisme américain. Ensuite, j’annoncerais aux quatre coins du monde que les interventions américaines dans le monde sont définitivement terminées, et j’informerais Israël (…)
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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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