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L’arroseur arrosé

Je pense qu’il est nécessaire de se pencher sur la date, qui paraît trop belle pour être vraie, Tous les commentateurs parlent du 24 février, mais en fait, pesanteur sociologique prise en compte, c’est deux jours plus tôt qu’il faut prendre en compte, Deux jours plus tôt ? Mais, du moins dans le calendrier grégorien, c’est la date impossible !

22.02.2022, enlevons les points, et il reste ce nombre dont l’équivalent ne se verra que dans plus de onze millénaire (et même jamais, les mois ne font au plus que 31 jours) : 22022022. Le 31 décembre 2021 j’en avais signalé la singularité, Eh bien, même pour qui n’a aucun intérêt en général pour la numérologie, il semble que cette fois la conjonction non des astres, mais des cheminements politico-économiques ait produit un effet de bascule.

De jour en jour, distraitement l’hégémonie impériale aussi bien dans le commerce que dans la finance, que dans la supériorité militaire, que dans le culturel (hormis dans les colonies OXYDANTales, soit la vieille Europe à bout de souffle – merci à ses "dirigeants" choisis dans ce but – et les membre du Commonwealth qui seront orphelins de leur lien subtil sept mois plus tard), cette hégémonie sera passée discrètement en-dessous de l’ardeur de ses "rivaux". Non, il ne s’agit pas de suggérer que d’autres convoitent sa place en tête, mais qu’enfin il serait possible de discuter entre égaux.

Certes, l’aigle ne l’entend pas ainsi mais, malgré sa hargne, il ne pourra l’empêcher, sauf à déclencher le feu du ciel où il se consumera avec tout le reste. On remarquera que le Pentagone, malgré sa lourdeur, en est conscient. Seuls les archi-tarés du Département d’État continuent à jeter de l’huile sur le feu, une huile qui empeste le pétrole sale.

La position de l’Empire est d’autant plus précaire désormais, que les autres pays se nourrissent de sa faiblesse grandissante. Ses représailles ne gênent que les colonies européennes, et renforcent au contraire les puissances montantes. Le système libéral, dit "woke", ravage les villes étasuniennes, y sème la plus grande pagaille possible ; il a enclenché un flux continu de migrations qui contribuent fortement à tout désorganiser, et à aggraver tous les déficits. Aux EU, les routes et ponts, les chemins de fer, ne sont plus entretenus, ce qui provoque de plus en plus d’accidents souvent très graves. Le Royaume-Uni est sur la même lancée. Dans l’union européenne il n’y a plus de jour sans grandes manifestations partout, parce que trop, c’est trop. C’est l’affolement général sauf chez les neocons qui ricanent et en demandent toujours plus.

Qu’on le veuille ou non, le fameux OXYDANT est en train de se briser, tout seul, et sa superbe ne surnage qu’au prix d’un total aveuglement. C’est une chose qui n’a qu’un temps : il est désormais au seuil du précipice, de la roche Tarpéienne, et il fait mine d’avancer encore. Qui pourra lui faire rebrousser chemin, et le ramener à la raison ?

En fait, et je pense que le chroniqueur nommé Batiushka ne me donnerait pas complètement tort, on a l’impression, selon ce que je ressens, que cet OXYDANT repose sur trois pieds : sa vieille base de la City de Londres, qui est le pôle à la fois coutumier et financier, une certaine fraction du Vatican en tant que "caution morale" supposée, et Washington DC, ses griffes. Or ce troisième pied est de plus en plus vermoulu, ce qui peut être dangereux. Ne pourrait-on avancer que "la caution morale", qui conserve une certaine aura, puisse se dresser afin de héler les jusqu’auboutistes, leur demander de passer la main, et de rentrer dans le rang ? Certes le vieux schisme nommé Église Catholique n’a plus la force d’autrefois, mais si quelqu’un peut s’élever ainsi, et ramener à de meilleurs sentiments les fous de guerre, ce sera une bonne action à son actif avant que lui aussi ne s’écroule à force de compromissions comme du temps des Borgia. Ce n’est pas le chef de l’Église Orthodoxe de Moscou qui pourra y faire quelque chose : il ne sera pas écouté.

Alors, le salut, ou le Grand Feu ?

JCC

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Jean BRICMONT
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003). Présentation de l’ouvrage Une des caractéristiques du discours politique, de la droite à la gauche, est qu’il est aujourd’hui entièrement dominé par ce qu’on pourrait appeler l’impératif d’ingérence. Nous sommes constamment (…)
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Karl Marx, Le Capital, chapitre 22

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